mercredi 26 décembre 2012

La Pompe à huile


La fin d’année est le moment de toutes les légendes, des rituels et des cycles saisonniers. On y retrouve alors des us tels les célèbres 13 desserts, liés aux apôtres et une religion, et aux tables dressées pour ces périodes de gourmandises et de gourmands.

Enfin, 13 desserts et quelques, car on complique les habitudes en innovant d’une région à l’autre mais aussi d’un goût à l’autre.  Et les Caraïbes provençales ne coupent pas à ces incertitudes dégustatives, y ajoutant son fruit ou remplaçant un gâteau.

J’ai donc imaginé mes 13 desserts, avec mes beignets aux pommes et mes poires et aussi mes mandarines. Mes raisins ne resteront pas secs, éludant le melon plutôt d’été. Les figues du Capitaine elles resteront sèches, comme ses noix et ses noisettes ce qui est bien normal…

On chargera sur les compositions sucrées comme les croquants et les nougats, doubles en nougat blanc et nougatine. Les dattes compléteront le tableau des analogies bien senties et enchaîneront avec les fruits confits, les pains aux raisins et aux amandes, et les sacro-saintes oreillettes.

Pourtant, ma préférée symbolisant la richesse et la féminité, faisant rêver tous les marins au-delà des océans et des mers, est symbolisée par la célèbre "fougasse". Elle compose à elle seule tous les ingrédients nutritifs et indispensables, amusant l’imaginaire comme excitant la libido et connue sous son nom évocateur et universel :

La Pompe à l’huile.

Qui sait si comme une déesse ou prenant les traits de votre meilleure amie, elle saura vous donner le bonheur durant ces périodes festives. Regardez bien autour de vous, une surprise vous attend peut-être…

Joyeuses Fêtes !

* J'ai oublié un de mes préférés : Le Pain d'épice ! Mais nous le garderons pour l'an prochain et d'autres bouches...

mercredi 19 décembre 2012

La Mère Noëlle chante The Delfonics


Les sapins n’étaient pas recouverts d’un manteau blanc vu qu’il faisait bien 28° sur les Caraïbes. Mais j’avais une dame insistante allongée dans ma cabine qui réclamait une atmosphère légitime de fête de Noël car nous étions bel et bien le 24 décembre…

Son peignoir blanc amenait une solennité que je n’avais pas anticipée et je me félicitais de ne pas en porter moi-même. Auquel cas la belle aurait pu voir tout mon amour pour elle mais aussi mes joues rouges de pudeur. Son air sûr d’elle mais aussi angélique, sa bouche refaisant son rouge avec ses lèvres habiles et sa peau de madone africaine, tout était réuni pour passer un bon réveillon…

Le champagne était au frais, prêt à jaillir, et le foie gras juste à point pour s’étaler sur les toasts parfaitement grillés que ses doigts fins avaient tartiné de main de maîtresse. Justement, je l’observais depuis un moment et sentais qu’il lui manquait quelque chose.

« Tu as bien vu Rackham, mais je vais compléter le tableau. » Elle laissa choir alors le peignoir au sol qui devait la serrer un peu et s’approcha de la sono, y déposant avec volupté et soin un vieux 45 tours de sa collection.

« Tu connais les Delfonics ? » Me demanda  t- elle. Je répondis par un mot connu de moi-seul  quand elle me prit dans ses bras et entama un pas de danse sur cette mélodie envoûtante.  Sa chevelure brune qu’elle envoyait sans cesse en arrière ajoutait un air noble à sa nudité et nous nous frôlions sur le tapis de ma cabine comme deux amoureux attendant le signal de départ.

Elle ouvrit alors grande et délicatement à la fois sa bouche, pour chanter cette chanson qui restera alors à jamais dans mon cœur et mes oreilles :

« Didn't I Blow Your Mind This Time….”


*

Cliquez là-dessus en lisant la fin de ce texte..
http://www.youtube.com/watch?v=oWZKpuXBKYA



The Delfonics est un groupe de Philadelphia soul américain, populaire notamment à la fin des années 1960 et au début des années 1970.
Parmi leurs principaux tubes figurent La-La (Means I Love You), Didn't I (Blow Your Mind This Time), Break Your Promise,I'm Sorry, et Ready or Not Here I Come (Can't Hide from Love) qui ont tous été écrits par le parolier et producteur Thom Bell et le chanteur principal et fondateur du groupe William Hart.


Leurs chansons ont figuré dans de nombreuses bandes originales de films, notamment dans Jackie Brown de Quentin Tarantino (1997). Leur répertoire a été repris par de nombreux artistes comme Aretha FranklinThe Jackson 5Patti LaBelleNew Kids on the BlockTodd RundgrenPrinceSwing Out Sister ou The Manhattan Transfer. (WIKIPEDIA)

Pam Grier a une longue carrière d'actrice depuis 1970, mais c'est avec "Jacky Brown" de Tarantino (1994) qu'elle laisse définitivement son empreinte dans le Cinéma...

lundi 10 décembre 2012

Souvenirs de Rita


Les flots ondulent sous moi, comme des cheveux bien connus dont la mémoire remonte à la surface…

Ma barque se prélasse au soleil de l’hiver, bronzant mon visage buriné déjà rougi de canailles pensées. Cheveux longs glissant sur ma peau encore lisse d’abordages et de filles, épaules roussellées de gourmandises à venir et suant de galipettes assouvies.

La coquine offre son paysage de monts et de velours, que je vais aguicher de mon sabre en panache. L’odeur attire mon œil et le sein me taquine, la cuisse s’écarte au loin et le ventre se noue. La belle à quatre pattes s’approche à pas de loup, la bouche goûte et pourlèche, mes mains tâtent le pain et l’extase fait les miches…

Les corps batifolent et se fendent, la mie a du volume et le crouton du corps. Des fourreaux se proclament et des mats se cognent en cocagne. Ballet faisant et baisers fêlant, les amants se confondent et s’endorment rassasiés d’orgasmes au firmament.

Rita se lève en féline pour se couvrir d’un bond, pendant que mon regard la boit comme un café embaumant le matin…


Je reprends mes rames et mes esprits, et je file attiré par le sifflement de la cafetière de Bosco !


Hmmmm !


*

J'ai retrouvé un poster de Rita
et l'ai mis dans le fond de ma
cabine...
Qu'en dites-vous ? >
























Sur les photos, c'est Luscious
Lopez aka Rita !

lundi 3 décembre 2012

Les Cellules grises


Entre deux mers et quatre vents, je souffle souvent mon imaginaire via le tricorne d’un Capitaine mais je m’essaye quelques fois à un autre terrain de jeu littéraire sous le crâne en forme d’œuf d’un petit bonhomme aux moustaches particulières…

« Je plisse un œil exercé en scrutant le miroir et je tords ma bouche symétrique habituellement pour mieux prêter une coupe précise aux ciseaux qui épointent mes bacchantes. Je mime un sourire poli en hommage à ma dextérité mais ne suis pas si fier de ces instants présents où mon âme est troublée. Point d’amour imaginé mais des souvenirs bien réels de Comtesse slave ou d’aventurière russe qui ont brodé mon cœur de satins rouges éternels…Je ne suis pas Ugolin de Provence mais bien Hercule Poirot et je déteste ces ressentiments communs qui triturent mon cerveau ! »

Tel pénétrant dans l’antre glauque et profond d’un tueur en série,  je m’aventure à pas de loup dans les couloirs du temps de ce grand détective. J’y vois des pièces sombres aux barreaux inviolables, aux tableaux assemblés tels des crèches de santons. Les murs suintent des pleurs et les dalles du sol noires et blanches, soigneusement alignées, ressemblent à un jeu de dames à la partie interrompue.

