mercredi 26 décembre 2012

La Pompe à huile


La fin d’année est le moment de toutes les légendes, des rituels et des cycles saisonniers. On y retrouve alors des us tels les célèbres 13 desserts, liés aux apôtres et une religion, et aux tables dressées pour ces périodes de gourmandises et de gourmands.

Enfin, 13 desserts et quelques, car on complique les habitudes en innovant d’une région à l’autre mais aussi d’un goût à l’autre.  Et les Caraïbes provençales ne coupent pas à ces incertitudes dégustatives, y ajoutant son fruit ou remplaçant un gâteau.

J’ai donc imaginé mes 13 desserts, avec mes beignets aux pommes et mes poires et aussi mes mandarines. Mes raisins ne resteront pas secs, éludant le melon plutôt d’été. Les figues du Capitaine elles resteront sèches, comme ses noix et ses noisettes ce qui est bien normal…

On chargera sur les compositions sucrées comme les croquants et les nougats, doubles en nougat blanc et nougatine. Les dattes compléteront le tableau des analogies bien senties et enchaîneront avec les fruits confits, les pains aux raisins et aux amandes, et les sacro-saintes oreillettes.

Pourtant, ma préférée symbolisant la richesse et la féminité, faisant rêver tous les marins au-delà des océans et des mers, est symbolisée par la célèbre "fougasse". Elle compose à elle seule tous les ingrédients nutritifs et indispensables, amusant l’imaginaire comme excitant la libido et connue sous son nom évocateur et universel :

La Pompe à l’huile.

Qui sait si comme une déesse ou prenant les traits de votre meilleure amie, elle saura vous donner le bonheur durant ces périodes festives. Regardez bien autour de vous, une surprise vous attend peut-être…

Joyeuses Fêtes !

* J'ai oublié un de mes préférés : Le Pain d'épice ! Mais nous le garderons pour l'an prochain et d'autres bouches...

mercredi 19 décembre 2012

La Mère Noëlle chante The Delfonics


Les sapins n’étaient pas recouverts d’un manteau blanc vu qu’il faisait bien 28° sur les Caraïbes. Mais j’avais une dame insistante allongée dans ma cabine qui réclamait une atmosphère légitime de fête de Noël car nous étions bel et bien le 24 décembre…

Son peignoir blanc amenait une solennité que je n’avais pas anticipée et je me félicitais de ne pas en porter moi-même. Auquel cas la belle aurait pu voir tout mon amour pour elle mais aussi mes joues rouges de pudeur. Son air sûr d’elle mais aussi angélique, sa bouche refaisant son rouge avec ses lèvres habiles et sa peau de madone africaine, tout était réuni pour passer un bon réveillon…

Le champagne était au frais, prêt à jaillir, et le foie gras juste à point pour s’étaler sur les toasts parfaitement grillés que ses doigts fins avaient tartiné de main de maîtresse. Justement, je l’observais depuis un moment et sentais qu’il lui manquait quelque chose.

« Tu as bien vu Rackham, mais je vais compléter le tableau. » Elle laissa choir alors le peignoir au sol qui devait la serrer un peu et s’approcha de la sono, y déposant avec volupté et soin un vieux 45 tours de sa collection.

« Tu connais les Delfonics ? » Me demanda  t- elle. Je répondis par un mot connu de moi-seul  quand elle me prit dans ses bras et entama un pas de danse sur cette mélodie envoûtante.  Sa chevelure brune qu’elle envoyait sans cesse en arrière ajoutait un air noble à sa nudité et nous nous frôlions sur le tapis de ma cabine comme deux amoureux attendant le signal de départ.

Elle ouvrit alors grande et délicatement à la fois sa bouche, pour chanter cette chanson qui restera alors à jamais dans mon cœur et mes oreilles :

« Didn't I Blow Your Mind This Time….”


*

Cliquez là-dessus en lisant la fin de ce texte..
http://www.youtube.com/watch?v=oWZKpuXBKYA



The Delfonics est un groupe de Philadelphia soul américain, populaire notamment à la fin des années 1960 et au début des années 1970.
Parmi leurs principaux tubes figurent La-La (Means I Love You), Didn't I (Blow Your Mind This Time), Break Your Promise,I'm Sorry, et Ready or Not Here I Come (Can't Hide from Love) qui ont tous été écrits par le parolier et producteur Thom Bell et le chanteur principal et fondateur du groupe William Hart.


