vendredi 26 juillet 2019

Les Jardins secrets de Nina Bouraoui















Ma vie de pirate est aventureuse, surtout quand je tape sur mon portable au gré des mots dans la cartouche de recherche GooGle. C’est bon de découvrir l’inconnu via les réseaux sociaux, surtout quand il s’agit d’UNE inconnue…Là, j’avais suivi une émission de télé, un talk-show bien connu avec des invités, des artistes ou des politiques. Pouf, le coup de bol, je sens que la rencontre va être belle ; je m’accoude à mon comptoir personnel (mon genou droit), je monte le son et même les mouettes se tiennent coites ; ambiance…

La voix est suave, légèrement aigüe, l’œil ponctue les silences et les phrases. Je sens que mon adhésion sera entière, que la sympathie est déjà réelle. Wikipédia fait le reste du travail pour moi : elle est née le 31 juillet 1967 à Rennes et s’appelle Nina Bouraoui.

Les  rencontres littéraires ou artistiques sont souvent comme ça sur ma goélette, démarrant en virtuel mais n’aboutissant à rien d’autre que la connaissance théorique de la personne ;  tout est sublimé par mon imagination de pirate, le feeling que je crois avoir et le désir d’agrandir une sorte de famille imaginaire. La vraie, en fait.

De père algérien et de mère bretonne, elle grandit à Alger durant les 14 premières année de sa vie, puis ses parents décident de ne plus revenir en Algérie. Double culture et double déchirement, elle va se construire dans ces dualités, développant en parallèle ses goûts pour le dessin et l’écriture, ainsi que sa nature homosexuelle. Le tout l’amènera jusqu’à son premier roman, « La Voyeuse Interdite » envoyé par la poste tout naturellement et sans recommandation, qui sera publié en 1991 avec succès, par les éditions Gallimard. 15 autres romans s’ensuivront dont le dernier, chez Jean-Claude-Lattès en 2018 : « Tous les Hommes désirent naturellement Savoir ».

Je vous invite à tout découvrir comme je l’ai fait sur Nina, y compris toutes ces interviews et documents, qui donnent envie d’en savoir plus sur elle, comme :

Elle est réservée, sauvage, sportive. Elle écrit avec son corps. Sa sensualité n’est pas séparée de son esprit. Elle est homosexuelle mais pas un porte-drapeau ou pour le mariage gay. Son intimité est dévoilée uniquement par le prisme déformant de l’écriture. Elle a alimenté elle-même son propre rejet due à son homosexualité… Et elle a eu le Prix Renaudot en 2005 pour son roman « Mes Mauvaises Pensées » chez Stock.

Je vous laisse avec Nina Bouraoui, pour apprécier son écriture, lire ses chroniques, écouter ses interviews...
Bon surf !

Jack Rackham




PS : Ah oui : Elle a écrit des chansons, entre autres, pour Céline Dion, Garou, Chimène Badi, et Sheila. ^^



mardi 16 juillet 2019

Miroir, dis-moi qui est la plus Belle ?



La fille se tournait et se retournait, cherchant un angle dans le miroir où elle pourrait se trouver belle…Elle manquait de tomber du lit par instant, mais empoignant plus ferment le dessus de lit, elle réhabilitait d’un coup son équilibre. Son œil détaillait avidement les plis et les poils de sa féminité, affichant une curiosité inattendue. Daniela semblait si perdue au milieu du grand lit, une souplesse féline s’insinuant entre innocence et crudité et dévoilant une ultime intimité…

Un éclair blanc zébra le plafond du salon puis quelque chose sembla différent, au point que la tapisserie esquissa un sourire, pourtant bienveillant.

L’homme se tourne encore et encore, n’en croyant pas ses yeux puis veut vérifier par lui-même la réalité de l’artifice ou du sortilège. Glissant deux doigts entre ses jambes, il sent l’attache du porte-jarretelles frôler le dos de sa main puis la fente gainée de sa toison mouillant comme au jeté de la plus belle ancre…Satanée Maia, qui a ensorcelé Jack Rackham, comme une fille de Circée et Polyphème réunis, initiant là le pirate aux joies de la féminité qu’il avait toujours placée bien haut au firmament du monde. Le moment de surprise passé, l’instant semble goûteux, le point de vue intéressant et les sensations pétillantes et magnifiques.

Miroir, Ô mon beau 
miroir...

mercredi 3 juillet 2019

La Mort




Quand l’été arrive, il s’accompagne de longs farnientes dans des hamacs dégoulinants où on se laisse aller à des balancements sans fin. Le moment est souvent propice aux rêveries érotiques, préfigurant les promiscuités de la saison à venir ou les réminiscences des émois d’antan…C’est bon de ressasser les promises passées à la casserole ou les croupes ratées, même de peu.

Telle est la loi des jeux de l’amour et des souvenirs, tout ça pour emporter dans ses siestes la rancœur de l’impardonnable ou la suffisance du gland assouvi. Pourtant, s’il est une pensée qui occupe tout autant le hamac du pirate, c’est l’idée du moment dernier, de l’instant suprême, du passage vers l’au-delà : La mort…

Elle n’est pas belle et même un peu effrayante. Sa représentation dans les œuvres picturales ou cinématographiques laisse peu de doute à sa fonction première de libérer la place pour d’autres ou d’accomplir une justice divine même aux desseins incompréhensibles. Ses yeux sont souvent introuvables et ses doigts squelettiques, ce qui est bien normal vu son état. C’est cette pensée qui donne du sens à tous les Dieux, même les moins connus, servant de Damoclès aux plus croyants ou aux plus craintifs.

Et elle casse un peu le tableau des Grands amours éternels sauf pour Dracula de Coppola, normal car avec Winona et Monica dans le même film, tout reste toujours très érotique, c’est comme ça. ^^

Pourtant, à chaque fois dans un moment de vague à-l’âme subit ou plus prolongé, on s’imagine des choses terribles avec vengeance, maladie incurable ou amputation, finissant par être enterré vivant sans faire exprès et essayant de gratter un cercueil indestructible. On finit par pardonner à la belle son ingratitude, en oubliant qu’elle a ingérée par mégarde de la mousse de saumon avariée, damned !

Alors, nous sommes là enfermés pour l’éternité dans un cercueil trop petit pour deux, impossible de se retourner, ni même de bouger une oreille.

- Mais oui mon amoouuur, je t’aime mais c’est IMPOSSIBLE de se mettre tête-bêche et de te prouver mon AMOUUUR…


L’été est là, je transpire, et mes pensées assaillent bien mon cerveau sous mon tricorne mais ça va, je n’aime pas la mousse de saumon.

Heureusement…

JR




Souvenirs d’un pirate, tome 1. Extraits.






Photos : Le sens de la Vie. (1983 Monty-Python)