Je quitte la prison de marbre du petit homme, jurant d’y revenir avec mon sabre et ma barbe rousse, pour dépoussiérer un peu de sa méthode, amener ma gouaille et ma flamme afin qu’il puisse vaincre ses démons, pour trousser quelques moussaillonnes de son cœur, comtesses, madones ou putains de mascarade…



*
Personnage imaginaire créé par la romancière Agatha Christie, Hercule Poirot est un détective aimant à déjouer les astuces des plus grands criminels. Mais la tâche du petit homme l’emportant sur sa vie privée, il n’a su prendre sur le fait les cœurs des femmes qu’il a rencontré, submergé d’émotion et laissant filer comtesses et belles dames, tous les amours de sa vie…Tel le film « The Cell », je suis plongé dans le cerveau du grand homme et vu la prison de ses regrets. J’y reviendrais… 

La chanson de Jean sablon « Vous qui passez sans me voir » de 1936, qu’aurait apprécié sans doute Hercule J

Ci-dessous, photo de The Cell -2000 Tarsem (Vincent d'Onofrio)



jeudi 15 novembre 2012

La Beauté de Clarence Brown


Clarence Brown avait croisé le matin même le sillage d’un Capitaine et avait trouvé refuge sur ce ponton ami qui prodiguait soupe chaude à volonté. Chaque année l’hiver amenait son lot d’incertitudes hormis celles de ne pas survivre une année de plus au plein air des routes des Caraïbes…

Sa peau burinée racontait ses jours et ses nuits et il enviait parfois les lits douillets et les repas aux couverts d’argent. Ce pirate Jack Rackham faisait office d’un père Noël en civil et les moussaillonnes qui allaient et venaient derrière lui, lui rappelaient des bons sentiments et des frémissements que son corps avait oublié depuis longtemps.

Il capta rapidement l’œil curieux d’une demoiselle ou paraissant telle, qui s’était arrêtée pour le voir manger sa soupe dans son hamac. Il cessa de se balancer et la regarda à son tour. Elle était belle avec son tailleur noir et ses talonnettes la faisaient grandir, donnant élégance à ses jambes qui paraissaient avoir dix mètres de long.

Ils se mirent à parler quand elle vint s’asseoir à côté de lui et il se cru au Paradis en train de discuter avec un Ange. Au fur et à mesure, il sentit son goût à la vie revenir et il eut envie de prendre la fille dans ses bras. Ce fut elle qui posa ses mains sur sa cuisse et leur chaleur fut si forte qu’il eut l’impression de brûler comme quand on s’approche trop près d’un poêle à bois.

Il retrouva alors sa peau de pêche et ses cheveux blancs devinrent comme de la suie. Son œil reprit du bleu et il cru apercevoir un ballet de mouettes juste derrière des nuages à l’horizon. Son sourire éclaira son visage et la fille le lui rendit comme si elle avait reçu un trésor ou mangé cinquante babas au rhum…

Clarence travailla quelques temps sur le Poséidon, jusqu’à ce qu’il eut assez pour monter un petit magasin. Il vendait des légumes, des conserves et toutes sortes de victuailles. Et chaque année quand viennent les premiers froids, il prépare de grandes marmites de soupe chaude qu’il distribue aux sans-abris, aux passants démunis et aux déshérités qui n’ont plus de toit ni d’espoir.

Il ne fait pas de grands gestes et ne parle pas fort. Il sert ses assiettes et ses bols comme de la poudre d’or.
Et son amie le regarde toujours elle aussi, comme s’il était un Ange…


*
Merci à Orfeenix qui m’a fait découvrir Lee Jeffries, photographe britannique qui immortalise sur pellicule et à sa manière, les SDF… (Photo)

dimanche 28 octobre 2012

Amoureux d'une Cigarette


Pas besoin de remonter très loin dans le temps pour se remémorer les délices des volutes et de la nicotine, tremblant alors de mes doigts d’apprenti qu’un bâton blanc prolongeait comme le sceptre d’un dieu invincible. Renouvelée à volonté, celle-ci s’était épuisée jusqu’à ma lassitude et la force retrouvée de reprendre les commandes de mon navire à quelques feuilles jaunies…

La fille est là, rappelant ma torpeur, déshabillée par les dernières chaleurs d’un été indien, sans les plumes. Le navire est si grand que ces visites m’amusent et me distraient de mon oisiveté mature. Mais celle-ci aime mon air de Capitaine et mon cou buriné, imaginant des frôlements perdus entre celui d’un père ou d’un amant.

Sa clope dodeline des codes en rendez-vous et quand elle tire à mort sur une bouffée impure, nous imaginons des turpitudes que nous ne ferons peut-être jamais. Pourtant mon tricorne est tenace et je m’avance vers la donzelle toisante et je lui colle un baiser à réveiller les plus beaux souvenirs.

Alors mon passé et ma sève remontent, replongeant avec délice dans la bouche de ma belle au goût des cendres de mon meilleur amour…


Besos ♥

Jack Rackham

Photo du haut: Anne Hathaway.


                                                               Vidéo : Mina- Cigarette

mardi 16 octobre 2012

L'Homme de Couleur


Quelquefois le monde dans lequel on vit, recèle ses propres maux liés aux différences…

Il était une fois un monde bien au-delà des mers des Caraïbes, et très loin de l’île du Crâne et des tavernes de Cancun. Là-bas, un nuage gris avait du rester trop longtemps au dessus des rues et des gens car il ne subsistait plus de couleurs. Plus la moindre petite parcelle de rouge ou de jaune, plus de papillons aux ailes bleues ou de fleurs des champs violettes. On aurait dit que le cinéma noir et blanc avait envahi cette Cité mais on s’était habitué, et puis c’était comme ça…

Johnny avait grandi ici et ne connaissait que ce gris du matin au soir. Pourtant sa bonne humeur était de mise et il n’avait de cesse de rire. Il était très heureux naturellement, mais encore plus depuis qu’il avait rencontré Jessica. C’était une belle brune et son teint en camaïeu de gris avait une douceur infinie…Johnny aimait Jessica et Jessica aimait Johnny, et rien au monde n’aurait pu les séparer.

Pourtant un jour, Johnny partit à la capitale pour faire les études dont il rêvait et devenir un grand clown de cirque ! Il fit des stages et les plus grands artistes l’encouragèrent dans sa vocation et lui apprirent les plus grands tours. Et une fois son apprentissage terminé et son métier su sur le bout des doigts, il revint retrouver Jessica dans sa Cité car bien sûr, car il ne pouvait vivre sans son grand amour.

Jessica était chanteuse et se produisait au Black Cat tous les soirs. Il venait la voir dans sa loge après le spectacle mais ce n’était plus ça. Feignant souvent de le voir, tout juste si elle lui adressait la parole. Les autres étaient aussi distants et Johnny en fut très affecté. Il la regardait pourtant toujours avec amour en train de se maquiller ou de se poudrer le nez, et sa longue chevelure noire encadrait avec perfection son teint d’un gris magnifique !

