lundi 26 avril 2010

Victoria au Pays des Mauviettes

 Au Pays des Rêves et des contes, me conduit quelquefois mon amie Victoria...

Victoria raconte des histoires dans des livres et c'est son métier de nous faire rêver, de raconter ces aventures qui nous mènent au delà de nos vies bien monotones. J'ouvre les premières pages de l'histoire qu'elle m'a choisi et je me laisse porter comme un enfant...Autrefois, j'étais un capitaine de goélette et je surfais sur tous les océans, ramenant des trésors, combattant les mécréants, troussant les demoiselles et demoiseaux, vivant mille voyages, de la mer des Caraïbes à celle sans fin de Bonne Espérance où se sont volatilisés les plus vaillants gallions de l'histoire de la Flibuste...

Sortant de mon plus grand coffre, les cartes des mille Mers, je trace la route de ma nouvelle vie. Cameron m'a donné rendez-vous au pays de son cœur, pour y vivre lune de miel et bonheurs de toujours. Notre île est toute choisie, pas loin de l'île du Crâne, entre la pointe de la crique des Deux-rochers et l'horizon. Mes yeux se ferment et j'imagine notre vie faite d'amour et d'eau de rosée, que nous cueillons sur nos pointes de nez le matin, goûtant nos sels et nos peaux jusqu'à plus soif...

L'Amour a rempli nos journées et nous ne nous rassasions jamais de nos désirs. Les hauts palmiers observent nos mouvements et applaudissent nos ébats, laissant tomber quelques bananes que nous avalons comme la faim de nous qui nous unit...Déjà la nature récompense notre amour et nous attendons un premier galopin de frimousse. Noël bénit la mère cigogne qui l'amène tel un messie de notre amour...Pas besoin de bœuf et d'âne, nous suffisons à souffler nos émotions vers ce premier né tant attendu. Cameron est si belle quand elle le regarde et mon sourire paternel les enrobe comme un manteau de bonheur...

Les années ont passé et rien n'a atténué notre passion et notre envie. Pourtant, la douzaine d'enfants nés de notre amour, nous a éloigné un peu par les corvées quotidiennes que nous devons assumer. J'ai même du accepter un travail pour subvenir aux besoins de cette famille qui s'agrandit sans cesse. Une sorte de commerce qui propose des sandwiches de voyage tous prêts, avec salade, crème blanche et steak trop cuits, empêchant les infections et pourritures en tous genres dues aux conservations incertaines. Seules les « Potatoes » sont irréprochables et j'en ramène quelque fois à la maison.

Nous sommes malgré tout heureux, même si quelquefois je pense à d'autres vies, d'autres destins, un sabre à la main ou des jours sans peur du lendemain. Pourtant, je ne regrette pas cette vie avec Cameron, c'est la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie et elle n'a pas de prix...

Bien sûr, je pense aussi mon amie Victoria qui vit une vie plus amusante, sans contraintes de quotidien, vivant pour son art, ses écrits, son imaginaire...

Mais on ne peut pas tout avoir, je le sais bien. La vie d'artiste est pleine de compromis aussi, de brigands, de plagiaires et toutes sortes de mauviettes qui nous mettent des batons dans les roues de notre succès. Elle doit ruer dans les brancards, la Victoria, je la connais ! Mais c'est une battante, gare à leurs fesses...!!!

A mon amie Victoria, 

1000 Besos ^^

Jack Rackham.

Lien blog victoria "Défouloir" :  http://victoriafdg.hautetfort.com/ 

samedi 17 avril 2010

Souvenir d'une Souris


Le souvenir des nonnes goulues me faisait encore sourire...Je ne racontais rien à Katia mais un petit rictus en coin me disait qu'elle avait compris. Son coup de pédale était joyeux et primesautier et j'essayais de deviner où elle me conduisait.

On arrivait devant un manoir aux volets fermés et je me disais que ces maisons closes recélaient en leurs intérieurs des trésors d'humanité, imaginant déjà les filles que j'allais y rencontrer...L'endroit était lugubre et on voyait des chauve-souris entrer et sortir par quelques fenêtres hautes. Katia sonna prestement mais la porte s'ouvrit sans grincer. Par contre, le nain défiguré qui nous accueillit allait bien dans le tableau, il ne manquait plus que la tête de mort poussiéreuse et le grand escalier pourri qui montait jusqu'au grenier...

