dimanche 27 décembre 2009

Le Conte de Noël de Capitaine Jack


Il est des pirates qui prennent congés pendant les fêtes. Pour notre ami Jack Rackham, il n’en est rien. Il se dévoue à la bonne cause des enfants orphelins, leur préparant goûter et leur racontant des histoires le soir de Noël…

Un nombreux auditoire se recroqueville autour du fauteuil du Capitaine, sa pipe au bec et son tricorne altier en imposent. Il fait mine de réfléchir longuement puis improvise, comme d’habitude.

- Voyons, où en étais-je resté ? Ma mémoire s’érode avec le temps. Ah oui, : Il était une fois…

Les oreilles grandes ouvertes, les enfants écoutent Jack avec émerveillement.

« C’était un soir de Noël, le Poseïdon avait accosté sur une îles des Philippines, afin de reposer voiles et marins. Quartier libre avait été décrété et chacun était parti vers son festin ou sa galantine. Nous nous préparions à faire de même avec Tim, quand on entendit un fracas épouvantable sur le pont. Nous sortîmes pas à pas, prudence vaut mieux que guet-apens…

Un drôle de tableau nous attendait : Un traîneau de rennes du nord s’était encastré entre tonneaux et toiles, et un grand bonhomme habillé de rouge semblait sonné sur son siège…

- De rouge ? entonnèrent les enfants.

Oui, de rouge. Je m’approchais vers le grand bonhomme pendant que Tim s’occupait de tenir les rennes. Le temps de poser une question, je m’entendis répondre oui à une demande sans détour :
- J’ai la jambe cassée et rien n’y fera plus ce soir. C’est Noël, vous devez prendre ma place Capitaine Rackham…

Il est des moments où on comprend le sens du mot destin. Toute une vie, on attend le grand signal sans jamais l’entendre, et là c’était mon heure ! Je me rendis bien compte qu’il était de même pour deux rennes qui avaient entorses et entailles. Qu’allais-je donc faire…

- Oui, Capitaine, qu’avez-vous fait ? Questionnèrent en chœur les enfants.
- Ben, j’ai appelé mon amie Sara. Des millions de jouets et cadeaux à distribuer, il me fallait de la main d’œuvre. Mon Ange noir a des relations, plein d’anges en fait, des blancs, de toutes les couleurs…

Un ballet d’anges arrivèrent du ciel sous la houlette de Sara et moi-même, et sortirent par enchantement les jouets du coffre du traîneau. Les cheminées du monde, des Philippines en tous cas, furent gavées de cadeaux et Noël eut lieu une fois de plus…

- Vous êtes fort Capitaine, lança le jeune O’Grady. Heureusement que le traîneau n’a pas atterri sur le bateau de Jack Sparrow !
- Ca tu l’as dit ! Qui reprend du Cake au rhum, les enfants… »

Ecroulé sous une demande générale de Cake, le Capitaine Jack s’étonne encore de son imagination. C’est Noël, après tout, et qui sait si une prochaine fois, il ne leur racontera pas quand il fut Zorro, Ivanhoë ou Christophe Colomb…

Mais ce sont d’autres histoires, qu’il racontera à de prochains Noël !

mercredi 23 décembre 2009

Les Jours Heureux


Mon mat de misaine tremble encore de cette vision, mon portable est en sueur, je tape le plus vite possible ce récit de nulle part...

« Le bleu du ciel plane au dessus de la maison qui dort. Les volets sont ouverts sur le jardin, et l'été illumine la mare où batifolent les canards...

La cuisine est silencieuse . Il prépare le café pendant qu'elle sort les sachets à thé, ils se frôlent en se croisant...La nuit a été bonne, leurs étreintes ont sacré leur désir, ils sont encore empreints de leurs jouissances. Ils n'ont pas envie de se laver pour garder leurs odeurs, ils se réveillent au monde...

Leurs regards sont doux et furtifs, ils ont peur de se regarder trop longtemps et régénérer leur attirance. La paix plane au dessus de leurs têtes. Le lustre esquisse un sourire de connivence en éclairant leurs bols qui attendent leurs pitances...

L'odeur du café croise celui du thé à la vanille, des tartines se disputent la course des gosiers, et les langues dégustent un chapelet de confiture et de compote. La journée peut commencer...

Elle sort sa pile de notes à côté de son ordi. Un cendrier, quelques stylos, son univers dans son cerveau, tout est en place. Elle raconte des aventures que jamais elle ne vivra sinon sur des écrans de Cinéma. Sa tête hoche vers le clavier, sa concentration est intense, sa bouche se tord de penser quelques dialogues, elle leur répond de sa voix imaginaire, le tip-tap égrené résonne dans la pièce...Elle se lève, puis s'arrête au milieu. Son bol à la main, ses cheveux longs noirs se tournent vers lui, un faisceau de désir part de ses yeux et lui envoie des ondées de sueurs. Son corps est comme un phare au milieu de la marée, dégageant des embruns et appelant les mouettes et le chalutier...

Sa tête dépasse de l'écran bleuté, il finit sa phrase de ses deux doigts habiles et range son avatar. Il visitera plus tard ce continent imaginaire, son métier peut attendre et ses rêves aussi. Il la toise comme un monument, elle sourit...Son pas est silencieux dans un temps arrêté, il l'entoure de ses bras et cesse de respirer.

Son cou est comme une niche de son visage et il boit sa peau comme une gourmandise. Son odeur de vanille excite ses papilles et il sent sa croupe accueillante se cambrer. Son corps se raidit et elle se tourne. Elle le caresse, leurs joues se frôlent, ils vont finir leur déjeuner...

Leurs avatars reprennent leurs copies pendant qu'ils se dépouillent...

La cuisine reprend son temps. Les tip-taps se croisent en une farandole de mots qui volent jusqu'au plafond. Ils n'ont pas besoin de se parler, ils partagent leur passion et leurs imaginaires, ils reprendront leurs étreintes pour le dîner. Ils se régalent d'avance.

Les jours heureux... »


Je referme mon portable, un rictus aux lèvres, je me dis que j'ai de l'imagination, ces choses là n'arrivent jamais...


Jack Rackham.

vendredi 18 décembre 2009

Le roman d'Ava


Les yeux d'Ava scrutent le ciel comme si un oiseau pouvait lui souffler une idée... Son crayon dans la bouche lui donne un air candide, elle l'a décidé, elle sera écrivain.

La bouche d'Ava mordille l'instrument, sa mémoire se souvient de tous ces frôlements, de ces émois jadis qu'elle a provoqué. C'est dans les âmes qu'elle puisera désormais, tirant la sève des imaginaires par des aventures incroyables, suscitant l'émotion par des histoires d'amour...

Pendant qu'elle réfléchit, les jambes d'Ava sont croisées sous le bureau. Ce sont ces meilleures amies, celles des bons et des mauvais jours, interminables et montant jusqu'à son coeur, fuyant à tout jamais les tourments des minables...

La peau d'Ava est dure et douce à la fois, souvenirs de mains qui l'ont aimé, habit de lumière de ses succès, enfilée de rousseurs comme autant de douceurs. Caresser Ava comme une gourmandise, se laisser aller à frôler le bonheur de cette pelisse magique, immaculée et vivante...

Ava prend une feuille sur la pile et griffe quelques notes. Son roman avance comme sa vie, ses doigts virevoltent et tapent des moments, des paragraphes et des chapitres, son inspiration est sans limite et les oiseaux curieux alignés sur le rebord de sa fenêtre approuvent et acquiescent à son récit...

Ava plisse des yeux, se sert un petit verre de rhum et se laisse glisser contre le mur. Ses genoux en éventail, elle réfléchit au titre de son roman...

* * *

J'ai trouvé une héroïne, elle est actrice. Elle a envie d'écrire un livre, mais c'est pas facile. Pourtant elle va y arriver...Je la verrais bien aussi travailler comme pharmacienne, à l'île du Crâne, elle a un joli profil ! Il lui faudrait un bon ami, un genre pirate, un Capitaine...


Pour Ava.

Jack Rackham.

Photo : Malycia-X/Rosto666 Copyright Hotel Amour 2009

lundi 14 décembre 2009

Smoke gets in your Eyes ♫ ♪ ♫ ♫


Je regardais Katia comme une princesse, elle me regardait comme un roi. Nos retrouvailles avaient servi de fiançailles et nous les avions fêté encore et encore. Au petit matin, fourbus de ces jouissances extrêmes et délivrés momentanément de nos envies, nous avions plaisir à être ensemble et profiter de choses simples, comme parler du temps ou ne rien dire.

Le vent des amours nous avait réunis sur l’île du Crâne, nous nous étions jurés de ne plus nous quitter. Un projet nous réuniraient, il y avait tant d’amours perdues à ne rien faire, à tourner en rond tant et si bien que l’amour s’ennuie…

Je regardais Katia se rhabiller, cette longue nuit de nos ébats l’avait rendue encore plus belle, je n’étais plus Capitaine mais son amoureux, un Jack Rackham qui rangerait son sabre pour un habit plus civil de maître de Cabaret…

Une petite musique semblait nous bercer dans ce cabanon où nous nous réveillions en badigeonnant nos tartines de beurre et confitures. Nos regards se croisaient parfois au détour d’une projection de framboise mouchetant un nez ou un doigt. Un rire à peine exprimé, un battement de cils imperceptible.

Nos regards se font alors plus insistants, le visage de Katia semble se poser sur moi comme un masque qui me recouvre entièrement, j’entends une chanson de nos amours qui envahit la pièce, je la prends dans mes bras, je suis à elle, ça commence…

They asked me how I knew
My true love was true
I of course replied
"Something here inside
Cannot be denied"

They said someday you'll find
All who love are blind
When your heart's on fire
You don't realise
Smoke gets in your eyes

So I chaffed and I gaily laughed
To think they would doubt my love
Yet today, my love has flown away
I am without my love

Now laughing friends deride
Tears I cannot hide
So I smile and say
"When a lovely flame dies,
Smoke gets in your eyes."


Je sais, il n’y a pas de tourne-disque, mais il n’y a pas de portable non plus sur ma goëlette, alors hein…

Katia me serre tendrement, relève sa tête de mon épaule, les larmes aux yeux….Puis elle me demande : « Qui c’est cette Emma ? »

Quelque chose me dit que tout commence, que rien n’est facile mais que c’est ça qui fait le piment de la vie…


Jack Rackham.


Paroles: Otto Harbach. Musique: Jerome Kern Créée pour le film "Roberta" en 1933.

