lundi 29 avril 2013

Une Bonne chienne


J’ai fait un rêve fou, l’autre jour dans mon hamac…

 Je caressais son pelage ras et quand sa langue venait chatouiller la paume de ma main, c’était bon ! Je lui lançais au loin une balle de toutes mes forces et malgré vents et marées, elle revenait sans cesse sur le ponton, s’ébrouant en guise de tambour, puis posait l’objet essoré tout autant, comme un cadeau de roi. Sa gueule posée sur le tapis, telle une peau de bête immobile, ses yeux roulaient de droite et de gauche, pour surveiller les environs. Et quelquefois, glissant dans ma main sous ma tête quelques sucres, elle venait laper les friandises, marchant sur moi telle une carpette mais avec le bonheur dans le yeux, comme une amie de jeu confuse, léchant mon visage et heureux de me prodiguer sa bave à volonté…Je suis gâté moi, pensais-je, et je lui faisais des grosses chatouilles pour la remercier de ses présents plein d’amitié et d’amour !

C’était vraiment fou !



J’ai fait un autre rêve…



...Mais non, j'déconne ! ^^


mercredi 24 avril 2013

L'Interview poétique d'Orfeenix, par Jack le Pirate


Après avoir abordé l’écriture en général à propos du film « Ecrire pour Exister » avec Hilary Swank incarnant un professeur, j’ai eu l’idée d’en faire autant sur la Poésie avec notre amie Orfeenix, enseignante elle aussi, et remarquable écrivain de poèmes en vers, dont elle nous gratifie chaque semaine sur son blog. Je l’ai donc interrogée sur la Poésie mais aussi sur la vie, les choses et tout le reste, car tout est lié entre l’Artiste et l’œuvre.

La Poésie, ça évoque quoi pour toi ? Le mythe d’Orphée, qui charme les animaux, tire l’être de la bestialité et de la barbarie ; celui qui parle la langue des Dieux et va du paradis aux enfers ; ce langage qui traduit l’invisible en le transcrivant grâce à la musique.

Evidemment, la Poésie existe en prose et en vers. C’est quoi la différence ? Exprimer des choses différentes ?  Le vers est la réunion de deux arts, la musique et la parole, Orphée et Emphion (Sic) et il enrichit la prose d’une part de suggestion. C’est un peu la différence entre érotisme et pornographie.

Les vers, les rimes, les strophes, explique-nous un peu tout ça…  Non, je ne ferais pas de cours de prosodie, je dirais juste qu’à seize ans je lisais tellement de poèmes que je devais me museler pour ne pas parler en alexandrins ! Ce que tu énumères est comme une langue maternelle avec ses idiomes et son accent. C’est presque trop cartésien et inexplicable à la fois.

Tes auteurs préférés dans chaque genre ?  Je ne me lasserai jamais de Baudelaire, en vers et en prose.

Tu écris de la Poésie depuis quand ?  Le premier, j’avais quinze ans, mais il était vraiment pourri, une caricature de Ronsard ! Il a fini à la poubelle, sa place évidente. Celui dont je suis encore satisfaite date de 1982, c’était un an plus tard.

Tu as un vrai besoin d’écrire ou c’est juste comme ça ?  Les deux. Parfois, c’est comme un accouchement avec des contractions terribles et il faut que ça sorte ; parfois je me dis, tiens, dix jours se sont écoulés, si j’écrivais ? Mais je dois avouer que c’est toujours la larme à l’œil et un verre de vin à la main.

Le rapport entre le fil de ta vie et ton écriture ?  J’ai arrêté d’écrire en entrant au couvent et j’ai eu une telle douleur révoltée de ne pas réussir à être une sainte que j’ai cessé toute lecture de poème pendant des années pour faire l’expérience de la médiocrité, je voulais être normale…Cela doit correspondre à mes dix années de mariage. C’est divorcée que j’ai vite compris que je tenais un formidable instrument de séduction.

Tu t’intéresses à d’autres arts ? Lesquels ?  Tous, vraiment tous ! Chaque art me baise et me pénètre…La peinture et la musique, ma trinité avec la poésie, mais aussi la photographie, le cinéma et l’architecture dans laquelle on entre, la sculpture que l’on peut toucher. J’aime les sens, tous les sens.

Sur ton blog, tu allies la peinture, à ta Poésie, mais aussi à la chanson ou des vidéos. C’est étudié pour, tu fais comment ?  C’est ma trinité. Je commence par la déesse poésie, je poursuis avec sa fille la peinture en cherchant dans toute ma collection de préraphaélites majoritairement ce qui s’accordera le mieux, et je finis avec l’esprit saint, la musique, surtout psyché ou classique.

