samedi 27 mars 2010

Cameron, premier jour.


Les mouettes se sont donné rendez-vous au dessus de nos têtes, comme pour lui rendre hommage. Cameron leur sourit pendant que j'essaie de les chasser avec mon tricorne. Sa moue étrange lui donne un charme fou qui me fait fondre et je la serre par la taille pour empêcher qu'elle ne s'envole. Le vent n'insiste pas, elle me sourit...
Ses cheveux s'éparpillent sur mon épaule en champs de blés, et caressent en passant ma joue hirsute qui sent bon son parfum. Le moment de grâce se prolonge de nos regards profonds et seul le hurlement sauvage de Bosco rompt la magie de l'instant. On se sépare à regret...Une mousse au chocolat nous réunit à la cantine, on est rassurés !
Son univers a pris place dans sa cabine, quelques tableaux, des livres et un vieux phonographe qui lui prodiguera quels airs familiers, la grisant, l'envoûtant. Ses cantines ouvertes recèlent plein de trésors et je la laisse à ses secrets, qu'elle me dévoilera si elle a envie ou pour montrer sa confiance, récompensant ma patience...
Je fais les gestes habituels, je hurle, je vocifère, je commande la manœuvre mais je ne pense qu'à Cameron. Le temps est interminable et je sens son souffle derrière moi, elle me manque...Je l'aperçois qui passe un dossier à la main, un matelot tête basse semble l'écouter. On se regarde au loin, on se sourit puis on reprend nos tâches, en oubliant et marmonnant...
La journée a fini de prendre notre temps et nos énergies, mais on peut enfin se voir, se parler, se toucher. Nos cheveux se mélangent sous la lumière de la lampe à pétrole, nos corps fatigués reprennent vigueur et envie. Ses mains encouragent mon amour et les miennes parcourent sa peau blanche de velin...
Ses baisers me font fondre, ma bouche lui rend hommage. Ce fut le premier jour de notre amour, et pendant que la goélette fonce vers notre destin, nous nous endormons d'un seul sommeil...

Baisers...
Jack Rackham.

samedi 20 mars 2010

La Prisonnière du Désert





Ce western de John Ford sorti en 1956 n'est pas à proprement parler un film d'amour, même si certains se croisent se devinent et étayent cette aventure. Mais une de ces fresques racontant un épisode des pionniers du grand Ouest, mettant en scène comme dans beaucoup de grands films américains une communauté face à l'adversité, ici les indiens comanches défendant leur territoire. Le titre original « The Searchers » ( les chercheurs ) est moins poétique que sa version française, annonçant le but de l'histoire de retrouver une enfant enlevée par des indiens.
John Ford ( 1894-1973 ) est un des réalisateurs de Cinéma racontant le mieux l'Ouest, les cow-boys et les indiens. John Wayne est son interprète le plus représentatif et La Chevauchée Fantastique, My Darling Clementine, Le Massacre de Fort Apache, La Charge Héroïque, Rio Grande, Les Cavaliers, Le Sergent noir, L'Homme qui tua Liberty Valance, Les Deux Cavaliers, Les Cheyennes et La Prisonnière du Désert en sont les plus belles oeuvres cinématographiques. Sa manière de filmer et cadrer est unique et il est au Western et à l'aventure humaine américaine, ce que Hitchcock est au suspense et au policier à l'ambiance britannique.
« La Prisonnière du Désert » recèle des scènes magnifiques et émouvantes dont :
Tout le monde ou presque est sorti de la grand' pièce de la ferme des Edwards où le repas vient de se finir, et alors qu'il finit un café le Capitaine et révérend Clayton ( Ward Bond) aperçoit dans la chambre la belle-soeur d'Ethan ( John Wayne ) tenir son manteau comme un objet sacré et symbolisant l'amour qu'elle a pour cet homme. On comprend le sacrifice du mariage avec le frère Aaron et le départ d'Ethan loin de leur foyer...
Parti avec des soldats pour chercher du bétail volé par des indiens, Ethan Edwards laisse son frère Aaron et sa famille. Leur ferme est attaquée pendant son absence par les comanches...Scène crépusculaire de l'attente d'un signe d'attaque, angoisse de Lucy la fille ainée, sang froid des parents faisant sortir par une porte dérobée la plus jeune fille Debbie, se découpant dans l'ombre du chef comanche sur une tombe du cimetière et lançant un cri de guerre annonçant l'extermination de toute la famille...
Grande scène de voyages à la recherche de Debbie, entrecoupée de lectures de lettres de Martin Pauley fils adoptif d'Aaron qui accompagne Ethan, et amoureux de Laurie fille des parents Jorgensen, fiancé de Lucy tué au cours de la longue traque. Au cours d'un troc, Martin achète malencontreusement une indienne qui s'avèrera être de la tribu qui a enlevé Debbie ( Natalie wood ).
Dernière scène où Martin à pied essaye d'empêcher Ethan à cheval de tuer Debbie, qui court vers une grotte en bordure de désert...