Interprétée par les Platters en 1958.
Chanson du film « Always » de Steven Spielberg, 1990, avec Holly hunter et Richard Dreyfuss. Regardez donc ce grand film d’amour, et préparez vos mouchoirs…
http://www.youtube.com/watch?v=JXE_QsBs5Hc

jeudi 10 décembre 2009

Le Balai de Maia





Mildred faisait des gros yeux ronds, à croire qu’il n’avait jamais vu son Capitaine nu sur sa couchette, ou dans sa plus simple expression si vous voulez…

L’histoire avait commencé un peu plus tôt, entre le crépuscule et l’aube, quand les esprits font causette dans les cales ou les personnages imaginaires font irruption dans les rêves des bonnes gens. Justement, certains viennent chez les pirates et là une sorte de petite libellule du nom de Clochette avait atterri sur le gros ventre de Jack Rackham, votre serviteur :

- Captain ! Captain ! Vous dormez ? Demanda la petite chose.
- Non, tu vois bien que je réfléchis…Mais bien sûr que je dors ! Sinon je ferais quoi là dans mon lit, hum ?
- Vous mettez pas en colère, Capitaine. Je viens vous demander un service…
- Ben voyons. Je t’écoute…Répondis-je en soufflant.

Tu parles, heureusement qu’au fin fond de la nuit dans les rêves, les distances se font en un claquement de doigts mais tout de même. J’étais à l’autre bout du monde en train de regarder à une fenêtre étrangère, et une petite bonne femme était en train de me demander des choses incroyables :

- C’est mon rêve de faire un tour en balai magique, surtout celui d’une sorcière ! Dit clochette avec un sourire jusqu’au oreilles.
- Bon, reste-là, dis-je. Ce n’est pas un chat noir et une donzelle endormie qui vont me faire peur. Décidais-je.

J’entrouvris la porte qui n’était pas fermée à clef, et me glissait dans la cabane. Je marmonnais une dernière fois entre mes dents et j’aperçus là posé contre le mur, le dit balai !
Je tendais la main vers lui quand une sorte d’engourdissement me prit. Je tournais l’œil en coin vers le lit de la sorcière quand je la vis pointant un doigt vers moi…

J’étais tétanisé et elle s’approcha de moi en n’arrêtant pas de me pointer de son index. Elle me dit :
- Vil pourceau ! Tu viens me voler dans mon sommeil, moi qui t’ait cajolé, aimé, et toutes sortes de choses que je passerais sous silence. J’ai bien aimé il faut dire..Hi ! Hi ! Bon, je te cherche une punition, attends un peu…Déclama Maia la sorcière.
- Allons la rouquine, c’est pour faire plaisir à la petite Clochette. C’est toi que je préfère, tu sais bien…

Un tonnerre d’éclair éclata dans toute la pièce et le balai se mit à voler encore et encore au point de tout renverser. Confitures, hydromel, sirop d’érable, comme s’il avait visé surtout les sucreries…Maia rigolait et se mit à chevaucher le balai, comme au rodéo. Clochette avait ouvert la fenêtre et regardait le spectacle, béate et ravie.

Maia se prenait au jeu et se mit à lécher le balai, qui faisait des loopings et des saltos arrières. La langue de la sorcière semblait danser autour du manche, comme celle d’un caméléon au muscle longiligne et interminable. Elle se gavait de sirop et de sucres en remontant le manche, encore et encore. Telle une vorace, le balai semblait se déhancher et venait se frotter à la bouche de Maia. Elle le suçait comme un sucre d’orge géant et se régalait…

Bientôt, il y eut plus de sucres sur le balai et Maia s’essuya la bouche d’un mouvement de manche.
- Ah, je suis bien rassasiée, je n’en ai pas laissé une goutte !

Soudain le balai, semblant perdre la tête se jeta sur Clochette et ils disparurent tous les deux dans le ciel, sous le rire à gorge déployée de Maia.

Là-haut Clochette était ravie de chevaucher le balai magique, mais le plaisir fut bref et ils atterrirent aussi sec dans la cabine de Jack.
Jack, au fait, où est-il, se demanda Clochette.…

Un nuage magique fit disparaître le balai et je réapparus dans mon lit, nu comme un ver. Clochette se mit à rire d’un rire convulsif et je sortis de mes rêves. Quand Mildred entra dans la pièce…

Je me tournais vers mon oreiller en le serrant, me remémorant cette folle escapade.
Clochette avait voulu faire un tour de balai mais c’est moi qui avait fait un tour de manège avec Maia…


Jack Rackham.

Retrouvez le blog de Maia Luna « Sort Céleri » en copiant l’adresse
http://sort-celeri.blogspot.com/
ou en cliquant sur le lien du même nom dans la colonne de droite >

lundi 7 décembre 2009

Sex and Utilities


Je continuais donc à voir Emma malgré la tournure de nos relations. Ma prononciation progressait sensiblement, le tenu de marquises de mon professeur d’anglais devait y être pour quelque chose…Ce rapprochement me permettait alors de mieux connaître Emma Brodie. Les après-midi que nous passions au lit me régalait de ses effronteries et de sa classe…

Le goûter étant le point d’orgue de nos ébats, elle s’amusait pourtant à me montrer sa croupe sous toutes coutures, comme si j’avais besoin de lire le menu avant de la dévorer. Emma était comme ça, coquine et légère, ce qui n’empêchait pas de partager des conversations où nous comparions nos goûts et nos couleurs. Les mains sur ses fesses, je me lançais parfois à un :

- Tu crois vraiment que tout le monde aime la même chose, que le beau est universel, que certains voient des choses que d’autres ne voient pas ?

Sans se retourner, elle me donnait des réponses que je trouvais communes mais bien dites, sur l’inégalité des chances, l’intelligence ou l’inculture de certains. Sur ce, je donnais un petit coup d’accélérateur à nos ébats, son visage s’écrasant sur le lit m’invitant à aller plus dans mon questionnement. Ce que je faisais en tournant mon pouce sur sa rondelle, avant de la pénétrer dans son for intérieur. Là, d’un râle inhumain, elle acquiesçait à mon idée première sur la position sociale et ses privilèges !

D’autres fois, nous sortions entre amis et après le spectacle ou la visite faite, nous prenions un pot ou un gâteau en quelques lieux de souffrance humaine où elle aimait s’attabler. Lieux enfumés, assoiffés de misère ou les nantis peuvent trinquer avec les misérables sans risquer scandale ou agression…Puis c’était le moment du jugement, j’assistais impuissant à la pesée du musée visité ou la note de la pièce jouée. D’un avis commun, Emma et ses amis semblaient tels des violons accordés et je n’osais troubler le bon goût obligé.

Pourtant, ces après-midi et ces soirées-là sont encore dans ma mémoire. Je me souviens d’Emma et ses postures, son port de tête, ses sourires aux connivences entendues, ses éclats de rires entrecoupés de moues enfantines. Actrice née, mon professeur d’anglais semblait sortie d’un catalogue de comédie et je lui trouvais un charme fou…

On s’est quitté un jour, pour un rien, pour beaucoup. Je regrette encore sa bouche, ses cheveux blonds qui balancent comme une ponctuation de son regard, son accent anglais qui donnait de l’importance à tout…Pas son avis sur les choses, sur la vie, qui m’ont toujours fait hausser les sourcils et sursauter mon tricorne.

Il y a des gens comme ça, qui n’ont pas d’avis sur les choses. Qui ont fait la moyenne de ce qui est bien, de ce qui est mal. Comme un bon goût idéal, une moyenne imaginaire qui pèse et soupèse chaque chose…

Le goût des autres…


Jack Rackham.

PS : J’ai bien cherché une autre bonne photo du film avec Anne Alvaro, pour mettre ici, mais point. Comme quoi Agnès Jaoui peut raconter le bon goût des autres tout en n’oubliant pas sa promotion à elle et son mari…Glen Close dans Liaison Fatale, c’est pas mal, non ?

vendredi 4 décembre 2009

English and Utilities


La vie est longue sur un bateau et encore plus sur la terre quand les livraisons sont livrées et les tâches d’entretien faites. Tim vaque d’épicerie en musée et il faut que je songe d’ailleurs à m’occuper d’elle, si je ne veux pas qu’elle m’oublie…Tout le monde a pris ses marques sur l’île du Crâne et Bosco va même à l’école pour apprendre à lire. Je savais bien qu’il avait du mal à suivre sur le grand livre de Cuisine que je lui avais passé. Erreurs sur les dosages et même sur les épices. Je me doutais bien…

De mon côté, ma décision était prise : J’allais perfectionner mon anglais ! Oui…Les longs abordages au milieu des océans, les attaques diverses et les tortures pratiquées pour faire dire des trésors ne m’avaient pas incité à perfectionner ma langue de Shakespeare, mais la rencontre hier matin avec Miss Brodie, m’avait redonné le goût des langues. Si…

Le salon de thé était vide et j’avais du ma présence en ces lieux féministes à la fermeture momentanée de l’épicerie de mon amie Eloïse. Départ soudain avec son coursier, que tous les gens de l’île avaient pris pour son frère, moi y compris. Il y a des familles qui s’aiment, il ne faut pas tout le temps voir le mal çà et là, mais se féliciter de ces bonnes ententes fraternelles.

Je m’étais assis en face de cette dame aux allures de coquette en attendant mon grog, breuvage ô combien revigorant, aux saveurs citronnées bienfaisantes. Le rhum lui donnait du corps, oui, c’était vrai…Je fixais la demoiselle et ôtant mon tricorne, j’engageais la conversation. On échangea sur le temps puis nos regards. Son œil était profond et bleu, son sourire suave et mouillé. Je regardais ses lèvres parler, que j’en oubliais qu’elle me regardait…
- Je vous plais, ou j’ai un bouton, dit-elle.
- Pas du tout, je me souvenais d’un jeu avec ma cousine où on se regardait la bouche à l’envers. Ca faisait drôle…
- Pourtant, je n’étais point à l’envers !
- J’imaginais…

Emma Brodie était le charme personnifié et elle n’avait peur de rien. Nous nous revîmes de nombreuses fois. Elle était à chaque fois resplendissante et surprenante, jamais coiffée et habillée pareil, une femme quoi…Elle parlait couramment anglais, ce qui me donnait l’idée de prendre quelques cours. Son regard me transperça quand je lui fis la proposition, comme si elle avait deviné. Oui, je veux coucher avec vous, et alors ? Elle me dit oui avec un air effronté, ne sachant si cela ne comprenait que les cours d’anglais. Non, sans doute…

Etant resté dans ma prime jeunesse à « The mouse is in the house », ce fut long et agréable, prolongeant un peu plus le plaisir de la voir. Elle arrivait à l’heure tapante et posait son sac à main comme signal de départ. J’étais bon élève et elle s’en félicitait. Elle dégageait alors un petit air de fierté qui la rendait plus belle. Miss Brodie n’était pas si jeune et je n’osais imaginer la grâce de ses vingt ans, elle m’aurait fait mourir d’émotion…

Le jour arriva du dernier cours, celui que nous avions convenu. J’aurais voulu lui demander de continuer finalement mais c’est elle qui prit l’initiative. Se collant contre moi, elle frotta sa joue contre ma barbe en me regardant droit dans les yeux. Je frôlais ses cheveux courts qui balançaient et ses mains allèrent sur mon corps. Je sentis sa main contre mon sabre et je me mis au garde-à-vous…Sa bouche glissa et d’une génuflexion, elle reprit le cours de nos échanges.