Tu lis beaucoup en général ?  C’est une honte, non. J’ai lu un livre par jour de douze à vingt sept ans, et puis j’ai eu envie de vivre ces aventures de papier.

Tes livres ou auteurs préférés ?   Shakespeare et Camus, j’adore les fausses tragédies.

Finalement, il y a cohérence entre tes goûts musicaux, esthétiques et littéraires ? Ce serait quoi l’idéal d’un ensemble réussi ?  Mon idéal est baroque, il me faut de l’intense, et du vibrant, et la petite touche de mauvais goût qui menace l’équilibre.

C’est l’Art qui te fait avancer dans la vie ou c’est de la déco ?  Je ne suis pas sûre d’avancer dans la vie, mais ce qui me fait tenir presque debout c’est l’espoir de voir un Fra Angelico au bout du chemin.

Ou alors c’est l’Amour le plus important ?  J’aime l’amour sous toutes ses formes et ses aspects les plus méconnus, il est le moteur de l’art, avec la haine, sa sœur jumelle.

L’enseignement et l’écriture, de quelle manière as-tu pu les relier ?  Je crois que c’est Annie Ernaux qui écrivait « Ce que j’aimais c’étaient les mots » je ne peux pas mieux dire, les enseigner, les écrire, je vis de mes mots, des siens, des leurs, je suis amoureuse du verbe.

Enseigner, c’est une vocation ?  C’est la mienne. A dix-huit ans, j’ai choisi les lettres, à vingt j’étais dominicaine enseignante et partout où j’ai pu trouver un gosse paumé devant ses devoirs, je me suis assise à côté ! (Je me vante un peu là, non ? C’est super narcissique ton truc !)

C’est d’être utile pour éveiller tes jeunes et de leur apprendre des mécaniques pour avancer et réfléchir qui te motive chaque jour pour aller au Collège ?  Non. Sans fausse modestie, je ne me suis jamais sentie utile. Ce qui me motive c’est de voir leur sourire, ce sont les réflexions spontanées qui jaillissent, c’est de partager un moment de plaisir en étudiant ce que j’aime le plus.

Ton acteur, ton actrice, ton film préféré ?  Mon film préféré c’est la vie, bien sûr mais si je devais lâcher un nom sans tergiverser pour sauver ma peau, ce serait « Les Lumières de la Ville » pour les larmes, le cœur et le rire à la fois.                                                                                                                                J’aime tous les acteurs sauf dans la vraie vie.

Ta chanson ?  As time goes by…

Tu ressens cette ferveur autour de toi de la part des blogueurs et blogueuses ? Ca fait quel effet d’être une vedette ?  Tu plaisantes ? Ce que j’aime sur mon blog c’est la qualité des personnes mais à part une poignée d’irréductibles, tout le monde s’en fout de la petite Orfée ! 

Merci Orfeenix !  Merci mon capitaine, je n’ai pas oublié comme tu m’as défendue, protégée et encouragée depuis le début. C’est à toi  et toi seul que je réponds car je me demande bien qui ça pourrait intéresser ! En revanche, tu vas me faire le plaisir de répondre au même questionnaire en remplaçant la poésie par le dessin, et toc !


Promis belle moussaillonne !

Pour compléter cette interview, le lien vers le blog de la belle Orfeenix : Galatéerato, http://galaterato.blogspot.fr/2013/04/autoportrait-attention-fragile.html  


copiez et mettez l’adresse dans votre barre d’adresse si ça ne fonctionne pas, et le tour est joué 

lundi 22 avril 2013

Ecrire pour Exister


C’est un beau titre, je trouve. Le titre d’un film avec Hilary Swank, l’histoire vraie d’un jeune professeur d’anglais qui choisit d’enseigner à Long Beach après les émeutes raciales de Los Angeles de 1992. Une classe multiraciale qu’elle arrivera à faire cohabiter et à passionner grâce à la lecture, aboutissant à l’écriture d’un journal commun.

Quittant pour une fois mon costume de Capitaine et mon tricorne pour enfiler (pas de sourire les filles) celui du débatteur de fond, du chroniqueur ou du penseur, je pose la question :

 Ecrire pour exister ? Pas sûr que cette définition corresponde à tout le monde, chacun pratiquant à sa manière la littérature et même certains ne s’y intéressant que pour la lire. Ou Ecrire C’est exister ? Je vais prendre mon exemple, comme ça vous n’aurez pas l’impression qu’on vous regarde…

J’ai toujours écrit même si je ne puis dire que j’écris depuis toujours. Ecrire était devenu une évidence quand est venue la maturité, physique mais surtout morale. J’ai tout de suite eu envie d’écrire des choses importantes, mais surtout des romans policiers. Et à travers ces romans, surtout celui que j’avais commencé, je voulais parler des gens que je connaissais et des femmes que j’aimais. Ou que j’avais aimé, tout en pensant à celles que j’aimerais. Je voulais aussi parler des choses que je connaissais, telle l’astrologie ou la criminologie, même si c’est plus dur de parler de football ou de sport n’importe quand.