John Wayne : Ethan Edwards
Jeffrey Hunter : Martin Pawley
Vera Miles : Laurie Jorgensen
Ward Bond : le capitaine révérend Samuel Clayton
Natalie Wood : Debbie Edwards
John Qualen : Lars Jorgensen
Olive Golden (aka Olive Carey) : Mrs. Jorgensen
Harry Carey Jr. : Brad Jorgensen
Henry Brandon : le chef Scar
Ken Curtis : Charlie McCorry
Antonio Moreno : Emilio Figueroa
Hank Worden : Mose Harper
Lana Wood : Debbie enfant

«  La chanson ensorcèle le spectateur qui voit arriver le cow-boy ramenant à sa famille et à la civilisation la fille enlevée, sous l'oeil de l'homme au rocking chair qui gratte sous son chapeau comme se posant des questions. La coiffure de la jeune fille montre encore ses années de captivité par les indiens et la mutation qu'elle a subit...Le cow-boy la tient dans ses bras, semblant alors immaculée et la dépose sur le perron de la maison des fermiers comme une nouvelle naissance. La femme la prend contre elle, maternellement, pendant que son homme s'écarte un peu se touchant le menton. Le chemin sera long pour que Debbie puisse revivre comme avant, pour qu'un homme oublie ce qu'elle a vécu. Ils rentrent en se suivant vers la maison, comme pour continuer l'histoire et sa nouvelle vie, le cow-boy s'écartant pour laisser passer Laurie et Martin qui reprendront bientôt le fil d'Aaron et feront une famille de fermiers. L'homme solitaire un peu chancelant se reprend et tourne les talons, s'en allant vers l'horizon sous le soleil couchant... »
" La porte se ferme, masquant de noir totalement l'écran, comme pour laisser discrétion à ces nouveaux destins...The End."
Telle est l'histoire de John Ford, raconteur aux accents de misère et décrivant les tares de l'homme, indien ou homme blanc...
* * *
Je n'ai pas voulu écrire un plus long texte original sur ces séquences magnifiques, car parlant par elles même et vous incitant plutôt à voir ce chef- d'oeuvre absolument, « La Prisonnière du Désert »...
Jack Rackham.  

jeudi 11 mars 2010

Mélo


Un voile vient de tomber sur ce repas de retrouvailles. Marcel regarde Romaine comme la promesse d'un ange sur son prochain dévolu...Son amour est déjà immense et seule la présence de Pierre son mari et son ami retarde encore son échéance. Son oeil perce celui de sa belle, cherchant à rebondir de son retour. Il regarde sa bouche, cinéma de leurs futurs baisers, elle tourne et vire pour mieux montrer son cou, qu'il la goûte déjà de son siège de jardin calé dans les graviers. Bientôt sera tout autre, tout proche...Elle lui renvoie son regard, il est conquis et fond dans sa gorge offerte et consentante.

Les deux amants prochains ne voient pas Pierre qui virevolte de ses histoires, lançant un souvenir de leurs jeunesses, un autre de son meilleur ami qui lui sourit et le transperce en un regard qui pénètre sa femme à travers lui, rougissant de son audace. Marcel est prêt à tout, plus rien ne compte que son amour pour elle...

Romaine croise ses jambes comme une halte à ses désirs et rigole de toutes ses dents qui s'enfonceront bientôt dans le deuil de sa vie maritale. D'un de ses doigts, elle caresse à travers sa jupe le lit futur de son prochain amant...De son amour de toujours qu'elle attendait, celui qui avait fait rêver son coeur de jeune fille, elle ose à présent se révéler. Du moins le croit-elle...

Pierre est parti ouvrir à Christiane, cette amie bienfaitrice de ce face à face imprévu. Tout se décide en quelques mots, ils se verront...A t-il bien compris, doute-t-elle encore, elle le bouscule et le provoque. Le retour de Pierre donne encore plus de cœur à leurs connivences et à son jeu brûlant. Elle le titille, il se débat mais reste ferme dans ses desseins. Au rendez-vous de leurs ébats, il sera là...

Leur amour commence à cet instant. Leurs vies vont changer et leur passion s'assouvir. Marcel aime Romaine et Romaine aime Marcel, c'est la seule chose qui compte...

* * *

Je vais dorénavant illustrer d'un texte certains des grands films d'amour qui m'ont bouleversé. Entre mes cordes, mon coeur se bouscule vers une multitude d'histoires magnifiques...

Besos !

Jack


Mélo est un film français d'Alain Resnais sorti en 1986, adapté de la pièce du même titre, d'Henri Bernstein de 1929.

Un célibataire et un couple confrontent leurs vies respectives: le premier n'a plus que les souvenirs, le second n'a plus que les compromis. Lui se voile la face quand son meilleur ami, Marcel, séduit sa femme. La tragédie couve sous ces faux-semblants... Dans chaque cas, l'échec est béant, les regrets chahutent le quotidien. Il suffit que l'héroïne cède à la tentation de rectifier son destin pour que l'apocalypse s'abatte sur les têtes du trio maudit.

Sabine Azéma : Romaine Belcroix

Fanny Ardant : Christiane Lesveque

Pierre Arditi : Pierre Belcroix

André Dussollier : Marcel Blanc


Infos : Wikipédia.