lundi 28 septembre 2009

Purkhard et Rose


Purkhard aimait Rose.

Et Rose aimait Purkhard.  

Ils s’étaient rencontrés à une réunion des cantateurs et cantatrices de Mérida. D’un simple coup d’œil, ils s’étaient repérés, choisis, approchés, touchés, et ils ne s’étaient plus quittés depuis.

Purkhard avait la taille d’un géant. Ses bras pouvaient soulever une chariotte pleine de pierres de taille, et son torse recouvert de poils n’incitait pas à se frotter à lui. Seule Rose semblait tenir la clé de sa colère et contenait sa fronde.

Rose était petite et brune, et son sourire enchanteur lui ouvrait toutes les portes et les cœurs. Sa langue était bien pendue et ses compagnons de tablée qu’elle invitait chez eux, avait souvent maille à partir avec ce trublion en jupons.

Rose et Purkhard s’aimaient…

Ils eurent trois enfants et les petits papillonnaient autour de leur amour, comme des serments tenus. Quelquefois, ils se chamaillaient et Purkhard prenaient Rose dans ses grosses mains et la levait au dessus de lui comme une enfant, en vociférant :

- Qu’est-ce que tu me racontes, petite ? Je pourrais te casser en deux si je voulais…
- Essaye, vil pourceau ! Et je te ferais couper en deux…
- Par qui, effrontée ?
- Par mon mari Purkhard ! Jamais il ne supporterait qu’on touche à sa chérie ! 

Puis ils se serraient fort dans les bras l’un de l’autre, en rigolant sous les regards rassurés de leurs enfants…

D’autres fois, c’était Rose qui intervenait, au cours d’un repas, d’un pique-nique ou une réunion politique. Voyant son homme tirant rictus et partir au quart de tour, sa petite voix lançait à oreille de son mari, évitant frotaille : « Dis donc Purkhard, mon mari ! Tu ne vas quand même pas livrer bataille pour si peu ! Juste un mot même pas gros qu’on te balance, et déjà tu prends la mouche ? Viens par ici, et laisse tes amis se crêper entre eux ! »

Alors, il s’approchait d’elle, la regardait droit dans les yeux, et un sourire de ses dents blanches accordait sa raison à Rose. Les mains sur les hanches, la belle le toisait un peu puis passait sa main dans sa grosse barbe…

Au cours de leur amour, il y eut nombre de disputes, quelquefois pour rien du tout, mais jamais Purkhard ne leva la main sur Rose. Il l’aimait beaucoup trop…

Et Rose aimait bien trop son Purkhard pour lui parler si mal qu’il eût l’esprit troublé.

Ce n’est jamais trop d'amour qui sépare des êtres, mais le manque d’amour. Et ça, entre Purkhard et Rose, cela n’arrivera jamais…


A Marie Trintignant.

jeudi 24 septembre 2009

Jack Rackham n'est pas poète


Je suis Jack Rackham et quelquefois je me mets en rogne. Je surfe sur mon portable et je tombe sur un texte ancien…Je lis en diagonale et je souris. Une donzelle pas pressée par mes empressements, une écrivain que j’aimais, ne fut-ce qu’un instant. J’ai sorti mon sabre et j’ai frappé…sur mon clavier. Le résultat le voilà. C’était une poétesse, si je me souviens…
« Je ne suis pas poète...

Non, les poètes mettent du bleu sur le papier, racontent la vie comme si les oiseaux s'arrêtaient de voler pour laisser la peinture du ciel sécher, le temps s'interrompt de leurs ébahissements devant des paysages paradisiaques et leurs sensibilités n'ont d'égales que celles des plumes qui voguent dans l'air zig et zaguant un ciel d'été...

Le poète pèse son tourment, classifie les amours, compte les rendez-vous, soupèse sa volupté, pontifie sur sa particularité d'élu élitiste, triture son cerveau et réduit ceux des autres. Le poète enrubanne, pinouille, crapote, se crapote, peinturlure ses tableaux de misère, soupèse son jugement juste et magnifie le moindre de ses pets. Tout est beau, magnifique, unique, doré, pimpant par son prisme, les autres sont si petits et lui si haut...

