mardi 28 février 2012

C’est arrivé près de chez nous…


Les va-et-vient fleurissent bon la vie quotidienne de l’Ile du Crâne et c’est souvent que nous accueillons des pirates en retraite, des vacanciers oisifs, ou quelques excentriques perdus entre deux mers.
 
Justement cet été là, nous avions eu la visite d’un homme curieux, à l’accent fort et chaloupé, volubile et mystérieux à la fois, souriant et dégageant un charisme certain. Bâti comme un colosse sous des airs nonchalants, il aimait à parler aux mouettes avec ces intonations enchanteresses qu’il terminait souvent par une sorte de code appelé « une fois ».

Habitant près du ponton du Poséidon, il avait su sympathiser avec tout l’équipage et surtout les cantinières. Qui l’accueillaient au moment des repas, lui enseignant quelques recettes de sauces qu’il promettait ramener dans son pays dont le plat principal était une friture de pomme de terre.

D’autres fois il emmenait l’une ou l’autre, ou parfois les trois, dans sa cabane pour leur raconter des histoires d’un autre monde ou même leur montrer des estampes japonaises. Son rire franc et puissant allait parfois résonner à l’autre bout de l’autre vallée de l’île, et ricochant vers les mers du nord, des marins s’en faisaient l’écho à s’en bidonner la panse.

Benoit, puisque c’était son nom, partit un jour de grand vent vers le large à bord d’une barque qu’il avait construit lui-même avec des bananes séchées. Entonnant son air préféré «  Alexandrie, Alexandra » souvenir d’un voyage en Egypte, on l’entendit pour la dernière fois jusqu’à ce que le bruit des flots recouvre son chant à jamais…

On garda longtemps le souvenir d’un gai et appréciable compagnon, sans compter quelques enfants qui naquirent après son départ sur l’île du Crâne et à qui ils ressemblaient fortement. 

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Coïncidence, il y a un acteur de Cinéma, Benoit Poelvoorde qui sévit sur tous les écrans d’Europe voire même du monde et qui a fait une belle carrière. Né en 1964 à Namur, on le connait pour les films suivants :

1992 C’est Arrivé près de chez vous (Belvaux/Bonzel), 1997 Les Randonneurs (Harel), 2000 Les Portes de la Gloire (Merret-Palmair), 2001 Le Vélo (Harel), 2002 Le Boulet (Berberian), 2004 Podium (Moix), 2005 Entre ses Mains (Fontaine), 2007 Les Deux Mondes (D.Cohen), 2008 Astérix aux Jeux Olympiques (Langmann/Forestier), 2009 Coco avant Chanel (Fontaine), 2010 Mammuth (Délépine/Kerven), Les émotifs Anonymes (Améris), 2011 Rien à Déclarer (Boon), et tant d’autres… 

Acteur humoristique mais au jeu dramatique indéniable, Poelvoorde est dans la lignée des Bourvil et autres Raimu. Il a néanmoins remporté le Prix Jean Gabin en 2002, et été décoré Chevalier de l’Ordre de Léopold  en 2005, excusez du peu !

A droite, portrait de Benoit illustrant une de ses pensées "Une bonne pipe, voilà qui peut rendre heureux un homme !"

lundi 20 février 2012

Le Pirate des Caraïbes ( Verbinski/Bruckheimer-2003 )


A croire que les Caraïbes sont les terres et mers des plus grands pirates, c’est bien le dénommé interprété par Johnny Depp qui a marqué le plus l’histoire du Cinéma et son box-office.

Le Pirate des Caraïbes est un film à gros budget et c’est naturellement que s’associent pour le réaliser deux spécialistes des Blockbusters : Gore Verbinski (Réalisateur de Le Mexicain, The Ring) et surtout Jerry Bruckheimer (Producteur de Adieu ma Jolie, American Gigolo, Flashdance, Le Flic de Beverly Hills, Top Gun, Les Ailes de l’Enfer, Armagueddon, Pearl Harbor…). La sauce a du prendre car de nombreuses suites sortirent avec le même succès, en 2006, 2007 et 2011 ! Et d’autres se préparent encore…

L’histoire démarre par un jeune naufragé Will Turner, recueilli par le Gouverneur Swann et sa fille Elizabeth, qui lui subtilise un médaillon pirate en or ! Huit ans plus tard, une demande en mariage du Capitaine Norrington la fait tomber à l’eau et le médaillon s’avère provoquer une réaction chimique. Mais Jack Sparrow passe par là et sauve la belle, même s’il se fait prendre par le courtisan déchu…Mais c’est Will qui a grandi et qui est amoureux d’Elizabeth ! Arrivent les pirates du Black Pearl et leur Capitaine Barbossa, sous le coup d’une malédiction ancienne, suite à un trésor volé et qui les a rendus immortels et invisibles, sauf avec la lumière de la Lune… Bref, une histoire un peu tarabiscotée, mais bien servie par des effets spéciaux et de grandes scènes de bagarres, destinée au public le plus large et très divertissante !

