mardi 28 avril 2009

Le coffre de Katia

La nuit avait été rude...J'étais affalé dans les cordes, le soleil brillait haut et j'aperçevais Tim près du mât de misaine qui dirigeait la manoeuvre. Les hommes semblaient ensorcelés par ce second aux allures efféminées.Je portais mon attention à mon clavier, mon esprit s'embrumait, je tapais, n'ayant qu'à me souvenir et copier... 

Ce dimanche-là, la Veuve Sanders m'avait consigné dans sa maison, m'allouant la fonction de gardien de la maisonnée, pendant qu'elle amenait tout le monde en bord de mer.  Pour les faire profiter de l'air maritime, bénéfique pour leur santé, me dit-elle. J'aurais aimé les accompagner, bien sûr, mais je pensais que ce service m'amènerait un jour quelques privilèges...

Je m'étais installé dans le grand salon, m'étais servi sandwiches et jus de fruits, et feuilletais quelques livres interdits sur l'empire romain ou les nus artistiques, par exemple. Je manquais somnoler quand je fus dérangé par le chat.

Rosco était un chat pépère mais comme tous les chats, il fallait qu'il montre qu'il était là ! Je lui courais après dans toute la maison pour lui faire voir, quand je tombais sur une porte en vieux bois où était inscrit : KATIA. Je n'en revenais pas...

Je poussais doucement la porte et j'y rentrais comme dans la caverne d'Ali-Baba...

Le sourire aux lèvres, je contemplais chaque endroit, chaque mur orné de tentures, chaque bibelot posé et je m'asseyais au bord du lit. Il était confortable et j'imaginais bien des choses...Quand je remarquais une forme massive et sombre dépassant d'un renfoncement. Je la tirais au milieu de la pièce et découvrais une belle malle.

Je l'ouvrais facilement et éclairée par le jour du fenestron, j'y découvrais les trésors de ma belle amie : Foulards, chapeaux, bracelets et colliers, sous-vêtements, un modèle réduit de Goëlette, des vases, des robes blanches, quelques bourses de pièces d'argent, et quelques écrits...Je mettais de côté un paquet de lettres attachées, pendant que je feuilletais un cahier.

" Liste des Amants et comptes" en était le titre. J'avalais ma salive. Puis j'arrivais au détail que j'imaginais, en cherchant mon nom. C'était bien ça...16, 8, 14, , 12, 7, chacun était noté selon ses performances sans doute, et quelquefois, il y avait marqué un "Grosse" ou "vicieux". J'avais beau chercher, je ne me voyais point...Ce qui me brisait le coeur !

Le toussotement de Katia me fit sursauter, et elle me prit le livre des mains : "Dis mon gars, ne te gène pas. Pas beau de fouiller dans les affaires des autres !" 

- Alors, tu es content ? Tu me connais mieux maintenant ! Tu sais, la vérité c'est pas le meilleur à savoir sur moi.

- Je n'y suis pas ! Je n'y suis pas dans ton cahier !

- Ben, c'est normal ! T'es pas un client ! Ha !Ha ! T'avais pris ça pour un carnet de notes ? Ce sont des pièces d'argent tout ça...12 = 12 pièces d'argent ! Dit-elle en rigolant avec ses dents blanches.

- Pardon...Dis-je en pleurnichant.

- Toi, t'es mon petit trésor ! Tu sais bien...

- Et ces lettres, là, qu'est-ce que c'est, Katia ? Dis-je, en montrant le paquet attaché.

- Ca ?...Dit-elle, en réfléchissant. Ce sont...des lettres d'amour, voilà.

- Et tu les as...ouvertes ?

- Quoi ? Les ouvrir ? Ca va pas, non ? Ca fait des soucis après...J'ai vu certains expéditeurs, ça m'suffit. Je rêve à ce qu'ils m'ont dit, j'imagine nos histoires, je suis heureuse comme ça moi...

- Peut-être qu'il y a des choses importantes dedans ?

- Ca non ! J'ai vu ça à la lumière, et pas de pièces en tous cas ! Ha ! Ha ! Bon allez, file ! Pas que ça à faire. Je suis revenu chercher une petite laine...Et tu m'as tout dérangé, je dois tout ranger maintenant...

Je détalais vite, car je savais que Katia avait le coup de pied facile. Je sortais dehors et revenais près de son fenestron. Elle était assise sur le lit et regardait son paquet de lettres sur les genoux. Elle en avait ouverte une et semblait heureuse, c'était vrai...

Moi aussi, j'étais heureux.

J'étais pas sûr à cent pour cent, mais je crois bien que je l'avais vue. Elle l'avait bien reçue, ma lettre d'amour...

 

mercredi 22 avril 2009

Les secrets de Rackham Le Rouge

Les yeux encore émoustillés du souvenir de Katia, je penchais  la tête par dessus le bastingage et prenait une bonne bouffée d'air salé, mélé à l'odeur de poisson. Je devinais au loin l'île du Crâne et je pensais en souriant aux projets que j'allais y batir...

"Capitaine" m'appela Tim. Mais je n'entendais déjà plus...

Rackham Le Rouge...Comment tout cela avait-il commencé ?