Non, je ne suis pas poète. Dans ses amours, le poète est cupide, indifférent, égoïste, menteur, et surtout inhumain. Il manipule,écrase, méprise, calcule, ignore, bafoue...Le poète n'a de l'amour que pour l'inaccessible, le lointain, le passé, le prestigieux et le servile, et il n'aime tant et si bien au bout du compte que lui même. Les tourments, misères, souffrances qu'il raconte sont ceux qu'il a créé et les beautés, harmonies, et fééries qui font son univers, ne sont là que pour pièger le prochain amour déchu...

Je ne suis pas poète, non. »



Brrr…Terrible, non ? Voilà quand on taquine le Jack, tout remonte à la surface, je tranche dans les poissons volants, les serpents de mer…et même les poètes ! Ce texte peut susciter quelques réactions, allez-y, lâchez-vous de vos commentaires…
A bientôt, de mon bateau, je reviens dans quelques jours…
Besos, Jack.

lundi 21 septembre 2009

L'Amour Fou


Lilly tient son sac sous le bras comme s’il allait tomber. Elle tourne la tête de droite et gauche, son œil semble chercher quelque chose. Elle rentre dans ce bistrot et fait un signe au comptoir avant de s’asseoir près de la fenêtre. Des clients la dévisagent, même si ce n’est pas son visage qu’ils regardent. Elle les tuent d’un regard et reprend son guet…

Lilly est belle et son rouge à lèvres lui donne l’air d’une poupée. Ses cheveux bruns sont légers et ondulent sur ses épaules. Ses yeux semblent très loin de cette taverne puante, mais elle ne voit rien. Son corsage mal ajusté laisse entrevoir ses atours féminins et les grossièretés fusantes n’imaginent pas la passion animale qui anime ce corps au plaisir privilégié de son amoureux.

Il est là, il arrive…Son cœur bat encore plus fort. Elle met ses doigts sur sa bouche et semble ne plus respirer. Il rentre comme le vent, la prend sous son manteau et ils repartent aussitôt, sous une grêle de commentaires puants. Ils se serrent à ne plus respirer et se regardent en marchant, longuement…Ils s’aiment.

Roberto tient dans ses paumes le visage de Lilly. Leurs yeux se dévorent de se désirer et leurs pensées se régalent de se rejoindre en un. Leurs bouches s’unissent, il mange son rouge à lèvres comme une sucrerie et sa salive la nourrit comme de l’eau fraîche. Ils se cachent sous une porte cochère, ça court dans tous les sens. Personne ne les voit, ils sont ailleurs…

Roberto est beau et ses arcades blondes en font un Appolon. Ses pommettes ont des marques comme ceux des boxeurs célèbres, et son regard vers Lilly est si tendre, qu’une larme tombe vers elle comme une offrande de pluie. On aperçoit le duvet de son poitrail à travers sa chemise où une main de son amante s’est déjà glissée. Un forme dure naissante se devine sous son pantalon, son amour est intense mais ils n’ont pas beaucoup de temps.  

Ils ont trouvé refuge dans une arrière-cour. Il pose son manteau sur la paille fraîche et elle s’allonge. Les bras en croix elle invoque le ciel et il rigole. Elle se relève un peu et il la prend dans ses bras. Ils sont seuls au monde et ils vont faire l’amour…

Elle est sur lui, il tient ses fesses dans ses grosses mains et elle le chevauche doucement. Ils se sentent plus qu’ils ne se pénètrent, lentement leur désir monte…Son grognement marque l’apogée du coït et elle le récompense en laissant glisser ses seins contre son visage. Il la suce goulûment pendant qu’elle se donne à lui encore plus...Résumé pudique de leur amour qui ne regarde qu’eux.

Soudain, la cour est envahie de personnes en habits blancs, qui se saisissent de Lilly et Roberto, qui hurlent de désespoir…On leur met des camisoles et ils n’ont plus que leurs regards pour se toucher…Ils se trémoussent, se reniflent, alors on les éloigne l’un de l’autre.

