vendredi 29 avril 2011

La Décadanse du Pirate

J’avais une enclume posée derrière la tête suite à une petite soirée organisée par Bosco. Pina Colada, Tequila Sunrise et Jurançon avaient coulé à flot jusqu’au bout de la nuit et quelques tranches de ma mémoire avaient sauté hors de mon temps pour l’éternité.

Egaré devant un bol de café que j’avais du mal à trouver, je prenais l’air sur le pont pour essayer de retrouver un peu de fraicheur. Un petit sourire collait néanmoins à ma barbe car quelques bribes de la soirée me revenaient. Les amies invitées avaient surfé sur ma libido et une avait basculé dans mon univers, partageant une danse où l’on était l’un derrière l’autre. Le tricorne ébouriffé, nous avions partagé souffles et mots intimes et j’avais aimé coller ma cavalière qui sentait bien ma sympathie grandir. Mes mains s’agrippaient à ses seins sortis des balconnets, et je balançais mes hanches contre sa croupe mettant mon menton sur son épaule. Le temps passa si vite et nous étions si bien que nous regrettions déjà de n’avoir fait le premier pas plus tôt.

Puis comme une princesse sortie d’un conte de fée, elle claqua des doigts pour appeler son balai en guise de citrouille et s’envola dans le ciel à contre-sens à la vitesse de l’éclair. Promettant de se revoir au plus tôt pour partager nos mondes imaginaires et nos sueurs suaves.

J’esquissais un pas pour me souvenir de ces moments d’extase, mais Bosco coupa mon élan, la cafetière à la main :

- Un autre déca pour vous, Capitaine ?
- Oui, un déca… Soupirais-je.

Quelle soirée ! ^^
Jack.

Photos d'Elmosnino (Affiche film)
 et Birkin-Gainsbourg (By Bern Stern)

dimanche 24 avril 2011

L'Ile des Tikus

« Je ne vous ai jamais raconté mon retour de l’île de Pâques ? 

C’était au détour d’un accostage imprévu du Capitaine Longfellows. L’école maritime s’octroyait de temps en temps un voyage utile où mes camarades et moi engrangions de l’expérience et quelques bêtises. La Veuve Sanders nous avait accompagné pour une fois car elle avait une boîte de chocolat à offrir à un vieil ami et nous allions toutes voiles dehors vers l’Archipel de Vanuatu où il résidait…

Jetant l’ancre à l’île Vaté, nous avions pris un ferry vers l’île Tanna pour accompagner notre bienfaitrice. Katia et les filles n’ayant pu faire le déplacement, nous étions trois jeunes apprentis de la mer à attendre en bord de plage sirotant une limonade. Un vieux briscard qui se tenait là, nous aborda :

- Dites les jeunes, si vous avez du temps à tirer, allez donc faire un tour sur la petite île, là. (Il montrait du doigt quelques palmiers à quelques encablures en pirogue). Vous allez voir les jolis petits lots, vous m’en direz des nouvelles !

Ma foi, Walter, Gary et moi, devions attendre un long moment les civilités de la Veuve Sanders à son ami et nous priions même que le lascar ne lui propose pas un tour en barque ou un tabouret javanais improvisé. Nous n’allions pas rester là comme des statues de sel et nous sautâmes dans la première pirogue venue pour aller voir les donzelles de cette île.

Tout avait l’air normal dès le premier pied posé, du moins à première vue. Il y avait des dizaines de filles magnifiques allant et venant et peu farouches, en les voyant aborder les touristes avec un sourire suave et ravageur. J’observais leurs corps filiformes et je fus sous le charme de leur grâce en un clin d’oeil.  Walter et Gary trouvèrent chaussures à leur pied et flirtaient déjà avec deux d’entre elles. De mon côté, j’abordais une de ces créatures et l’embrassais  en roulant boulant avec elle sur le sable… »

- Et Alors, Capitaine ? Me demanda Sandra qui avait envahi ma cabine depuis l’autre jour, et aimait à faire des effets de serviettes.
- Ben, nous somme restés un peu sur notre faim. Un peu trop fluettes ces filles, pas assez en chair. On avait l’impression d’être avec des gamines, tu comprends ? Je regardais mes mains de Capitaine aguerri et comprenais ce que je voulais dire, même si les années avaient mûri mes pognes…
- Ben oui, c’est normal. Sur l’île des Tikus, tu t’attendais à quoi ? Répondit-elle en fermant les yeux et faisant la moue, lorgnant sur son popotin.