Il venait de moins en moins souvent la voir mais quelquefois il arrivait en costume de scène pour la faire rire ou briller un peu à ses yeux.

Pourtant rien n’y fit, car il était devenu pour elle un homme de « couleur »…



Le cœur brisé il prit un bateau qui l’emmena très loin, presque au-delà des mers. Et malgré tout son amour, il ne la revit plus jamais.


jeudi 11 octobre 2012

L’auto-stoppeuse de San Diego

Perdu par l'entremise d'un tour en hamac qui avait mal tourné sur une route de Californie, je prenais une charmante dame en direction de San Diego. Hollywood dégageait ce genre de starlette alanguie de stars du Cinéma et je devenais in situ un metteur en scène renommé, à l'oeuvre artistique et maudite tout au moins.

Voulant connaitre de plus près mon inspiration intime, je conduisais pour son plaisir en tenue d'Adam pendant que ma passagère jouait du pipeau comme une Eve mélomane et improvisant un beau morceau. Un flic zélé nous rattrapa vite en moto et nous garant sur le bas côté pour montrer nos papiers ou ce qu'il en restait, nous lui demandâmes d'immortaliser ce moment, par ce cliché noir et blanc...


vendredi 5 octobre 2012

La Cape de Batman


J’arpentais depuis quelques jours les ruelles sombres d’un pays qui avait perdu son soleil et vivait une longue nuit qui durait depuis des semaines. C’était un vieux sortilège d’un indien qui avait envoûté la région et la punissait d’un mal qu’il avait subi…Le vieux devait être rancunier car cela commençait à durer.

Perdu à mon tour dans la pénombre, je cherchais la maison Sanders qu’on m’avait recommandé pour y planter gîte et partager couvert pour quelques pièces. Je me perdais encore et encore, tournant d’une impasse à une autre ruelle quand je tombais sur un géant accompagné d’un chien horrible qui semblait sortir du fin fond de l’enfer.

Ses oreilles pointues ressemblaient à celles d’un animal et quand il leva un doigt pour murmurer quelque chose, je lançais mon pied entre ses jambes puis cognais de mes poings à répétition dans son estomac comme un forcené. L’homme s’écroulait comme une masse et transi par le froid depuis la nuit tombée, je lui volais son immense cape pendant que son chien me laissait faire en échange d’un caramel.

J’endossais mon trophée quand tout à coup, je semblais mieux voir, l’habitude sans doute de mes yeux.à l'obscurité. J’étais comme téléguidé pour trouver mon adresse quand je tombais nez à nez sur la pancarte « Maison Sanders » et j’en étais ravi. Je sonnais et une dame âgée me recevait comme un familier en me présentant les autres convives de la demeure. Mon odorat était invité par la bonne soupe posée et fumante sur la table et j’échangeais quelques sourires avec des demoiselles bienveillantes qui entamaient avec moi une ronde de cuillères plongeant dans nos assiettes.

Une grande brune me regarda plus particulièrement et lisait-elle si vivement dans mes pensées que le repas fini, nous étions déjà accouplé sous l’édredon de ma chambre comme des amants accomplis. Elle caressait mon ventre et j’étais étonné moi-même de ma vigueur, les fesses râpées par la toile de cette étrange cape volée dans la nuit…

« Tu dors ? » me chuchota Katia.

Je retournais le lendemain à l’école maritime, content d’avoir trouvé refuge, couvert et volupté sous le même toit jusqu’à oublier l’existence de ce manteau étrange qui m’avait porté chance. Mais dont j’avais gardé la force et la confiance qui m’avait envahi cette nuit et pour toujours.

Celles d’un futur Capitaine, nommé Jack Rackham…


(Mémoires d’un Capitaine- Extraits)

Dessin de Batman par...X.

dimanche 30 septembre 2012

La Femme abandonnée


Sa nudité lui importait peu et ses escarpins traînaient derrière elle avec son chemisier, posés sur le sable mouillé comme des vestiges de ses espoirs. Une vague allait bientôt effacer toute trace de son passage et si elle s’enfonçait un peu plus dans la mer, elle sentirait le froid sur son pubis et aurait en vie de faire demi-tour.

Elle l’avait attendu assez longtemps et son regard perdu vers l’horizon imaginait une autre vie, un autre homme venant l’enlacer, la caresser, la prendre. Un homme qu’elle n’avait sans doute pas imaginé, le contraire même de ses attentes. Elle l’aimait déjà, elle souhaitait fort sa venue, elle ferma les yeux…

Il regardait avec force cette photo et remarquait les fesses, les hanches larges, le dos cambré, la chevelure accueillante. Il l’imaginait de face, avec son ventre rond, ses mamelons aux aréoles en érection à cause du froid et de l’eau, son pubis fourni de poils noirs descendant jusqu’entre ses cuisses.

Il l’imagina l’enlaçant, la caressant, lui faisant l’amour. Les escarpins posés sur la chaise semblaient parler au chemisier froissé tombé par terre.



« Tu m’aimes ? » Lui demanda-t-elle, pendant qu’il reposait la photo sur la table de nuit…

samedi 22 septembre 2012

Un Conte Malaki


Au cours de mes nombreux périples de jeunesse, qui curieusement s’étendent et se multiplient au fil des années, je débarquais un jour sur le continent africain en bordure de l’Océan  Atlantique sur la côte du Gabon. L’air du pays était très vivifiant, surtout le long  de la réserve Wonga Wongue au sud de Libreville. Malheureusement, le commandant instructeur de la Licorne Barton qui était un peu distrait et peu aux faits de la région, se trompait de route pour aller à Port-Gentil et nous fûmes capturés illico par une tribu locale.

Les gens de la peuplade, les Malakis, étaient heureusement pacifiques et ne pensaient qu’à nous étudier et nous nous laissâmes faire durant quelques jours, choyés et gâtés comme des princes, chacun dans une cabane, afin de ne pas être influencés les uns par les autres. Les sorciers et savants locaux notaient soigneusement nos réactions sur quelques écorces polies, et ils nous avaient alloué deux compagnes pour agrémenter nos vies et étudier nos comportements sexuels.

J’étais donc en compagnie d’une charmante princesse turque originaire d’Istanbul, brune comme la suie et douce comme le duvet qui la recouvrait entièrement. Elle aimait me rejoindre tard dans la nuit après s’être rasée complètement le corps, gainée d’un onguent aux senteurs luxuriantes, parfum unique qui embaume mes naseaux encore aujourd’hui et qui symbolise en moi le summum de l’érotisme et la volupté…

La petite allait de pair dans ma cabane avec une grande religieuse rouquine, capturée l’année précédente mais qui avait décidé de rester pour aider les Malakis dans leurs expériences. La belle était d’un doigté et d’une perversité sans nom alliant aussi la grâce pour mon plus grand plaisir. En échange, je lui prodiguais avec fougue la célèbre « Bascule à rognons » autant de fois qu’elle le souhaitait, ce qui n’était pas rien. Malgré tous les talents de Tim et Katia, elle me manque encore aujourd’hui et je me réveille parfois la nuit, croyant l’avoir entendue arriver près de mon hamac…

Trop grisé parfois entre les délices de ma princesse et ma nonne, j’écoutais aux cloisons des paillottes d’à-côté et j’appris que certains apprentis avaient filé avec butins et bibelots du village. Ils n’avaient pas eu ma chance de tomber sur de belles sacripandes et s’étaient enfuis. Le Commandant Barton avait lui-même dirigé une patrouille de recherches avec les indigènes et on avait appris que des statuettes volées avaient été vendues puis l’argent dilapidé au jeu de poker, contre des escrocs locaux.

