mardi 27 juillet 2010

Jojo des Caraïbes

Clochette et moi, nous avions pris demeure sur un gros rocher, perdu au milieu de la rivière et des crocodiles sauvages. Nous avions fait le plein  de tartines beurre-chocolat et de bandes dessinées, mais c’était surtout le plaisir de se retrouver ensemble qui importait…

-         Jack, arrête ! Me lança Clochette.
-         Quoi ? Répondis-je d’un sourire.
-          Arrête de regarder ma culotte. Tu exagères…
-          Je…Je peux pas m’en empêcher, c’est ta faute !
-         Ha ha !...Regarde plutôt ces BD, des aventures de Jojo ! Tu connais ?
-          Tu parles : « Le Temps des Copains », « La fugue de Jojo »…
-          « On opère Gros Louis » !
-          « Le mystère Violaine »…Y’en a plein, je les ai tous !
-          Moi j’ai pas le dernier…Bouhou…
-          «  Confisqué ! » ! Pleure pas Clochette, je te le prête…
-          Snifl…Merci Jack, t’es chou ! 
-          J’attends “ Jojo et le Pirate”, j’espère qu’il sortira un jour !
-         Pas sûr ! Il est arrivé quelque chose à son papa…
-         Il a glissé sur un caillou, à la rivière ?
-          C’est un peu ça… Attention, tu mets du beurre au chocolat sur la couverture !
-          Et Jojo, on le reverra ?
-          Bien sûr, un personnage de BD, ça ne meurt jamais…

Et Clochette fait un bisou sur le nez du petit Rackham pour le consoler…

*

Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2010, le dessinateur  et scénariste André Geerts a glissé sur un caillou à la rivière, mais vous pourrez continuer de lire les aventures de Jojo, son personnage fétiche. Voici les titres de ses albums déjà parus aux  Editions Dupuis :

1             Le temps des copains     1987              2    La fugue de Jojo             1989     
3             On opère Gros-Louis     1990              4    Le mystère Violaine         1991     
5             Un été du tonnerre         1992               6    Le serment d'amitié         1994     
7             Mamy se défend            1995               8    Monsieur je-sais-tout      1998     
9             Le retour de papa           1999             10   La chance de Sébastien   2000    
11           Les choix de Charlotte    2001             12   Jojo au pensionnat           2002     
13           Une pagaille de dieu le père2003          14   La ballade des quatre saisons2004         
15           Une fiancée pour papa     2005            16   Jojo vétérinaire                2006     
17           Confisqué !                      2008            18  Mamy blues                     2010

Good bye amigo...!

samedi 24 juillet 2010

Qui pour enterrer le corps ?

L’été bat son plein et je me creuse les méninges pour trouver quelque chose, une sorte de tag, qui susciterait l’intérêt de mes lecteurs de blog. Mais l’influence de ce belge à la moustache tournoyante fait soulever mon tricorne, et votre ami Jack Rackham vient d’avoir une idée à vous soumettre. Non pas une énigme à résoudre, partie remise, mais une sorte de question ludique dont la réponse serait comme une lumière dans votre vie, pour mieux cerner vos amitiés et accointances :

«  Si vous aviez commis par mégarde, coup de sang ou calcul, un meurtre, et que vous vous retrouviez avec un cadavre sur les bras, qui appelleriez-vous pour enterrer le corps ? »

Cette question ne vous-a-t-elle jamais taraudé l’esprit ?  De tous les amis avec qui vous avez peut-être refait le monde des nuits entières, qui vous aiderait pour cette tâche ultime, ce lourd fardeau d’une complicité, ce travail de titan pour soulever assez de terre pour y ensevelir l’objet principal d’un crime : Le corps ?

( En aparté, j’ai déjà creusé un trou pour enterrer un chat disparu et ce fut une vraie corvée ! )

Voilà la question qui vous est lancée. Réfléchissez bien à votre entourage familial et amical, et répondez de mémoire à cette question et vous verrez que vous éliminerez un à un beaucoup de monde…

Alors, qui ?

J’attends vos réponses, impatiemment, et vos explications. Car cela peut mettre en évidence la qualité réelle de vos relations, leur utilité, voire leur sincérité…

 
Bonne chance à vos petites cellules grises !