Deux docteurs échangent quelques mots :

- Tu as vu ? On aurait dit des bêtes sauvages, ils s’accouplaient…
- On avait du les séparer à l’institut, ça dérangeait les autres patients.
- N’empêche, elle est bien fichue la petite !
- Le gars aussi, tout à fait mon genre…

Des sons gutturaux à déchirer les cœurs se répercutaient derrière eux, comme si les deux amants voulaient se dire adieu.  

Un amour fou...


Jack Rackham.

jeudi 17 septembre 2009

Camille


Elle s’est posée près de la fenêtre, elle doit y voir un oiseau manger ou une vague passer son chemin. Sa peau laiteuse renvoie une lumière doucereuse dans la pièce, comme le temps entre deux saisons. Ses yeux scrutent sans savoir pourquoi, sa paupière disperse ses cils autour de son regard, un reflet semble dire ce qui l’habite et sa respiration renseigne sur son attente…

Elle est là depuis tout à l’heure, je pose mon grimoire de temps en temps pour l’observer et je ne dis rien. J’ai fait porter une soupe pour le repas et elle consent à quitter son poste un instant. L’appétit susurre sa faim en cuillerées presque silencieuses mais les miennes égayent un peu la cabine, leur bruit ricochant jusqu’à la vigie. 

Elle reprend la pose. Soudain, elle tourne ses yeux de droite et gauche et son sourire annonce une arrivée. Je penche la tête vers la fenêtre que déjà elle a filée vers l’escalier. Ses jupons volent vers sa fortune et elle a déjà disparu de ma vue. Je ferme mon grimoire et me poste à mon tour à son observatoire…

Une lettre. Sa main tremble de l’ouvrir quand le facteur tourne déjà les talons. Le vent augmente la force de son tourment et son pouce semble ne jamais arriver à percer le secret de son passage…Son visage tient tête aux poussières du vent et de la pluie. Elle ferme un peu les yeux et enfin cède le papier. Elle sort la missive qui se tord de sa nouvelle…

Comme pliée, serrant son poing sur son cœur brisé, elle redescend les escaliers. Elle a prit vingt ans au moins. Son amour ne viendra pas…Comme un père, je la console et mes yeux lui disent courage et espoir. La pièce est sombre de son désespoir et je retourne à mon grimoire...

Elle est revenue près de la fenêtre, elle a vu un oiseau passer. Elle sourit, demain verra un autre espoir.

Camille.


Par Jack Rackham.

dimanche 13 septembre 2009

Le Tag du Pirate


Après un tel engouement pour un Tag, il faut dire que le sujet brûlant des amours est parlant, il était bien normal que je passe à la casserole à mon tour, ce qui n’est pas désagréable selon…
Je remercie BERENICE, CAT, FRED, KARINE, YSA, ISA L ., CHARLES, COLOMBINE, SOLVEIG, LOEVE, et VIRGINIE, ces trois dernières quadruplement car on a droit à quatre billets chacune ! GICERILLA , CLAUDE, et ESSENSUELLE sont attendues et qui sait si d’autres bonnes surprises arriveront sur les flux RSS…

Alors voilà. Les Amours, un sujet évoqué longuement, en large et en travers sur mon blog, je me lance…

1- Racontez votre premier amour, sans préciser ni prénom ni date, restez mystérieux.

