samedi 30 mai 2009

Au pays des Toons


Le doux balancier de mon hamac me donnait l'inspiration et j'étais grisé par cette frénésie littéraire qui m'emportait parfois sous d'autres cieux, comme par magie...
"Je ne me rendis pas compte quand Jessica Rabbit entra dans mon bureau. Moi-même, je ne me souvenais y être entré, sans doute l'ivresse du bercement de hamac. Jessica était une belle femme ou plutôt une belle lapine. Sa poitrine vous sautait aux yeux dès que vous la regardiez et mille mauvaises pensées me traversèrent l'esprit en même temps, me déconnectant de toute négociation professionnelle.
- Je voudrais que vous transportiez pour moi, 1000 de ces bouées avec une tête de canard. C'est urgent...
Jessica papouillouttait avec des clignements de sourcils à vous faire damner pour l'éternité.  Je la toisais de haut en bas et j'imaginais maints batifolages sexuels, pervers et pénétrants. Elle me rendait aussi mes regards, consentante et attendant un premier geste.
Je la pris par la taille et la léchais entre les seins, remontant jusque sous son menton. Je lui mordillais la lèvre inférieure puis lui donnais une tape sur la fesse en la lâchant.
- Votre prix ? Dit-elle, en se repoudrant le nez.
- Et bien voilà, nous somme sur le point d'arriver à l île du Crâne et nous devons un mois de paye à tout l'équipage. Tim mon second est un peu las, et il faudrait quelqu'un pour contenter ces messieurs. C'est vrai qu'ils ont besoin d'un bon bain depuis trois mois et un peu de détente leur ferait déjà du bien...
- Pouah ! Trois mois ? Mais c'est dégoûtant ! Monsieur Rackham, vous êtes...Vous êtes...
Jessica Rabbit furax, quitta aussitôt le navire et plus jamais on ne la revit.
- Un petit souci, commandant ? Je peux faire un petit effort, nous arrivons bientôt au port, après tout... Dit Tim, qui passait par là.
Brave Tim, Pensais-je. Sans elle, comment aurais-je pu mener à bien cet équipage ?
- A une condition ! Renchérit-elle. Bosco, c'est pour moi, cette fois-ci. Je saurais le convaincre.
Elle me l'avait enlevé de la bouche..."
( Les 7 vies de Rackham Le Rouge - Episode II )

mercredi 27 mai 2009

Le Don


Le pendule de la Veuve Sanders l’avait décrété en me survolant la main : J’avais un Don !

Madame Sanders aimait jouer du pendule et chaque dimanche, elle s’en servait pour le temps qu’il ferait, une rencontre à venir, un examen à passer ou même un présage tout simple de destinée. Sa nature généreuse lui avait donné des formes en conséquence. Son triple menton, ses lèvres pulpeuses, sa poitrine gigantesque, ses grosses fesses, tout indiquait chez elle cette force médiumnique doublée d’une laideur repoussante qui lui permettait de ne penser qu’à son Don. Car elle aussi avait un Don, ce qui faisait d’elle une spécialiste pour le reconnaître chez les autres. J’avais donc un Don…  

Bien sûr, je le savais...Si j’avais connu ma mère, elle me l’aurait dit ! Tout le monde n’a pas de Don, sinon ce ne serait pas exceptionnel. Moi, le futur Jack Rackham, il fallait que je développe mon Don…Mais Lequel ?

J’avais bien le goût du combat, le sens de l’orientation ou l’amour de la mer, mais j’essayais de questionner mes proches pour l’affiner, pour ne point me tromper de Don. J’interrogeais le Capitaine Longfellows :
- Toi, un Don ? Pas celui du savonnage de pont en tous cas. La cuisine ? Oui, peut-être, sauf les jours de grand vent ou d’apparition de sirènes…Ha ! Ha !
Je ravalais ma salive, me remémorant la rencontre avec Sara…
Je fis le tour de mon entourage pour en avoir le cœur net.

Mildred le rouquin me trouvait un don pour tricher aux cartes, Walter l’albatros un certain talent pour les graffitis du bastingage, et tous les autres rien qui ne mérite quelconque appellation magique ou exceptionnelle. Non seulement, ils me trouvaient commun mais aussi inutile !