Jack Rackham.

jeudi 22 juillet 2010

Une Visite


J’étais épuisé par les fêtes ayant marqué mon anniversaire. Non pas par les abus d’alcool ou de veille mais la longue course poursuite de mes chers amis en guerriers Jivaros ou autres m’avait lessivé. J’étais déjà un pirate de petite nature avant mon âge avancé, alors à présent…Je décidais de me reposer quelques jours, tout l’équipage et Tim ayant décidé de préparer la fête d’un vieil ami à l’autre bout de l’île.  Enterré jusqu’au cou dans le sable recouvert de fourmis rouges ou plongé à fond de cale sèche une journée entière, je lui souhaitais bien du plaisir…

Replaçant mon oreiller contre le dossier du lit, je profitais de ce farniente en regardant le bleu du ciel. Je suivais des yeux quelques mouettes qui survolaient le ponton et cette quiétude me dessinait un sourire fendu dans ma barbe de vacancier. Quelques bruits m’avertirent bien d’une arrivée mais je décidais de faire grève des oreilles et décidait de ne rien entendre à ces indices de visite.

Des petits cailloux répétant une valse contre un hublot, je me levais finalement en traînant mes vieux pieds qui semblaient avoir cent ans. Ebloui par un soleil levant depuis longtemps, je scrutais le bas de la passerelle la main à moitié devant les yeux, et reconnaissait donc à moitié cette personne aux allures familières…
La blondeur de ses cheveux se rappela à mon intelligence et se retournant, je vis ce sourire à la moue unique, celui de Cameron…

J’avais longtemps rêvé d’elle, imaginant même un destin à la progéniture fabuleuse d’une douzaine d’enfants. Mais nos ébats charnels n’avaient pas dépassé les fantasmes de mon cerveau de pirate, laissant mon désir à l’état de puceau et mon amour à celui d’une bouteille à la mer.

«  Bonjour Jack. » Dit-elle de sa voix grave et suave.

Dès ce moment, son regard entendu prit en otage le mien et ne le lâcha plus. J’observais sa peau mouvant en de rictus très doux, et je l’aidais à gravir les marches de la passerelle, curieuse de connaitre enfin mon univers…

Ses étonnements n’avaient d’égaux que ses exclamations, je découvrais moi-même les tréfonds de mon bateau,  et mon esprit n’avait d’attention que pour son bras qui se tenait au mien. Elle semblait réconciliée avec elle-même, ses colères contre ses moulins à vent étaient tombées, la paix semblait l’enrober d’un parfum invisible qui l’habillait d’une peau nouvelle…

Je lisais en elle comme dans un livre que j’aurais pu écrire et elle était belle de sourire à tout comme une fleur qui avait trouvé son jardin.

Elle prit ma main comme un linge pur pour s’en couvrir et me conduisit jusqu’à ma cabine. M’invitant à m’étendre avec elle. Je la pris dans mes bras et un tourbillon de souvenirs nous submergea. Notre amour tant partagé revenait en surface et ce n’étaient pas nos peaux qui se frôlaient mais nos sentiments l’un pour l’autre…

Nous regardions nos doigts se mêler , se caresser et se pénétrer. Nous nous mangions plus que nous nous goûtions. Une sorte de frénésie érotique nous prit comme si nous nous connaissions depuis toujours. Nos langues avaient en bouche le pigment de l’autre et nous avions faim de nos sexes comme des ogres privés longtemps de nourriture. Copuler ne suffisait pas à nous unir et nous voulions aller au-delà de nos désirs. Nous étions affairés sur nos gourmandises et nous nous dévorions jusqu’à récolter et boire nos semences qui semblaient des décoctions de nous.

Comme des loups qui avaient fait une trêve, nous arrêtâmes nos ébats sans fin possible qu’une pause ou un repos. L’un dans l’autre et sur l’autre, nous nous endormîmes sans avoir rassasié nos envies mais heureux de s’être retrouvés…


 Mes yeux s’écarquillent à nouveau devant le bas de la passerelle et c’est une autre jeune femme que j’aperçois me sourire. Qui est-elle et partagerons-nous un amour infini, c’est ce que décidera la chaleur de l’été…

Le destin est ainsi fait qu’on attend quelqu’un et qu’une autre arrive…

Tiens, une visite…

 …


Jack Rackham. 

samedi 17 juillet 2010

Rackham et le Secret du Sucrier disparu

J’avais apprécié cette aventure mettant en scène l’illustre Poirot et ses petites cellules grises. Ajustant mon tricorne à sa manière tel un chapeau melon, je décidais de visiter les temps nouveaux et faisais un petit voyage en compagnie de Tim dans un train transcontinental : L’Orient-Express. 