Les bons au trésor du sorcier avaient flambé au cours d’un incendie provoqué malencontreusement par l’un des fuyards au cours d’une soirée crêpes qui avait mal tourné. Et les terrains qu’ils achetèrent avec les lingots d’or volés se révélèrent marécageux et hantés. Bref, Tout ce qu’ils entreprirent avec leur butin volé au village tourna au désastre ou à l’échec. Même les chevaux avec lesquels ils s’étaient enfuis,  moururent un à un sous leurs pieds, au point qu’ils périrent de soif et de faim au milieu du désert…


Moralité :

Bien Malaki ne profite jamais.




mercredi 19 septembre 2012

L'âme du Violoncelle


Elle a posé un tabouret au milieu du pont et toise les marins qui se sont mis en rang les bras croisés attendant la musique. Le Capitaine l’a attendu longtemps mais la voilà qui sort l’engin de son étui, une sorte de grand violon, tatoué de deux clefs de sol se regardant. Mais ce n’est qu’une illusion, ce sont bien des ouïes en forme d’écoutilles percés dans le bois de l’outil.

Ses longs cheveux noirs se dérobant au vent, elle caresse la volute pendant que l’autre main règle la tension des cordes. Son sourire est suave mais son cou se tend comme pour accorder aussi son esprit et son corps. Elle mémorise des passages et prend l’archet et la pose, regardant très loin devant elle, fronçant les sourcils pour mieux lire les partitions posées sur les nuages à l’horizon.

Elle commence…

L’harmonie des accords est chevillée d’avance, partie sur ce morceau qu’elle sait par cœur et plus encore. Ses gammes de jeunesse ressurgissent soudainement, qu’elle oublie où elle est et rêve un instant. Mais elle revient à elle et aperçoit les hommes la regardant, concentrés sur son corps et son piquet, cherchant le Capitaine bel et bien là écoutant, calé plus bas entre deux cordes. Sa main virevolte pour montrer son envie et jouer du mieux qu’elle peut, qu’elle en tire la langue et sourit.

Elle chante en même temps, rappelant ritournelle, elle dégage la frange de son front d’un coup de tête et serre doucement son instrument entre ses cuisses laissant ouvrir son cœur et les pans de sa chemise noire. Le succès est là, dodelinant encore sa tête pour marquer la mesure accueillant les bravos et les applaudissements que son talent mérite, et une dernière fois elle pince une corde lourde de gravité sonore, en baissant les yeux vers sa félicité…



Elle joue bien du violoncelle, pense le Capitaine, cette passagère du vent !


JR

Photo du haut : Claire Menguy.


*
Suite à une promesse pour rédiger ce texte sur le violoncelle, j’ai surfé ça et là et fait des découvertes. Quelques violoncellistes aux atours aguicheurs, mais surtout cette Jen Grady, telle ma passagère du vent, qui joue aussi de la guitare. Je vous la fais connaitre…


     Photo de Jen Grady. Et ci-dessous, en vidéo...




dimanche 9 septembre 2012

Le Dernier roman d'Agatha Christie


La vieille dame avait trouvé une cabine aux fenêtres éclairantes, ajustant sa machine au clavier désuet mais se concentrant au dessus comme nulle autre. Ses notes bien rangées dépassaient à peine de la table étroite et le nez décidé allait bon train pour raconter son aventure.

Elle aimait échapper de temps en temps à son quotidien et nombre de ses escapades n’avaient jamais été répertoriées par les journalistes. Qui pouvait s’inquiéter d’une vieille dame habillée comme une dame de compagnie faisant du tricot dans sa cuisine aux rideaux à carreaux ?

Un petit homme au visage arrondi et à la moustache coquine la regardait taper avec délectation et s’engageait parfois une conversation qui aurait intéressé bien des amateurs de romans policiers comprenant mieux les subtilités de leurs échanges…

- Vous m’avez fait mourir de peur qu’on reprenne mes aventures et vous avez écrit ce livre longtemps avant, pour ne pas être prise au dépourvu par l’inconstance due à l’âge, l’inspiration étant aussi tremblotante que les doigts…

- Mon brave Hercule, je savais bien que ma vie terrestre arriverait un jour à son terme et que les éditeurs sont pleins d’idées malignes qui m’auraient déplu, même au-delà de la tombe. Alors j’ai pris les devants, y compris pour mon dernier roman que j’avais mis au frais pour la circonstance, bien longtemps avant mon dernier soupir.

- J’ai eu plaisir à vivre toutes ces aventures et quelquefois, si on m’y autorisait, je remettrais bien le couvert, Madame…

- Mais je ne vous oublie pas mon cher Poirot ! J’écris de temps en temps  quelques feuillets que je laisse trainer en manuscrits oubliés dans un grenier et découverts par miracle par quelques archéologues urbains, qui s’empressent de les porter à mon éditeur qui peut les publier et relancer la poule aux œufs d’Or !

- Un bon titre parfois, pour repartir dans les librairies comme au bon vieux temps…

- Pas du tout mon bon Hercule. Juste mon nom, hérité de mon premier mari et dont seul le patronyme avait de la gueule, présenté de manière adéquate et énigmatique :

"Le Dernier roman d’Agatha Christie"…tout simplement !

- Evidemment, ma chère Agatha…

*
Agatha Christie (1890-1976) écrivit au XXème siècle à partir de 1920, plus de 80 livres aux contenus d’aventures policières, mettant principalement en scène une certaine Miss Marple et surtout le célèbre détective HERCULE POIROT ! Interprété par David Suchet dans une série télévisée internationale qui reprit l’intégralité de ses histoires de 1989 à 2013.


                                           
En supplément, un épisode entier d'Hercule Poirot !

mardi 4 septembre 2012

Un Nu instantané


C’était la rentrée des classes et pas un enfant ne pouvant assister à mon conte habituel du Mardi, donné gracieusement en accord avec la municipalité de l’île du Crâne, je me retrouvais avec une partie de l’équipage et quelques habitants curieux dans ma cabine, les doigts serrant de grosses portions de gâteaux au miel devant des pintes de bières pleines, qui avaient remplacé les jus d’orange habituels.

Je me fendais d’une histoire extravagante, bonne assez pour ébouriffer leurs yeux blasés de toutes sortes de perversités gauloises ou caribéennes , que j’imaginais à la seconde :

« L’autre jour, un de ceux du mois d’août quand la moiteur est si forte que même un bain d’eau glacée ne rafraichit pas les os, j’achetais à un brocanteur itinérant de passage sur le ponton de l’île, une sorte d’appareil faisant des images presque réelles après déclenchement d’un procédé à base d’impression d’un négatif… ».

Je regardais  un à un les abrutis qui m’écoutaient attentivement, pensant que leurs cerveaux comprenaient à peine ce que je disais, quand l’eux lança :

- Vous voulez dire une sorte d’appareil photo ?