Dans la maison de la Veuve Sanders, les avis furent plus favorables et Clara, Antonia, Isabelle, Ingrid et Claudia furent plus explicites, laissant échapper des « Hmmm, Haha et Ohlala » évocateurs. Je croisais enfin Katia, énigmatique, qui me lança en appuyant d’un clin d’œil :
-Mon Don, c’est toi !
J’étais plus rassuré même si je retournais voir Madame Sanders pour qu’elle me fasse un nouveau tour de pendule au-dessus de la paume.

Ce jour-là, je sus vraiment que j’avais un don…Je découvris un à un les triple mentons, les lèvres, les seins et les fesses de la Veuve Sanders. Non seulement, elle aima ça mais moi aussi ! Et depuis cette après-midi partagée dans son bureau, elle aimait à répéter :

« Ce petit là, il a un Don… ».

lundi 25 mai 2009

Ma plus belle histoire d'Amour...

J'avais rencontré Rita chez des amis communs.
Une soirée qui n'en finissait plus, chargée de rhum blanc, de cartes, de discussions sur le cours de l'or et les dessous des dames. Justement, j'avais remarqué cette belle brune aux formes généreuses qui était notre hôte et était l'épouse du Capitaine Frix, mon commandant sur le Rainbow.
J'était encore novice et venais de quitter le Tombouctou de Longfellows, mon formateur. Katia me manquait et je n'avais pas encore croisé de fille dépuis mon départ de l'école. Ca me travaillait un peu, mais sans trop. Quand on a connu le bon, on ne cherche que le meilleur...Les regards allaient et venaient pendant la soirée et je ne pouvais dire qu'elle me regarda plus qu'un autre. Moi, je voyais une femme aux épaules arrondies et solides, aux cheveux noirs et à la bouche polie. Sa bouche...
Plus tard, quand j'essayais de me remémorer cette première fois, c'est avec étonnement que je n'y trouvais trace de séduction, de sous-entendu ou de regards ambigüs. Non, rien. Rien qui ne préfigurait l'histoire qui s'ensuivit. La vie recèle bien des mystères qui nous échappent, c'est sans doute ce qui fait le piment de la vie...
Nous nous revîmes d'autres fois. Une fois pour une soirée d'inauguration sur le bateau, son mari m'ayant chargé de sa protection et de lui faire la conversation.  Ce que je fis. Puis il y eut d'autres fois, plein d'autres fois, jusqu'au jour où...Nous aimions discuter ensemble et nous parlions de tout. Des arts, de la politique et même de notre vie. Je ne saisis pas précisément le moment où ce fut différent. Ce fut différent c'est tout.
Là, quand je voyais Rita, plus rien d'autre n'existait. Je devais faire attention à ne pas montrer cette différence car dans ces moments je perdais totalement le sens des réalités. Moi, Jack Rackham, j'étais amoureux ! Nous nous voyions de temps en temps par hasard ou chez des amis, et je sentais que nous nous rapprochions. Que nos esprits se rapprochaient, que nos corps se rapprochaient...Un soir, pour l'anniversaire d'un lieutenant, nous nous étions retrouvés seuls dans la cuisine. L'alcool, la chaleur du climat, l'intimité de cette cuisine et nous nous embrassâmes pour la première fois. Ce fut un baiser puissant et pénêtrant. Ses lèvres étaient douces et nos langues se mélangeaient avec délice. Plus rien ne comptait et nous aurions pu rester des heures à jouer avec nos langues, tant c'était bon...
La vie continua après cette soirée et Rita était définitivement dans mon esprit. Je n'essayais pas spécialement de la revoir pour prolonger ces instants et même aller plus loin, penser à elle me suffisait. Je sentais son odeur même hors sa présence et son visage était même comme incrusté sur le mien. Je ne savais si elle était belle, j'avais juste envie de penser à elle, de l'embrasser, de la goûter. Justement, un jour nous donna l'occasion de nous connaître, comme des amants...
Le Capitaine Frix était parti en mer pour une longue traversée et j'avais promis de passer voir mon amie pour combler son ennui. Ce jour-là, nous comprîmes dès mon arrivée que c'était ce jour-là...nous prîmes notre temps pour dîner et nous nous regardions manger comme si nous avions déjà commencé le dessert. Je sentais sa peau en regardant ses épaules et la chaleur ambiante la faisait luire. Je reluquais son corsage et la naissance de ses seins semblait comme un présent de roi...Nous allâmes sur un divan pour finir la soirée, emportant nos verres de vin comme pour trinquer à nos épousailles. Et nous fîmes l'amour jusqu'au bout de la nuit...
Je sus que nous nous aimions car rien ne fut interdit ou sale...Nos sueurs et nos semences étaient comme des breuvages sacrés et goûteux...Nos sexes étaient comme des offrandes, et nos langues sillonnaient nos corps inlassablement. Nous nous pénétrions à volonté et nos doigts prolongeaient nos envies. Cette nuit fut très longue et nous nous endormîmes au petit matin, l'un dans l'autre, mélangés, épuisés mais heureux...
Nous nous retrouvâmes d'autres fois, en d'autre lieux, d'autres temps, pour une connivence sans cesse renouvellée. Nous aimions discuter et refaire le monde, nos corps se respiraient et une main posée pouvait déclencher des laves de volcan. Nous partagions nos rêves, et du lierre semblait en sortir jusqu'à nos fenêtres...Un bonheur fou !
Bien sûr, le Capitaine de mari revenait quelque fois et je me souviens d'une partie de cartes qui faillit mal tourner. J'avais ôté ma botte et tendu mon pied vers ma belle, toute excitée, quand le cocu s'en aperçut et m'en fit part sans moustache frémir. je m'éclipsais, tout rouge, surtout confus de laisser là une amoureuse échauffée et une quinte floche...
Rita et moi avons partagé cet amour des années durant.Nos conversations n'avaient d'égales que nos ébats, et toujours nous prenions plaisir à nous retrouver. Cette impression de n'être là que pour l'autre, tout s'effaçant, rien n'existant que nos présences...Il était dur de ne pas se toucher en public car on était prêt à tout, à n'importe quel moment. On était sans vergogne et sans tabou...Souvenir de cette main dans mon pantalon pendant la messe de minuit sous le nez de l'évêque, c'était quelque chose...Ces rendez-vous secrets dans une garconnière, m'attendant en levrette et partant sans un mot après la petite affaire...Cette visite du cimetière militaire où elle me chevaucha  sur la tombe de famille du capitaine Frix...et ces moments où on ne faisait rien, ne disait rien, juste le plaisir d'être ensemble à se tenir la main.
La vie continua après la mutation de son mari vers les Amériques. On se vit de temps en temps, puis de moins en moins souvent. Je sais qu'on pense l'un à l'autre, la vie nous sépare, c'est tout...
Les années ont passé, Rita est toujours présente. Je n'ai qu'à fermer les yeux pour la voir, pour me rappeler son odeur, ses mots. C'est vrai, je n'ai jamais rien fait pour la garder, pour l'avoir à moi, je n'y ai même pas pensé...
J'ai connu d'autre femmes, d'autres amours et pourtant, je sais qu'un jour, à la fin de ma vie, quand j'attendrais sur mon lit que la mort me prenne, c'est à Rita que je penserais...
...Ma plus belle histoire d'Amour.