Nous n’avions pas souvent évoqué nos domaines de prédilections et nos aspirations, mais la ferveur de sa langue me disait qu’elle me trouvait bon goût…


Jack Rackham.

Voyez donc cet excellent film d’Agnès JAOUI : « Le Goût des Autres » avec Anne ALVARO, Jean-Pierre BACRI, Alain CHABAT, Gérard LANVIN et…Agnès JAOUI !

samedi 28 novembre 2009

JACK a une Médaille !


Dame Sco et Zélie m’ont taggué pour :THE 2009 BLOGGER APPRECIATION AWARD !

Inouï ! Je ne pensais pas qu’être pirate-écrivain m’amènerait médaille et honneurs, mais soit.
Il faut bien sûr satisfaire aux 7 sollicitations d’usage, telles :

- Remercier l'ami blogueur : Deux en l’occurrence, Dame Sco et Zélie. Merci vous deux, je vous aurais choisi aussi…
- Copier l'image et la montrer sur son blog : C’est là à gauche.
- Mettre le(s) donneur(s) en lien : http://lespetitssecretsdedamescoffield.blogspot.com/
http://www.lesrevesdusimorgh.net/wordpress/
- Raconter sept choses inconnues sur soi-même : C’est en dessous, pas de craintes !
- Offrir, à son tour, le prix à sept blogueurs : Colombine, Gicerilla, Solveig et Loève, Cortisone, Karine, Yaëlle, Maia Luna et Flora. Je sais ça fait 8…pour compenser un forfait ou un doublon !
- Ajouter leur lien : http://elle-c-dit.blogspot.com/
http://gicerilla.hautetfort.com/
http://lantichambredesfilles.blogspot.com/
http://delabousealagadoue.blogspot.com/
http://ecrismesmots.blogspot.com/
http://yaelleliane.blogspot.com/
http://sort-celeri.blogspot.com/
http://moniabousselmi.centerblog.net/

J’ai essayé de me souvenir qui avait été déjà taggué, mais je pouvais me tromper. ( Bérénice, Ysa, j’ai pensé que vous l’aviez déjà fait, sinon vous étiez de la partie…)
Donc, j’en ai nommé 8 …Et j’ai pensé à Do aussi ! ( Le temps qui passe ) au cas où !
Et je taggue aussi NANOU ! http://entrevengeancesetpardons.blogspot.com/
- Leur annoncer qu'ils doivent à leur tour se découvrir...Je leur écrirais un mot sur leur blog. Ah oui : Ce qui compte c’est d’écrire ces 7 choses, alors n’écrivez que ça si vous voulez…^^

* * *

Voilà donc les 7 choses inconnues sur moi-même :

Quand j’était petit, je prenais des cours de clarinette dans une école de musique. Et j’avais un petit professeur qui s’occupait de moi. Quand un jour, arrive dans cette école un GRAND professeur, venant de Paris ! Et celui-ci prend sous sa coupe le présumé meilleur élève à qui il promet le premier prix du concours de fin d’année…Merci pour moi ! Mais le petit professeur me fait beaucoup travailler, et…comme dans un rêve, je finis PREMIER EX-AEQUO avec le jeune prodige ! Tout ça dans un beau théâtre, sous l’œil ému et avec les remerciements de mon petit professeur…

Ma femme est infirmière, oui Colombine. Quelque fois je vais la chercher en service et cela me donne l’occasion de connaître quelques collègues. Un jour, elle me présente un interne chilien à qui je serre la main. Drôle d’impressions, je dis à ma femme en confidence que ce gars-là est médecin comme moi, et nous nous disputons même à son sujet, je suis un jaloux, un médisant, etc…Le temps passe et l’année suivante nous apprenons que cet interne a usurpé l’identité de quelqu’un et qu’il est recherché comme TUEUR EN SERIE en Amérique du sud ! Il fut attrapé par la suite, mais depuis, quand je dis à ma femme que je ne « sens » pas quelqu’un, elle m’écoute…J’ai peut-être un Don, non ?

Là, c’est quand j’étais très petit : J’ai sauvé la vie à mes parents et mon tout jeune frère…Nous étions en vacances en Bretagne, et au cours de la sieste familiale, je me mets à dire : « Ca sent les ptits pouatches ! » Je parlais déjà beaucoup et j’ai répété à tue-tête que ça sentait les petits pois jusqu’à ce que mes parents se lèvent. Ce qu’ils firent pour réaliser qu’ils avaient oublié de…fermer le gaz du réchaud ! Je suis un héros dans ma famille depuis…^^

Il y a bien longtemps, bien avant Internet et autres Facebook, il y avait le Minitel. Et bien, je ne vous ai jamais dit comment j’ai rencontré ma femme ? Par Minitel…Nous nous sommes rencontré rapidement et nous nous sommes plus tout de suite ! Mon pseudo à l’époque ? RACKHAM Le Rouge, bien sûr…

Comme vous vous en êtes rendu compte, j’adore les femmes ou du moins je m’entends bien avec elles, avec vous…Normal, je suis très ami avec ma mère et cela m’a sans doute influencé pour avoir cette estime naturelle pour celles du sexe opposé et ami. C’est elle qui m’a élevé après tout…Et qui m’a donné l’envie d’écrire, car elle me faisait souvent la lecture. Et afin d’attirer mieux mon attention, elle avait pris l’habitude de donner mon prénom à un des personnages du roman qu’elle lisait…Effet surprenant de s’entendre vivre des aventures imaginaires !

Malgré mon pseudo pirate, je ne suis pas très aquatique, et même pas très doué pour ces choses là. J’ai appris à nager tardivement, 13 ans, et il faut me voir faire la brasse…Planche à voile, plongée, j’ai bien sûr tout essayé et compris que ce n’était pas fait pour moi. Voilà…

J’ai été fumeur et j’ai même fumé jusqu’à 3 paquets par jour. Puis un jour, j’ai décidé d’arrêter. Du jour au lendemain. Je n’ai plus touché à une cigarette depuis. Cela fait plus de 12 ans…Et j’en suis très fier !

Voilà, 7 choses que vous ne connaissiez pas sur moi…Je ne pourrais plus le dire !

Besos,
Jack.

dimanche 22 novembre 2009

Karin ou les rôles de sa Vie



Je m’appelle Jack Rackham et je suis sur le pont du Cinéma. J’ai sorti ma lorgnette et je regarde la carrière d’une des plus grandes actrices françaises de tous les temps : Karin VIARD.

Au premier abord, la demoiselle est cocasse, maladroite, un peu tartignole…Son air de chien battu lui attire la sympathie du public, mais qu’on ne se méprenne : Karin est une jolie femme, plantureuse, et son profil de (fli)bustier fait plutôt penser à Marilyn dans toute sa splendeur !

Dès le debut des années 90, on la découvre dans TATIE DANIELLE et DELICATESSEN, où elle bonifie de petits rôles. Elle rencontre Klapisch une première fois dans RIENS DU TOUT mais avec c’est LA NAGE INDIENNE ( Durringer ) qu’elle est nommée une première fois aux César pour le meilleur espoir féminin. D’autres rôles s’ensuivront ( dont LA HAINE ) jusqu’aux RANDONNEURS de Philippe Harel, qui lui donne un premier gros succès commercial. 

Pourtant Karin joue dans les films qu’elle veut, sans considération marketing ou casting, et elle continue son bout de chemin avec notamment deux beaux rôles dans LA NOUVELLE EVE ( Corsini ), et LA PARENTHESE ENCHANTEE ( Michel Spinosa ). Au milieu, ce sera la consécration avec « HAUT LES CŒURS » de Sölveig ANSPACH :

Haut les Cœurs, c’est l’histoire d’une femme enceinte qui apprend qu’elle a le cancer. Emma ( Karin Viard ) va de spécialiste en spécialiste pour essayer de garder l’enfant malgré les contre-indications, et trouve enfin un traitement approprié auprès d'un docteur miracle. L’espoir renait…KARIN est remarquable de force et de sensibilité dans ce rôle, récompensé par un César de la meilleure actrice ! ( Même si les classements au talent ne veulent rien dire dans les métiers artistiques. ^^ ) Puis elle enchaîne les beaux rôles…

REINES D’UN JOUR
Chassés-croisés de plusieurs personnages féminins aux vies amoureuses compliquées, Karin joue Hortense, orthophoniste dont l’amant lui a posé involontairement un lapin. Tout se passe une journée de fin décembre jusqu’à l’aube de la suivante…Quiproquos de vaudeville et coïncidences troublantes. Un film de charme…

EMBRASSEZ QUI VOUS VOUDREZ
Mis en scène par Michel Blanc, vacances au Touquet, chassés croisés amoureux de plusieurs couples, Karin joue le rôle d’une bourgeoise un peu allumée mais pas encore éteinte…Meilleur second rôle 2003 pour Karin, c’est le succès d’estime et commercial !

LE ROLE DE SA VIE
Mon film préféré de Karin, celui d’une femme de l’ombre qui révèle sa propre valeur sans marcher sur qui que ce soit, contrairement à Agnès JAOUI, actrice égocentrique et cyclothymique, à qui elle sert néanmoins d’égérie. Remarquable et émouvante, on est sous le charme !