Je reprenais en marmonnant :

« Donc, je me décidais à l’essayer et justement mon amie Sandra arrivait en grimpant la passerelle pour venir poser sa serviette et profiter des rayons du soleil particulièrement chauds sur le Poséidon… »

Je souris ? Dit-elle, pendant que j’armais l’appareil et dirigeais l’objectif vers elle. Je cliquais sur le bouton et attendais que la photo s’imprègne du produit révélateur et laisse apparaitre l’image de Sandra…

Le cliché apparu à nos yeux en quelques secondes et Sandra s’étonna :

C’est fou…Votre appareil m’a déshabillée, on dirait ! Je suis belle et bien nue sur votre photo ! C’est un truc de votre ami le Magicien, c’est sûr…Si on l’essayait sur quelqu’un d’autre…Vous Capitaine, dites oui !!
Je laissais faire bien sûr et Sandra reluquait avec insistance l’instantané en me demandant de garder la copie pour elle, ce que j’acceptais avec plaisir ! L’arrivée de Madame Willoughby coupa un peu nos jeux mais je pris un cliché d’elle et… »

Vous avez eu une drôle de surprise, Jack, non ? dit une personne de l’assistance, qui étaient tous émerveillés de l’aventure.

Vous savez, faut pas se fier aux apparences et puis cet appareil avait tendance à améliorer un peu la réalité…D’ailleurs, il est là derrière vous, je l’ai gardé depuis tout ce temps et si quelqu’un m’en offre un bon prix, il est à lui !

Ce fut le début d’une vente aux enchères endiablée et Jacob Lee remporta l’enchère et l’objet pour 12 725 pesos ! Sous l’œil complice de Bosco, avec qui je partageais la somme pour offrir à tout l’équipage une tournée générale de Tartes aux fraises…

Jack Rackham ^^

mercredi 29 août 2012

Les crayons de Soleil


La main habile glisse sur la feuille, râpant le vélin et étalant le crayon grisonnant. La figure se tord en souriant, dodelinant du cou et hochant du menton…

C’est simple la bande dessinée et le dessin. Oh bien sûr, j’ai noté quelques idées banales et coupé du papier. Le Vélin c’est trop cher alors j’ai pris quelques rames de papier ordinaire, c’est plus léger et je peux découper au cutter plus facilement dedans. Tout ça c’est de l’artisanat et je me régale à mesurer les cases et les bords. Quelques millimètres par ici, une inter-case par là !

Je mords un peu mes lèvres quand je tente un effet, mon trait est élégant mais j’essaie d’être juste. Mes croquis d’études sont là et j’ai quelques photos de modèles au cas où…Je prends un stylobille et je commence à encrer, ou à noircir plutôt. Le pinceau du produit masquant est presque sec et ça m’arrange, car le brouillard est là recouvrant mon aventure, me donnant du fil à retordre et des bidouillages à trouver, vite. Car la somme des dessins est énorme, le délai incroyable au point que je suis déjà en retard ! Des mois de boulot sans satisfaction, tel un forçat galérien sentant les coups de fouet et ramant sans arrêt…

Mes mise en place sont définies et mes personnages au point. Tout est si habituel que je relis à peine le scénario, cinquante fois qu’est-ce que c’est, compulse quelques bouquins et secoue la bombe de colle, pour éviter qu’elle se fige, surtout en pleine nuit quand tout est fermé !

Mes douze heures par jour ne me font pas peur et le midi, je casse la croûte vite fait. Pas question de se taper un gueuleton au resto du coin, la sieste est pas payée et même pas les retouches. Oui oui, c’est ça la bande dessinée. Mais…

A chaque fois la même chose…

Le temps s’arrête et les fenêtres sont ouvertes laissant entrer les rayons du soleil, qui prennent le papier, mes notes et mes croquis. Un ballet commence où les cases se construisent et les planches se forment. Puis basculant dans une autre dimension, je plane jusqu’à la fin de l’histoire, apposant ma signature comme un soulagement de chef d’entreprise !

Tu rigoles, Jack, c’est pas comme ça ! Dit le petit Paul.

Ah, tu crois ? Il n’y a pas de petites mains qui viennent m’aider tous les jours ? Répond Jack.

Ben non, tu penses mais c’était bien vu ces crayons de soleil, tu as failli m’avoir...


*

« Plus tard, je serais dessinateur de Bandes dessinées ! ».

C’est une phrase que j’ai dit un jour et je ne l’ai jamais regretté…^^

Paul Glaudel

Dessins : Saïmon et Janry / Loisel.

vendredi 24 août 2012

Loup et Chatte


Les deux amants se prélassaient tendrement après leurs ébats et des effluves de senteurs de désirs embaumaient la grand’pièce.

Sa peau cuivrée respirait encore les efforts et la transpiration, et à côté sur le drap, elle n’en perdait pas une, le naseau en alerte qui respirait la bonne odeur de l’amour animal.

Il aimait quand c’était après car il éprouvait contentement et puissance, tous ses pores et ses poils semblant capter l’univers…Elle posa son bras contre son torse et embrassa en dessous de son téton puis le lécha un peu pour goûter encore sa virilité.

Elle se leva brusquement, soulevant le drap d’un coup sec puis il la suivit. Son museau renifla l’espace pendant que ses oreilles cherchaient la direction du bruit.

Elle grogna un peu puis les deux s’approchèrent du bord de la pyramide et nus comme des dieux, ils regardèrent le ciel longuement. « Il n’y a personne. Quelques oiseaux qui ont traversé le champ magnétique par mégarde. »

« Tu as raison. Retournons nous coucher, j’ai encore envie… »


J.R.

Dessin : Enki Bilal.

samedi 18 août 2012

La Photo de Sophia


Sophia s’assoit sur le tabouret que j’ai mis là à cet effet et je la regarde.

Elle soutient mon regard mais sans agressivité. Elle est presque absente…

Je me rends compte de son corsage et sa poitrine, et je rougis un peu.

Toujours placide, elle remet sa main sur la hanche pour se donner contenance, elle s’impatiente.

Sa bouche est bien dessinée et je l’imagine en train de m’embrasser.

Elle a du deviner mes pensées car elle fronce les sourcils.

Je fais mine de manipuler une plaque et je tousse un peu, histoire de meubler.

Je lui demande d’écarter un peu les cuisses et elle s’exécute.

Je pousse le rideau d’une fenêtre, pour créer l’ambiance…

Ses cheveux sont parfaits et je crois que c’est le moment.

Elle n’a plus bougé depuis un moment, peut-être s’est elle endormie.

Je rabats le tissu noir sur ma tête et zyeute dans l’objectif.

Elle est belle et resterais là jusqu’à la fin de mes jours…

J’enlève l’obturateur pendant que je déclenche le flashe au magnésium.

Ca sent un peut le roussi mais elle n’a pas bougé !

Voilà c’est fini, je m’approche vers elle.

Son accent italien me charme et je fixe sa bouche…

Elle s’en rend compte et me vole un baiser, en disant : 

"Et vous croyez en plus que nous les femmes on adore tricoter et cuisiner, en attendant de mourir ? "

On rigole ensemble et je lui promets sa photo pour la semaine prochaine.

Elle croise Mr Davenport le photographe qui rentre, faisant sonner la clochette à tue-tête.