D'où descendit une grande dame brune qui s'avança vers nous en ouvrant grand ses bras.
  • Angélica !
  • Katia !
Elle s'embrassèrent longuement, s'envoyant même des baisers qui m'étonnèrent de Katia, terriblement hétéro. Elles finirent les salutations puis se tournèrent vers moi. Surtout cette Angélica dont le regard violet me transperçait littéralement.
  • Ton amie m'a dit le plus grand bien de toi, Jack. Un vrai trésor, parait-il...
Elle me fit signe de la suivre alors je la suivis. Katia avait eu encore l'idée de me livrer en pâture à son amie sans doute. On traversait une grande salle de femmes entre deux âges qui tenaient réunion là. D'un couvent de nonnes presque pucelles, je passais à un manoir rempli de sorcières nymphomanes. Comment allais-je finir la soirée, livré en mignon rose bonbon à une réunion anniversaire d'anciens militaires ou en bon à tirer chez un imprimeur ?

Nous étions à notre aise sur un grand lit à baldaquins et mon amie sorcière était une vraie brune aux pilosités sensuelles et fournies. Mon nez était en train de se frayer un chemin vers l'inconnu de son intimité quand je sentis des frissons me parcourir, des étoiles couvrir mes yeux et mon corps se recouvrir de poils étranges. La belle Angélica avait du me jeter un sortilège, me transformant en gorille puissant ou en guerrier Umpala des montagnes...

L'odeur des lieux me rappelait quelque chose en plus fort mais je n'identifiais pas l'endroit. Malgré la pénombre, je voyais des parois rosacées et je me dirigeais vers un semblant de lumière entre des fourrés de plantes inconnues. En sortant en plein jour, je reconnaissais la couleur du couvre-lit mais la taille gigantesque de ses motifs me fit comprendre la situation et l'endroit d'où je venais...

Le miroir ovale au pied du lit finit de me renseigner sur ma condition et un tremblement en forme de voix fit résonner mes petites oreilles.
  • Petit souriceau ! Tu n'aimes pas les entrailles de ton amie Angélica ? Ha ha ha ! Dit-elle en me tenant par la queue...
Je balançais interminablement entre ses doigts et j'étais tétanisé de terreur, à la merci de cette sorcière aux sortilèges dévastateurs et qui venaient de bouleverser ma vie...

Mes moustaches frétillaient encore quand je repris mes esprits et reconnaissait Katia qui s'était couvert d'un chapeau pointu en cette soirée d'halloween...Un mauvais rêve avait du se mélanger à ce vin mousseux frelaté qui avait arrosé nos pâtisseries préférées : Des religieuses...

* * *

Ce texte est directement inspiré d'un film de Nicolas Roeg, les Sorcières. ( The Witches ) Sorti en 1990, l'interprète principale en est Angélica Huston...

Notre envoyée spéciale de l'île du Crâne, Laurence P. nous dit quelques mots sur ce film et son auteur :

« Les Sorcières » (The Witches) est un film étonnant. Une belle réussite du fantastique réalisée par Nicolas Roeg, cinéaste anglais dont l’œuvre était très tourmentée et assez difficile d’accès jusque-là. Bien sûr, le grand public avait découvert ce réalisateur avec « Performance », un film rock’n roll et défoncé avec Mick Jagger en interprète principal.
Cependant, c’est avec « L’Homme qui Venait d’Ailleurs », brillante et mélancolique adaptation SF du très beau roman de Walter Tevis (« L’Homme Tombé du Ciel », Présence du Futur n°171) qu’il avait frappé les esprits. Il est vrai qu’un David Bowie au top de sa carrière, éthéré et quasi anémique (abonné aux substances illicites à l’époque), était parfait en extra-terrestre paumé.
Et pourtant... Ces films font presque figure de parenthèses enjouées (!) dans une œuvre encore plus noire.

Côté histoire, « Les Sorcières » trouve sa source dans un roman de Roald Dahl dont Tim Burton adaptera plus tard le « Charlie et la Chocolaterie » -un film de commande, moyennement surprenant, mais très correctement réalisé.

Destinée avant tout à un jeune public, l’imagerie du film ne fait pas dans la dentelle. Les sorcières sont laides (pustuleuses à souhait, nez crochus à l’envi) et résolument méchantes (transformer les enfants en souris, s’éclater en faisant le mal). Elles utilisent aussi les armes qu’on leur prête depuis toujours et sont des professionnelles des charmes, déguisements et potions aux effets ravageurs.
Dans ce combat du bien contre le mal, joliment mené sur un rythme enjoué, on savourera tout particulièrement l’étonnante composition de Anjelica Huston, parfaite en Big Boss maléfique et autoritaire.