Je tiens à signaler deux rôles différents, qu’elle interpréta à cette période et qui seront sans doute considérés autrement avec le temps : UN JEU D’ENFANTS et JE SUIS UN ASSASSIN. Je tiens les paris…

Ensuite, ce sont L’EX-FEMME DE MA VIE, LES AMBITIEUX , La TETE DE MAMAN, LA VERITE OU PRESQUE, LES RANDONNEURS à ST TROPEZ, PARIS ( Klapisch ) jusqu’à LE CODE A CHANGE et LES DERNIERS JOURS DU MONDE…

Karin VIARD est comme ça, naturelle et profonde, fidèle et aimant la découverte de nouveaux auteurs, drôle avec un goût amer, et triste avec une joie intérieure…Elle transmet les émotions des petites gens, des bourgeoises qui n’ont pas oublié d’où elles viennent, des excentriques avec le cœur sur la main, des maladroites qui n’ont pas fait exprès…

Peu souvent elle joue des rôles de gens négatifs, peut-être parce qu’elle ne sait pas faire tout simplement. Mais quelque chose me dit qu’elle n’a pas fini de nous surprendre, elle a tant de choses à tourner encore.
L’Amérique a Meryl STREEP, nous on a KARIN VIARD…

Besos !

Jack Rackham

jeudi 19 novembre 2009

Johnny ou le Fils de la Lune


Johnny est incontournable. Non point qu’avoir incarné Jack Sparrow le pirate me le rend plus sympathique, mais sa bouille adolescente, le choix de ses films, ses partenaires, et toute sa filmographie en général en font un acteur incontournable…

Lancé dans les « Griffes de la Nuit » de Wes Craven, puis « Platoon » d’Oliver Stone, il assoit sa jeune carrière avec la série « 21 Jump Street », aventures d’une jeune brigade policière. Puis c’est la rencontre avec son metteur en scène fétiche, Tim BURTON, pour lequel il joue le rôle-titre : EDWARD aux Mains d’Argent. L’histoire d’un jeune homme dont le créateur n’a eu le temps de finir son œuvre et qui a des ciseaux à la place des mains…

Quelques films marquants des années 90 :

ARIZONA DREAM
Un jeune rêveur qui vient de perdre ses parents, rejoint son oncle en Arizona, vendeur de voitures et qui vit avec deux femmes. Son cœur va balancer entre les rêves de ces protagonistes. Superbe mise en scène de Kusturica, interprétations fulgurantes de Faye Dunaway et Jerry Lewis…

BENNY And JOON
L’histoire de deux frère et sœur qui viennent de perdre leurs parents ( ! ) et le premier protège la seconde qui est malade mentalement. Par le hasard d’une partie de poker, ils atterrissent chez un personnage excentrique, émule de Buster Keaton. C’est notre Johnny…Qui tombe amoureux de la sœur Joon. Film hommage au burlesque, Keaton mais aussi Chaplin, scène des petits pains à la clé…

DEAD MAN
Sous la houlette de Jim Jarmusch, Depp joue un jeune comptable qui arrive au pays des westerns et essuie quiproquos et coups de feu. Voyage dans des décors époustouflants où l’aventure réunit notre héros et un étrange indien nommé Nobody. Images magnifiques…

Dans les années 90, Johnny Depp a eu la chance de jouer avec les plus grands acteurs, et outre Jerry Lewis, il a cotoyé Marlon Brando dans « Don Juan de Marco » et Al Pacino dans Donnie Brasco. Un Polanski « La Neuvième Porte » aussi. Et Burton, outre Ed Wood, lui offre d’autres rôles dans des films-références, dont :

SLEEPY HOLLOW, la Légende du cavalier sans tête !
Il incarne un jeune policier qui vient enquêter sur 3 crimes commis dans un village au XIX ème siècle, dont les victimes ont été retrouvées sans têtes ! A la poursuite d’un terrible cavalier, lui-même sans tête, revenu des enfers pour se venger…Beau et somptueux film, un conte à l’atmosphère gothique, signée Tim Burton des grands jours ( et grandes nuits ) ! Un peu plus tard, ce sera CHARLIE et la Chocolaterie ( 2005 ).

Après un second rôle dans le désormais classique « Le Chocolat » de Lasse Halström, et le film du film avorté de Gilliam « Lost in La Mancha », il entame sa célèbre trilogie du « PIRATE Des CARAIBES » ! Un succès mondial qui lui vaut aussi sa première nomination à l’Oscar. Ouf ! Excusez du peu…

PUBLIC ENNEMIES ( M.Mann ), L’IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS de Terry gilliam, puis ALICE AU PAYS DES MERVEILLES ( horizon 2010, Tim Burton ) complètent cette magnifique carrière…

Et ce n’est pas fini, soyons-en sûrs, notre Johnny DEPP aux rôles lunaires va continuer de nous faire rêver…

Ce qui me fait penser à NEVERLAND, film où il interprète l'auteur de PETER PAN, James Matthew Barrie !

mercredi 11 novembre 2009

L'île des amours perdues


« Dana n’avait donné signe de vie depuis si longtemps que je ne me faisais aucune illusion sur la suite de notre collaboration. J’avais rangé ses quelques feuillets de sa création dans un tiroir, l’œuvre des artistes est sacrée, dépassant largement la valeur de l’individu qui l’a créée. Nul besoin d’aller voir sa cabane sous la canopée, je n’y aurais trouvé que de l’absence, à laquelle sa froideur m’avait déjà habitué…La loi des vases communicants étant immuable et faite drôlement de coïncidences, je me décidais à rejoindre un lieu de rendez-vous secret, celui qui m’avait dirigé ainsi que mon équipage vers l’île du Crâne…

Un message lapidaire a décidé de ce voyage, quelques mots sur un morceau de parchemin et ma vie avait chaviré. J’ai toujours laissé la vie mener mon chemin, les amours s’imposer ou s’étioler, personne n’aurait mon amour acquis sans qu’il ne me donne le sien en retour. Telle était la combinaison secrète de ma vie, et je venais de recevoir une clé qui l’ouvrirait peut-être.

Rêvant entre mes cordes, retranscrivant mes souvenirs amoureux, j’en profitais pour faire le point en voguant vers mon destin, vers cette île du Crâne à la sonorité crépusculaire. Tim remplissait ma vie de tous les jours, ce que je faisais pour elle également…Les libertés que nous nous accordions n’avaient de sens que dans la réciprocité de nos sentiments, mais était-ce de l’amour ou de la fraternité ? Nous échangions nos nuits et nos salives, mais nos secrets réciproques indiquaient bien des bifurcations à venir. Nous profitions du présent et c’était déjà ça…

Dans mes rêves, Sara servait d’amour idéalisé pendant que Rita s’imposait telle posée sur un piédestal d’amour et de sexualité. Pourtant nos vaisseaux étaient partis vers d’autres ports, n’ayant jamais songé à partager nos jours, nos repas et nos enfants…Entre mes cordes, Clochette et Zahiya m’avaient fait rêver, et Marie attendait son heure, les canailles !

De l’autre côté de l’île, quelqu’un m’attendait pour ce rendez-vous de longue haleine. Des mois avaient passé...Je fis apprêter le navire et dirigeais la manœuvre vers mon destin. Le vent était de mon côté, et nous fûmes rendu rapidement. Une belle crique nous accueillit et je descendis seul sur ce qui servait de ponton, quelques planches tenues par de la ferraille entre deux gros rochers. Je marchais vers une cabane qui était plantée au milieu d’un terrain plane, et quelqu’un en sortit subitement…

Un chapeau planté jusqu’aux oreilles laissait échapper de longs cheveux. La gorge nouée, je reconnus cette démarche. Je me remémorais une partie de ce message :
« …si tu te trouves à la mi-novembre, à la crique des deux-rochers sur l’île du Crâne, je serais là, j’ai une petite affaire à te proposer, mon trésor !… »

Katia était là, devant moi et simultanément, nous enlevâmes nos couvre-chefs pour mieux se voir. Emus, on s’embrassa. Pas un petit baiser timide de retrouvailles, non. Un gros baiser de quinze ans de retard, avec des pluies de mains pour se toucher, pendant que nos langues avaient entamées un bal que nous avions dansé souvent…

On se releva, presque rassasiés mais pas encore, et on se regarda longuement.

- Tu n’as pas changé, Jack. Peut-être la barbe, mais j’ai toujours aimé tes poils, hi hi…
- Toi non plus, Katia. On n’a que quelques années de différence, j’ai toujours aimé les femmes mûres…
- Et moi les gamins. Tu as lu mon courrier, tu es partant pour une petite affaire ?
- Tu parles, j’ai pas encore l’âge de la retraite, j’ai une petite idée de la question mais raconte... »

Le soleil est encore haut, les mouettes entendent leurs rires, et font des pirouettes dans le ciel comme pour fêter leurs retrouvailles. Bras dessus, bras dessous, ils sont là comme deux amants qui n’ont plus envie de se lâcher.et vont vers un rendez-vous imaginaire. Celui d’une nuit d’amour dont ils ont envie depuis longtemps…


Pour Jack Rackham.

samedi 7 novembre 2009

Rouge baiser


Je la prends par la nuque et je m’enfonce en elle avec délectation. Ma langue la pénètre jusqu’au fond et elle manque un souffle de respiration. Je me retire. J’en prends un morceau et me le fourre dans la bouche, elle veut me l’arracher et je me défends. Katia est une vraie lionne…

Ce salaud de Jack veut tout garder pour lui, je lui pince les côtes et je reprends mon bien dans sa bouche. Il est excité, je l’allume encore plus en lui mordillant le lobe de l’oreille. Il me pelote en me prenant sur ses genoux. Je mange sa bouche, je mange dans la mienne, c’est bon…

Katia est belle et excitante. Je lèche son cou avant de reprendre un morceau. Je le partage et en met dans sa bouche, en enfonçant bien au fond. Elle manque de s’étouffer et me regarde en fronçant les sourcils. Elle me mord la joue pour se venger, même pas mal ! Je l’embrasse à nouveau à pleine bouchée, je lui prend ce qu’elle mange sous sa langue, j’ai faim…

Nos baisers sont interminables mais j’adore sa façon de m’embrasser. Jack est fougueux et son odeur me fait de l’effet. Je nous vois dans la glace, nous sommes affreux, tous rouges. Il a pris le plat et m’en badigeonne le visage. Je prends les olives et les fais tourner dans ma bouche, c’est bon de jouer avec Jack…

On a presque fini, mais on se fait le feu d’artifice final. Nos langues tournoient et nos gorges déglutissent, on s’en est mis plein la panse et plein la lampe. Katia est une ogresse et je lui promet un fessée prochaine. Il ne reste plus rien, on a tout fini. Nos baisers ont fait le reste, avec un mélange d’envie et de fromage…

J’adore la pizza !


lundi 2 novembre 2009

La Fin du Jour



« Mes cordes ont fini par avoir raison de moi, mon portable est usé et je vois mal par dessus la rambarde. L’île du Crâne a disparu et le soleil m’éblouit…Je suis vieux à présent, Tim est partie depuis longtemps et seul Bosco s’occupe un peu de moi. Il ne me demande même plus rien, j’ai droit à toutes les gourmandises sans rien en échange, le saligaud…

Quand on passe un certain âge, on vous met dans ces maisons pour vous laisser le temps de casser votre pipe. On a même inventé la Maison de retraite pour pirates et vieux loups de mer. J’ai économisé pour avoir droit à ça, j’ai même une petite cagnotte, on ne fait jamais assez attention aux parties de poker qui tournent mal. Les autres vieux sont tricheurs dans cette maison et je me méfie !