 "Jack ? Tu fais quoi, tu es photographe à présent ? Tu devais me garder le magasin…"

"Bien gardé, j’ai même travaillé pour toi et photographié une cliente ! "

"Sacré Jack…"


*
Sophia Loren est une grande actrice de Cinéma du XXème siècle. Elle a démarra sa carrière au début des années 1950 et a joué notamment dans La Cioccara (1960) pour lequel elle a eu l’Oscar, Mariage à l’italienne (1964), La Comtesse de Hong-Kong (1967), Une Journée Particulière (1977)…

mardi 14 août 2012

Le Rendez-vous d'Orfeenix


La mi-août sonnait le tocsin des premiers retours de vacances que la vigie du Poseidon recevait les premiers signaux de fumée annonçant le retour de mon amie Orfeenix. Confirmé par un SMS sur mon portable, car on a beau être un pirate perdu au fin fond du temps dans les Caraïbes, on est organisé…

Elle était là bronzée et pimpante sur le ponton, balançant son sac à main fashion contre sa hanche féminine. Le galbe de ses jambes mettait en valeur sa mini robe une pièce et je ne voyais aucune marque à travers la transparence de celle-ci. Nous avions rendez-vous pour partager un café, une tarte aux fraises ou une glace à la vanille, afin de rattraper le temps perdu de nous pendant ces vacances.

Coquin j’étais d’avoir gardé un filtre de mon ami le Magicien, que j’arrivais en tenue de félin et miaulait un peu pour voir si tout fonctionnait bien. Orfeenix un peu en avance me prodiguait quelques caresses puis me reposait à terre en continuant à guetter son Capitaine, fronçant et piétinant sur place pendant que je me glissais entre ses jambes.

Levant la truffe au ciel, je me régalais d’elle pendant qu’elle languissait de mon arrivée…


*


Bon retour de vacances, galinette


Ah oui: Lien du dernier billet du Blog d'Orfeenix Galatéerato !

jeudi 9 août 2012

La Croupière


J’empilais dans ma main gauche une pile de jetons et envoyais devant moi le regard qui tue de celui qui vient de trouver le bon numéro. En fait, je regardais cette fille au bustier de cuir noir qui faisait tourner la roue de mes espoirs.

Quelques millions de pesos auraient suffit à mon bonheur, ce n’est pas si cher pour entretenir l’équipage d’une goélette et ses soubrettes de passage. Bosco et ses tartes aux fraises m’avaient fait faire ô combien d’économies, mais un revenu substantiel à la roulette était le bienvenu…

Comme d’habitude, la fille lança la boule dans la roue défilant à toute vitesse, et nous attendîmes qu’elle se fiche dans une des cases. Je ramassais mon gain, ponctué d’une grimace, mais j’attendais surtout  le moment habituel où la donzelle se retournait sans quitter la table, juste en pivotant pour donner la différence gagnée par la banque à un comparse.

Juste à ce moment-là, je comprenais le vrai sens de son métier.

Puis j’oubliais tout et je rejouais. Jusqu’à ce que tout recommence…




Jack Rackham

dimanche 5 août 2012

La Dernière nuit de Marilyn


Les mois d’août sont plutôt tranquilles sur l’île du Crâne et le Poséidon, aussi j’avais pris l’habitude de filer quelques temps via mon hamac vers d’autres univers…

Je m’étais retrouvé vers une crique de Santa Monica, sur un drôle de canapé pourri, plein de morpions d’une nuit de débauche locale. Ni une ni deux, je filais aussitôt avec mon tricorne en direction d’Hollywood où j’avais le souvenir d’actrices blondes aux mœurs faciles et sans vergogne. Un petit creux me fit faire un détour vers une épicerie de nuit de Beverly Hills, quand une nouvelle projection dans l’espace m’amena au XXème siècle, pas loin de là, mais dans le lit d’une gentille fille qui me fit visiter son cœur, son âme et tout ce qui pouvait lui appartenir en propre.

 - Tu es un Capitaine ? Me demanda t-elle, avec un accent charmant qui me rappelait cette anglaise de l’épicerie de mon île.

- Oui, un vrai. Mais quelquefois je m’échappe au-delà des mers pour voir d’autres mondes…

 - Tu as bien de la chance, je m’ennuie par ici…Je fais des choses marrantes où on me paye pour faire semblant mais je rigole peu souvent. Je n’ai pas la vie que je veux mais je suis une étoile dans le ciel qui me fait dire ou faire des choses que je n’aime pas. Des hommes me veulent mais je me demande si c’est bien moi qu’ils veulent.

- Tu devrais changer de région. Nul n’est prophète en son pays, c’est bien connu…

 - Tu as raison Capitaine, je vais te suivre dans ton hamac et tu me trouveras bien un petit coin dans une cale secrète, je ne dirais rien et ne ferais pas de bruit.

 - Tu as raison galinette, je trouverais bien un endroit pour toi, elle est bien grande ma goélette (et Tim et Maia n’y sont pas très souvent en ce moment, à vrai dire ! Pensais-je tout bas.).

Je repoussais le drap blanc du lit pour la voir nue et je me disais que j’étais chanceux d’être en si belle compagnie. Un gentil caractère en plus, comme un oiseau tombé du nid comme je les aime…

Nous fîmes l’amour toute la nuit et au petit matin, on but de grands verres de lait avec des œufs frais dont elle me cassait le jaune au dessus, comme dans ces films de boxe que je n’avais pas encore vus…Son sourire d’ange ravissait mon tricorne ébouriffé et elle avait l’air heureuse !

Mon bras l’attrapa, enroulant le drap, et elle agrippa ses cuisses autour de ma taille pour ne pas tomber. Son lit sembla s’évanouir et je ne vis plus la pièce jusqu’à ce qu’un ciel lumineux m’éblouisse sur le ponton de mon navire. Je mis ma main devant mes yeux pour voir où était le soleil et si l’heure du déjeuner était passé. Une voix m’appela et je me retournais :

- Hé Jack, vous venez ? Bosco a préparé du café, et tout l’équipage veut déjeuner avec nous…

C’était bien ma donzelle blonde qui avait trouvé amis et avait atterri avec moi à mon époque de pirates. Sa bonne humeur me faisait sourire et je me dirigeais vers la cantine en la prenant sous le bras.

- De la tarte aux fraises, Jack ? J’en ai commandé pour tous les hommes, tu es content ?

- C’est de ma part Capitaine, coupa Bosco. La petite est nouvelle, je voulais  pas l’effrayer tout de suite…

Le ciel bleu, les mouettes qui encerclaient le bateau, la chaleur de l’été, le tableau était encore plus magnifique avec cette jeune femme heureuse dont je ne connaissais même pas le nom…


*

Marilyn Monroë, l’actrice de Cinéma, est morte à Los Angeles, dans la nuit du 4 au 5 août 1962. Mais c’est faux…Elle est partie dans un autre monde où elle est plus heureuse, voilà tout.

vendredi 27 juillet 2012

La Main magique


Balançant dans mon rocking-chair de Capitaine, je regardais autour de moi le vide de mes têtes blondes qui avaient décidé de visiter le monde pour les uns, de rester chez soi à jouer aux derniers jeux vidéos ou regarder les nouveaux blockbusters de l’été. En mon for intérieur, je souriais dans ma barbe nouvelle à la petite histoire que je n’aurais osé leur raconter…

Un jour de répétition où j’avais rendu visite à mon ami le Magicien, je l’attendais dans sa loge car la belle Daniela l’avait prévenu d’un rendez-vous soudain et courtoisie oblige il m’avait proposé son antre magique pour patienter. Jus de fruits aux groseilles et sandwiches de sardines enchantées m’avaient rassasié, quand je vis sur le bord d’une commode une paire de gants blancs qui me rappelaient ceux de ces spectacles. Je les essayais en regardant la porte et estimais que mon ami ne reviendrait pas de sitôt. Ça m’arrangeait en tous cas, et je me mis à faire des gestes en espérant un miracle…

Dirigeant mon index vers un tube de crème, son bouchon sautait et j’hydratais le miroir en écrivant d’une plume élégante le prénom de la belle qui avait accaparé mon ami. A peine le temps de repérer une boîte d’épingles à qui je promettais 1000 sauts périlleux, on frappa à la porte !

