lundi 26 mars 2012

Le Livre de Maia


Je balançais dans mon hamac car j’avais eu la visite d’une petite rouquine, bien connue pour son balai magique et sa cuisse légère. 

J’aimais cette qualité chez Maia, alliant la chaleur humaine et l’érotisme le plus torride. Quelque fois bestiale et aimant tout, nous partagions les balancements de nos humeurs à travers la lorgnette de Bosco et des matelots les plus hardis qui n’en manquaient pas une…

Cette fois-ci, elle était venue me faire la lecture car elle trouvait que je n’avançais pas assez vite dès la réception de son dernier livre de contes qu’elle m’avait envoyé en service de presse. Elle était là en service de près, et c’était bien meilleur finalement. 

Je me concentrais sur les mots qu’elle égrenait lentement ou plus rapidement selon les passages.  Le GRIMOIRE DES ANCIENS en était le titre et j’aimais bien…

Maia savait manier la langue mieux que personne et je me régalais de ses tournoiements  très littéraires et sa ponctuation, susurrant des milliers de sentiments et touchant à mes émotions mieux que la fille la plus délurée de tous les pontons des Caraïbes !

Elle me lut le livre en entier et chaque passage fut le comble de son imagination qui vint gratouiller mon esprit et plus. Mon sabre salué de mon tricorne lui allouait mille compliments et jaillirent des flots de reconnaissance qu’elle engloutissait aussitôt dans ses fourreaux de gloire, hérissant son pelage de rouquine qui frémissait.

 En remerciement, je caressais son corps de rêve de mes doigts érectiles et chauds, se promettant quelque rendez-vous soir de Saint-Hercule, où nous mangerions nos mots mutuels au firmament...

♥♥
Jack

 
Vous pouvez retrouver Maia et son univers vers la page de ce blog, où vous trouverez tous les liens et infos utiles : http://rackhamjack-lerouge.blogspot.fr/p/venez-voir-sort-celeri-le-blog-de-maia.html

samedi 17 mars 2012

Le Bandard fou de Moëbius


J’avais installé quelques chaises dans la grand’ salle car ce cours d’initiation était réservé aux plus grands. Point d’histoire au sujet rocambolesque, quoi que, mais un vrai destin d’homme aux allures nobles et je fis retentir un grand chut pour conjurer le roulis de la goélette et faire taire les derniers impertinents…

« Cette année-là, au cours d’une escale assez longue sur la côte californienne pour cause d’entretien, un homme prit hamac et auberge sur notre bateau-école car le Capitaine Longfellows avait instauré des règles d’hospitalité et de rentabilité qui conjointes conservaient  à notre navire et ses élèves leurs utilités. J’étais alloué au service et c’était sous le sobriquet de Maître Jack que beaucoup me connurent à cette époque.

L’artiste, car c’était un peintre et dessinateur, avait un jeune apprenti  affublé de hardes informes et nombreuses qui le faisaient passer pour un porte-manteau. On s’apercevait pourtant d’une incongruité parfois gênante, comme une sorte de bosse dépassant à hauteur de taille et qui faisait se retourner sur son passage la gente féminine. Je ne connaissais pas Bosco à cette époque, mais nul doute qu’il aurait jeté aussi son œil inquisiteur et connaisseur, et qu’il aurait même essayé d'en savoir ou voir plus. La canaille !

Le Capitaine avait questionné le Maître, et j’avais saisi quelques réponses. Le gosse atteint de priapisme précoce, il avait été chargé par son père de l’instruire et aussi de l’éloigner de leur maison et voisinage qui n’en pouvait plus de croiser un tel phénomène qui rendait jaloux les hommes et curieuses les femmes. Lui servant de commis pour des utilités quotidiennes et de modèle pour des commandes spéciales, ils avaient atterri sur notre rafiot avec bonheur de trouver havre et incognito.

Jour après jour, nous vîmes la création d’une bande dessinée qui mettait en scène notre larron érectile, et nous étions épatés par l’imagination de notre dessinateur mais aussi par les mensurations titanesques de l’engin… »

Arrêtant mon histoire, je fis passer quelques croquis dans l’assistance et les femmes qui s’y trouvaient poussèrent un « pfiouhh » d’admiration. Comme quoi il suffit de savoir s’y prendre pour que la gente féminine s’intéressent un peu à ce que nous appelons communément : 

Les Bandes Dessinées !


*


Jean Giraud alias Moëbius, est un des plus grands dessinateurs de toute l’histoire de la Bande dessinée et quand sortit en 1974 aux Editions du Fromage « Le Bandard Fou » histoire de SF aux allures poético-pornographiques, ce fut une nouvelle œuvre qui commença pour celui qui dessinait jusque là le Lieutenant Blueberry. Dans les pages de Métal Hurlant dès 1975, il publia les Garage Hermétique, l’Homme est-il Bon, Arzach, et autres John Difool qui marquèrent son œuvre et toute la BD. Graphiste hors-pair, il a influencé des générations de dessinateurs et d’auteurs.  Créateur poly-visuel, Il a aussi participé à certains films de Cinéma comme Tron ou Alien.




Né en 1938, il est décédé le 10 mars 2012 des suites d’une longue maladie. Très prolifique comme illustrateur ou peintre, il laisse une œuvre impressionnante qui en fait l’égal d’un Picasso, d’un Victor Hugo ou d’un John Ford.

lundi 5 mars 2012

Une Femme à sa fenêtre


J’ouvre les persiennes qui donnent accès au balcon pour respirer un grand coup. J’aime cet air matinal qui me rappelle le Poseidon. Quelques souvenirs avec ce Capitaine au cœur tendre et au sabre qui sait s’y prendre.

Une bise tend ma nuisette et frôle mes épaules, et je pense aux visites saugrenues des pirates, tentant leur chance comme des collégiens et la leur donnant sous couvert du secret qui s’en ira valser au premier rhum ou première vantardise.

La chambre est silencieuse et je ferme les yeux inventant un nouvel amant. La rue est bien tranquille et je me penche encore. J’écarte un peu mes jambes et j’appuie mes épaules contre le balcon. 

Le désir est bien là qui balance encore. Je le sens qui s’avance et bat un peu mes cuisses. Des pas de félins m’annoncent du turbin. Je sens sa queue qui bat contre ma croupe et je tressaillis au frôlement de ses moustaches.

Je me retourne et caresse son poil doux, et me mets à genoux. 

Je glisse dans ma main quelques croquettes qu’il dévore à grands bruits.

Ce chat est un coquin…


A Aurélie ♥