« Je jetais un œil machinalement à travers la vitre et voyais quelques mouettes rassurantes. J’étais propulsé dans une aventure d’espionnage où un microfilm d’une très haute importance devait être remis à un agent étranger. J’étais chargé par un ami d’Hercule Poirot , alité et dans l’impossibilité d’agir, l’inspecteur Japp de Scotland Yard, de surveiller la transaction et de dévoiler l’identité du receveur. Nous sommes dans l’Orient-Express qui roule à plein tube vers Istanbul, ambiance…

 Tim a décidé  de déjeuner en salle et je l’accompagne car les buffets sont si appétissants et copieux, qu’il serait un péché de se contenter de quelques viennoiseries au milieu d’un bol de café, en chambre. Je laisse passer un chanoine entre deux soubresauts du train.  Un salut bref. Je jette un coup d’œil sur une imposante bible et regarde un peu les autres voyageurs du compartiment restauration. Le garçon sert des parts géantes de plum pudding à quelques dames et Tim repère une table de libre pour deux personnes. L’endroit me plait, même s’il y a plein de va-et-vient, ce qui est bien normal vu l’heure. Je scrute un peu les environs…

De l’autre côté de l’allée, était attablé un couple de britanniques aux allures désuètes. Ils devaient s’appeler Desmond, Edvina et John, assurément. Leurs bouches enfournaient des quantités de fromage dans du pain, pendant que leurs doigts bouffis tripotaient serviettes et cravates en nous lançant des œillades de sympathie. Tim leur répondit d’un large mouvement de main et partit faire la queue pour le buffet fraîchement garni. Elle en profitait pour faire connaissance des autres voyageurs présents. J’essayais  de repérer mon bonhomme  et son contact.    

Il y avait une jeune femme élégante  qui riait à tout bout de champ, un homme d’un certain âge aux allures de notable, une vieille dame avec un drôle de chapeau aux oiseaux de pailles colorées, un play-boy peu habitué aux levers matinaux et baillant à se décrocher la mâchoire, et une mégère imposante voulant passer devant  tout  le monde. Mais Tim veillait, ce qui donna ces quelques échanges :

-          Je vous en prie, la force de votre âge peut vous faire passer même devant le chauffeur du train et sa majesté la Reine ! Asséna ma chère et tendre.
-          Qu’insinuez-vous donc ? Je n’ai que la place que mon rang me confère !Dit la dame.
-          L’éléphant qui s’assoit dans mare prive d’eau les oiseaux !
-          Chipie éhontée !
-          Vieille bique chapardeuse…

Je vous passe la suite des noms d’oiseaux qui volèrent dans le compartiment et un gamin qui assistait à la scène en profitait pour envoyer des boulettes de pain sur la dame en colère. L’une d’elle atterrissant dans son décolleté, elle cessa ses vociférations pour chercher l’intrus discrètement. Tim en profitait pour passer devant elle et me rejoignit rapidement.

-          Tu as vu, Jack ?
-          Oui ! La pauvre, elle n’avait aucune chance avec toi ! Dis-je en souriant. Bon, j’y vais à mon tour…

Ce fut plus tranquille car la plupart des consommateurs avaient rempli leurs assiettes. Le buffet étant fort fourni, je ne manquais point de me servir copieusement de tout. Et même de plum-pudding dont je raffolais. Je questionnais le garçon sur la recette…

-          Nous nous y prenons longtemps à l’avance, pour que le restaurant n’en manque jamais. Nous n’oublions pas non plus de glisser quelques objets surprises dont raffole la clientèle. Sans compter les 3 raisins épépinés, bien sûr…Dit gentiment le garçon.
-          …Sans charger sur le gingembre mais plutôt sur le brandy, bien sûr ! Rajoutais-je.
-          Tout à fait ! On voit les connaisseurs, monsieur !

Nous fûmes interrompus par la dame élégante qui réclamait son sucrier :

-          Mon sucrier n’est plus là ! Nous vivons dans un monde incroyable…S’écriait-elle.