*  *  *

Ce billet fête le premier anniversaire de ce blog "Rackham Le Rouge" , créé le 11 avril 2009 mais dont le premier texte fut publié le 17 avril suivant avec "L'île au Trésor".

Jack Rackham 

vendredi 9 avril 2010

La Gloire de mon Père

       Je n'ai jamais publié d'articles sur  Marcel Pagnol, la Gloire de mon Père, ou un autre de ses livres. Pas même sur une adaptation de ses œuvres . Marius pourtant figure au Panthéon de mes icônes cinématographiques, ou Topaze, ou Regain, ou Le Schpountz qui parodie la vie de sa troupe en tournage dans le midi, son équipe technique jouant un bien vilain tour à l'idiot d'un village …

La vie est ainsi faite de pudeur qui interdit pendant longtemps de parler de sa genèse, des rencontres marquantes à son intellect, de celles qui ont fait que plus rien après sa découverte n'a été pareil. L'occasion d'un blog pirate en plein essor est trop belle, via les flux d'un homme de la marine comme une drôle de coïncidence, un pied de nez à un univers bien connu fait de comptoirs et de partie de cartes...

J'étais pas plus haut que trois pommes que je découvris ces souvenirs d'enfance. Ceux de Pagnol me semblaient comme les miens, et la lecture de ces histoires méridionales par ma chère et tendre mère ne donne que plus de prix à cette évocation. Je pense aussi que cette complicité maternelle a fortement contribué à ma compréhension de ces histoires, le personnage du petit Marcel vivant la même histoire d'amour platonique avec sa génitrice, comme le signe d'un destin similaire, ou celui au moins du goût de raconter des histoires de famille ou des souvenirs amoureux...

* * *

A travers l'œil sublimé de sa mère Augustine, Marcel se découvre des dons qui vont faire de lui plus tard un grand écrivain, un auteur à succès, un cinéaste reconnu et un académicien exceptionnel. Des épisodes de sa scolarité, de sa vie familiale et de la vie à la campagne, on y découvre tous les défauts de l'humanité : L'orgueil, la vantardise, la paresse, le mensonge, et bien d'autres. Raconté dans un ton faussement cérémonieux, à la manière des enfants qui pérennisent tout par souci de se donner de l'importance, les principaux personnages se décomposent ainsi ( Rien de morbide rassurez-vous ! ) :

Marcel, fils d'Augustine et de Joseph : Le héros du roman, le narrateur. A travers son prisme, on découvre ses sentiments sur les autres personnages. Son oeil est subjectif, ce qui donne un ton humoristique à ses parti-pris. Ses préférences sont marquées et tranchées et sans doute que l'Oncle Jules sans cette rivalité à son père Joseph aurait pu avoir des commentaires plus gratifiants.

Paul, le petit frère : Allié et premier rival, c'est l'œil de l'œil, car un héros si grand soit-il a besoin qu'on assiste à ses exploits.

Augustine, mère de Marcel et épouse de Joseph : Une héroïne de la bible ou pas loin. L'idole de Marcel son fils, son préféré évidemment. Ce lien lui confère une importance capitale dans ce roman, car inconsciemment c'est à elle que le petit garçon et l'auteur s'adresse, et on comprendra cette dévotion par les dernières phrases du château de ma Mère, titre originel, avant qu'on ne découpe le récit de ces souvenirs d'enfance en deux parties.

Joseph, instituteur, père et mari : Le véritable héros du livre, qui lui donne d'ailleurs son appellation. C'est d'ailleurs de cet exploit des Bartavelles que Marcel tire toute cette gloire, qui rejaillira sur lui, au propre comme au figuré. As de la pétanque, il remet le couvert d'un carreau magistral un peu plus tard...Comme quoi la modestie continuelle peut s'entrecouper de vantardises notoires, pour faire plaisir à ses enfants bien sûr...Athée et anti-alcoollique, au grand dam de Jules.

Rose, soeur d'Augustine et femme de Jules : Présente pendant ces vacances à la campagne et témoin des exploits, elle est très bien mais toujours un petit peu moins bien que sa soeur. Et les allusions à son âge sont nombreuses et peu flatteuses.