jeudi 21 mai 2009

Le Contrebandier du Sunlight


Je me balançais sur le pont où j’avais installé mon hamac. Les pieds croisés, je faisais le dos rond en tapant comme un forcené mon dernier texte. J’avais l’inspiration et le mouvement de balancier m’emportait vers un univers onirique que j’avais baptisé « Les 7 vies de Rackham Le Rouge »…

Un rêve me projetait comme par magie vers la première de mes destinations et je sautais de mon hamac vers un boulevard étoilé au nom de bateau : La Croisette.
Je titubais essayant de reprendre mes esprits et j’imaginais comment les indigènes locaux avaient vu mon arrivée. Moteur, Clap, Tournez…

« L’homme était un peu éméché au vu de sa démarche chaloupée. Son air mal rasé de rouquin n’était rien en comparaison de son costume de flibustier sortant d’un abordage. Quelques accrocs ajoutaient à son air guenilleux, mais son regard noir et son sabre scintillant incitait au respect. Quelques starlettes attendant sous les palmiers riaient entre elles, regardant dans sa direction pendant qu’un homme aux tempes grisonnantes discutait avec trois charmantes dames - brune, blonde et rousse- et tous semblaient l’ignorer. Le pirate engagea la conversation :

- Mesdames, monsieur, point ne vous offense mais que faites-vous sous ces tropiques ? Il n’est l’heure du bal et je vous vois costumés devant ces marches à attendre. Mon nom est Jack Rackham…Je suis producteur !