« Entrez » répondis-je en hésitant, quand une tête qui ne m’était pas inconnue dépassa de la porte et regarda vers moi. « Jack ! C’est vous… ». Oui, et c’était bien Daniela !

« Oui, c’est bien moi… » Répétais-je, quand elle s’approchait de moi et me raconta une histoire rocambolesque sur son rendez-vous manqué avec mon ami, une sorte de pressentiment pour venir dans sa loge et une irrésistible envie de me voir. Mon jeune tricorne était tendu et sans m’en rendre compte, nous nous allongeâmes sur le canapé à discuter de tout et rien, lui caressant le bras de mes doigts gantés qui semblaient lui faire un effet fou ! Elle avait chaud et commença à se dévêtir tout doucement pendant que je la palpais, tel un médecin qui cherche une maladie inconnue et mystérieuse…

Nous nous pressâmes l’un contre l’autre et nous oubliâmes le temps et le monde, pour nous embrasser comme des amours perdus qui venaient de se retrouver ! Mes mains comme par enchantement semblaient connaître son corps mieux que quiconque et les doigts commencèrent un jeu de caresses magiques que je ne contrôlais même plus ! Nos yeux se croisant en des regards de flamme d’amants ancestraux, nous faisions l’amour en oubliant complètement que notre ami le Magicien pouvait revenir d’un instant à l’autre. Mes doigts courraient sans cesse sur la totalité du  corps nu de Daniela, et plongeant ma dextérité que ces cuisses semblaient désirer, je lui donnais tout entier ces doigts de sortilège qui la firent jouir plusieurs fois, encore et encore !

Nos corps épuisés sur le canapé en nage, nous fumions une cigarette en partageant des regards de feu sur nos souvenirs qui seraient notre secret. J’avais eu le temps d’une après-midi une main magique que m’avait prêté mon ami, aucune confusion pourtant quand à cette trahison ne m'avait traversé l'esprit et c’était comme si c’était lui qui avait fait honneur à notre amie commune...

Pourtant, du coin de l’œil, j’avais remarqué un tube de rouge à lèvres aux symboles étoilés qui avait attisé ma curiosité. Mon amie devina ce à quoi je pensais...Et passant du rouge sur ses lèvres, elle les pinça pour mieux étaler la couleur et d’un coup nous comprîmes les prodigues de ce bâton magique, et que l’après-midi de nos folies n’était pas terminé…




Jack Rackham


dimanche 22 juillet 2012

Voisine Rock


…Je me dépliais complètement après ce voyage spatio-continental et ma voisine avait plaisir à me retrouver, semblait-il. Ses mains habiles et curieuses parcouraient ma vie de Capitaine avec intérêt, et je lui apprenais nombre de voyages non racontés et de conquêtes intimes. Elle semblait faire de la musique avec mon corps et mes membres burinés lui servirent d’instruments, à son gré et son inspiration…

Je fus une trompette dont la bouche goûtait les notes et les partitions, sonnant plus bas le tocsin de mon humanité. Je m’accrochais à ses cheveux comme des cordes de lyre ou de harpe, et faisais écho de sa langue qui s’agrippait à moi comme un écureuil. Je l’entendis avaler en un râle digne de Jéricho le fond de mon âme en un tonneau puis déglutir en claquant du bec comme un garnement rassasié de limonade orange ou citron…

Je fus un clavecin aux touches noires ou blanches, aux soubresauts de hanches rythmant sa cavalière sans selle, comme parcourant au galop une vallée de rochers sauteurs…Je fus une guitare qui accrochait ses doigts aux poils en guirlande et tintais ses arpèges de membres épanouis. Dressant mon intérêt pour booster sa musique, ses mains virevoltaient de refrains en couplets et s’enivrant au suc de mon plaisir. L’arrosant à foison, je la retournais au pilori de mon instrument pour mieux sentir son cœur et remonter en elle comme un torrent.

Nous passâmes de longues semaines à faire de la musique et cela donna l’idée à ma voisine, de se lancer dans la musique. Elle monta un groupe avec quelques amis et j’assistais à leurs répétitions, heureux de me relaxer un peu, fatigué d’avoir tant usé tant de cordes et de touches…

Elle me joua un peu de guitare de temps en temps puis disparut encore une fois. Je la vis à la télé des Caraïbes un jour, elle m’avait dédié une chanson me sembla t-il, mais elle s’était trompé de prénom :
Je m’appelle Jaaack…et pas Deniiis, nom d’une pipe !!!


Jack Rackham

(Voilà, c’est fini la Voisine pour cet été mais le prochain, qui sait…^^)


Photo du haut : Karen Elson. Du bas : Debbie Harry (Blondie).
Denis Denis par Blondie ♪

mardi 17 juillet 2012

Le Tchat à la Voisine


…Je me réveillais au petit matin, seul dans la paillotte et cherchais un crouton de pain pour déjeuner. Au milieu des affaires étalées de la cuisine à la chambre, je découvrais même l’adresse e-mail de ma chère et mystérieuse voisine. Je rentrais chez moi, en emportant le sésame, bien décidé à parcourir les flux Internet jusqu’à la fin des temps et la retrouver…

Mes premiers mails restèrent sans réponse, malgré un ton courtois et une othographe irréprochable. Quand le 12ème soir, juste avant la fin de ma location, je reçus ce mail énigmatique et laconique :

« Cher Pirate, j’ai du m’absenter pour raccompagner mon amie sur son île en Europe. On peut néanmoins partager l’amitié. Les Océans virtuels n’éclaboussent pas comme les élans amoureux, j’ai oublié ma serviette là-bas de toute façon. A plusse Capitaine. Moi »

Je restais longtemps interloqué de ce message mais vu nos relations antérieures, je me disais que cette réponse était comme un aveu. Je relançais la belle avec plus d’enflammades et de jolis mots tels « galinette », « tu as ébouriffé mon tricorne, tu sais » ou même « my love ». J’avais déjà une expérience ou deux de bloggeuses alanguies sous le charme de mes missives virtuelles et je me requinquais à taper ces mots doux, tout ça me rappelant ma jeunesse et les aventures avec Lilly ou Cameron. Rhaâaaa !!!

Nos mots dépassèrent vite nos pensées et je me surpris à réfléchir aux marées et horaires des longs courriers vers l’Europe…Que Nenni ! J’envoyais de mon île un pigeon voyageur à mon ami le Magicien, et je reçus rapidement une fiole contenant un logiciel imprégné d’un onguent aux vertus maritimes et inter-temporelles.