Je reprenais mon histoire : « Pourtant sur le retour, nous croisâmes à nouveau le vieux marin qui nous avait orientés sur cette île et lui fîmes part de nos avis… 

- Hé, mes petits gars ! Je ne savais pas que vous aimiez les vraies filles avec des formes et tout. Vous voyez l’île là-bas ? Et bien, ça fourmille de belles femmes aux formes rondes, très rondes,  avec des seins comme des mamelles et surtout…
- Surtout ? Nous répondîmes tous les trois, en cœur, et les yeux éberlués.
- …Surtout des croupes à faire damner un saint et couler les bateaux !

Ses grosses mains faisaient des ronds énormes dans l’air, montrant l’espace occupée par ces derrières énormes. Ses yeux ronds mimaient l’effet qu’ils feraient sur nos mirettes de puceaux et surtout j’imaginais le nom de cette île sans oser le prononcer, tant c’était là-aussi trop énorme… »

Pour Victoria…
 Jack Rackham.

jeudi 21 avril 2011

Chaudron et Tricorne -par Maia Luna

 La première rencontre entre Maia et Jack, racontée par Maia...

Dans un geste langoureux et plein de grâce, je m'étendis sur le sable. Le vent, douce berceuse, vint me caresser de la tête aux pieds. Doux frisson proche de l'extase, que ce calme et la tendresse du vent ajouté à la passion du soleil sur ma peau. Léger clapotis de l'océan dans mes oreilles.
Dans ma tête s'évadaient milles et une pensées. En gros, j'étais bien et détendue... Enfin !! j'avais réussi à appuyer sur la touche pause.
Il faut dire que la veille, j'étais encore aux prises avec une bande de pirates alliés à un mage puissant qui tenaient absolument à me dépouiller de mon chaudron et de mon balai. J'en réchappais de justesse...

C'est dans un semi sommeil que je sentis les caresses du vent se densifier un peu plus. D'abord frémissant sur les pieds, il parcourait tout doucement mes jambes en remontant tendrement vers mes genoux, puis sur mes cuisses. Mais au lieu de continuer sur mon corps, il reprit sa caresse des pieds jusqu'aux cuisses. Baignant dans bien-être comateux et un poil semi-érotique, une étincelle de conscience me glissa à l'oreille :
- ce n'est pas normal ce vent sélectif !!
M'en fous.. C'est bon ! Rétorquais-je aussi sec. Bien décidée à ne pas me laisser emmerder par ma conscience.