Le petit groupe sembla alors s’intéresser à lui et ils montèrent de concert ces marches garnies d’un tapis rouge. Il semblait que ce rouquin au tricorne ignorait tout du Cinéma et ces héros de pellicule qui sillonnaient le monde par bobines interposées. Pourtant, il avait vite compris que le nerf de la guerre n’avait pas changé…Le public nombreux applaudissait leur montée des marches et ce flibustier eut même un certain succès !

La soirée battait son plein, et Jack Rackham et ses amis avaient rejoint une cabine du Sunlight, qui était à quai derrière le Palais du Festival. Le champagne avait coulé à flots et la chaleur avait donné des idées aux demoiselles. La brune, la blonde et la rousse s’occupait à tour de rôle de notre pirate, pendant que leur ami grisonnant faisait un sort à une bouteille de whisky…

Empoignant leurs croupes légères, et donnant son meilleur, l’œil de notre pirate se baladait pendant ce temps sur les affiches de films garnissant la chambrée. Le va et vient lancinant semblaient l’envoûter et peu à peu, il ouvrit de grands yeux au fur et à mesure qu’il décryptait l’identité de ces actrices qui assouvissaient sans vergogne leurs désirs sur lui…

Cette brune qu’il avait prise telle une lionne, tant assoiffé de sa semence qu’il avait l’impression d’être la source d’une barrique de lait…Cette blonde à l’air angélique qui avait aimé le lécher comme une glace et sembla avaler ses meilleurs morceaux…Cette rousse se donnant tant et tant qu’il n’eut trop des ses membres pour la satisfaire simultanément comme une hydre…

Un dernier coup d’œil sur « Les Contrebandiers du Monfleet » fit sourire Jack Rackham et il laissa finir son ami Stewart qui avait fini sa bouteille et voulait lui faire plaisir...


Peu lui importait , les affiches de « Mogambo, » et « African Queen » lui rappelleraient à jamais cette nuit passée avec Ava, Grace et Katharine… ».

Je laissais balancer une dernière fois le hamac, et je sautais sur le pont, revenant de plein pied sur mon bateau. Le portable sous le bras, je rejoignais ma cabine en sifflotant. Décidément, j’aimais bien ce qu'on appelerait plus tard le Cinéma…

lundi 18 mai 2009

La dernière vague

Elle sortit du bois en marchant. Elle avait les cheveux longs et était nue...Ses pieds semblaient voler sur le sable. La plage était devant elle et elle scrutait l'horizon. Elle plissait les yeux et son visage était moucheté de taches de rousseur...

Ses cheveux étaient roux et sa peau semblait épaisse. Les effets de la vie au grand air l'avait endurcie et immunisée des intempéries multiples. Elle s'arrêta les mains sur les hanches pour reprendre son souffle. Elle était grande et semblait sortie d'un recueil de gravures sur les sirènes...Ses fesses étaient rondes et fermes, et ses hanches comme dessinées par Léonard de Vinci. On les imaginait s'agrippant à un homme pour un coït, et le galbe de ses mollets avaient laissé le souvenir musclé de ses nuits...Elle se mit à courir, laissant rebondir ses seins énormes et des gouttes de sueur se mélangeaient au sable  projeté par ses foulées.

Elle ralentit sa course et s'agenouilla. Elle balança ses bras en arrière et pointa son menton au ciel. Ses seins s'écrasaient sur le bord de son buste, écartant ses mamelons, et les poils roux de son pubis flottaient au vent...Elle continuait à s'étirer, malmenant ses aisselles , sous le regard des oiseaux qui humaient l'odeur de sa peau tannée. Un coup de vent partit vers la mer pour y envoyer les embruns de la belle...

Un bateau pointa l'horizon, comme attiré par cette sculpture humaine. Des lumières rousses clignotaient vers la vigie...On entendit un cri et un plouf fendit le silence entendu du ressac.

La fille se releva et ses cheveux flottèrent à contre vent, rayant par ombres son visage. Sa peau salée et luisante semblait  avoir donné rendez-vous à une écume blanche près de la commissure de ses lèvres...Elle avait les mains sur les cuisses et regardait à nouveau vers le rivage. Elle se leva lentement et se remit à courir, de manière progressive. Ses foulées augmentaient de pas en pas, ses bras tiraient de plus en plus, son corps semblait se disloquer plus la course prenait de la vitesse...