Je suis seul avec moi-même dans cette chambre. Même si Marie passe me voir régulièrement, Marie que j’ai quitté pour la mer et l’aventure, et qui m’a récupéré à présent, vieux et impotent. C’est une tenace…

Je regarde autour de moi, et je vois les souvenirs que j’ai mis au mur, quelques tableaux, quelques trésors de guerre en étagères, des bibelots qui comptent. Mon cerveau marche encore pas mal, je me souviens de presque tout et j’organise mes journées en balades, balades dans ma mémoire. Je fouille et je revis mes amours, mes amours de jeunesse, mes amours de maturité…

Je n’ai pas de préférence aujourd’hui. Le temps a tiré sa révérence sur un classement général imaginaire, Madeleine et sa tête de linotte a rejoint Katia et son cul de bénitier. Je les vois me donner rendez-vous, me faire tourner la tête en des galipettes endiablées, les pipes goulues de l’une, la croupe immense et accueillante de l’autre. Je les mélange aussi, faisant deux en une et je fais un scénario de jeux torrides qui me tient en haleine jusqu'au petit matin. L’infirmière n’est pas dupe et me caressant sous ma chemise en connaisseuse, elle aime à me répéter :
« Vous avez du être un sacré pirate, monsieur Rackham. Si j’osais… » et elle repartait vers d’autres gourdins en sursis des chambres d’à-côté…

Rita vient me rendre visite souvent, la nuit surtout. Je rêve de ses seins et j’imagine ses aéroles foncées que je lèche comme des macarons. Elle est belle et sensuelle, j’aime la caresser puis descendre entre ses jambes puissantes. J’aime son petit trésor, un butin de pirate aux poils que je pourrais compter tant j’ai parcouru le chemin…Ma langue goûte chaque pli et j’hume cette odeur de mer qui me rappelle les jours heureux. Je suis bien…

Il y a un curé dans la chambre, mais je ne suis pas inquiet. Marie pleure et moi je souris. Mon tricorne et mon habit du dimanche au pied du lit, et quelque chose me dit que je n’enfilerais plus cet habit de lumière. Pas moi-même en tous cas…Je sens un vent me soulever, je vois ma vie passer devant mes yeux, mes amis, ma Mommy, mes aventures sur la mer, sans oublier ma petite sirène Sara ou celles que je n’ai pas eu et que j’ai oublié…Ils sont tous autour de moi pour les derniers sacrements.

Moi j’ai le nez en l’air et je suis avec Rita. J’ai toujours su que je finirais un jour avec elle, avec son souvenir car elle est partie depuis longtemps. Il y a des promesses qu’on oublie pas, celle de faire ensemble en pensée le dernier voyage, ses baisers plein la bouche, ses cheveux sur le visage, les doigts sur ses lèvres tendres…

Et c’est à la fin du jour, rassasié de ma belle et le corps épuisé que je pus rendre l’âme, le cœur en paix… »

Je rangeais mon portable. J’en avais assez fait pour aujourd’hui. Ce n’est pas tous les jours qu’on fait son éloge funèbre, surtout que la pensée de Rita m’avait mis en appétit…J’appelais Tim. Je me disais qu’il fallait profiter de la vie en attendant d’être vieux et impotent, l’imaginaire d’un écrivain a du bon car il a le don en quelques phrases de vous montrer le bon chemin…
Besos.
Jack Rackham.

Découvrez ou redécouvrez le film de Julien Duvivier, « La Fin du Jour » avec Louis Jouvet et Michel Simon. ( 1939 ) Une histoire de Maison de retraite pour vieux comédiens…

vendredi 30 octobre 2009

Le Magicien


Il passe de bateau en bateau, faire quelques tours de magie, tours de cartes et autres apparitions de lapins…Justement, il est sur le Poséïdon, je relève la tête de mon portable, il me sourit. Ses dents blanches inquiètent un peu mais son habit de lumière en impose, c’est un Magicien…

Il a le don de vous faire voir ce qu’il veut, ses mains voltigent et ses cartes en perdent leurs couleurs, le pique se tient à carreau et son cœur se pique. On ne peut pas dire qu’il plaît aux femmes, elles se voient comme il les voit, le temps d’un instant ou d’un été.

Il ne regarde pas la condition humaine, peut importe qu’elle soit Comtesse ou Femme de chambre, il les aime comme des femmes. Justement celle-là lui plaît, elle est cuisinière et a bonne figure. Il l’a repérée après le spectacle de la veille. Tim est vexée car elle a tout fait pour attirer son attention, mais il ne regarde que l’autre.

C’est vrai qu’elle est belle, et il lui conte fleurette comme pas deux. Son sourire est enjôleur et sa magie opère. Il raconte ses voyages, ses buts, ses projets, confie ses tours de cartes, ses secrets, ses misères…La fille l’écoute comme une oreille, le Magicien fait tomber son masque, ils sont en harmonie, ils sont heureux…

Les soirées succèdent aux spectacles, lui joue de son art, elle cuisine, ils se retrouvent après et refont le monde, projetant leurs rêves. Faire un projet commun, trouver quelque chose pour se rapprocher, pour ne plus se quitter. Ce sera fait, promis, leurs yeux brillent de mille feux. On ne sait ce que c’est, pas besoin de tout se dire, la chose n’est pas commune et ils se comprennent…

Quelque chose à changé, elle est moins présente. Hier, elle a manqué un spectacle. Ce n’est pas bien grave, il y en a tous les soirs…Il se recule un peu pour la laisser respirer, elle ses projets qui grossissent, elle se sent le courage, tout le monde va bien voir ce qu’il va voir !

Sa cuisine prend de l’ampleur, elle l’oublie un peu mais de temps en temps, il vient la voir. Ses tours de magie ont l’air dérisoires à présent, ses recettes à elles dégoulinent d’ambition, elle est belle et fait plaisir de tant d’entrain. Il la regarde, elle a oublié un peu leurs projets, ce n’est pas grave, il est content pour elle…

Le Magicien est sur le pont, elle n’est pas venue, comme hier soir, avant-hier et les autres soirs. Le Magicien a compris et il va partir. Sa tournée va l’emmener loin, au delà de l’île du Crâne, et il ne la reverra peut-être jamais.

Sa magie a opéré. Comme deux miroirs, il a transmis son reflet sur l’autre, elle croit connaître tout de lui. Son mystère a disparu et elle trouve qu’il est assez banal. Elle, par contre, a la vie devant elle, des beaux projets, et justement elle pense à quelqu’un qu’elle a connu jadis, un homme de son pays, elle rêve de celui-là.

Il tourne le bout du quai et va vers une prochaine rencontre, un prochain amour peut-être. Il est habitué à ces vases communicants entre les gens, à se faire dépouiller par ces personnes de son habit de lumière. Il est habitué mais il continuera à parcourir le monde et il va recommencer, encore et encore.

C’est un Magicien…


Jack Rackham.

Une drôle de semaine, une drôle de période, de drôles de personnes. Mais je ne suis pas magicien, je suis pirate…

dimanche 25 octobre 2009

La Voix de Fairouz


A force de traîner dans des cordes souvent humides, on peut attraper froid. Votre Jack Rackham a pris place dans son grand lit, une bouillotte sur la tête, les mains et les dents grelottantes…Une théière bouillante est posée sur la table de nuit et le grand flou se fait autour de moi. J’imagine mon amie Fairouz, assise dans le fauteuil en face, se découpant sur les enluminures d’une tapisserie ramenée de mes voyages, qui lui donnent un air de peinture murale. Je remonte les draps et me laisse aller à sa lecture…

Fairouz a choisi les Mille et unes Nuits, ces récits imaginaires au pays des tapis volants et des Djinns. Elle racle une dernière fois sa gorge avant de commencer et les yeux grands ouverts vers mon amie, j’attends l’entrée en scène de Sinbad et autres Aladin.

Fairouz est concentrée sur sa page, elle lit lentement et le timbre de sa voix me fait l’effet d’un gâteau de riz, où on apprécie ce mélange du caramel, de la cannelle et du lait. Les sons qui sortent de sa bouche me font penser à des murmures, ses lèvres gouttent une à une les syllabes et j’imagine y poser un baiser au moment de sa respiration.

Entre deux passages, elle lève les yeux vers moi pour une approbation ou une inquiétude, je cligne des miens pour la rassurer et l’inviter à reprendre. Sinbad combat des vizirs jaloux et des magiciens habillés de noir, je brandis un sabre imaginaire pour les pourfendre. Fairouz semble vivre le moment, c’est elle ma Shéhérazade, elle me sourit…

Sa voix grave et douce reprend sa promenade et je succombe aux sons gutturaux de ces noms arabes qu’elle prononce comme des estafilades ! Je regarde une dernière fois Fairouz, elle est belle et j’imagine ses formes entre mes rêves, ses seins lourds et ses hanches m’invitant à la danse…

Je suis parti au pays des songes. Je branche la radio et j’écoute une voix sur les ondes…Elle raconte les nouvelles du temps et des hommes, elle est belle et vous prend…

…la voix de Fairouz.


A mon amie…
Jack Rackham.

jeudi 15 octobre 2009

Les Belles Choses


Sarah a de beaux cheveux blonds. Elle rit à gorge déployée quand Jacques fait le fou ou raconte des blagues sottes. Il fait le clown pour la faire rire et elle rigole…

Sarah s’est déshabillée et va à la salle de bain. Il la regarde dodeliner son cul, elle est belle. Elle revient le tube de dentifrice à la main et s’assoie sur le lit. Il la caresse et elle rit.
« Tu veux manger du dentifrice ? » Dit-il.

