
Après avoir abordé l’écriture en général à propos du film « Ecrire
pour Exister » avec Hilary Swank incarnant un professeur, j’ai eu l’idée d’en
faire autant sur la
Poésie avec notre amie
Orfeenix, enseignante elle aussi, et
remarquable écrivain de poèmes en vers, dont elle nous gratifie chaque semaine
sur son blog. Je l’ai donc interrogée sur la Poésie mais aussi sur la vie, les
choses et tout le reste, car tout est lié entre l’Artiste et l’œuvre.
La Poésie, ça évoque quoi pour toi ? Le mythe d’Orphée,
qui charme les animaux, tire l’être de la bestialité et de la barbarie ; celui
qui parle la langue des Dieux et va du paradis aux enfers ; ce langage qui
traduit l’invisible en le transcrivant grâce à la musique.
Evidemment, la Poésie existe en prose et en vers. C’est quoi
la différence ? Exprimer des choses différentes ? Le vers est la réunion de deux arts, la
musique et la parole, Orphée et Emphion (Sic) et il enrichit la prose d’une
part de suggestion. C’est un peu la différence entre érotisme et pornographie.
Les vers, les rimes, les strophes, explique-nous un peu tout
ça… Non, je ne ferais pas de cours de
prosodie, je dirais juste qu’à seize ans je lisais tellement de poèmes que je
devais me museler pour ne pas parler en alexandrins ! Ce que tu énumères
est comme une langue maternelle avec ses idiomes et son accent. C’est presque
trop cartésien et inexplicable à la fois.
Tes auteurs préférés dans chaque genre ? Je ne me lasserai jamais de Baudelaire, en
vers et en prose.
Tu écris de la Poésie depuis quand ? Le premier, j’avais quinze ans, mais il était
vraiment pourri, une caricature de Ronsard ! Il a fini à la poubelle, sa
place évidente. Celui dont je suis encore satisfaite date de 1982, c’était un
an plus tard.
Tu as un vrai besoin d’écrire ou c’est juste comme ça ? Les deux. Parfois, c’est comme un
accouchement avec des contractions terribles et il faut que ça sorte ;
parfois je me dis, tiens, dix jours se sont écoulés, si j’écrivais ? Mais
je dois avouer que c’est toujours la larme à l’œil et un verre de vin à la
main.
Le rapport entre le fil de ta vie et ton écriture ? J’ai arrêté d’écrire en entrant au couvent et
j’ai eu une telle douleur révoltée de ne pas réussir à être une sainte que j’ai
cessé toute lecture de poème pendant des années pour faire l’expérience de la
médiocrité, je voulais être normale…Cela doit correspondre à mes dix années de
mariage. C’est divorcée que j’ai vite compris que je tenais un formidable
instrument de séduction.
Tu t’intéresses à d’autres arts ? Lesquels ? Tous, vraiment tous ! Chaque art me
baise et me pénètre…La peinture et la musique, ma trinité avec la poésie, mais
aussi la photographie, le cinéma et l’architecture dans laquelle on entre, la
sculpture que l’on peut toucher. J’aime les sens, tous les sens.
Sur ton blog, tu allies la peinture, à ta Poésie, mais aussi
à la chanson ou des vidéos. C’est étudié pour, tu fais comment ? C’est ma trinité. Je commence par la déesse poésie,
je poursuis avec sa fille la peinture en cherchant dans toute ma collection de
préraphaélites majoritairement ce qui s’accordera le mieux, et je finis avec l’esprit
saint, la musique, surtout psyché ou classique.
Tu lis beaucoup en général ? C’est une honte, non. J’ai lu un livre par
jour de douze à vingt sept ans, et puis j’ai eu envie de vivre ces aventures de
papier.
Tes livres ou auteurs préférés ? Shakespeare
et Camus, j’adore les fausses tragédies.
Finalement, il y a cohérence entre tes goûts musicaux,
esthétiques et littéraires ? Ce serait quoi l’idéal d’un ensemble réussi ? Mon idéal est baroque, il me faut de l’intense,
et du vibrant, et la petite touche de mauvais goût qui menace l’équilibre.
C’est l’Art qui te fait avancer dans la vie ou c’est de la
déco ? Je ne suis pas sûre d’avancer
dans la vie, mais ce qui me fait tenir presque debout c’est l’espoir de voir un
Fra Angelico au bout du chemin.
Ou alors c’est l’Amour le plus important ? J’aime l’amour sous toutes ses formes et ses
aspects les plus méconnus, il est le moteur de l’art, avec la haine, sa sœur jumelle.
L’enseignement et l’écriture, de quelle manière as-tu pu les
relier ? Je crois que c’est Annie Ernaux
qui écrivait « Ce que j’aimais c’étaient les mots » je ne peux
pas mieux dire, les enseigner, les écrire, je vis de mes mots, des siens, des
leurs, je suis amoureuse du verbe.
Enseigner, c’est une vocation ? C’est la mienne. A dix-huit ans, j’ai choisi
les lettres, à vingt j’étais dominicaine enseignante et partout où j’ai pu trouver
un gosse paumé devant ses devoirs, je me suis assise à côté ! (Je me vante
un peu là, non ? C’est super narcissique ton truc !)
C’est d’être utile pour éveiller tes jeunes et de leur
apprendre des mécaniques pour avancer et réfléchir qui te motive chaque jour pour
aller au Collège ? Non. Sans fausse
modestie, je ne me suis jamais sentie utile. Ce qui me motive c’est de voir
leur sourire, ce sont les réflexions spontanées qui jaillissent, c’est de partager
un moment de plaisir en étudiant ce que j’aime le plus.
Ton acteur, ton actrice, ton film préféré ? Mon film préféré c’est la vie, bien sûr mais
si je devais lâcher un nom sans tergiverser pour sauver ma peau, ce serait « Les
Lumières de la Ville » pour les larmes, le cœur et le rire à la fois. J’aime tous les acteurs sauf dans la
vraie vie.
Ta chanson ? As
time goes by…
Tu ressens cette ferveur autour de toi de la part des
blogueurs et blogueuses ? Ca fait quel effet d’être une vedette ? Tu plaisantes ? Ce que j’aime sur mon
blog c’est la qualité des personnes mais à part une poignée d’irréductibles,
tout le monde s’en fout de la petite Orfée !
Merci Orfeenix !
Merci mon capitaine, je n’ai pas oublié comme tu m’as défendue, protégée
et encouragée depuis le début. C’est à toi et toi seul que je réponds car je me demande
bien qui ça pourrait intéresser ! En revanche, tu vas me faire le plaisir
de répondre au même questionnaire en remplaçant la poésie par le dessin, et toc !
Promis belle moussaillonne !
copiez et mettez l’adresse dans votre barre d’adresse si ça ne fonctionne pas,
et le tour est joué ♥