Elle plongea au ras des flots et telle une torpille fendit l'eau jusqu'à ce qu'elle put.  Tout son corps s'imprégna de la fraîcheur des éléments et elle se mit à sourire...L'homme qui venait à sa rencontre épousa les courbes de son corps et le temps d'un virage ils ne firent qu'un. 

Leurs langues se léchèrent, leurs doigts se caressèrent, leurs sexes s'emboitèrent...Echoués sur la plage, leurs sels et leurs sueurs se mélangèrent au sable. Elle proposa la rondeur de ses fesses que prirent ses mains. Ils s'arc-boutèrent dans un cri et ils connurent le bonheur...Ils restèrent allongés des heures, se tenant la main, et jusqu'àu coucher du soleil, la brise joua avec leurs poils hérissés...

Ainsi connut pour la première fois, Jack Rackham, l'océan... 

mardi 12 mai 2009

L'envie


"Patricia prit la pelote de laine rouge et la leva au dessus de sa tête. Oui, décidément, le comptoir des Indes avait tout ce qu'il fallait pour faire ce pull à Pablo...Où étaient les aiguilles à tricoter ? Il fallait qu'elle s'y mette sur le champ, elle avait hâte de voir son Pablo porter le tricot de son amour...

Pablo la regardait depuis un petit moment, l'oeil canaille, comme elle adorait qu'il la regarde. Elle lui avait pardonné sa plaisanterie d'avant mariage et songeait à toutes ses aventures où elle avait connu nombre de relations sexuelles...Rien que dy penser l'excitait en fait ! Elle avait un petit peu menti à son fiancé sur sa virginité, ne voulant pas l'offenser. Elle était femme et savait à quel moment il fallait se montrer faible ou forte, voyez-vous !

Elle souriait en son for intérieur quand Pablo s'approcha derrière elle, et commença à se coller contre elle. Elle aimait quand il montrait son désir et cela attisait son propre désir. Les mouvements de va-et-vient légers commençaient à produire ses effets et Patricia  sentit peu à peu le feu prendre tout son corps...

Pablo comprit bien ce qui agitait sa compagne et retroussa sa robe jusqu'à la taille. Patricia se défendit et lui lança une tape contre le flan, ce qui l'excita encore plus. "Toi, tou as envie d'oune homme ! Tou vas l'avoir..." Il prit sa nuque et lui écrasa le visage contre les pelotes, pendant qu'elle s'accrochait au rebord du rangeoir. Elle se sentit perdre la tête quand il la pénétra d'un coup sec et ne savait plus où elle était. Tout tourna et elle s'offrit entièrement au bon vouloir de son Pablo...

De râlements inhumains sortaient de la gorge de Patricia pendant qu'entrait et sortait Pablo.Elle semblait vibrer tant Pablo montrait de la vigueur. Des fioles tombaient des étagères et un craquement indiqua un déchirement d'un rideau. Les amants semblaient collés dans un coït ininterrompu. Ils jouirent des dizaines de fois et le temps semblait arrêté tant les meubles avaient l'air immobiles devant de tels ébats.

Puis ce fut fini...

Ce fut Madame Longburry qui prit la parole en premier, pour lancer un " So good..." bien senti, les mains sur les hanches. Les autres clients du Comptoir des Indes semblaient partagés, les uns souriaient pour la performance, les autres fronçaient comme par jalousie.

"Vous prendrez bien les pelotes, au moins ?"Lança une dernière fois Madame Longburry."

samedi 9 mai 2009

Parenthèse bleue


La vie continuait son cours sur le bateau. Nos petits arrangements avaient créé des liens et seul un mal aux fesses bénin me rappelait l'accompte versé à Bosco. N'empêche, il nous mitonnait de fameux petits plats depuis et un simple de ses sourires m'appelait quelquefois pour un dessert aux fraises ou du rab de gigot. Bref...

Tip tap, je continuais d'écrire mes souvenirs et Katia revenait sous mes doigts...

"Elle avait décidé de repeindre sa cabane en bleu et nous passions des journées entières sur son île. Nous étions nus et profitions de chaque instant pour jouer. Jouer et faire l'amour. Je me demande si le mot jouir n'est pas un condensé des deux.