D’un coup d’œil, le garçon et moi nous nous comprîmes et je me proposais de lui en amener un. Je m’approchais d’elle, perdue dans son magazine à présent.  Elle n’avait pas levé la tête que le bel homme s’adressa à moi :

-          Pourrais-je ? Moi aussi ma table manque de cet objet..
-          Trois sucres pour moi, coupa l’homme grisonnant. Merci mon brave, osa t-il !
-          Quel joli couvercle ! Les gravures sont vraiment…A peine eut le temps de dire la vieille dame.

Un coup de frein brusque et tout le monde fut envoyé vers le milieu du wagon. Il avait du se passer quelque chose pour qu’un tel arrêt se produise. Je retrouvais mes esprits et regardais vers Tim dont la robe était immaculée d’une tache géante juste au milieu !

Au milieu du brouhaha où les mangeuses de plum-pudding, le couple britannique  et le chanoine essayait de se relever, je me baissais pour ramasser le sucrier qui m’avait échappé des mains. A plat ventre, presque sous le siège, je ne voyais trace de mon beau sucrier. Me retrouvant à hauteur, dubitatif, la belle dame me regardait d’un œil exorbité, croisant très fort ses jambes en mettant ses mains sur sa jupe : Voyeur, me lança t- elle, accusatrice. Confus, je décidais de filer doux quand un homme grand et autoritaire me barra le chemin…

-          Halte là ! Que personne ne bouge ! Euh…Je dois vous parler Rackham !

L’inspecteur Japp, puisque c’était lui, me mit au courant des affaires.  Il avait fait arrêter le train, prévenu par son complice sous couverture, le garçon du compartiment, un sergent de chez eux. Bien décidé à démasquer les espions, il allait fouiller toutes les âmes vivantes de ce wagon…

La dame forte tenait une cafetière à la main, clamant haut et fort : « Il est froid de toutes façons ! »,  le chanoine grommelait quelques sermons de son cru, le notable regardait le gamin qui avait du lui faire encore une blague, mon vieux couple d’anglais et la vieille dame se disputait une dernière part de plum-pudding, tandis que notre play-boy était penché à la fenêtre, fumant un cigare pour se détendre après toutes ces émotions…

Japp dévisageait chacun des protagonistes, et je lisais dans ses yeux de chien battu des tonnes d’incertitudes. Je m’approchais de lui en lui tapant sur l’épaule et lui dis :

-          Je crois bien que j’ai perdu un sucrier. Mais pour notre microfilm, vous avez une petite idée ? »

Et vous ? Quelles sont les personnes impliquées dans ce passage de microfilm, et comment s’est déroulée l’opération ? Allez, creusez-vous un peu les méninges, ou plutôt, les petites cellules grises !

Bonne enquête et j’attends vos réponses !

Besos !
 Jack Rackham.

mardi 13 juillet 2010

L'esprit d'Hercule Poirot


Les vacances avaient envahi les ponts du Poséïdon et le vide des coursives et cabines me donnaient un peu de vague à-l’âme. J’errais jusqu'à ma cabine et je m’arrêtais à l’entrée, saisi d’une sorte de pressentiment. Je regardais de droite et gauche et l’ambiance ensoleillée qui avait enrobé la pièce lui conférait une atmosphère magique. Je décryptais chaque objet posé ici ou là, et j’essayais de deviner le manquant. La préposée au ménage n’avait pas déplacé, à première vue, quelque chose d’important et je continuais machinalement mon inspection.

En d’autres temps, bien plus tard que ceux des flibustiers et pirates de cette époque, j’aurais pu recomposer une enquête de ce détective célèbre. Comment s’appelait-il déjà ? Une sorte de nom ridicule, entre un héros grec et un légume de…

POIROT ! HERCULE POIROT ! Mes voyages extratemporels m’ont laissé quelques souvenirs…J’imaginais  cet Hercule aux moustaches biscornues jeter un œil circulaire sur ces lieux et faire quelques commentaires du genre :
-          Evidemment mon cher Rackham ! D’un simple coup d’œil, dès que je vous ai vu, j’ai su que quelque chose manquait.