Premier amour…J’ai raconté ce premier amour dans le texte intitulé MADELEINE. Ce fut le premier assouvi et partagé, mais est-ce le TOUT premier ? Pas tout à fait…
Il y a bien longtemps mais peu de temps avant la rencontre de Madeleine, j’avais l’habitude de sortir avec mon meilleur copain. Quelques tavernes nous voyaient souvent faire la fermeture et à l’occasion, nous rencontrions des demoiselles. Un jour nous fîmes la connaissance d’une jeune fille blonde et accompagnée aussi de sa meilleure amie. Je ne sais ce qui provoqua ces soirées charnelles qui s’ensuivirent, la chaleur de l’été et les activités agricoles pour gagner trois sous, mais nous nous retrouvions parfois jusqu’à l’aube à partager nos corps et nos souffles apprenaient alors les plaisirs de la vie, même si voir faire l’amour devant soi son amie, n’est pas la sensation la plus agréable que j’ai éprouvé…
Drôle de dépucelage, physique et sentimental, l’histoire ne s’arrêta pas là pour mon copain et cette blonde, car ils s’épousèrent et eurent beaucoup d’enfants !
Je les revois de temps en temps, nous n’avons plus jamais parlé de tout ça mais quelquefois croisant le regard insistant et scrutateur de mon amie, nous nous remémorons ces moments intimes comme des complices, en imaginant de recommencer…

2- Racontez votre plus bel amour, celui de votre vie…en attendant le prochain !

Réferez-vous aux récits libellés RITA, surtout « Ma plus belle histoire d’Amour ». C’est mon plus bel amour…Nous avions fait connaissance grâce à un ami commun et quand nous nous vîmes pour la première fois, on ne s’est pas plu plus que ça. La suite fut toute autre…Tout est vrai dans ce récit, il suffit de re-situer dans un contexte contemporain, c’est tout. C’est vrai que seul un amour plus fort pourra me faire oublier celui-là, c’est pour ça que je dis en attendant le prochain…On verra bien !

3- Racontez un amour secret, que vous n’avez jamais raconté à personne.

Il y a des dizaines d’amours secrets dont je n’ai parlé à personne, et même pas à la personne concernée ! Trop de timidité, trop d’attente, manque de confiance en soi et en elle…Le platonisme a l’avantage de laisser intact notre imaginaire, qui se bonifie drôlement au fil des années…
Je me souviens de cette jolie blonde que je voyais en cachette, la faute à son mari jaloux ! Nous nous embrassions des heures entières et n’allions pas plus loin. Un jour, sa belle-sœur nous prêta son appartement pour que nous fassions…Bref, que nous allions plus loin.

Tu parles ! A peine nous sommes-nous retrouvés à moitié nus l’un sur l’autre, que la magie s’en est allée et nous n’avions pas plus de désir qu’un frère et une sœur. Mystère des attirances, ce devait être ce que j’appelle l’amour en pantalon…Drôle d’amour secret !

4- L’endroit le plus insolite où vous ayez fait l’amour.

En fait, c’est très commun, c’est en voiture. Mais il y a une petite différence…
Cette fille et moi, nous faisions l’amour à l’arrière, les doigts s’agitant, les mains pelotant, faisant attention à ne pas lui coincer les cheveux quelque part . Quand nous avions fini notre affaire, le copain qui conduisait, s’arrêtait pour me laisser le volant et prenait ma place à l’arrière avec la fille…
C’est pour ça que j’adore le film LES VALSEUSES, ça me rappelle des souvenirs !

5- Une aventure via Internet qui vous a marqué…

C’était il y a peu. Je faisais mes débuts sur FaceBook et je devenais ami avec une jeune fille mystérieuse…Nous échangions des idées, nous nous trouvions des points communs, évoquions l’idée de se voir, nous rigolions de tout et nous nous écrivions surtout beaucoup. On se parla au téléphone, on envisagea même de se retrouver à l’hôtel pour faire l’amour, mais surtout on échangea des lettres d’amour, des lettres où nous faisions l’amour…
La suite est une autre histoire, mais je n’oublierais jamais cette aventure. Et qui sait, peut-être que cette fille est par là, qu’elle lit ce billet, et qu’elle repense à tout ça en souriant…


Voilà…L’amour est un des sujets les plus universels et pas étonnant que ce tag rallie un franc succès. Petites ou grandes, nos histoires d’amours font ce que nous sommes et peu importe les mauvais moments qui vont parfois avec, l’important est d’en avoir eu…