La caresse continua un moment, j'en frémissais... Mon côté langoureux se réveillait et mon corps s'abandonnait. Soudain, je sentis des lèvres se poser sur mon ventre. Je poussais un cri rageur, battis des bras et des jambes pour me relever en catastrophe. Ça ce n'était pas le vent !! Emportée par mon élan, je retombais sur le corps d'un homme (blackboulé par mes gestes de défense). Mes mains dans un geste d'auto-défense dû au choc de la chute s'étaient posées une sur son torse, l'autre sur son bras. A travers la fine chemise de baptiste, je sentais ses muscles saillants et les battements de son cœur. En ouvrant les yeux, je me trouvais plongée dans un regard pétillant et langoureux qui m'enveloppa. Je laissais errer mon regard interloqué sur le visage altier de l'homme, peu cavalier qui avait OSE embrasser mon ventre. Des lèvres pleines au sourire moqueur ombré d'une fine moustache , un nez aquilin, un teint halé. L'homme vivait en plein air, c'était sur. Au moment de me dégager, je sentis ses mains chaudes qui m'enserraient davantage pour me presser contre lui.
Ha non, beauté ! Ne compte pas t'échapper ! Je te tiens, je te garde...
J'essayais en vain de me débattre, il ne trouva rien de mieux que d'enrouler ses jambes autour des miennes et de me renverser sur le sable. Une fois sous lui, nonchalamment il se recula. Je le reconnus de suite, un des pirate qui m'avait attaqué la veille. Le fameux Jack Rackham !! Alors que je levais ma seule main libre pour le gifler à tour de bras. Il s'en empara et se colla à moi.
Ce n'est pas à ton balai que j'en veux, sorcière. Mais plutôt à ce corps ensorcelant. Oses me dire que tu n'apprécies pas ce qui va suivre.
Sans plus de considération pour mon regard brillant de colère, il posa sa bouche gourmande sur la mienne pour la dévorer. Si j'émis au départ un semblant de recul, il ne dura guère longtemps. Le pirate était plutôt habile pour donner un coup de sang à ma libido ; et malgré une pointe de conscience et de pudeur (mal placée), à mon corps défendant, je me laissais emporter sur les vagues de la passion naissante. C'est haletante qu'il me laissa. D'un regard vainqueur, il me contempla, et plein de tact, il me lança :
Alors ma douce, vaincue ?
Mon orgueil en prit un sacré coup. Comment ça vaincue ! Il plaisante, j'espère. C'est moi qui vais le laisser sur le flanc !! D'un coup de hanche, je rétablis la situation et me mis à califourchon sur lui. D'un geste tendre, je passa ma main sur son visage, pour aller m'emmêler dans ses cheveux et, d'une pichenette lui éjecter le tricorne qu'il avait garder malgré le début de notre corps à corps. J'ondulais du bassin, me collant plus encore à lui. D'une moue légère j'allai caresser ses lèvres entrouvertes tout en murmurant :
Tu es sûr Jack, que je suis vaincue ?
Sa respiration s'accéléra, son regard se voila. Je sentis son corps se tendre sous le mien, Il laissa échapper un gémissement lorsque je posa enfin ma bouche sur la sienne. Je sentis ses mains parcourir mon corps, voulant m'envelopper davantage et me fondre en lui. Je jouais à un drôle de jeu. Et bientôt, comme lui je fus emportée. Nos corps emmêlés sur le sable, ses mains se prirent dans mes cheveux, le souffle court et rauque. Son corps avait un goût d'embruns, de liberté...

Je lui lança un sourire mutin... Le regard câlin. L'embrassa une dernière fois, sur le bout de son nez, et m'éloigna dans le soleil couchant. Je lui jeta un dernier regard.
- Jack ? Aujourd'hui le balai l'a remporté sur le tricorne !! à charge de revanche mon grand !!

Maia-Luna

Mmhhh, c'est quand tu veux pour la suite de nos aventures, tite Sorcière...^^
Et regardez donc en haut, à droite de ce blog. Une page consacrée à Sort-Céleri, l'univers de Maia-Luna, son blog, son livre, et ses produits dérivés ! Faites-vous plaisir...

Photo montage avec Isabelle Huppert et un dessin de Guy Michel.

samedi 16 avril 2011

Le Retour d'Elvis

Deux ans déjà que j’arpentais les couloirs du temps et de l’amour, entre ces cordes chevillant mon inspiration et virevoltant de mes doigts sur le clavier de mon portable anachronique. Les délices d’une vision avaient entamé le fil de mes récits et les fesses de Katia se répercutaient dans mon esprit, même les paupières closes. Cela me rappelait mes étés de vendanges où fatigué le soir, je fermais les yeux sur des millions de grappes de raisins !

Katia, longtemps après, était revenue de cette île au Trésor de ma jeunesse, pour cette île du Crâne où ma goélette séchant sa cale l’avait attendu. Partageant sa vie entre la construction de son cabaret et nos rendez-vous secrets, elle avait pris compagnie d’un être velu et miaulant arpentant souvent  son entre-jambes et dodelinant une longue queue qu’elle aimait saisir au vol et caresser. J’essayais de ne pas montrer de jalousie car Katia détestait ça et elle aurait eu des vengeances terribles dont je n’osais imaginer la teneur, faisant rougir sans doute Patricia ou Madame Longburry.