Son rire précieux, ses grimaces et ses manières m’auraient sans doute irrité mais j’aurais donné je ne sais quoi pour savoir le mystère, pour connaitre l’objet manquant. Le sextant, le journal de bord, les instruments et les cartes, les coussins pour recevoir ces dames, le canapé, je cherchais où accrocher ma mémoire et obtenir un déclic salvateur et victorieux. Mais non…

Je me baissais vers un bout de laine perdu pour tout indice, et m’accroupissant en réfléchissant vers le soleil couchant qui m’éblouissait. Tournant le dos à cet agresseur diurne dont le sort serait bientôt réglé, j’essayais de me concentrer en me mettant à la place de ce héros belge aux facultés intellectuelles exceptionnelles.  Je souriais avec délectation quand l’idée me fut venue…

Je ne sais à quel moment, il me vint à l’esprit la solution à ce problème, en regardant vers la mer et l’horizon, en me baladant mes yeux sur la mappemonde murale ou le globe anachronique, mais j’étais content de moi.  Hercule Poirot aurait pu me saluer pour mon exploit et moi, Jack Rackham,  j'étais fier de moi…
Vous n’avez pas trouvé ? Non ? Allons, réfléchissez…

L’été accueillant la canicule et mes neurones étant fatiguées pour relater des relations amoureuses gratifiantes mais fatigantes, j’ai pensé à une petite enquête, à la manière de cet illustre détective. J’ai mis une petite image pour vous aider, il suffit de donner votre solution en commentaire ou alors de poser une question. Quelques jours d’enquête suffiront à vos réflexions, je vous salue et attend vos visites…

Bonne enquête et besos !

Jack Rackham.

mardi 6 juillet 2010

100 billets pour une première classe vers le Paradis !

Commencé en forme d'incipit, dixit une lectrice éphémère, ce blog pirate a dépassé le seuil fatidique des 100 billets ou articles. Des nouvelles pour la plupart, entrecoupées de tags ou  hommages au Cinéma.  J’ai aussi mélangé les deux, écrire un texte faisant référence à un film qu’on a aimé est un exercice délicieux…

J’ai toujours aimé raconter des histoires et ouvrir un blog était un prétexte facile pour les publier. Je n’avais aucune idée de l’audience et même si j’ai déjà joué les attachées de presse sur mon profil FaceBook,  seule l’envie d’écrire et de me faire plaisir m’a guidé. Il me fallait aussi un cadre pour avoir toutes latitudes pour intégrer des histoires diverses et ce fond de piraterie bon marché et anachronique était idéal.

Tout était en place pour raconter mes histoires d’amour…Les amours imaginaires se mélangèrent aux réminiscences de ma vie réelle, et naquirent Tim, Katia, Sara, Lilly, Rita, Madeleine, Clochette, Zahiya, Dana, Emma, K, sans compter des hommages à mes amies bloggeuses, écrivaines ou surfeuses qui se retrouveront facilement dans les intitulés.  Et ma vie réelle s’est quelquefois mélangée aux récits, m’étalant au grand jour, au propre comme au figuré…

Je me suis intéressé aussi aux blogs des autres, entre dégustations de chocolats et déconfitures, essayant d’établir des liens. Certains se déferont avec la mort, d’autres sont partis en fumée avec la vanité…Je ne suis pas si grand lecteur pour me passer de lire et j’aime la variété des blogs que vous pouvez trouver sur la colonne de droite, ceci pour vous permettre d’aller les visiter de ma part...

Aujourd’hui, je suis entre mes cordes à taper sur mon portable, j’ai déjà imaginé mes prochains amours, combats ou turpitudes, et j’aspire comme dans la vie à une réunion de vieux amis, me retrouvant pour un pique nique avec Dame Scoffield, Victoria, Maia, Ysa, Josépha, Virginie, Annie, Rosée du matin, Cortisone, Louisianne, Nuax ou Bérénice*…

J’imagine déjà le tableau. Et vous, qu’en dites-vous ?


Besos, Jack.

*Vous êtes si  nombreuses, c’est un échantillon. Je rajouterais au fur et à mesure le prénom de celles qui répondront…^^

samedi 3 juillet 2010

Le Rêve d'Ava

( Suite du précédent )

L’homme est planté dans l’encadrure de la porte et d’un de ses doigts, il bloque doucement la clochette pour ne pas déranger. Son regard bleu pénètre celui d’Ava qui ne peut plus le quitter des yeux.  Sa main continue d’écrire son histoire, la magie de son imagination semble réaliser son rêve. Son pirate est là et elle se voit lui tenant la main et le suivre…

Une échelle de cordes venant du ciel pend dans la ruelle et elle n’oublie pas de laisser la clé du magasin à un crochet  avant d’emprunter ce chemin vers son imaginaire et son bonheur. Elle regarde son compagnon au bandana décoré de pièces d’or…Ils montent vers un volatile géant aux ailes immenses qui frémit à leur arrivée. S’accrochant à son pirate, la secousse de l’envol lui procure une émotion intense et elle sent son désir monter et le sien, goûtant comme un échantillon de leurs ébats futurs.