Sarah est étendue, offerte, et ne répond pas. Son petit sourire invite Jacques à un tour de manège. Ses cheveux blonds sont étalés sur l’édredon et il goûte sa peau un peu partout. Il se relève et voit Sarah regarder le plafond. Elle est ailleurs…

Jacques est beau. J’aime le voir nu qui m’attend. Il me fait rire…Je fais exprès d’aller et venir, son regard ne quitte pas ma chatte, il est comme hypnotisé. Je vois que je lui fais de l’effet ! Je vais l’enduire de dentifrice, hi ! hi ! Il me fait des chatouilles, je suis bien…

Sarah a commandé du saumon. Elle a de la mayonnaise sur sa main. Elle regarde sa fourchette et sourit. Je lui raconte une blague pour détendre l’atmosphère, elle rit de ses dents blanches et ses cheveux volent comme des oiseaux…Je suis bien.

Sarah est bizarre depuis quelque temps. J’en ai parlé autour de moi mais on me dit que j’imagine. Elle est arrivé en retard à notre rendez-vous, elle devait voir un docteur, elle m’a dit. J’espère qu’elle ne me cache rien. Je suis soucieux…

Jacques est gourmand. Il dévore son escalope comme un ogre. Il doit jouer au temps des rois, il est drôle et j’adore ses blagues. Je lèche sur ma main la mayonnaise, je suis distraite ! Il est captivé par ma langue, j’en rajoute un peu, il me fait rire !

Jacques a oublié d’éteindre le four et le canard est foutu. Un de ses amis m’a téléphoné, je comprends rien à ce qu’il me dit. J’ai vu un docteur…Il a répondu à toutes mes questions, j’ai peur de ce qu’il me dit. Comment est-ce possible ?

Sarah est en face de moi. Le docteur lui parle et elle semble ailleurs. Je suis inquiet…Il écrit quelque chose et je me lève. Je veux des explications. Elle pleure en se tenant le visage, je la console.

Jacques est calme. Le docteur parle à voix basse, mais assez pour que j’entende. Je n’y crois pas…

Sarah est drôle depuis quelques temps…Elle ne rit plus à mes blagues et on ne fait plus l’amour…

Jacques est malade…Sa mémoire est défaillante, il ne retient que des brides de la journée…

Sarah parle toute seule …Elle joue avec cet objet qui coupe. Je n’ai pas faim d’abord…

Jacques s’est encore perdu aujourd’hui. Ca se dégrade…

Sarah est ailleurs. Elle me sourit…


Jack Rackham.

Regardez donc ce très beau film de Zabou Breitman, avec Isabelle Carré et Bernard Campan :
« Se Souvenir des Belles Choses ".

samedi 10 octobre 2009

La Pelote


Six mois que ce blog est ouvert. « RACKHAM LE ROUGE », le nom est venu tout de suite, souvenir de mes années Minitel ! L’hommage a Tintin était tentant, et le nom avait de la gueule, alors…
L’envie d’écrire était trop forte et j’avais suivi à la trace une bloggueuse au nom de BD, celle de Jean-Claude Forest, si vous voyez !

Cet aprèm’, je fais un petit cocktail sur mon bateau. Tim, Bosco, et tout l’équipage est là…J’ai invité toutes mes principales bloggueuses, car curieusement je n’ai qu’un garçon qui participe à nos échanges : CHARLES. Il écrit comme dans les romans d’espionnage, et curieusement il a donné le démon à DAME SCO, une belle brune mystérieuse au coup de pistolet facile !
KARINE est là qui sirote une Guiness, souvenir de voyages, pendant que BERENICE discute cordage avec Mildred, qui veut aller lui faire visiter le bateau…

VIRGINIE, VICTORIA, et YSA se racontent leurs dernières aventures au Proche-Orient, pendant que les Québécoises ISA et CLAUDE se jettent sur le sirop d’érable. EMILIE me fait la conversation, veut tout savoir sur la taille du mât central, ce que je fais avec plaisir. L’ambiance est bonne, CORTISONE refait le monde avec MARIE et YAëLLE, fraîchement maman, et j’ai prévu pour mon petit monde un tour en mer agrémenté d’une partie de Pelote sur le pont, ce qui fera digérer les organismes après les boissons et digestifs ingurgités.

BRIGITTE s’est mise à l’avant du bateau et refait Titanic les bras en croix, sous l’œil narquois de MAIA qui veut que la partie commence tout de suite, car elle ne sent pas bien…Le vin rosé sans doute. Elle envoie la balle à FLORA qui contrôle jongle, et passe à COLOMBINE, très tonique ( en jean ! ). SOLVEIG et LOEVE la plaquent comme un seul homme ( ! ) et transmettent à ELOISE qui a monté un petit stand de sex toys, issus de son arrière-boutique. GICERILLA s’approche, curieuse. La partie bat son plein, c’est plus du sport, c’est une bagarre générale…

CAT fait un drop final au dessus du bastingage, et fait marquer son équipe. DO exulte, MULTI-SOURIRES sourit, et JADE goûte au chocolat chaud arrosé ! Je montre mon portable à LEILA, la grande brune, qui veut un thé vert à la menthe et regarder ses mails, au cas où…

La partie de Pelote est finie, il n’y a pas de blessées...Sauf NANOU, le coeur brisé comme son nouveau numérique...Six mois d’échanges ici, plus de 50 articles publiés, que des histoires d’amour ou presque, des centaines de comms, toujours la crainte du premier commentaire, quelques pétards mouillés de rabat-joie, mais beaucoup de bonheur surtout et de bons moments…Certaines sont parties pour toujours mais d’autres deviendront des amies, j’en suis sûr !

Besos à toutes, et à Charles bien sûr !
Jack !

Racontez-moi, ceux qui veulent, une anecdote qui vous a marqué à mon propos ou celui du blog Rackham… 
* Pourquoi "La Pelote" ? Ben, parce que ce blog et ceux des autres forment comme une pelote de laine, avec ces fils qui s'entrecroisent et dont on connait ni le début ni la fin...

mardi 6 octobre 2009

Et si c'était vrai ?


Quelquefois, le balancé de mon hamac m’envoie dans d’autres dimensions, d’autres univers. Je ne suis plus le Jack que vous connaissez, une bascule de l’espace-temps s’est non seulement produite mais je perçois aussi d’autres effets, conséquences de ces dérèglements. Alors, je tape sur mon clavier avec fougue, pour ne rien rater, pas une ligne. Voici ma dernière capture…

…Robert était au volant de sa voiture et regardait sans cesse au rétroviseur. Sa nervosité s’était décuplée en arrivant au dernier carrefour. Il savait que le véhicule de Francesca allait tourner vers un autre chemin, celui de son sacrifice et que lui prendrait celui de sa vie d’avant. La gorge nouée, il essaya d’arranger cette chaîne pendue au rétroviseur. Francesca verrait une dernière fois sa main et c’était comme s’il la touchait encore…

Recroquevillée contre ses genoux, elle essayait de ne pas montrer à Richard ses émois, son chagrin, sa peine immense. Elle ne reverrait jamais Robert, elle le sentait…Richard la questionna encore une fois « Ca va ? Qu’est-ce qu’il y a , Francesca ? » mais rien ne sortait de sa bouche. Son esprit était embrouillé au point de ne plus savoir où elle était. Sa vie semblait s’arrêter à cet instant et son cœur partait sur l’autre route avec Robert…

Soudain, elle tendit son bras contre la poitrine de son mari, qui freina brusquement, croyant à un danger. Regardant devant elle, comme hypnotisée, elle fit jouer le loquet de la portière, et sauta hors de la voiture, sous les yeux de Richard, éberlué. Francesca courrait sans sentir la pluie, vers son destin…

Sa foulée ne faiblissait pas et rapidement, elle aperçu la fourgonnette de Robert. Celui-ci ne réalisa pas tout de suite que la furie trempée qui s’avançait vers lui était Francesca…Elle contourna le véhicule et monta à côté de lui. Elle lui cria plusieurs fois de démarrer, il ne réalisait pas. Jusqu’au moment où il réalisa…

Il écrasa la pédale d’accélérateur, et fonça droit devant lui. Ils se touchaient, ils souriaient, leur excitation était telle que leurs cœurs semblaient prêts à exploser. Puis au fil des kilomètres, ils s’apaisèrent, réalisèrent, fumèrent, se détendirent et au bout de plusieurs centaines de kilomètres, ils s’arrêtèrent pour faire l’amour…Ce fut encore meilleur que durant ces quatre jours. Ils s’aimèrent tant, que tout pris son sens, et surtout ce départ vers leur destin commun. Une nouvelle vie s’offrait à eux, il ne fallait pas tout gâcher en se posant de mauvaises questions…Mais ils n’y pensèrent même pas !

Un peu plus tard, Francesca appela richard, et après bien des palabres, tout s’arrangea. Un divorce s’arrangea à l’amiable, elle put revoir ses enfants Caroline et Michaël, et elle récupéra même des affaires, ses préférées, des souvenirs de famille auxquels elle tenait tant…

Les années passèrent, de bonnes années, où Francesca s’épanouit auprès de Robert. Ils voyagèrent dans le monde entier et elle vit des pays qu’elle n’avait jamais songé visiter. Ses enfants la rejoignirent à la mort de Richard, et elle entreprit même une carrière d’écrivain qui lui amena de beaux succès.

Son roman le plus prisé est « Quatre jours », celui où elle raconte sa rencontre et son coup de foudre avec Robert Kincaid, le grand photographe, qui illustre d’ailleurs le livre. On y voit ce pont couvert baptisé « Roseman »…

* * *
Je referme mon portable. J’ai bien travaillé…Je suis content que Robert et Francesca aient trouvé le bonheur. Ils auraient pu passer à côté, on connaît la force des préjugés, la difficulté de rompre avec un passé lourd et convenu, où l’amour a disparu depuis longtemps…

C’est pour ça que je fais gaffe avec Tim, ça peut arriver à tout le monde !
Jack Rackham.
A Clint Eastwood et Meryl Streep pour ce merveilleux film "Sur la route de Madison" (The Bridges of Madison County).
A mes amies bloggueuses, un petit conte pour méditer sur leurs rêves ! Osez...

vendredi 2 octobre 2009

L'écrivain


Il relève sa plume délicatement pour éviter de tâcher sa feuille, et pose son coude sur la table en bois. Une pile de livres prolonge son épaule, il lève les yeux au plafond et met sa main sous son menton, tenant encore son porte-plume. Il réfléchit...