De mon bateau
Besos
Jack

samedi 12 septembre 2009

Le Petit Rackham


Quelquefois, mes pensées profondes ne sont pas ce qu’on croit. Le balancé du hamac m’emmène sur des rivages inconnus…Pas de lapins géants ou de blondinette courant contre le temps, Jack Rackham change de dimension au propre comme au figuré. Clap !…

- Tu es Clochette et je suis Capitaine Crochet !
- Ah non ! C’est toujours moi qui fait la fille, c’est pas zuste !
- Normal, Fred ! Tu ES une fille…
- Peut-être mais ze veux être un garçon, moi !
- Ok, tu es le Capitaine et je suis la fée. Ca m’arrange d’ailleurs…
- Pourquoi, Jack ?
- Ben, je vais pouvoir te faire des avances tranquilles, les garçons ça dit toujours oui…Chic !
- Crie pas victoire, je suis un garçon spécial !
- Je fais le garçon, alors !
- Non ! OK, je fais le garçon…
- Hello, toi ! Tu habites chez tes parents ?
- Ben oui, tu veux que j’habite où ?
- Tu es peut-être un vagabond et tu vis de ponton en ponton, mendiant pour un quignon de pain ou offrant ton petit corps à de vieilles rombières très riches pour avoir un toit…
- Ca va pas la tête, non ? Pour qui tu me prends ? Cendrillon ?
- Pour le Capitaine Crochet. Tu ne connais pas son histoire ? Et bien, voilà…
- Bon bein, on va pas y passer la nuit, on joue c’est tout !
- Tu as raison, Capitaine…
- Vous venez faire un tour avec moi dans les dunes ? On zouera au docteur !
- Pourquoi tu zozotes ?
- Ben pour faire comme les filles, quoi…
- Et tu crois qu’une fille va proposer direct d’aller faire un tour dans les dunes ?
- C’est moi la fille et c’est moi qui décide !
- Hum…Les dunes, c’est par là ?
- Oui, passe devant, c’est toi le garçon…
- Pourquoi devant ? Tu…tu sais quelque chose ?
- Il y a souvent des bêtes par là…
- Haaaa ! Des bêtes…J’ai horreur des araignées et des scarabées !
- Oui, et souvent Mildred et sa bande rôdent par là. Va falloir se bagarrer, tu me défendras ?
- Ben…Ils sont nombreux ?
- Douze au moins ! Et armés jusqu’aux dents, vieux malabars collants et boules puantes…
- Bon, tu as gagné, Rackham. Je préfère faire la fille, garçon c’est trop dangereux…
- Ah, tout de même…
- Bon Capitaine, on y va dans les dunes ?
- Quoi ?
- Ben oui, tu m’as donné envie maintenant…
- Sacré Clochette !
- Hi hi…

Ne vous fiez pas aux apparences. Les mondes imaginaires recèlent bien des histoires qui font parties des petits bonheurs de l’existence, mais qui ne sont pas toutes bonnes à dire aux enfants…
Jack Rackham.

mardi 8 septembre 2009

Petit intermède sur le Livre


Petit intermède sur un blog pirate, point de cordes ou de hamac, Karine m’a taggué…

Cela concerne le livre. Justement, le sujet me parle même si je ne suis pas un gros consommateur de romans. Voici…

1 - Plutôt corné ou marque page ?

Ni l’un, ni l’autre : Je mémorise la page tout simplement, j’ai une mémoire d’éléphant !

2 - As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?

Oui, très souvent. Un livre, c’est de la richesse qui ne coûte pas cher. Je me souviens de mes premiers cadeaux, enfant, Ulysse et l’Odyssée, ou un « Capitaine de Quinze ans ! Un capitaine, déjà…

3 - Lis-tu dans ton bain ?

Jamais. Car je prends surtout des douches. Mais, quand j’étais plus jeune, il y eut quelques essais de lectures aquatiques, gondolages et catastrophes définitives…

4 - As-tu déjà pensé à écrire un livre ?

Oui, depuis toujours en fait. J’ai publié nombre de BD, mais je m’attelle aujourd’hui à essayer de publier des romans…policiers !

5 - Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?

Pourquoi pas ? Si le sujet le demande. C’est l’intérêt qu’on porte à une histoire qui compte, sa longueur est facultative.