Elle n’a pas le temps de les imaginer que l’oiseau les dépose sur le ponton d’un nid aménagé. L’espace est douillet fait d’un lit géant attenant à toutes sortes de fonctions, dont celle de la gourmandise, offrant  chocolats, desserts et limonades à foison…

Mais l’heure de l’amour a sonné et plus de place à d’autres jeux...Ava déglutit déjà l’envie de son pirate et il lui rend en caresses ses désirs inavoués. Leurs corps foisonnent de pigments qui s’effeuillent en des milliers de bouches gourmandes. Ils s’aspirent et se mangent  comme s’ils se dénoyautaient de leurs passés. Leurs peaux sont neuves à présent et  ils se dépucèlent de leurs nouveaux corps.

Un coït frontal intense les unit comme un serment puissant et éternel, leur partage est évident et si tendu que leurs regards se mélangent et ils voient leurs champs de vue mutuels, inattendu et grisant de cette mutation. Ils se sentent plus forts, plus heureux, ils sont amoureux…

Ava et son pirate vont maintenant se promener aux alentours de leur demeure silvestre, prenant juste une lance et quelques friandises en coupe faim. La forêt les accueille comme de nouveaux Novis et ils respirent les paysages, émerveillés et repus…

La main d’Ava continue d’écrire son histoire. Elle n’ose ouvrir les yeux de rompre le charme qui l’embaume toute entière, et la main de son compagnon se pose sur son épaule pour la rassurer et lui dire que tout est vrai tant qu’on y croit.

Alors elle continue d’écrire sans s’arrêter, le bonheur est là..Et levant de temps en temps la tête vers le ciel, elle imagine de nouvelles histoires…


Pour Ava et son pirate,
Besos !

Jack Rackham.


jeudi 1 juillet 2010

Ava et le Pirate

Ava  fait les cent pas devant la devanture du magasin. Les mains sur les hanches, elle arpente inlassablement les quelques mètres de trottoir devant la pharmacie…L’île du Crane n’est pas encore éveillée et son village baigne dans la moiteur d’un matin d’été.

Ses talons claquent et résonnent sur le pavé et quelques volets s’ouvrent comme des reproches grinçants. Quelques injures lancées repartent en ricochet vers l’envoyeur. Ava sait se défendre, elle est  habituée aux goujats sans vergogne… Les imbéciles sont matinaux et ils crépitent en feu d’artifice comme si la rue était choisie en rendez-vous pour le spectacle.

Son impatience a des limites, sa démarche est pesante, ses cuisses scandent comme une envie…Elle regarde de droite et gauche mais le client est rare avant ce point du jour. Elle entend quelqu’un qui court…C’est pour elle. Elle l’attendait…

-          - Tenez !  C’est la clé du magasin…J’ai fait au plus vite.

 Ava relève la tenture, glissement métallique vers le plaisir de sa journée…

Elle a préparé potions et médicaments, puis elle se plante à l’office. Madame veuve Willouby va arriver pour sa commande. Tout est prêt…Sa blouse transparente a un certain succès,  quelques  passants  s’arrêtent pour quelques plantes érectiles ou des bonbons. Son sourire est ravageur et son regard tendre irrésistible.

Elle est seule depuis longtemps, sa journée de pharmacienne est presque finie. Elle s’assoit à un petit bureau qu’elle a aménagé dans un coin et sort quelques feuillets. Sa plume survole quelques lignes  et elle se met un large bandeau rouge sur l’œil pour se mettre dans l’ambiance.

L’encre noire accroche le papier en zébrures  élégantes, elle tire la langue en écrivant le titre de son roman : « Ava et le Pirate ».

Elle va pour se lancer à l’abordage de son histoire, quand la cloche d’entrée tinte, annonçant, client, malade ou intrus de passage. Non point de tout cela, c’est un pirate…

  
(A suivre...)

( Photo X/ Nina Roberts )