Je lisais beaucoup jadis, et chaque soir de mes consignes à l'école, j'usais quelques bougies à lire les aventures des grands pirates. Et Rackham était mon préféré...

John Rackham ! Le roi du Calico et des petits larcins, spécialisé dans le pillage des petits commerçants, voguant en eaux calmes et attendant le vent...Pourtant le secret de Rackham était autre, et rien n'à voir avec cette mutinerie sur le Corsaire noir, quand Charlie Vance refusa le combat et fit mine de reculer, Rackham prenant alors le commandement du navire !

Non point. Deux marins avaient rejoint plus tard son équipage et les longues nuitées qui illuminèrent les cabines du CONDOR laissèrent à penser bien des commérages. Nul ne savait que les deux matelots répondaient aux doux noms de Ann Bonny et Mary Read ! Et qui sait si les vagues ne chantent pas cette chanson en l'honneur d'une des belles de Rackham...

"My bonny is over the Ocean, my bonny is over the sea..." ( Le chant du mari ?)

Une soirée bien arrosée m'intrônisa "Le Rouge" et c'est ainsi que je décidais de prendre ce patronyme et d'aller voguer au delà des mers, pour y réaliser bien des desseins...

Le soir tombait et Tim m'appela à nouveau : " Capitaine ?"

- J'ai quelque chose à vous montrer, dit-il.

- Ah, ce Tim ! Pensais-je. Encore une bouteille de rhum à finir, sans doute. Mais je n'en croyais pas un mot, je connaissais la chanson...

Je descendais les petits escaliers, quand je fus saisi entre les jambes et balançé sur un amas de cordes et sacs de pomme de terre. Tim me plaqua contre lui et plongea sa langue jusqu'au fond de ma bouche...Je n'osais me l'avouer mais j'aimais ça !

A cheval sur moi, Tim dénoua ses cheveux sous sa casquette et ouvrit sa chemise où je pouvais contempler ses magnifiques seins !

- Attention, les hommes vont nous voir, dis-je.

- Chiche ! Répondit Tim.

Sur ce, il dégrafa mon pantalon, et commença sa besogne...

vendredi 17 avril 2009

L'île au Trésor

Je m'appelle Jack Rackham et je vais vous conter ce qui m'a amené là. Je sais, écrire sur un portable sans connection entre des cordes quelque part sur un bateau, c'est un peu gros. Mais les oiseaux volent et on croit en dieu, alors je peux écrire de là...

J'étais jeune matelot et nous avions l'habitude, mes compagnons de chambrée et moi, d'aller passer le dimanche dans nos familles. Du moins, c'était ce que croyait notre capitaine. Nous avions trouvé un endroit de fortune dans la maison de la Veuve Sanders, qui nous hébergeait. Ses nièces allaient et venaient et quelqfois nous avions droit à leurs faveurs. Je n'oublierais jamais ces années d'apprentissage de la vie et les yeux grands ouverts, j'ai enregistré chaque seconde de ces journées, dont je me souviendrais encore et encore jusqu'à ma mort...

J'étais le préféré de Katia, et quelquefois elle m'emmenait en dehors de la maison, pour rejoindre son endroit secret. On partait en douce sur son vélo, ou une sorte de vélo, et déjà j'étais sous le charme...J'étais à l'arrière sur le porte-bagage, comme aux premières loges de son coup de pédale. Le spectacle de cette grande bringue pédalant de toutes ses forces et me montrant ses fesses était grandiose et déjà j'étais dans l'ambiance avant même d'atteindre l'île...

Laissant le vélo près du ponton, nous prenions ce chemin de planches et cordes jusqu' à l'arrivée. Katia avait trouvé cette île et l'avait aménagé pour recevoir ses fiancés. Une grande cabane aménagée trônait sur un monticule et c'est là que nous passions tout notre temps. Et faire l'amour et manger étaient nos deux seules préoccupations dès cet instant.

Katia trouvait des jeux et je devais lui obéir. Je fus successivement un chien, un panier à linge, le Capitaine Longfellows, un concombre, un sac de patates, une serviette, une étudiante anglaise, la mère Sanders, une glace...Vous allez pas me croire, mais je pense qu'elle m'aimait bien Katia. Vous savez quoi ? De temps en temps, elle me disait :

- Tu es mon trésor ! 

C'est peut-être rien mais ça disait tout...Et chaque fois que nous repartions, quitte pour une nouvelle séance de fessiers à vélo, je regardais l'écriteau juste avant de prendre le pont de cordes. " L'île au trésor", c'était écrit...

Et le soir venu, seul sur ma couche au milieu de mes camarades endormis, je savais qu'elle pensait à moi...

 

samedi 11 avril 2009

Bonjour

C'est la première fois que je tiens ce type de blog. Entre un tonneau de rhum et un paquet de cordes d'amarrage, je tape sur mon portable...

Mon second Tim Mangouste houspille les hommes et fait hisser la grand'voile. On part vers l'inconnu, du moins c'est ce qu'ils croient tous. Même Tim. Je suis pas sûr d'arriver à bon port, mais on verra bien...J'essaye de bien me caler pour raconter ce qui me vient. Hgnn, ça tangue ! Et bien voilà...

Il était une fois...

A la prochaine, les amis ! ( Je dis ça, même si je sais que je suis tout seul, hé hé...)