6 - As-tu un livre culte ?

La Gloire de mon Père, de Marcel Pagnol. Même si j’adore d’autres romans, comme le « Fléau » de Stephen King ou un des meilleurs Agatha Christie que j’ai lu, avec Hercule Poirot bien sûr…

7 - Rencontrer ou non l’auteur du livre ?
Ca m’est arrivé souvent dans la BD ( Franquin, Reiser, Choron, Hogarth…) et j’ai rencontré nombre de romanciers. En fait, je fais l’inverse : Je lis les livres des auteurs qui m’ont intéressé lors de notre rencontre…J’adore Joëlle Wintrebert qui est formidable, et terriblement séduisante, il faut l’avouer !

8 - Aimes-tu parler de tes lectures ?

Oui, j’aime parler tout court…et je peux expliquer, échanger. Je n’ai pas un goût unique, des préjugés et ne suis pas snob. Je ne lis pas ce qu’il est de bon ton de lire, et ne dit ce qu’il est de bon ton de répondre.

9 - Comment choisis tu tes livres ?

Voir rencontres ou hasard de la vie…Infos Internet, magazines, conseils d’amis.

10 - Aimes-tu relire ?

Oui, mes livres préférés…C’est de la délectation.

11 - Une lecture inavouable ?

Pornographie, érotisme, tout est avouable. Ou bouchez-vous les oreilles…

12 - Des endroits préférés pour lire ?

Mon lit. Mais je lis partout.

13 - Un livre idéal serait pour toi ?

Que les pages soient pas trop molles pour lire allongé…elles peuvent dégringoler ! Sinon, tout est bon. Un livre que j’aurais écrit aussi…

14 - Lire et manger ?

J’ai connu les miettes de pain entre les pages, aaaarh…Je fais une pause le cas échéant.

15 - Lecture en silence, en musique, peu importe ?
Peu importe.

16 - Le livre te tombe des mains, tu vas quand même jusqu’au bout ?
Oui, je finis…Je veux savoir la fin !

17 - L’auteur que tu regrettes de ne pas avoir lu ?

Tous ceux que je n’ai pas encore lu... Sinon Victor Hugo que je connais par le Cinéma ou ouïe dire.

18 - Ton livre de chevet tout de suite ?

Le Rendez-vous de Rangoon, de Evelyne Dress.


Voilà, j’ai répondu. Je ne sais si je vais tagguer à mon tour et à chaque fois qu’on propose un tag à la cantonade, personne ne le fait…

J’ai une idée : Je vous propose un tag pirate, à ma manière, OK ?
TAG PIRATE

1- Racontez votre premier amour, sans préciser ni prénom ni date, restez mystérieux.
2- Racontez votre plus bel amour, celui de votre vie…en attendant le prochain !
3- Racontez un amour secret, que vous n’avez jamais raconté à personne.
4- L’endroit le plus insolite où vous ayez fait l’amour.
5- Une aventure via Internet qui vous a marqué…
Je taggue : BERENICE, KARINE, MARIE, CHARLES, COLOMBINE, FLORA, ISA LAUZON, CLAUDEL, MAIA LUNA, GICERILLA, DAME SCO, CORTISONE, YAELLE, B…Mais tout le monde peut participer parmi ma trentaine de blogs favoris !

Bon vent et Besos !
Jack.

vendredi 4 septembre 2009

La Bête sous le Lit - 2


Mon grognement, venu du fin fond de mon imaginaire d’enfance, avait fait taire l’assistance et j’attendis un premier mouvement, un froissement de tissus, un mot, pour reprendre ma conversation lupine. J’ai de ces idées des fois…

