
Il est des pirates qui prennent congés pendant les fêtes. Pour notre ami Jack Rackham, il n’en est rien. Il se dévoue à la bonne cause des enfants orphelins, leur préparant goûter et leur racontant des histoires le soir de Noël…
Un nombreux auditoire se recroqueville autour du fauteuil du Capitaine, sa pipe au bec et son tricorne altier en imposent. Il fait mine de réfléchir longuement puis improvise, comme d’habitude.
- Voyons, où en étais-je resté ? Ma mémoire s’érode avec le temps. Ah oui, : Il était une fois…
Les oreilles grandes ouvertes, les enfants écoutent Jack avec émerveillement.
« C’était un soir de Noël, le Poseïdon avait accosté sur une îles des Philippines, afin de reposer voiles et marins. Quartier libre avait été décrété et chacun était parti vers son festin ou sa galantine. Nous nous préparions à faire de même avec Tim, quand on entendit un fracas épouvantable sur le pont. Nous sortîmes pas à pas, prudence vaut mieux que guet-apens…
Un drôle de tableau nous attendait : Un traîneau de rennes du nord s’était encastré entre tonneaux et toiles, et un grand bonhomme habillé de rouge semblait sonné sur son siège…
- De rouge ? entonnèrent les enfants.
Oui, de rouge. Je m’approchais vers le grand bonhomme pendant que Tim s’occupait de tenir les rennes. Le temps de poser une question, je m’entendis répondre oui à une demande sans détour :
- J’ai la jambe cassée et rien n’y fera plus ce soir. C’est Noël, vous devez prendre ma place Capitaine Rackham…
Il est des moments où on comprend le sens du mot destin. Toute une vie, on attend le grand signal sans jamais l’entendre, et là c’était mon heure ! Je me rendis bien compte qu’il était de même pour deux rennes qui avaient entorses et entailles. Qu’allais-je donc faire…
- Oui, Capitaine, qu’avez-vous fait ? Questionnèrent en chœur les enfants.
- Ben, j’ai appelé mon amie Sara. Des millions de jouets et cadeaux à distribuer, il me fallait de la main d’œuvre. Mon Ange noir a des relations, plein d’anges en fait, des blancs, de toutes les couleurs…
Un ballet d’anges arrivèrent du ciel sous la houlette de Sara et moi-même, et sortirent par enchantement les jouets du coffre du traîneau. Les cheminées du monde, des Philippines en tous cas, furent gavées de cadeaux et Noël eut lieu une fois de plus…
- Vous êtes fort Capitaine, lança le jeune O’Grady. Heureusement que le traîneau n’a pas atterri sur le bateau de Jack Sparrow !
- Ca tu l’as dit ! Qui reprend du Cake au rhum, les enfants… »
Ecroulé sous une demande générale de Cake, le Capitaine Jack s’étonne encore de son imagination. C’est Noël, après tout, et qui sait si une prochaine fois, il ne leur racontera pas quand il fut Zorro, Ivanhoë ou Christophe Colomb…
Mais ce sont d’autres histoires, qu’il racontera à de prochains Noël !