J’avais donc ciblé des sujets et des intentions, ce qui était déjà pas mal, mais aussi des méthodes pour écrire. Car j’avais compris que la prise de notes et le choix des ellipses étaient essentiels dans l’écriture. Raconter des choses tout en suggérant celles qu’on ne raconte pas…

Il s’agit bien sûr d’écrire de la prose, car la poésie c’est autre chose. J’inviterais ici un jour notre amie Orfeenix à s’expliquer sur les rouages mystérieux de cet art majeur mais méconnu.

Ecrire pour exister, certainement pas. Il s’agissait là pour un professeur d’enseigner à des jeunes un exercice de discipline de la mémoire, auxquels ils ont répondu avec panache, donnant naissance à un vrai livre…Je vous invite à regarder ce film de Richard LaGravenese sorti en 2007, avec Hilary Swank et Patrick Dempsey (titre original : Freedom Writers) et racontant leur histoire.

« Ecrire pour exister ». Et vous qu’en pensez-vous ?




samedi 20 avril 2013

La Vie d'Artiste


Je suis en apnée, comme un sous-marin visant le pied d’un palmier sous la mer mais freinant dans le sable pour éviter la collision. J’écris depuis un moment, tapant en levant le nez juste pour respirer quelques notes mais replonger pour éviter que les yeux s’habituent à la lumière. Je colle une phrase comme un sparadrap entre mes idées et je maudis le ciel chaque fois que je frappe à côté, laissant une lettre en point virgule, et merde.

J’attaque la montée finale et j’exalte mon héros qui vole vers la gloire, sous un soleil couchant propre aux grands destins. Bon, on est dans l’espace et seules les étoiles l’éclairent, filant vers des aventures imaginaires…

Je souffle devant mon clavier et une tasse de café, je crois que j’ai fini. J’ai un sourire intérieur qui me balafre l’esprit et j’imagine mille moments de gloire, interviews et droits d’auteur, vite oubliés par un « Chéri, puisque tu as fini, tu peux me descendre les poubelles ? T’es un amour. » rédempteur.

J’écoute un vieux Léo Ferré qui me prend de mélancolie. « Cette fameuse fin du mois depuis qu’on est toi et moi » me remonte pas le moral, ni même la suite de la chanson. Je regarde encore vers mon ordi avant de sortir et je rêve un peu, comme si le temps s’était arrêté depuis l’autre jour, et que j’étais de retour.

J’ai fini…


*

Quelques mots sur ce moment de la fin d’une œuvre réalisée par un artiste, où on ressent des sentiments contradictoires, entre exaltation pure et doute intense. La vérité est sans doute entre les deux. Quoi que…
Une chanson de Léo Ferré sur ce sujet, une des plus belles car la vérité est cruelle : Si les artistes gagnaient bien leur vite, auraient-ils envie de refaire le monde ? 



jeudi 11 avril 2013

Kif Kif Bourricot


Un Capitaine a souvent plusieurs facettes qu’il affiche en certaines occasions et là, l’occasion m’est donné d’en dévoiler une pour illustrer un de ces mots qui m’a chatouillé les oreilles durant mon enfance. Le monde est petit au pays de Camus et des merguez, du ciel bleu d’Azur et des zlabias…

Je suis donc né en Algérie, à Oran exactement, et j’ai donc gardé l’amour des mots aux résonances arabes, mystérieuses et rigolotes parfois. Quelques mots retinrent mon attention d’enfant à jamais, et presque ex-aequo avec « Nardine O Mouk » (un gros mot que je n’oserais traduire ici) ou « Ramdullah », que mon tonton Eugène aimait dire après chaque éructation (ce qui était fréquent), ce fut naturellement que l’expression "Kif Kif Bourricot » arriva en tête de liste.

Non pas qu’il s’agisse ici d’animal aux grandes oreilles ou question d’intelligence humaine, mais de dire d’une autre manière « Du pareil au même »,  « C’est tout comme » ou même « C’est la même chose », Kif voulant dire « Pareil » à l’origine.

Kif-kif Bourricot, donc !

*
Un petit article pour fêter les 4 ans de ce blog, né le 11 avril 2009. Trop de travail pour l’instant pour reprendre des publications plus fréquentes, je voulais néanmoins marquer le coup ! ;) Vous pouvez aussi « marquer le coup » en laissant un petit commentaire, « Kif-kif Bourricot » !!