Le séduisant Johnny Depp interprète Jack Sparrow, et Geoffrey Rush (Barbossa), Orlando Bloom (Will), Keira Knightley (Elizabeth), Jack Davenport (Norrington), Jonathan Pryce (Swann) complètent la distribution.

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- Qu’est-ce qu’ils ont tous avec ces Caraïbes et ce prénom Jack ! Raymond des Antilles ou Manuel du Pacifique, c’étaient aussi bien, non  Bosco?

- Vous êtes jaloux, Capitaine. N’oubliez pas que vous êtes aussi un pirate imaginaire, après tout !

- N’empêche, suis pas un brigand des mers et je sais reconnaitre les qualités féminines et ne cesse d’en faire l’éloge ! Il y a une petite rouquine qui ne jure que par moi et son balai magique frétille dès qu’il entend prononcer mon nom !

- Elle n’est pas si sourde c’est vrai et s’en est allée à une dédicace avec Jack Sparrow dans une librairie basque de ses amies, et il m’est idée qu’il est en train de l’effeuiller ou de lui refiler son marque-page…


Bon, un petit extrait de ce Pirate des Caraïbes, juste pour les rares qui ne l’ont pas vu !



mardi 14 février 2012

Valentine et Jack

Chaque année, le 14 février exactement, c’est la même histoire…La fête des amoureux !

Mouaip, ce n’est pas forcément celle de tous les amoureux car il y a les transis, les éconduits, les mal-compris, les désunis, les mal-assortis et même les solitaires…

Une belle histoire revient pourtant à ma mémoire, à chaque fois, une de celle qu’on n’oublie pas et qui est très ancienne forcément. Une qui semble se bonifier d’année en année, comme un tableau qu’on fignole et qui prend du relief et des couleurs qu’on n’avait pas encore vues !

C’était au temps de mon école maritime et mes escapades chez la Veuve Sanders, où je venais faire connaissance de ma belle et éternelle Katia. Elle était déjà pimpante comme une enseigne de taverne fraîchement repeinte et donnait envie d’y poser un doigt, pour voir si cette peau de pêche était aussi douce qu’elle en avait l’air. Et c’était vrai…

J’avais décidé d’inviter Katia au restaurant et lui faire un petit cadeau, pour sceller notre belle amitié. J’avais le tricorne un peu coincé à l’époque et surmonter ma timidité était déjà une belle preuve de mon intérêt pour elle. De son côté, elle n’avait rien à surmonter sinon mes jeunes années et mon corps de jeune marin, où elle prenait appui à loisir pour montrer la force de ses bras et la souplesse de son bassin. Bref !

Le repas passa comme une sieste du dimanche et arriva le moment d’offrir mon présent à Katia. Ses yeux de braise scrutaient mon cœur quand je sortis mon petit paquet, qu’elle saisit entre ses deux doigts. D’un tour d’ongle, elle défit la cordelette qui entourait le papier cadeau et ouvrit le tout telle une magicienne. L’anneau qu’elle tenait n’en pris que plus d’émotion à son importance et je rougis encore plus.

Un soubresaut venu d’on ne sait où fit sauter la bague et Katia lui bondit après comme un javanais après un tabouret. Fouillant et reniflant sous la table pendant un long moment, je crus comprendre qu’elle avait retrouvé l’objet. Je sentis ses doigts pour bien signifier qu’il lui plaisait beaucoup et d’autres choses pour continuer en langage des marins que seuls des initiés pouvaient comprendre…

Je reconnaissais la langue de Katia, pour exprimer son contentement, son approbation, ses ponctuations et même quelques petits reproches. J’eus droit à une longue conversation entre amoureux et pendant qu’elle continuait sous la table à me prodiguer son petit cadeau à elle, je commandais les desserts entre deux spasmes, n’oubliant pas la crème chantilly à emporter car cette Saint Valentin avec Katia ne faisait que commencer…

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Un beau souvenir de jeunesse même si j’ai publié récemment un texte plus romantique pour toutes les Valentine, dans « La Bien aimée ».