Un port USB accueillit le miracle sur mon ordi et je glissais aussitôt mes mains à travers la vitre. Je sentais le corps émoustillé de ma voisine qui me tirait vers elle, et décidant soudain après estimation du format de l’écran d’un voyage plus accompli, je passais entièrement pour rejoindre mon aimée…

( A Suivre )

samedi 30 juin 2012

La Voisine prend son pied


…la porte s’ouvrit lentement pour laisser voir un tableau digne des belles soirées du Marquis de Sade. Ma voisine était là, assise jambe écartée, se mirant le minois un fouet entre les cuisses, pendant qu’une soubrette était suppliciée contre un mur aux cavités qui la retenaient prisonnière pour une punition cruelle. Complètement nues toutes les deux, elles semblaient attendre quelque chose et mon petit doigt me disait que c’était moi…

Je repris mon sourire légendaire et m’approchais de ma belle, des idées plein les mirettes. Son miroir et une toge rouge s’échappèrent de ses  mains qui se retrouva telle Eve devant moi.

« Nous vous attendions Capitaine. Peu d’hommes passent par ici et je suis sûre que vous allez aimer nous accompagner dans nos jeux…. ».  J’acquiesçais du chef et mon sabre fut d’accord aussi, retenant l’attention de mon amie la voisine qui sembla hocher en vague de la tête pour mesurer l’engin ou son envie, je ne sais plus. L’autre sembla se défaire en un tour de passe-passe de son mur prisonnier et bientôt, je fus emmené sur le lit pour un jeu dont je ne savais pas les règles mais qui commençait à me plaire.

Bientôt je fus comme un canasson de cirque qui chevauché par-dessus comme un cow-boy, je broutais de ma gueule une paille au goût de miel. Les deux donzelles galopèrent longtemps vers une écurie imaginaire quand je ruais de tous mes fers pour retourner leur amour-propre et hennir de les enfourcher. Mes oreilles se froissèrent de leurs hurlements que je crus avoir traversé l’une après l’autre leurs cœurs et leurs corps.

Non point. Je respirais une dernière fois des aisselles embaumant mes naseaux d’une douce transpiration. Les cheveux longs de ma dulcinée s’étaient enroulés autour de mon bras en protection que sa langue me tétait en reconnaissance. Mes poils hérissés comme par bravade attisant ses yeux de mes bonbons, je devenais à moi tout seul une gourmandise. Pendant ce temps, l’autre gargoulette dansait en se tournant pour que je voie mieux ses jardins embroussaillés et je m’affûtais contre la cuisse bandée de ma belle voisine, comme un loup sauvage à son rocher…

(A suivre)

Dessin : Manara.

jeudi 21 juin 2012

La Voisine



J’avais loué cet été là pour quelques semaines de farniente, un bungalow proche de l’ile du Crâne. Le dépaysement n’est pas question de kilomètres mais d’environnement proche. Dans ce coin-là, mon tricorne ne dirait donc rien à quiconque et j’allais pouvoir m’adonner à mon plaisir favori : Ecrire. Et accessoirement lire mon quotidien sportif préféré, ce qui n’était pas sûr, vu la rareté des dépôts de presse dans ces régions.

En fait de bungalow, c’était une maison sur pilotis. L’endroit était clair et le frigo approvisionné. La vue sur l’océan était impressionnante même si j’essayais d’oublier le danger des tsunamis ou la tempête subite. De longues passerelles et chemins de bois reliaient les maisons les unes aux autres et mon voisin le plus proche était une voisine, m’avait averti le gars de l’agence, avec un air malicieux.

Fallait être en jambes pour aller saluer la belle ou emprunter du sucre, car plusieurs kilomètres de planches séparaient parfois les habitations. Un samedi de solitude me donna courage pour aller saluer ma voisine et durant tout le chemin, j’inventais divers prétextes pour expliquer ma venue.

Un brin essoufflé par la balade, je frappais à la porte, décidé à lui demander du rhum blanc pour l’inciter à venir partager un gâteau ou une coupe de glace.

TOC TOC ! Fis-je franchement, en mettant mes mains sur les hanches et toisant l’horizon en me retournant pour bien montrer mon détachement et l’aléatoire de ma visite.

La porte s’ouvrit lentement et laissa découvrir une créature à la beauté sans nom. Le souffle coupé, je la regardais comme un vendeur de voiture découvrant une Ferrari. Elle s’accouda sur le chambranle de la porte, passant sa main dans les cheveux et laissant entrouvrir son chemisier déjà bien entrebâillé.

«  Que puis-je pour vous ? » Osa t-elle. Tu parles, ce que tu pourrais je n’ose même pas l’écrire, mon blog serait censuré tout de suite. J’inventais une excuse ou deux et je finissais par un truc du genre «juste histoire de faire connaissance entre voisins ». Elle du comprendre autre chose car je repartais avec un superbe tire-bouchon en forme de sarment vernis et tout le chemin du retour, je cogitais à une autre visite dès le lendemain, en me jurant de rester un peu plus longtemps. 

Je rêvais toute la nuit à mon inconnue et exténué d’avoir fait l’amour avec elle plusieurs fois, je reportais mon voyage jusqu’à sa paillotte à l’après-midi. A peine arrivé devant sa porte, elle sortait une serviette sur l’épaule et me lança : « Je vais à la plage. Vous venez ? » de ces dents blanches avec un sourire à qui on ne peut rien refuser…

Quelques kilomètres de marche plus tard, je la voyais courir sur la plage telle une sirène (sauf pour les jambes, bien sûr !) et ses déhanchements me rappelaient des rêves secrets dans un autre temps fait de publicités audiovisuelles clamant les bienfaits de déodorants démoniaques. J’en profitais pour me reposer, jusqu’à ce qu’elle m’appelle d’une voix forte et langoureuse « Venez, elle est chaude ! On va faire les fous … ». Je m’exécutais sur le champ avec de tels arguments, remarquant avec étonnement le bon fonctionnement de mes vielles jambes de pirate !

Les eaux claires portaient nos corps comme des fétus de paille et les courants marins nous enlevèrent vite nos maillots, nous laissant  comme des crevettes à l’océan…Son corps ondulait comme celui d’un poisson et je la rejoignais dans sa vague. Elle m’embrassa par surprise et ses mains me gratifièrent d’une belle sympathie que je lui rendais bien. Ses cheveux longs m’agrippèrent un peu partout comme des tentacules et jusqu’à la fin du jour, nous jouâmes comme des enfants ou presque…

Je me retrouvais le lendemain dans mon lit comme par miracle, me souvenant quand même du retour jusqu’à sa cabane. Un « et merci pour la journée ! » claqua la porte des espoirs et seul avec ma déception, je pris le chemin de mon retour, marmonnant dans ma barbe et surmontant ma grande fatigue dans un effort surhumain. Je décidais de retourner la voir une dernière fois pour lui dire adieu et aussi ma déception. Au fur et à mesure que j’approchais, mes résolutions tombaient les unes après les autres, et harassé due la marche et vidé de toutes forces, j’étais bien décidé à lui demander de l’épouser ! Tim ne m’en voudrait pas et même serait contente de ne plus être de corvée de patates, de lessive, et même de tarte aux fraises !

Je frappais doucement à la porte, avec mes dernières forces, quand…

(A Suivre…)


C’est le feuilleton de l’été, au diable les incipit, vive la grande aventure…