vendredi 4 septembre 2009
La Bête sous le Lit - 2
Mon grognement, venu du fin fond de mon imaginaire d’enfance, avait fait taire l’assistance et j’attendis un premier mouvement, un froissement de tissus, un mot, pour reprendre ma conversation lupine. J’ai de ces idées des fois…
Ce fut Zahiya qui rompit le silence :
- Tu vois, Malik, ce ne sont pas des histoires…Quelque chose a du contrarier les forces de la nuit, et notre compagnon de jeunesse a resurgi, hélas ! Dit Zahiya, songeuse.
- Je vais faire appeler la garde, ça vaut mieux. En faisant une estimation proportionnelle à son cri, ce loup doit bien mesurer….
- Chut ! Tu vas le contrarier et il va tous nous dévorer…
- Que faut-il faire alors ? Répondit le mari qui s’était tapi derrière une rangeoire.
- Je vais aller sous le lit et consoler le loup…C’est la seule solution.
- Quoi ? Ma femme seule avec un loup inconnu sous un lit, qu’il te dévore soit, mais qu’il puisse aussi abuser de toi, ça je ne pourrais le supporter !
- Ha ! Ha ! Mais nous avons affaire à un loup imaginaire ! Laisse-moi faire, et nous enlèverons le sort jeté à ce bateau et à ce lit. Ta jalousie nous amène bien des tracas mon ami…Dit Zahiya, l’air désabusée mais décidée.
- Tu crois, ma douce ? Oh, je m’en veux….Va, ma chère, sauve-nous, et sois bien prudente…Pendant qu’il retournait se cacher derrière le meuble.
Zahiya prit une grande respiration et se glissa sous le lit, disparaissant des yeux de son mari et des quelques êtres assistant à la scène.
L’obscurité empêchait de voir nettement ce qui s’y passait mais Zahiya semblait ne rien craindre, au contraire. Elle sentait la bête et en rampant, se dirigeait vers elle, prête à tout…
Quand ses yeux furent habitués à la pénombre, elle put me voir avec un doigt sur les lèvres, lui faisant signe de se taire. Son sourire fut la réponse que j’attendais…Zahiya était très belle et j’étais très fier de partager cette farce avec elle. Elle me fit signe de regarder au fond du lit, derrière moi, et j’aperçus ce dont elle voulait me parler : Un passage secret.
Des signes cabalistiques devant servir de codes d’ouverture étaient gravés sur des pièces de bois. Il fallait connaître ce code pour l’ouvrir. Et ma princesse semblait savoir. Elle me le confirmait du doigt et je lui souriais pour lui dire que j’avais compris.
J’avais aussi compris qu’elle devait passer sur moi pour atteindre la porte secrète et je m’en régalais d’avance…Je la voyais avancer de face et elle était déjà à hauteur de mes hanches. Comme une promesse, elle donna un baiser à une couture de mon pantalon et se hissa sur ma poitrine…Nous étions presque face à face. Nos babines se frôlant, je laissais échapper quelques grognements, sans faire exprès…
- Ca va, chérie ? Tu…Tu n’as rien ? Osa Malik.
- Tout va bien, je le caresse…Il fait sa grosse queue, il a du avoir peur tout à l’heure ! Le Pays des Mille et Une Nuits a du ouvrir une porte sous mon lit. Je vais vérifier qu’il reparte comme il est venu, ou à peu près…
J’embrassais Zahiya goulûment et nous essayions d’oublier nos vêtements tant nous nous moulions l’un contre l’autre. Profitant de chaque instant offert par le pur hasard et la naïveté de son mari, je l‘aidais à passer par dessus moi, pour qu’elle m’ouvre la porte de la liberté mais aussi qu’on s’offre le dessert de nos enfourchements. Le nez dans ses étoles, je cherchais l’ouverture vers sa toison, recelant mon plaisir et le sien. La langue de ma gourmandise pénétra sa chaleur, pendant qu’elle tapotait sur les pièces de bois. En mon fors intérieur, je ne souhaitais pas qu’elle trouvât ce code secret…Mais le doigté des femmes sait faire danser les serrures et une dernière lipure scella notre intimité mais m’ouvrit la porte de la liberté…
Je m’échappais du bateau par un passage pour retrouver le ciel et la lune. Mon tricorne était encore rouge de nos ébats quand je rejoignis le Poséïdon et j’imaginais en souriant les explications de ma belle à son mari jaloux. Nous lui avions fait une bonne blague, sans citrouille et sans potiron, et pourtant, ce n’était pas Halloween…
Les mains sous la tête dans mon hamac, je regardais un mât du bateau pointant vers le ciel en soupirant.