Jules, oncle de Marcel et mari de Rose : Présenté comme le propriétaire du Parc Borrelly, ce mensonge lui collera à la peau. Amateur de vin rouge et de sermons, tout le contraire de Joseph. Pourtant à son corps défendant, Marcel lui trouve bien des qualités, et c'est un personnage particulièrement présent et indispensable à ces aventures cynégétiques.

Lili, chasseur et meilleur ami de Marcel : Plus que la découverte de la campagne provençale et ses secrets, c'est surtout la découverte de l'amitié pour Marcel. Cet être unique et aux qualités inestimables est surtout le meilleur ami de Marcel, celui qui apprécie ses qualités et réciproquement. Ses dialogues cocasses mais plein de bon sens lui confèrent le rôle principal des aventures en extérieur. Hibou, oiseaux de toutes sortes et plantes sauvages en seront pour leurs frais. Sans compter les sources, mais chut...

Edmond des papillons, braconnier et oncle de Lili : Le côté noir de la campagne, où tout est permis. Pagnol raconte une campagne plus drôle que Giono, les trahisons font pas mal, et le braconnage n'est pas puni... Le roi du Garlaban !

Et bien d'autres. Personnages secondaires ou même figurants, tous les personnages de Pagnol sont...pagnolesques ! On entend leurs accents aux intonations humoristiques et aux mots lourds de sens. Mais plus que tous ces personnages du midi, c'est Marcel Pagnol qui les bat tous. Vous ne connaissez pas l'anecdote qui amena la création de ces souvenirs d'enfance ? Et bien voilà...

« Pagnol avait les défauts des gens du midi, présomptueux et en retard, et bien sûr il avait promis plusieurs fois à un magazine la primeur de ses souvenirs d'enfance, qu'il avait déjà commencé, disait-il...Relancé plusieurs fois, il remettait une couche en disant «  Je n'ai qu'à monter le chercher, il est écrit ! ». Un jour, le directeur du dit journal le prenant au mot lui envoie un coursier pour le premier épisode de ces souvenirs, prévu pour le numéro de Noël. Marcel un peu gêné de la tournure des évènements, profite d'un problème de dérailleur du coursier et pendant que celui-ci répare son vélo, monte bien à son bureau et écrit ce premier épisode de l'histoire de quatre châteaux, le premier du livre intitulé « Le Château de ma Mère »...Voilà ! »

RESUME WIKIPEDIA :

Marcel Pagnol raconte son enfance, sa naissance à Aubagne et les origines de ses parents. Joseph Pagnol, instituteur, est nommé à l'école du Chemin des Chartreux et la famille s'installe à Marseille. C'est là que Rose, la soeur d'Augustine la mère de Marcel rencontre l'oncle Jules qui se fait passer auprès de l'enfant pour le propriétaire du parc Borely.

Tout semble opposer l'instituteur anticlérical et antialcoolique du truculent Jules, pourtant les deux familles décident de louer une maison de campagne dans la garrigue, la Bastide Neuve pour y passer les vacances d'été. Après un long trajet dans les chemins, derrière la mule tirant les meubles et les provisions nécessaires au séjour, ils parviennent à cette petite villa située aux Bellons après le village de la Treille. Ces vacances sont une révélation pour le jeune Marcel qui tombe amoureux des collines, de sa végétation sauvage, de ses massifs de roche : Garlaban, Tête Rouge, le Taoumé...

Il suit en secret Joseph et Jules partis sans lui faire l'ouverture de la chasse, et après s'être égaré, il finit par retrouver les chasseurs au son des coups de fusil tirés par son père qui abat deux bartavelles. Ce doublé magnifique fait la renommée de Joseph dans le village de la Treille, pour la plus grande fierté de son fils.

* * *

Que dire, sinon de lire cet ouvrage et ses suivants, Le Château de ma Mère, le Temps des Secrets, et le Temps des amours. Autant de souvenirs inoubliables...

Pour finir, je rappelle une anecdote de mon enfance où pour mieux nous intéresser moi, mon frère et le petit voisin Thierry, à la lecture, ma mère nous lisait cette « Gloire de mon Père » en changeant les prénoms des personnages au fur et à mesure. Ainsi Marcel ou Paul, s'appelèrent-ils Jack, Pierre ou Thierry sans que quelqu'un ne s'en plaignit et c'est avec des yeux émerveillés que nous écoutions ma mère nous raconter « nos » aventures...

Jack Rackham.