Bonne fête à tous les amoureux ! Et aux autres qui le seront un jour…^^
Besos  ♥
Jack

mardi 7 février 2012

Gougnafron


Rubrique encore nouvelle ici sur le blog Rackham Le Rouge, des « mots » magiques aux sonorités chatoyantes et aux sens mystérieux, voire obtus. Aujourd’hui : Gougnafron.

C’est en compulsant avidement des numéros du Journal de BD « Pilote » dans les années 70, que je découvris le mot Gougnafron pour la première fois. « Stupineptidioties » était le titre de cette rubrique dessinée humoristique et c’est un certain Pascal Massonnat qui mettait en scène les pérégrinations et conversations d’une famille appelée « Les Putatifs ». Bref…

L’œil aiguisé du pirate  que je n’étais pas encore fut détourné par un de ces épisodes qui expliquait le pourquoi des mots et notamment le choix de certaines appellations et habitudes littéraires. On était loin des courtisanes détroussées sur les ponts des navires ou des amours imaginaires que j’aime à raconter ici. L’auteur via ses Putatifs y racontait que le mot Eléphant ou Mammouth aurait très bien pu être remplacé par l’improvisé et aléatoire : Gougnafron.

Je réfléchissais ainsi aux hasards de la vie et des choix découlant des primes inventions.  La "Chasse aux Gougnafrons", des "Oreilles de Gougnafron", "Un Gougnafron ça trompe" (tiens là, on voit mieux le truc), une "Mémoire de Gougnafron", autant d’expressions qui auraient aujourd’hui donné une autre gueule à notre vocabulaire et aux sonorités du langage.

Vous saisissez ?

Bien sûr, hormis le mot Gougnafron remplaçant Eléphant, on aurait pu choisir Wigonzon à la place de Camembert, Colbatur à la place de Jardinier, et Ugurzawep à la place de Parasol, et c’est toute la face de la littérature française qui aurait été changé ! ^^

Comme quoi la BD a une vocation éducative, et je remercie bien Pilote et Massonnat d’avoir éveillé mon esprit et permis à mon libre-arbitre de se développer. Et « Gougnafron » de devenir un de mes mots préférés, mais ça c'est une autre histoire...

Ah oui : Pascal Massonnat est devenu depuis un peintre de renom et voici le lien de son site ICI pour que vous y jetiez un œil, il ne faut jamais perdre une occasion de s’instruire !

                                                          Peinture de Pascal Massonnat
                                                  Ci-dessous, extrait Stupineptidioties.


Si tout ça n’est pas clair, vous pouvez bien sûr m’écrire ou laisser un commentaire. :)

mercredi 1 février 2012

La Bien aimée

Enlacés comme des draps mouillés qui fleurent bon l’air du temps, nos nez respirent nos peaux de dimanche que nous avons mis comme un premier amour.

Mes mains osent à peine la serrer de peur de briser son cœur et les siennes sont des papillons de printemps qui chercheraient colline sur des monts de vénus. Comme des bienfaits d’argile, ses doigts parcourent mon temps et j’étreins son corps de verre qui joue une musique qui m’enchante et me trouble.

J’ai eu envie de la tenir ainsi depuis que je l’ai vu, et ne pense plus à rien que prolonger l’instant. Ses hanches guident mes mains  et son sourire m’invite, ses lèvres goûtent ma peau et ses cheveux s’enroulent. Nos yeux se mélangent enfin, nouant des parts de nous et nos corps s’embrasent en parchemins des plus belles histoires d’amour…

Ses mots parlent à mon cœur et ses rêves m’enchantent. Sa présence me change et j’ai envie de tout. Partager ses moments d’elle me rend encore plus fort et la clarté du ciel semble nous illuminer du destin de nous connaitre.

On livre des batailles et on parcourt le monde, on joue au Capitaine et on gagne de l’or, mais il n’est point d’autre trésor que l’on cherche sa vie entière, heureux si on la trouve.

Sa bien-aimée…





Photo : Romain Duris et Evangeline Lilly, dans le film "Et Après" de Gilles Bourdos.