FIN
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J'ai juste envie de dire: excellent de coquinerie ;o)
RépondreSupprimerBonne nuit!
bisous
Alors là je dis bravo , bravo, bravo ! Quelle imagination doublée d'un grand talent ! J'ai adoré, vraiment !
RépondreSupprimerBisou Jack...
Merci Karine et Bérénice, mes deux poétesses préférées ! ( Oula ? Personne d'autre qui m'attende avec le rouleau à patisserie ? ;-)
RépondreSupprimerBisous et beaux rêves, coquines...
Jack
Très polissonne la suite !
RépondreSupprimerEn plus un mari qui laisse sa femme caresser quelque chose qui fait sa grosse queue... gentil le naïf !
Très jolie histoire pour le soir...
Je serais sur un bateau ce week-end mais pas sur la méditérrannée...
Bises et bonne journée car ça y est chez moi c'est le matin !
Content que ça t'es plu, Virginie !
RépondreSupprimerTu es où ?
En Chine ou en Australie ?
Bon milieu de journée et bon appétit, alors !
Bisous
Jack
La fin est sympathique et je me doutais que tu profiterais de la situation. A mon avis la dame a dû faire passer beaucoup de monstres par le passage secret, peut-être que le mari avait de réelles raisons d'être jaloux finalement. Enfin l'essentiel c'est que tu aies passé un bon moment !
RépondreSupprimerOui, je me creuse les méninges pour trouver des situations sympathiques et coquines...
RépondreSupprimerCe passage secret veut dire que la belle n'était pas à son coup d'essai et avait vite compris la situation, croyant même au retour d'un de ses amants!
Ah, la jalousie n'est jamais totalement sans fondements, mais certains ont la vanité de penser qu'ils sont indispensables. Voilà le problème...:-)
Bisous Sco, belle espionne !
Heureusement qu'elle a un mari vraiment très bête... sinon, sale quart d'heure pour toi !!!
RépondreSupprimerBravo pour l'imagination, je me demande si Zahiya n'est pas coutumière du fait et que cette trappe secrète ne sert pas au passage de ses nombreuses conquètes....
Oui, Ysa. J'ai évoqué cette possibilité dans le comm' au dessus. Je vois que les grands esprits se rencontrent...Je comprends pourquoi j'ai surtout un lectorat féminin ! Besos à toi.
RépondreSupprimerJ'ai attendu d'avoir l'ensemble de l'histoire et ne suis pas déçue. Quelle imagination!! Et je note que dans certaines situations ton tricorne rougit, ce qui me semble du plus surprenant!! Bisous pirate!
RépondreSupprimerOui, quelle imagination...car ce ne sont pas des souvenirs de ma vraie vie ! Quoi que...:-)
RépondreSupprimerEt mon tricorne rougit, ça ce n'est pas pure invention !
Merci du passage, Yaëlle !
Mais quel bobet ce mari-là ! Croire au loup, non mais vraiment... Que de rebondissements dans votre vie, Rackham !
RépondreSupprimerAh mais, il n'y avait pas la télé en ces temps-là ! Fallait s'occuper...:-)
RépondreSupprimerBonjour à vous, Gicerilla !
Et dire qu'il en existe encore des maris aussi naifs, pfff
RépondreSupprimerbelle histoire mon Jack
Biz et merci ENCORE
Merci Victoria !
RépondreSupprimerOui, les maris comme ça sont faits pour les histoire que je raconte ! :-)
Bises et à bientôt ma belle !
Jack
Bonjour Jack
RépondreSupprimerun monde caché sous le lit... un bateau hanté de peurs désirées:c'est un reve qu'on voudrait ne jamais quitter...tant pie pour le mari,avec cette beauté du recit on l'oublie...ton imagination n'a point de limite...faudrait rajouter à mille et une nuit cette nuit elle porte la meme luisance...sacré toi!!je n'aime pas j'adore..
Tu écris toujours les mots qu'on aimerait lire, Flora ! Merci pour ça...Smoutches !
RépondreSupprimerTu as donc mis ta menace a éxecution pour verifier le pouvoir félin sur la gente féminine... Une fois encore, tu n'as pas été déçu
RépondreSupprimerJ'attends tes nouvelles aventures avec impatience. Mon périple est terminé, pour un temps, je viens de me poser.
Bise Jack
Je prépare plein d'autres choses et qui sait une nouvelle aventure de Clochette ? :-)
RépondreSupprimerJ'ai vu ton balai dans le ciel, repose-toi bien...
Bisous Maia !
PS: Je file voir ton nouveau post !