La lampe a vacillé, il tourne la tête vers le hublot puis se repenche vers son grimoire. Il y a des jours comme ça, l'inspiration est capricieuse et il plisse les paupières pour se plonger dans sa vie, et essayer de finir son ouvrage. Un roman d'amour...

Il fouille dans le placard voir si traîne une lampée de rhum ou une pinte de bière. Ce vieux whisky irlandais fera l'affaire et il contemple son élixir miracle en le faisant tourner dans la bouteille. Et d'une ! Son esprit s'éveille et il trempe sa plume dans l'encrier. Elle semble écrire toute seule, les idées affluent et il a peine à suivre le flot des aventures. Il tire la langue, comme un écolier sage s'appliquant à ses copies, et il vogue sur ses amours rêvées.

Plus de rhum, son cerveau égoutte ses dernières idées et il tourne comme un lion en cage. Il grimpe les escaliers vers le pont et croise Berangère, une des blanchisseuses. Il la pousse vers son antre en lui glissant quelques mots dans le creux de l'oreille. Ils rigolent et s'embrassent puis s'enferment...

Il a retroussé les jupons de la fille et s'affaire sur sa croupe qui dodeline. De ses deux mains, il s'agrippe aux deux fesses et donne son plaisir. De temps en temps, ses mains caressent un sein, une épaule ou son ventre, son pouce s'égare entre ses fesses. Elle se retourne et attend la promesse, qui arrive d'un coup sec...Elle crie, il a touché son cœur en pénétrant son cul ! ( Oups ! )

La nuit a comblé les deux amants, tous leurs désirs sont assouvis, et ils se donnent un dernier baiser. Elle s'assoupit et il retourne à son écritoire...La plume craque sur le papier, elle virevolte de page en page et au bout de la nuit, il finit son roman, l'écrivain...


  * * *

Je suis toujours entre mes cordes, je ferme mon portable. J'ai eu de bonnes idées aujourd'hui. Jamais de souci avec l'inspiration, elle me sert à respirer. Je baille en me relevant et j'arpente le pont sous les étoiles. Je rejoins Tim qui dort déjà. Je me mets sous les draps, content de ma journée et je m'endors.

Je m'appelle Jack Rackham et je rêve d'être écrivain...

lundi 28 septembre 2009

Purkhard et Rose


Purkhard aimait Rose.

Et Rose aimait Purkhard.  

Ils s’étaient rencontrés à une réunion des cantateurs et cantatrices de Mérida. D’un simple coup d’œil, ils s’étaient repérés, choisis, approchés, touchés, et ils ne s’étaient plus quittés depuis.

Purkhard avait la taille d’un géant. Ses bras pouvaient soulever une chariotte pleine de pierres de taille, et son torse recouvert de poils n’incitait pas à se frotter à lui. Seule Rose semblait tenir la clé de sa colère et contenait sa fronde.

Rose était petite et brune, et son sourire enchanteur lui ouvrait toutes les portes et les cœurs. Sa langue était bien pendue et ses compagnons de tablée qu’elle invitait chez eux, avait souvent maille à partir avec ce trublion en jupons.

Rose et Purkhard s’aimaient…

Ils eurent trois enfants et les petits papillonnaient autour de leur amour, comme des serments tenus. Quelquefois, ils se chamaillaient et Purkhard prenaient Rose dans ses grosses mains et la levait au dessus de lui comme une enfant, en vociférant :

- Qu’est-ce que tu me racontes, petite ? Je pourrais te casser en deux si je voulais…
- Essaye, vil pourceau ! Et je te ferais couper en deux…
- Par qui, effrontée ?
- Par mon mari Purkhard ! Jamais il ne supporterait qu’on touche à sa chérie ! 

Puis ils se serraient fort dans les bras l’un de l’autre, en rigolant sous les regards rassurés de leurs enfants…

D’autres fois, c’était Rose qui intervenait, au cours d’un repas, d’un pique-nique ou une réunion politique. Voyant son homme tirant rictus et partir au quart de tour, sa petite voix lançait à oreille de son mari, évitant frotaille : « Dis donc Purkhard, mon mari ! Tu ne vas quand même pas livrer bataille pour si peu ! Juste un mot même pas gros qu’on te balance, et déjà tu prends la mouche ? Viens par ici, et laisse tes amis se crêper entre eux ! »

Alors, il s’approchait d’elle, la regardait droit dans les yeux, et un sourire de ses dents blanches accordait sa raison à Rose. Les mains sur les hanches, la belle le toisait un peu puis passait sa main dans sa grosse barbe…

Au cours de leur amour, il y eut nombre de disputes, quelquefois pour rien du tout, mais jamais Purkhard ne leva la main sur Rose. Il l’aimait beaucoup trop…

Et Rose aimait bien trop son Purkhard pour lui parler si mal qu’il eût l’esprit troublé.

Ce n’est jamais trop d'amour qui sépare des êtres, mais le manque d’amour. Et ça, entre Purkhard et Rose, cela n’arrivera jamais…


A Marie Trintignant.

jeudi 24 septembre 2009

Jack Rackham n'est pas poète


Je suis Jack Rackham et quelquefois je me mets en rogne. Je surfe sur mon portable et je tombe sur un texte ancien…Je lis en diagonale et je souris. Une donzelle pas pressée par mes empressements, une écrivain que j’aimais, ne fut-ce qu’un instant. J’ai sorti mon sabre et j’ai frappé…sur mon clavier. Le résultat le voilà. C’était une poétesse, si je me souviens…
« Je ne suis pas poète...

Non, les poètes mettent du bleu sur le papier, racontent la vie comme si les oiseaux s'arrêtaient de voler pour laisser la peinture du ciel sécher, le temps s'interrompt de leurs ébahissements devant des paysages paradisiaques et leurs sensibilités n'ont d'égales que celles des plumes qui voguent dans l'air zig et zaguant un ciel d'été...

Le poète pèse son tourment, classifie les amours, compte les rendez-vous, soupèse sa volupté, pontifie sur sa particularité d'élu élitiste, triture son cerveau et réduit ceux des autres. Le poète enrubanne, pinouille, crapote, se crapote, peinturlure ses tableaux de misère, soupèse son jugement juste et magnifie le moindre de ses pets. Tout est beau, magnifique, unique, doré, pimpant par son prisme, les autres sont si petits et lui si haut...

Non, je ne suis pas poète. Dans ses amours, le poète est cupide, indifférent, égoïste, menteur, et surtout inhumain. Il manipule,écrase, méprise, calcule, ignore, bafoue...Le poète n'a de l'amour que pour l'inaccessible, le lointain, le passé, le prestigieux et le servile, et il n'aime tant et si bien au bout du compte que lui même. Les tourments, misères, souffrances qu'il raconte sont ceux qu'il a créé et les beautés, harmonies, et fééries qui font son univers, ne sont là que pour pièger le prochain amour déchu...

Je ne suis pas poète, non. »



Brrr…Terrible, non ? Voilà quand on taquine le Jack, tout remonte à la surface, je tranche dans les poissons volants, les serpents de mer…et même les poètes ! Ce texte peut susciter quelques réactions, allez-y, lâchez-vous de vos commentaires…
A bientôt, de mon bateau, je reviens dans quelques jours…
Besos, Jack.

lundi 21 septembre 2009

L'Amour Fou


Lilly tient son sac sous le bras comme s’il allait tomber. Elle tourne la tête de droite et gauche, son œil semble chercher quelque chose. Elle rentre dans ce bistrot et fait un signe au comptoir avant de s’asseoir près de la fenêtre. Des clients la dévisagent, même si ce n’est pas son visage qu’ils regardent. Elle les tuent d’un regard et reprend son guet…

Lilly est belle et son rouge à lèvres lui donne l’air d’une poupée. Ses cheveux bruns sont légers et ondulent sur ses épaules. Ses yeux semblent très loin de cette taverne puante, mais elle ne voit rien. Son corsage mal ajusté laisse entrevoir ses atours féminins et les grossièretés fusantes n’imaginent pas la passion animale qui anime ce corps au plaisir privilégié de son amoureux.

Il est là, il arrive…Son cœur bat encore plus fort. Elle met ses doigts sur sa bouche et semble ne plus respirer. Il rentre comme le vent, la prend sous son manteau et ils repartent aussitôt, sous une grêle de commentaires puants. Ils se serrent à ne plus respirer et se regardent en marchant, longuement…Ils s’aiment.

Roberto tient dans ses paumes le visage de Lilly. Leurs yeux se dévorent de se désirer et leurs pensées se régalent de se rejoindre en un. Leurs bouches s’unissent, il mange son rouge à lèvres comme une sucrerie et sa salive la nourrit comme de l’eau fraîche. Ils se cachent sous une porte cochère, ça court dans tous les sens. Personne ne les voit, ils sont ailleurs…

Roberto est beau et ses arcades blondes en font un Appolon. Ses pommettes ont des marques comme ceux des boxeurs célèbres, et son regard vers Lilly est si tendre, qu’une larme tombe vers elle comme une offrande de pluie. On aperçoit le duvet de son poitrail à travers sa chemise où une main de son amante s’est déjà glissée. Un forme dure naissante se devine sous son pantalon, son amour est intense mais ils n’ont pas beaucoup de temps.  

Ils ont trouvé refuge dans une arrière-cour. Il pose son manteau sur la paille fraîche et elle s’allonge. Les bras en croix elle invoque le ciel et il rigole. Elle se relève un peu et il la prend dans ses bras. Ils sont seuls au monde et ils vont faire l’amour…

Elle est sur lui, il tient ses fesses dans ses grosses mains et elle le chevauche doucement. Ils se sentent plus qu’ils ne se pénètrent, lentement leur désir monte…Son grognement marque l’apogée du coït et elle le récompense en laissant glisser ses seins contre son visage. Il la suce goulûment pendant qu’elle se donne à lui encore plus...Résumé pudique de leur amour qui ne regarde qu’eux.

Soudain, la cour est envahie de personnes en habits blancs, qui se saisissent de Lilly et Roberto, qui hurlent de désespoir…On leur met des camisoles et ils n’ont plus que leurs regards pour se toucher…Ils se trémoussent, se reniflent, alors on les éloigne l’un de l’autre.

