Quelquefois, entre deux rêveries ou
autres douceurs littéraires ou culinaires, je reviens à mes premières amours,
celles où ma prime jeunesse côtoyait les murs de la Veuve Sanders. S’y
trouvaient aussi ses nièces dont l’inoubliable Katia, au coup de pédale
aérodynamique et puissant, qui avait laissé une image indélébile dans ma
mémoire.
Fermant les yeux, je revoyais comme
dans un film (le cinématographe sera inventé un siècle plus tard mais je me
comprends) ces cavalcades à vélo à travers l’île du Crâne, menant à cette
cabane secrète où nous jouions à toutes sortes de jeux. Les fesses encore
marquées par son porte-bagage, je frottais mes yeux éblouis aussi par sa croupe
en action puis nous commencions à nous amuser.
Cette fois-là, je m’étais déguisé au
point de devenir méconnaissable, portant binocles et perruque frisée, me
faisant une moustache au noir de bouchon, enfilant une veste de costume avec un
faux-col de soirée. J’enfilais pour finir un grand short rayé avec chaussures
noires cirées et guêtres, avant d’entamer un gros travail de peinture,
reproduisant la carte au trésor de Barbe-noire le pirate, une vieille
connaissance dont je lisais les aventures dans la presse.
Une fois la peinture sèche, nous
pouvions jouer :
Epuisée par le jeu mais heureuse, elle finissait toujours par dire :
La prochaine fois, c’est toi qui
feras le Trésor !
Mais bien sûr, chère Katia, je serais
toujours ton trésor…
♥
Jack Rackham
PS : Si quelqu’un veut jouer à
l’Île au Trésor…hum ? ^^