J'aimais voir courir Katia. Elle balançait ses pots de peintures et mouchetait en bleu tout ce qui se présentait. Ses fesses arrondies au bas de son dos cambré et ses seins ballotant quand elle sautait,  me donnaient envie de lui courir après des heures entières, et quand je l'attrapais, je prenais mon pinceau et la badigeonnait. Ses dents blanches ressortaient bien sous la peau bleue de son visage, et j'en profitais pour qu'elle me goûta profondément, léchant et pompant son trésor bleu...

Je me pressais entre ses cuisses et elle languissait de mes babines. La couleur pénétrait nos pores et devait nous saoûler pendant nos batifolages. Nous mélions nos odeurs à celle de la peinture, et nous nous léchions à grand coup de langue les endroits supposés de nos méats...

Me tenant entre ses doigts, elle me peint de haut en bas, et c'est un homme bleu qui la prit, laissant sur le peu de peau vierge qu'il lui restait , les empreintes de mon désir. Dans ces moments-là, nous imaginions aussi la venue de centaines de petits gnomes bleus, nous recouvrant et nous asphyxiant de leur centaines de petites mains...bleues.

A la tombée du jour, nous faisions ripaille après une douche bienfaitrice sous une chute d'eau, s'écoulant de nos peaux la sueur bleue de nos ébats..."

De grosses gouttes perlaient sur mon front, au souvenir de ces réjouissances avec Katia, et je me mis à rêver de notre arrivée à l'île du Crâne...

...où nous attendrait un ponton bleu !

mercredi 6 mai 2009

Les Mardis de Tim

Comme tout Capitaine de navire, je tiens un journal, un journal de bord. J'ai trouvé un gros grimoire aux pages épaisses et je note au jour le jour les faits marquants de notre voyage.

Aujourd'hui, nous sommes Mercredi. Et je rattrape les quelques jours précédents car je n'ai pas toujours le temps d'écrire chaque jour. Je prends une belle plume, et la trempe dans l'encrier avant de la poser sur la page blanche. J'aime quand elle crisse sur le papier velin, ça me donne des frissons. Justement, cette semaine, il s'en est passé des choses. Surtout Mardi...

J'étais comme d'habitude sur mon tas de cordes à babord, près du bastingage, à taper quelques textes de souvenirs où je retrouvais Katia, Sara et d'autres créatures qui marquèrent ma vie. Entre deux baillements annonçant une sieste prochaine, je voyais passer quelques hommes en direction des cabines. Je me disais que Tim leur avait donné congé, notre cap de l'île du Crâne étant presque atteint. Quand quelques rires finirent de me réveiller...

Tim Mangouste, mon second, savait s'y prendre avec les hommes et je m'étais toujours demandé comment. Le rhum devait couler à flot et je décidais de m'immiscer dans quelconque partie de cartes ou de dés. Le pont était désert et je descendais les quelques marches jusqu'au quartier d'où venait ces bruits. Une partie de bras de fer, sans doute, soufller comme ça c'est très rare au tarot...  

Mouais ! Je regardais à travers l'entrebaillement du coulissant et dus me frotter les yeux avant de réaliser la chose : Tim, ma belle Tim, était nue au milieu des hommes et semblait s'offrir à tous en même temps ! Je mettais ma main sur mon sabre, décidant de tous les occire, jusqu'au dernier. Quand je me  mis à réfléchir...

Tim était belle malgré tout, chevauchant ce pourceau de Mc Beef, ce gros lard puant qui en profitait pour lui palper les seins, le saligaud. Pendant ce temps, le jeune Walter pénétrait sa bouche et sa langue semblait irréelle et insaisissable...On ne voyait que sa croupe qui ondulait et à tour de rôle, Calvin, Tom et Curry l'arbalète vinrent derrière elle la combler. Elle les remercia tour à tour d'une tape sur la joue pendant qu'ils remontaient leurs pantalons...

Tout l'équipage y passa, qui une licorne grecque, qui un faux col bavarois, qui un levrier andalou, qui un grappin suédois...Je regardais encore dans l'entrebaillement de la porte, ébahi, quand une main me tapa sur l'épaule. c'était Bosco le cuistot. Les mains sur les hanches, il me toisait et je n'aimais pas son petit sourire.

- Dites Capitaine, moi je n'aime pas les filles ! Pour le réglement de ma paye, je veux bien attendre l'arrivée dans l'île, mais j'aimerais bien un accompte, comme les autres...Vous me comprenez ?

Je regardais Bosco, et je haussais un sourcil.