PS: Si petit, la volonté de l'auteur nous empêchait moralement de le préférer, le personnage qui s'approche le plus de ce que je suis aujourd'hui, c'est bien l'Oncle Jules...Je voulais rendre à César ! ^^


vendredi 2 avril 2010

Nonnes et Nines


Le temps revient parfois où calé entre mes cordes, le tricorne enfoncé jusqu'aux oreilles, je m'assoupis en ne pensant à rien. Penser à rien, c'est peu dire car je dérive souvent vers le temps de ma jeunesse où je fréquentais la maison de la Veuve Sanders...
Femme admirable aux seins lourds de sens, je lui étais reconnaissant à vie de m'avoir permis de connaître ma fidèle Katia. Fidèle était un bien grand mot mais je me comprenais ! Si certains dimanche étaient ennuyeux comme des soupières sans pain, d'autres contenaient des moments inoubliables, rangés au fond de mon tricorne, pour la vie...
Justement, je filais ce jour-là sur le vélo de Katia, bien calé à l'arrière avec une vision gargantuesque de ses fesses en mouvement. Je les imaginais aussi en action à d'autres moments qu'elle me gratifiait, l'imagination a ses limites que la pratique et la mémoire compensaient...Nous allions donc chez une amie à elle qui était entrée dans les ordres. Elle était devenue « religieuse » comme disait mon amie, mais n'avait pas perdu le goût du dessin et des arts. Vous allez comprendre...  
Le grand portail blanc qu'un prêtre nous ouvrit me donnait l'impression d'entrer au Paradis. Katia me fit une bise sur le front et me laissa là, promettant un retour prompt ayant une course à faire. Je pensais à une course moustachue avec une bourse de pièces d'or mais je me taisais car chacun a le droit de gagner sa vie comme il veut. Je suivais l'homme pour le petit service que je devais rendre pour Katia et commençait à réaliser la situation, qui n'était pas désagréable...
On me fit rentrer dans une grande pièce avec des bancs de bois et des chevalets. Des bougies éclairaient faiblement le lieu, et je compris que je devais monter sur l'estrade qui trônait là.  
« Déshabillez-vous » m'ordonna la religieuse qui semblait la plus âgée. Je m'exécutais et montais sur mon piédestal. Peu à peu la salle se remplissait et je fus rapidement entouré d'une vingtaine de ces représentantes de Dieu. La plupart étaient jeunes et jolies et elles avaient saisi toutes crayons et fusains pour dessiner votre serviteur.
Ma nudité ne me gênait pas, j'avais déjà posé pour Madeleine, même si les suites qu'elle avait donné à ma prestation avaient été plutôt agréables, si vous me suivez. Madeleine...Je ne sais si c'est la pensée de ma fiancée ou l'atmosphère rafraîchie du lieu, je commençais à ressentir de drôles de choses...Une des religieuses du devant remarqua mon trouble et en fit part à sa voisine, ce qui accentua mon émotion. Bientôt toute la salle dut se rendre à l'évidence de mon état :
J'avais une érection !
Les jeunes filles se levèrent alors, laissant instruments et papiers pour s'approcher de mon membre excité qui avait pris une belle levure. J'essayais de ne pas faire attention et levait le menton pour mieux me concentrer. Certaines s'approchèrent très près et même encore plus...Je sentis des doigts, des paumes, une langue me frôla, quand j'entendis une clef tourner dans la serrure rouillée de la porte des lieux. La plus maligne de la bande avait du craindre l'arrivée subite de la mère supérieure qui aurait interrompu l'auscultation de ma personne. Cela accentua mon excitation et elle purent me voir sous mon jour le plus viril qui soit, et seul un âne aurait pu me faire concurrence ce jour-là...
Elles s'approchèrent de plus en plus près et je sentis ces donzelles affamées au plus près...Tour à tour, elle léchèrent et enfournèrent mon instrument dans leurs gosiers et les plus imaginatives me gratifièrent de délices dont seules les femmes ont le secret...Je laissais faire et même les encourageais, j'étais le premier homme qu'elles avaient du voir et goûter de leur vie, et je voulais leur laisser bonne impression. Leurs langues allaient et venaient dans leurs bouches rassasiées comme pour profiter encore de leur gourmandise...
Je me rhabillais et on m'ouvrit la porte comme pour me rendre à la société dont elles ne connaîtraient plus les plaisirs. Je croisais encore une fois leurs regards par en dessous et retournais vers le fessier de Katia qui m'attendait à l'entrée...
^^
Jack Rackham.