Ce fut Zahiya qui rompit le silence :
- Tu vois, Malik, ce ne sont pas des histoires…Quelque chose a du contrarier les forces de la nuit, et notre compagnon de jeunesse a resurgi, hélas ! Dit Zahiya, songeuse.
- Je vais faire appeler la garde, ça vaut mieux. En faisant une estimation proportionnelle à son cri, ce loup doit bien mesurer….
- Chut ! Tu vas le contrarier et il va tous nous dévorer…
- Que faut-il faire alors ? Répondit le mari qui s’était tapi derrière une rangeoire.
- Je vais aller sous le lit et consoler le loup…C’est la seule solution.
- Quoi ? Ma femme seule avec un loup inconnu sous un lit, qu’il te dévore soit, mais qu’il puisse aussi abuser de toi, ça je ne pourrais le supporter !
- Ha ! Ha ! Mais nous avons affaire à un loup imaginaire ! Laisse-moi faire, et nous enlèverons le sort jeté à ce bateau et à ce lit. Ta jalousie nous amène bien des tracas mon ami…Dit Zahiya, l’air désabusée mais décidée.
- Tu crois, ma douce ? Oh, je m’en veux….Va, ma chère, sauve-nous, et sois bien prudente…Pendant qu’il retournait se cacher derrière le meuble.

Zahiya prit une grande respiration et se glissa sous le lit, disparaissant des yeux de son mari et des quelques êtres assistant à la scène.

L’obscurité empêchait de voir nettement ce qui s’y passait mais Zahiya semblait ne rien craindre, au contraire. Elle sentait la bête et en rampant, se dirigeait vers elle, prête à tout…

Quand ses yeux furent habitués à la pénombre, elle put me voir avec un doigt sur les lèvres, lui faisant signe de se taire. Son sourire fut la réponse que j’attendais…Zahiya était très belle et j’étais très fier de partager cette farce avec elle. Elle me fit signe de regarder au fond du lit, derrière moi, et j’aperçus ce dont elle voulait me parler : Un passage secret.

Des signes cabalistiques devant servir de codes d’ouverture étaient gravés sur des pièces de bois. Il fallait connaître ce code pour l’ouvrir. Et ma princesse semblait savoir. Elle me le confirmait du doigt et je lui souriais pour lui dire que j’avais compris.

J’avais aussi compris qu’elle devait passer sur moi pour atteindre la porte secrète et je m’en régalais d’avance…Je la voyais avancer de face et elle était déjà à hauteur de mes hanches. Comme une promesse, elle donna un baiser à une couture de mon pantalon et se hissa sur ma poitrine…Nous étions presque face à face. Nos babines se frôlant, je laissais échapper quelques grognements, sans faire exprès…

- Ca va, chérie ? Tu…Tu n’as rien ? Osa Malik.
- Tout va bien, je le caresse…Il fait sa grosse queue, il a du avoir peur tout à l’heure ! Le Pays des Mille et Une Nuits a du ouvrir une porte sous mon lit. Je vais vérifier qu’il reparte comme il est venu, ou à peu près…

J’embrassais Zahiya goulûment et nous essayions d’oublier nos vêtements tant nous nous moulions l’un contre l’autre. Profitant de chaque instant offert par le pur hasard et la naïveté de son mari, je l‘aidais à passer par dessus moi, pour qu’elle m’ouvre la porte de la liberté mais aussi qu’on s’offre le dessert de nos enfourchements. Le nez dans ses étoles, je cherchais l’ouverture vers sa toison, recelant mon plaisir et le sien. La langue de ma gourmandise pénétra sa chaleur, pendant qu’elle tapotait sur les pièces de bois. En mon fors intérieur, je ne souhaitais pas qu’elle trouvât ce code secret…Mais le doigté des femmes sait faire danser les serrures et une dernière lipure scella notre intimité mais m’ouvrit la porte de la liberté…

Je m’échappais du bateau par un passage pour retrouver le ciel et la lune. Mon tricorne était encore rouge de nos ébats quand je rejoignis le Poséïdon et j’imaginais en souriant les explications de ma belle à son mari jaloux. Nous lui avions fait une bonne blague, sans citrouille et sans potiron, et pourtant, ce n’était pas Halloween…

Les mains sous la tête dans mon hamac, je regardais un mât du bateau pointant vers le ciel en soupirant. 