Oui, je crois bien que j'avais compris...

samedi 2 mai 2009

Cook and Sorcellery

Entre deux sommeils, moi Jack Rackham, je vogue sur le pont des soupirs et les corps de rêves que j'imagine, laissent place encore à mes  souvenirs de jeune homme...

"Le Capitaine Longfellows nous avait mitonné une balade le long des côtes de Heart Island, dans l'océan Indien. Deux mois s'étaient écoulés depuis notre départ de Basse Terre, et j'avais été chargé de faire la cuisine. The Cook, c'était moi et j'avoue que j'aimais ça. Nager dans les provisions et préparer les repas des hommes me plaisait au plus haut point...

La chance avait voulu que dès le premier jour, un placard m'avait livré un livre un peu spécial, intitulé : Book of the Cook and Sorcellery. cookings et enchantments.

J'alternais donc des recettes selon les humeurs et les grès de fortune, qui nous menaient d'îles en pontons. Ce jour-là, je ne sais ce qui me prit, je remarquais un petit alinéa dans un coin : "Only for the Cook." Je me rendais à la page, très loin près du lexique, et détaillais les ingrédients :

"Ouvrir le hublot..." Ce que je faisais et en profitais pour m'aérer d'air salin en manquant me prendre un de ces poissons volants qui atterrissait sur la table. Je le rebalançais à la mer aussi sec, n'étant pas prévu dans la recette...Puis la suite disait " Lancer une poignée de gros sel vers le large et dire l'incantation magique de la page 232." Ce que je trouvais facilement.

Puis rien. Rien ne se produisit. Ou du moins, c'est l'impression que j'eus jusqu'à ce que Sara frappe contre la coque, à côté du hublot. "Que me veux-tu ?" demanda t-elle ?

A vrai dire je ne voulais rien, mais maintenant qu'elle était là, cela changeait tout ! Je m'approchais du hublot et nous fîmes la conversation. J'apprenais son prénom, et plus je la regardais, plus je la trouvais belle. Pourtant, un voile foncé recouvrait une grande partie de son visage et seule une mèche de ses cheveux dépassait comme pour mieux me tenter. Ses iris noirs me scrutaient et j'avais l'impression de tomber dedans comme dans un puit...

Nous parlâmes de tout et de rien, de nos espoirs, de nos peurs, de nos envies...Plus nous parlions, plus je m'approchais et elle semblait acquiescer. Je tentais de l'approcher et ne recula point. Je l'embrassais...Je glissais sa langue contre la sienne et je la sentais frétiller comme un soupir. Sa salive était mienne et nos mains se mirent à s'agiter, comme pour communier d'harmonie de nos sens.

A travers le hublot, nos membres s'immiscaient chacun dans nos habits et nous goûtions nos intimités...nos bouches se fondaient et nul se savait plus quelle langue était à qui. Nos doigts croisaient d'habileté, et nous nous pénétrions de nos regards. Nous faisions l'amour...

La coque du navire s'estompa et nous étions l'un contre l'autre, offerts à nos désirs. Son voile avait disparu et mon fendard laissa ma belle devenir mon fourreau...De sa main, je suivais le chemin d'entre ses cuisses, devenant son amant. Quand soudain...

Un bruit énorme fit trembler tout le bateau et le sifflement strident de ma marmite à vapeur me ramena dans ma cuisine. Les fers en l'air, je fixais le hublot, personne...Je rangeais vite mon gros livre de cuisine et un coup d'oeil panoramique me fit estimer la situation. Un Toc-toc à la porte me fit sursauter et j'ouvris...C'était Mildred le rouquin, un autre matelot.

- T'es  là ? Tu vas rire : Le Capitaine s'est payé un banc de sable ! Il dit qu'il a vu une sirène...tu parles, c'est plutôt une bouteille de rhum sur laquelle il a glissé ! Qu'est-ce que t'as ? T'es bien blanc...

- La farine, dis-je. J'ai fait de la pâte pour le pain, aujourd'hui c'est tapas et coquets à la frita !

Mildred s'en retournait ravi et se frottait le ventre en souriant. Je fermais la porte et retournais au hublot. je ne savais plus si j'avais rêvé ou...

Je regardais au large une dernière fois et je fermais le hublot.  Je pensais à Sara, à ces moments...Pourtant, j'étais à l'aube de ma vie et je ne voulais la perdre à donner un sens à tout ça. A courir derrière une chimère, si belle fut-elle..."