Leurs chansons ont figuré dans de nombreuses bandes originales de films, notamment dans Jackie Brown de Quentin Tarantino (1997). Leur répertoire a été repris par de nombreux artistes comme Aretha FranklinThe Jackson 5Patti LaBelleNew Kids on the BlockTodd RundgrenPrinceSwing Out Sister ou The Manhattan Transfer. (WIKIPEDIA)

Pam Grier a une longue carrière d'actrice depuis 1970, mais c'est avec "Jacky Brown" de Tarantino (1994) qu'elle laisse définitivement son empreinte dans le Cinéma...

lundi 10 décembre 2012

Souvenirs de Rita


Les flots ondulent sous moi, comme des cheveux bien connus dont la mémoire remonte à la surface…

Ma barque se prélasse au soleil de l’hiver, bronzant mon visage buriné déjà rougi de canailles pensées. Cheveux longs glissant sur ma peau encore lisse d’abordages et de filles, épaules roussellées de gourmandises à venir et suant de galipettes assouvies.

La coquine offre son paysage de monts et de velours, que je vais aguicher de mon sabre en panache. L’odeur attire mon œil et le sein me taquine, la cuisse s’écarte au loin et le ventre se noue. La belle à quatre pattes s’approche à pas de loup, la bouche goûte et pourlèche, mes mains tâtent le pain et l’extase fait les miches…

Les corps batifolent et se fendent, la mie a du volume et le crouton du corps. Des fourreaux se proclament et des mats se cognent en cocagne. Ballet faisant et baisers fêlant, les amants se confondent et s’endorment rassasiés d’orgasmes au firmament.

Rita se lève en féline pour se couvrir d’un bond, pendant que mon regard la boit comme un café embaumant le matin…


Je reprends mes rames et mes esprits, et je file attiré par le sifflement de la cafetière de Bosco !


Hmmmm !


*

J'ai retrouvé un poster de Rita
et l'ai mis dans le fond de ma
cabine...
Qu'en dites-vous ? >
























Sur les photos, c'est Luscious
Lopez aka Rita !

lundi 3 décembre 2012

Les Cellules grises


Entre deux mers et quatre vents, je souffle souvent mon imaginaire via le tricorne d’un Capitaine mais je m’essaye quelques fois à un autre terrain de jeu littéraire sous le crâne en forme d’œuf d’un petit bonhomme aux moustaches particulières…

« Je plisse un œil exercé en scrutant le miroir et je tords ma bouche symétrique habituellement pour mieux prêter une coupe précise aux ciseaux qui épointent mes bacchantes. Je mime un sourire poli en hommage à ma dextérité mais ne suis pas si fier de ces instants présents où mon âme est troublée. Point d’amour imaginé mais des souvenirs bien réels de Comtesse slave ou d’aventurière russe qui ont brodé mon cœur de satins rouges éternels…Je ne suis pas Ugolin de Provence mais bien Hercule Poirot et je déteste ces ressentiments communs qui triturent mon cerveau ! »

Tel pénétrant dans l’antre glauque et profond d’un tueur en série,  je m’aventure à pas de loup dans les couloirs du temps de ce grand détective. J’y vois des pièces sombres aux barreaux inviolables, aux tableaux assemblés tels des crèches de santons. Les murs suintent des pleurs et les dalles du sol noires et blanches, soigneusement alignées, ressemblent à un jeu de dames à la partie interrompue.

Je quitte la prison de marbre du petit homme, jurant d’y revenir avec mon sabre et ma barbe rousse, pour dépoussiérer un peu de sa méthode, amener ma gouaille et ma flamme afin qu’il puisse vaincre ses démons, pour trousser quelques moussaillonnes de son cœur, comtesses, madones ou putains de mascarade…



*
Personnage imaginaire créé par la romancière Agatha Christie, Hercule Poirot est un détective aimant à déjouer les astuces des plus grands criminels. Mais la tâche du petit homme l’emportant sur sa vie privée, il n’a su prendre sur le fait les cœurs des femmes qu’il a rencontré, submergé d’émotion et laissant filer comtesses et belles dames, tous les amours de sa vie…Tel le film « The Cell », je suis plongé dans le cerveau du grand homme et vu la prison de ses regrets. J’y reviendrais… 

La chanson de Jean sablon « Vous qui passez sans me voir » de 1936, qu’aurait apprécié sans doute Hercule J

Ci-dessous, photo de The Cell -2000 Tarsem (Vincent d'Onofrio)