FIN

mardi 1 septembre 2009

La Bête sous le Lit - 1


Il y a des jours où mon esprit de Jack Rackham se déconnecte du portable, les idées sont confuses, le doigté alangui, ma tête sort de mes cordes et mon œil périphérique tourne à 180 ° pour voir si quelque chose se passe aux alentours du navire.

Le soleil frappe ce jour-là, j’ai envie de faire un tour sur le ponton de l’île. Les bras dans le dos, j’ai le tricorne arrogant et les yeux à l’ombre…J’observe. Justement, j’ai vu une belle petite gravir la passerelle d’un vaisseau inconnu. Un tonneau de bière marqué La Marsa me donnait une première indication, ignorant ce qu’était le houblon d’Afrique du nord mais connaissant le Pays de Tunis. 

Un voile couleur violette m’empêchait de voir les traits de ma soubrette mais fasciné que j’étais par son balancement fessier, je suivais sa trace sans me désunir. Le pont du navire était désert ce qui facilita ma filature. Ma belle prit soudain un chemin en escalier vers le cœur du vaisseau, j’accélérais pour ne pas la perdre…

L’intérieur était sombre et j’apercevais à peine son jupon blanc. Elle rentra dans une cabine et laissait la porte entr’ouverte. Je m’approchais à pas de loups…
- Zahiya maîtresse, j’ai votre coupon de soie. Dit mon guide blanc et mauve.
- Comme c’est beau ! Je me vois déjà danser et glisser sur l’air avec ce tissu léger…Dit-elle en tournant sur elle-même, telle une toupie et souriant à l’infini.

J’épiais cette scène comme un espion privilégié, car Zahiya était nue…Sa peau légèrement métissée était parfaite, et elle se tenait droite comme un i, les pieds comme une danseuse de ballet. Sa fourrure pubienne dépassant de son profil, ajoutait à sa féminité, me sautant aux yeux et me tordant l’esprit où mes pensées s’entrechoquaient…

Soudain, la servante faisait demi-tour et je sautais dans la première pièce dont la porte était ouverte, me glissant sous le lit. J’attendais quelques instants et rien de vint. Elle avait du remonter sur le pont mais sa maîtresse devait être toujours là.

Je ne sais ce qui me passa par la tête mais j’oubliais que j’étais sous un lit et je me cognais le crâne aux lattes. Violemment. Je plongeais dans le noir…

Soif.

Je revenais à moi…Mon front me faisait mal et ma gorge était sèche. Je me souvenais où j’étais. J’allais sortir de dessous du lit quand j’entendis des voix…Il y avait un homme, en colère, et celle qui s’appelait Zahiya passait un sale quart d’heure.
- Je ne sais ce que tu fomentes, Zahiya, mais je sais qu’un homme a été vu montant sur le pont. Cesse de me mentir et avoue. Tu as un amant…
- Malik, tu es fou ? Personne n’est monté sur ce bateau. Seule Rashida est venue me porter une étole pour faire une robe.  
 
Je commençais à réaliser le danger de la situation. Là, je n’étais pas pris au piège par une sirène qui jouait à la panthère mais par un mari jaloux qui allait trouver un homme sous le lit de sa femme…

Heureusement, de magnifiques rebords masquaient le dessous du lit et je me dis que j’avais de la chance. Quand les voix reprirent, et qui ne me disaient rien de bon…

- Tu peux fouiller partout, tu ne trouveras rien. Je suis une honnête femme, Malik !
- Même sous le lit ? Tu es sûre de toi, Zahiya ? Il y a des légendes qui disent…
- Le loup sous le lit ? Oui, mon ami, je l’ai senti enfant, ce n’est pas une légende…

Je ne sais ce qui me prit, mais le sujet évoqué, l’ambiance de suspicion, les conséquences de ma présence…Et du fond de mon âme, ma vie en dépendait, je poussais de toutes mes forces un cri qui retourna le cœur à tous les passagers du bateau :

GGGRROOAAARRRRRWWWWLLLLRRR ! ! !

Le silence se fit et j’attendis qu’âme vive…

( A Suivre…)