Je m'appelle Jack Rackham et je m'étire après avoir écrit le dernier mot de mon histoire. En contemplant une mouette qui fait le tour du bateau, je remarque la boucle de cheveux,  noire, entourée à mon doigt. Sara, je me souviens...

Mais ça, c'est une autre histoire...

vendredi 1 mai 2009

La putain du Rio Grande

Si mes souvenirs de jeune homme avaient choisi Katia pour héroïne, j'avais eu aussi à une époque, des ambitions d'écrivain et j'avais couché sur papier quelques aventurières de ma création. Patricia était l'une d'entre elles...

« Patricia était belle, jeune, et riche. Elle devait bientôt se marier avec Pablo, un caballero mexicain, avide d'aventures, de fêtes et de jolies femmes. Comme il se devait pour une future épouse, Patricia préparait les festivités de mariage et attendait son amoureux...Elle avait fait un serment solennel : Ne se donner qu'à Pablo, et pas avant le jour de leur mariage ! 

Pablo n'était évidemment pas au courant de ce serment, et enterrait avidement sa vie de garçon. 

Les fleurs sauvages embaumaient l'hacienda où Patricia l'attendait impatiemment, quand un cavalier lui apporte une terrible nouvelle : 
Pablo, le grand Pablo, est prisonnier des terribles Accapuntas, tribu sanguinaire d'Amérique du sud, et par conséquent, le mariage ne peut avoir lieu. Du moins pas avant sa libération !

« Ce n'est pas possible, pensa la belle Patricia, il me reste quelques jours pour ramener mon Pablo ! Ces Accapuntas ne gacheront pas mon mariage ! Ils vont voir qui s'appelle Patricia ! » Elle ordonne à Miguel, le majordome, de préparer les chevaux, et décide de partir sur le champ ! Après quelques préparatifs, elle prend la route vers le Rio Grande avec Miguel pour aller à la rescousse de son promis...

Il faut dire que Patricia, qui n'a qu'un serment, est un sacré tempérament ! Et ça fait bientôt un an qu'elle retient son désir pour Pablo ! Alors, hors de question de repousser ce mariage. Et puis, Pablo est peut-être en danger...
Mais le voyage ne se passe pas comme prévu :

Les chevaux tombent un à un sous leurs cavaliers, et les deux aventuriers sont pris dans de terribles marécages...A peine sorti de la mangrove, Miguel est mordu à un mauvais endroit par un serpent venimeux ! " Oula ! C'est mal placé ! Semble craindre notre jeune héroïne. " Mais tant pis, il faut sucer la plaie, c'est une question de vie ou de mort " Et la petite Patricia s'éxécute ! Aucun sacrifice ne lui semble trop grand pour arriver à Pablo !

Miguel sauvé, ils sont malheureusement capturés par les indiens Huechas. La pauvre Patricia est violée des centaines de fois avant de s'échapper miraculeusement, laissant aux indiens l'infortuné Miguel...

Poursuivant son chemin, elle est pourchassée ensuite par des Gorilles Macumba des montagnes. Qui lui laissent la vie sauve moyennant, hum...Mais Patricia n'a qu'une idée : Retrouver Pablo ! Et aucun sacrifice n'est trop grand pour sauver l'amour de sa vie !

Pareil un peu plus loin avec le conducteur d'une diligence qui l'avait prise en route et pas de chance, cette diligence est attaquée par des bandits ! Qui emmènent la jeune Patricia faire un tour dans la colline où elle satisfait à tous leurs désirs...Jusqu'au moment où elle s'aperçoit que ce sont les hommes de son Pablo !

Pablo qui sort d'un buisson et s'approche de sa douce fiancée, furax :

"Allons, ma belle, bien sour que je n'ai rien ! Ce n'est qu'oune petite blague sans conséquence...Tou m'aimes au moins ?"

Et la belle Patricia lui pardonne et ils peuvent se marier sous les cactus en fleurs. Pourtant la mariée n'est pas contente car elle n'a pas pu tenir son serment. Et lui la taquine un peu en lui rappelant :

" Arrête oune peu avec ton serment. Sans moi, tou n'aurais jamais connu les grands singes des montagnes ! Tou ne les regrettes pas, au moins ? »  En se frappant le torse et en faisant « Ouh ! Ouh !... »

FIN