Deux docteurs échangent quelques mots :

- Tu as vu ? On aurait dit des bêtes sauvages, ils s’accouplaient…
- On avait du les séparer à l’institut, ça dérangeait les autres patients.
- N’empêche, elle est bien fichue la petite !
- Le gars aussi, tout à fait mon genre…

Des sons gutturaux à déchirer les cœurs se répercutaient derrière eux, comme si les deux amants voulaient se dire adieu.  

Un amour fou...


Jack Rackham.

jeudi 17 septembre 2009

Camille


Elle s’est posée près de la fenêtre, elle doit y voir un oiseau manger ou une vague passer son chemin. Sa peau laiteuse renvoie une lumière doucereuse dans la pièce, comme le temps entre deux saisons. Ses yeux scrutent sans savoir pourquoi, sa paupière disperse ses cils autour de son regard, un reflet semble dire ce qui l’habite et sa respiration renseigne sur son attente…

Elle est là depuis tout à l’heure, je pose mon grimoire de temps en temps pour l’observer et je ne dis rien. J’ai fait porter une soupe pour le repas et elle consent à quitter son poste un instant. L’appétit susurre sa faim en cuillerées presque silencieuses mais les miennes égayent un peu la cabine, leur bruit ricochant jusqu’à la vigie. 

Elle reprend la pose. Soudain, elle tourne ses yeux de droite et gauche et son sourire annonce une arrivée. Je penche la tête vers la fenêtre que déjà elle a filée vers l’escalier. Ses jupons volent vers sa fortune et elle a déjà disparu de ma vue. Je ferme mon grimoire et me poste à mon tour à son observatoire…

Une lettre. Sa main tremble de l’ouvrir quand le facteur tourne déjà les talons. Le vent augmente la force de son tourment et son pouce semble ne jamais arriver à percer le secret de son passage…Son visage tient tête aux poussières du vent et de la pluie. Elle ferme un peu les yeux et enfin cède le papier. Elle sort la missive qui se tord de sa nouvelle…

Comme pliée, serrant son poing sur son cœur brisé, elle redescend les escaliers. Elle a prit vingt ans au moins. Son amour ne viendra pas…Comme un père, je la console et mes yeux lui disent courage et espoir. La pièce est sombre de son désespoir et je retourne à mon grimoire...

Elle est revenue près de la fenêtre, elle a vu un oiseau passer. Elle sourit, demain verra un autre espoir.

Camille.


Par Jack Rackham.

dimanche 13 septembre 2009

Le Tag du Pirate


Après un tel engouement pour un Tag, il faut dire que le sujet brûlant des amours est parlant, il était bien normal que je passe à la casserole à mon tour, ce qui n’est pas désagréable selon…
Je remercie BERENICE, CAT, FRED, KARINE, YSA, ISA L ., CHARLES, COLOMBINE, SOLVEIG, LOEVE, et VIRGINIE, ces trois dernières quadruplement car on a droit à quatre billets chacune ! GICERILLA , CLAUDE, et ESSENSUELLE sont attendues et qui sait si d’autres bonnes surprises arriveront sur les flux RSS…

Alors voilà. Les Amours, un sujet évoqué longuement, en large et en travers sur mon blog, je me lance…

1- Racontez votre premier amour, sans préciser ni prénom ni date, restez mystérieux.

Premier amour…J’ai raconté ce premier amour dans le texte intitulé MADELEINE. Ce fut le premier assouvi et partagé, mais est-ce le TOUT premier ? Pas tout à fait…
Il y a bien longtemps mais peu de temps avant la rencontre de Madeleine, j’avais l’habitude de sortir avec mon meilleur copain. Quelques tavernes nous voyaient souvent faire la fermeture et à l’occasion, nous rencontrions des demoiselles. Un jour nous fîmes la connaissance d’une jeune fille blonde et accompagnée aussi de sa meilleure amie. Je ne sais ce qui provoqua ces soirées charnelles qui s’ensuivirent, la chaleur de l’été et les activités agricoles pour gagner trois sous, mais nous nous retrouvions parfois jusqu’à l’aube à partager nos corps et nos souffles apprenaient alors les plaisirs de la vie, même si voir faire l’amour devant soi son amie, n’est pas la sensation la plus agréable que j’ai éprouvé…
Drôle de dépucelage, physique et sentimental, l’histoire ne s’arrêta pas là pour mon copain et cette blonde, car ils s’épousèrent et eurent beaucoup d’enfants !
Je les revois de temps en temps, nous n’avons plus jamais parlé de tout ça mais quelquefois croisant le regard insistant et scrutateur de mon amie, nous nous remémorons ces moments intimes comme des complices, en imaginant de recommencer…

2- Racontez votre plus bel amour, celui de votre vie…en attendant le prochain !

Réferez-vous aux récits libellés RITA, surtout « Ma plus belle histoire d’Amour ». C’est mon plus bel amour…Nous avions fait connaissance grâce à un ami commun et quand nous nous vîmes pour la première fois, on ne s’est pas plu plus que ça. La suite fut toute autre…Tout est vrai dans ce récit, il suffit de re-situer dans un contexte contemporain, c’est tout. C’est vrai que seul un amour plus fort pourra me faire oublier celui-là, c’est pour ça que je dis en attendant le prochain…On verra bien !

3- Racontez un amour secret, que vous n’avez jamais raconté à personne.

Il y a des dizaines d’amours secrets dont je n’ai parlé à personne, et même pas à la personne concernée ! Trop de timidité, trop d’attente, manque de confiance en soi et en elle…Le platonisme a l’avantage de laisser intact notre imaginaire, qui se bonifie drôlement au fil des années…
Je me souviens de cette jolie blonde que je voyais en cachette, la faute à son mari jaloux ! Nous nous embrassions des heures entières et n’allions pas plus loin. Un jour, sa belle-sœur nous prêta son appartement pour que nous fassions…Bref, que nous allions plus loin.

Tu parles ! A peine nous sommes-nous retrouvés à moitié nus l’un sur l’autre, que la magie s’en est allée et nous n’avions pas plus de désir qu’un frère et une sœur. Mystère des attirances, ce devait être ce que j’appelle l’amour en pantalon…Drôle d’amour secret !

4- L’endroit le plus insolite où vous ayez fait l’amour.

En fait, c’est très commun, c’est en voiture. Mais il y a une petite différence…
Cette fille et moi, nous faisions l’amour à l’arrière, les doigts s’agitant, les mains pelotant, faisant attention à ne pas lui coincer les cheveux quelque part . Quand nous avions fini notre affaire, le copain qui conduisait, s’arrêtait pour me laisser le volant et prenait ma place à l’arrière avec la fille…
C’est pour ça que j’adore le film LES VALSEUSES, ça me rappelle des souvenirs !

5- Une aventure via Internet qui vous a marqué…

C’était il y a peu. Je faisais mes débuts sur FaceBook et je devenais ami avec une jeune fille mystérieuse…Nous échangions des idées, nous nous trouvions des points communs, évoquions l’idée de se voir, nous rigolions de tout et nous nous écrivions surtout beaucoup. On se parla au téléphone, on envisagea même de se retrouver à l’hôtel pour faire l’amour, mais surtout on échangea des lettres d’amour, des lettres où nous faisions l’amour…
La suite est une autre histoire, mais je n’oublierais jamais cette aventure. Et qui sait, peut-être que cette fille est par là, qu’elle lit ce billet, et qu’elle repense à tout ça en souriant…


Voilà…L’amour est un des sujets les plus universels et pas étonnant que ce tag rallie un franc succès. Petites ou grandes, nos histoires d’amours font ce que nous sommes et peu importe les mauvais moments qui vont parfois avec, l’important est d’en avoir eu…

De mon bateau
Besos
Jack

samedi 12 septembre 2009

Le Petit Rackham


Quelquefois, mes pensées profondes ne sont pas ce qu’on croit. Le balancé du hamac m’emmène sur des rivages inconnus…Pas de lapins géants ou de blondinette courant contre le temps, Jack Rackham change de dimension au propre comme au figuré. Clap !…

- Tu es Clochette et je suis Capitaine Crochet !
- Ah non ! C’est toujours moi qui fait la fille, c’est pas zuste !
- Normal, Fred ! Tu ES une fille…
- Peut-être mais ze veux être un garçon, moi !
- Ok, tu es le Capitaine et je suis la fée. Ca m’arrange d’ailleurs…
- Pourquoi, Jack ?
- Ben, je vais pouvoir te faire des avances tranquilles, les garçons ça dit toujours oui…Chic !
- Crie pas victoire, je suis un garçon spécial !
- Je fais le garçon, alors !
- Non ! OK, je fais le garçon…
- Hello, toi ! Tu habites chez tes parents ?
- Ben oui, tu veux que j’habite où ?
- Tu es peut-être un vagabond et tu vis de ponton en ponton, mendiant pour un quignon de pain ou offrant ton petit corps à de vieilles rombières très riches pour avoir un toit…
- Ca va pas la tête, non ? Pour qui tu me prends ? Cendrillon ?
- Pour le Capitaine Crochet. Tu ne connais pas son histoire ? Et bien, voilà…
- Bon bein, on va pas y passer la nuit, on joue c’est tout !
- Tu as raison, Capitaine…
- Vous venez faire un tour avec moi dans les dunes ? On zouera au docteur !
- Pourquoi tu zozotes ?
- Ben pour faire comme les filles, quoi…
- Et tu crois qu’une fille va proposer direct d’aller faire un tour dans les dunes ?
- C’est moi la fille et c’est moi qui décide !
- Hum…Les dunes, c’est par là ?
- Oui, passe devant, c’est toi le garçon…
- Pourquoi devant ? Tu…tu sais quelque chose ?
- Il y a souvent des bêtes par là…
- Haaaa ! Des bêtes…J’ai horreur des araignées et des scarabées !
- Oui, et souvent Mildred et sa bande rôdent par là. Va falloir se bagarrer, tu me défendras ?
- Ben…Ils sont nombreux ?
- Douze au moins ! Et armés jusqu’aux dents, vieux malabars collants et boules puantes…
- Bon, tu as gagné, Rackham. Je préfère faire la fille, garçon c’est trop dangereux…
- Ah, tout de même…
- Bon Capitaine, on y va dans les dunes ?
- Quoi ?
- Ben oui, tu m’as donné envie maintenant…
- Sacré Clochette !
- Hi hi…

Ne vous fiez pas aux apparences. Les mondes imaginaires recèlent bien des histoires qui font parties des petits bonheurs de l’existence, mais qui ne sont pas toutes bonnes à dire aux enfants…
Jack Rackham.