L’animal, sans doute jaloux de quelque canari nymphomane ou doberman priapique avait pris des vacances et disparut de longues semaines. Ce qui me valut la visite impromptue et plus fréquente d’une Katia chagrinée et inconsolable. Je la réconfortais du mieux que je pus et récupérais sans le vouloir les incommensurables caresses dévolues à l’animal, au point qu’au bout de quelques jours, elle l’oublia après que j’appris à miauler et dodeliner comme lui.

Puis comme par miracle, le chat revint vers la crique des Deux-rochers, miaulant à qui voulait l’entendre. Le dénommé Elvis reprit le cours de sa queue entre les jambes de Katia et je vaquais à d’autres jeux de suricate qu’une moussaillonne nouvelle m’avait appris…

Elvis était néanmoins une chatte et la méprise d’un tâtonnement furtif avait trompé Katia. Elle avait gardé quand même le patronyme, voulant éviter allusion et humour sur sa personne. Le manque d’attribut de son chat faisait que je gardais ma prépondérance caudale, et pouvait m’occuper d’elle en évoquant explicitement mais en secret le trésor de mon amie.

J’aime caresser la chatte de Katia, se mettant sur le dos et s’offrant en écartant ses pattes. Le nez comme dans un panier de figues, je frotte ma moustache et ma barbe contre sa pulpe rosée d’où partent des embruns de coquillages que j’aime. Ma langue la taquine et s’enfouie dans les secrets de son âme auxquels j’aspire en fermant les yeux…

Jack Rackham

lundi 11 avril 2011

Ma Belle Histoire de Jack Rackham


Il n’y a pas si longtemps, deux printemps exactement pour mettre au parfum les mouettes afin qu’elles ne s’égarent pas en lisant ces lignes, je ne tapais pas encore entre mes cordes sur un portable fumant d’histoires d’amour et d’aventures…

Puis ce 11 avril 2009, je me lançais à la poursuite de mon imaginaire, courant après une gueuse trop rapide pour moi, et poussèrent alors mon tricorne et ma goélette, entamant par un simple billet intitulé « Bonjour » promettant d’écrire, encore et encore. Un premier commentaire de ma courtisane enfuie évidemment puis un autre après le premier récit de Katia, me félicitant de ce blog en forme d’incipit. Je me jetais alors sur un dictionnaire car impossible de faire quelque chose sans en connaitre le vrai sens. Je commençais donc à raconter mes aventures comme des débuts de roman, laissant à mes premiers lecteurs le soin de les terminer, ou d’en imaginer d’autres fins ou détours.

Le Blog Rackham Le Rouge était né et plus de 170 articles à ce jour, tapissèrent les murs de ces pages Internet. Des personnages inventés, d’autres inspirés de ma vie réelle, je n’ai eu de cesse de raconter ces amours idéales, comme si d’un coup épousant la vie maritime, mon sabre et mon cœur se revigoraient à chaque voyage ou visite.

Je vais continuer à conter bien sûr d’autres aventures, je me régale toujours autant, mais je vous invite à venir donner votre avis ici. Vous mes amis blogueurs ou visiteurs habituels, ou ces occasionnels permanents mais invisibles, venez me dire ce que vous avez aimé, ce qui vous a ému ou chagriné, quelque chose qui vous a marqué sur ce blog. Racontez à votre tour !

Rackham Le Rouge, c’est vraiment ma plus belle histoire…Pour moi, ce sont les aventures de jeunesse, l’apprentissage avec Katia, les envolées pour Cameron, les commentaires de Josépha, les tartes aux fraises énigmatiques de Bosco, et les tours en balai avec Maia ! Et tant d’autres, gardant encore en bouche, ces baisers délicieux de suricate…

Et pour vous ?

Besos !
Jack Rackham

PS : Déménageant de crique, je n’aurais de connexion domestique que dans une dizaine de jours. Je poste ce billet de la cyber-épicerie de l’île du Crâne, alors vous avez le temps de laisser vos commentaires avant la reprise de mes aventures !