lundi 21 septembre 2009
L'Amour Fou
Lilly tient son sac sous le bras comme s’il allait tomber. Elle tourne la tête de droite et gauche, son œil semble chercher quelque chose. Elle rentre dans ce bistrot et fait un signe au comptoir avant de s’asseoir près de la fenêtre. Des clients la dévisagent, même si ce n’est pas son visage qu’ils regardent. Elle les tuent d’un regard et reprend son guet…
Lilly est belle et son rouge à lèvres lui donne l’air d’une poupée. Ses cheveux bruns sont légers et ondulent sur ses épaules. Ses yeux semblent très loin de cette taverne puante, mais elle ne voit rien. Son corsage mal ajusté laisse entrevoir ses atours féminins et les grossièretés fusantes n’imaginent pas la passion animale qui anime ce corps au plaisir privilégié de son amoureux.
Il est là, il arrive…Son cœur bat encore plus fort. Elle met ses doigts sur sa bouche et semble ne plus respirer. Il rentre comme le vent, la prend sous son manteau et ils repartent aussitôt, sous une grêle de commentaires puants. Ils se serrent à ne plus respirer et se regardent en marchant, longuement…Ils s’aiment.
Roberto tient dans ses paumes le visage de Lilly. Leurs yeux se dévorent de se désirer et leurs pensées se régalent de se rejoindre en un. Leurs bouches s’unissent, il mange son rouge à lèvres comme une sucrerie et sa salive la nourrit comme de l’eau fraîche. Ils se cachent sous une porte cochère, ça court dans tous les sens. Personne ne les voit, ils sont ailleurs…
Roberto est beau et ses arcades blondes en font un Appolon. Ses pommettes ont des marques comme ceux des boxeurs célèbres, et son regard vers Lilly est si tendre, qu’une larme tombe vers elle comme une offrande de pluie. On aperçoit le duvet de son poitrail à travers sa chemise où une main de son amante s’est déjà glissée. Un forme dure naissante se devine sous son pantalon, son amour est intense mais ils n’ont pas beaucoup de temps.
Ils ont trouvé refuge dans une arrière-cour. Il pose son manteau sur la paille fraîche et elle s’allonge. Les bras en croix elle invoque le ciel et il rigole. Elle se relève un peu et il la prend dans ses bras. Ils sont seuls au monde et ils vont faire l’amour…
Elle est sur lui, il tient ses fesses dans ses grosses mains et elle le chevauche doucement. Ils se sentent plus qu’ils ne se pénètrent, lentement leur désir monte…Son grognement marque l’apogée du coït et elle le récompense en laissant glisser ses seins contre son visage. Il la suce goulûment pendant qu’elle se donne à lui encore plus...Résumé pudique de leur amour qui ne regarde qu’eux.
Soudain, la cour est envahie de personnes en habits blancs, qui se saisissent de Lilly et Roberto, qui hurlent de désespoir…On leur met des camisoles et ils n’ont plus que leurs regards pour se toucher…Ils se trémoussent, se reniflent, alors on les éloigne l’un de l’autre.
Deux docteurs échangent quelques mots :
- Tu as vu ? On aurait dit des bêtes sauvages, ils s’accouplaient…
- On avait du les séparer à l’institut, ça dérangeait les autres patients.
- N’empêche, elle est bien fichue la petite !
- Le gars aussi, tout à fait mon genre…
Des sons gutturaux à déchirer les cœurs se répercutaient derrière eux, comme si les deux amants voulaient se dire adieu.
Un amour fou...
Jack Rackham.
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Sauvages comme des chevaux en liberté,
RépondreSupprimersensuels comme une goutte de rosée, sur un pétale velouté.
Beaux comme l'amour,
Tristes à en pleurer.
Merci Jack pour cette émotion...
Ton commentaire est très beau aussi, Maia !
RépondreSupprimerMerci à toi...
C'est un vrai plaisir d'écrire ce type d'histoire, je vis le moment avec mes amoureux...Comme toi Maia !
Besos ma petite rouquine
Jack
Magnifique ce texte, si sensuel, si triste, empêcher de s'aimer, bah! quel outrage! j'aime ces deux là, d'être vivants.
RépondreSupprimerOui, l'amour c'est beau quand c'est vrai...Et ça rend vivant !
RépondreSupprimerLa tristesse, c'est pour mieux faire sentir ces moments, et de toutes quand on est amoureux, rien ne compte d'autre !
Besos Solveig l'amoureuse...
Et bien quelle chute... On est comme dans un film, heureux au début et si triste à la fin.
RépondreSupprimerTu as l'art de faire vivre les sentiments et là je suis toute retournée...
eh bien, un beau texte de bon matin, merci mon Jack
RépondreSupprimerbiz
C'est comment dirais-je ...chavirant !!
RépondreSupprimerBonne journée Jack.
Matinales, les filles !
RépondreSupprimer@ Virginie : Je suis heureux de t'avoir touchée ! Biz
@ Victoria : Merci à toi et d'être passée...Bises.
@ Sco : Je t'ai chaviré, wow ! bonne journée toi !
bonjour jack!!déjà que je n'ai nullement envie de reprendre l'école aujourd'hui et ce texte me dit de rester pour te lire et relire tout ce que tu as écrit:tu es divin Jack!!
RépondreSupprimercomment fais tu mon ami?Lilly et Roberto!! de quelle poudre magique les as tu embaumés? J'ai cru les habiter tellement tu les as posés dans nos âmes par ta plume et tes sentiments!! par ce Roberto fou camisolé tu as enfilé le l'esprit de Michael Angelo...mon ange..merci c'est peu !!flora
Bonjour Flora !
RépondreSupprimerJe ne sais que dire, tant de compliments...
Chacun est Roberto ou Lilly en lisant ce texte et on peut faire référence à sa propre vie, à un amour passé qui vous a marqué...
Je vais me mettre en quête d'un éditeur pour compiler les meilleures nouvelles de ce blog. Qu'en penses-tu ?
Bisous
Jack
ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii un cris du coeur comme tu dis!! il n'y a rien à choisir les unes sont aussi belles que les autres gardes tout c'est sublissimo Jacko!!! i'll pray to see u successfull...mouahhhhhhhhhh à l'italienne!
RépondreSupprimerMouaaah, à l'italienne ?
RépondreSupprimerJe croyais que c'était à la russe...!
Merci du soutien, Flora, et besos !
Beau texte bien rédigé, très sensuel, la fin est si triste.....
RépondreSupprimerMerci Ysa ! C'est triste, mais c'est comme dans la vie, bonheurs et malheurs...
RépondreSupprimerBesos !
oui la fin est plutôt triste et cruelle !
RépondreSupprimerpourvu que cela n'arrive jamais... l'interdiction de jouer avec nos sens...
RépondreSupprimermais qui sait...? de nos jours, on peut faire de - en - de choses...
Sois pas triste Karine, c'est pour de faux ! ^^
RépondreSupprimerCharles, ton commentaire est plein de mystère pour moi...Mais ces internements intempestifs arrivent souvent. Où est la folie ? ^^
RépondreSupprimerMerci de la visite !
La fin est magnifique et donne beaucoup de profondeur à ton récit. Sans ce dénouement, sans ce déchirement, l'enjeu serait moindre et l'histoire de ces deux amants, aurait peut-être un goût moins corsé. J'aime vivre intensément et cela n'est pas sans déchirures, ni sans maux. Mais au moins je vibre, moi aussi ;) Bisous, jack.
RépondreSupprimerMerci...
RépondreSupprimerBien sûr une fin comme ça débanalise l'amour de ces deux êtres. Je n'ai même pas eu besoin de développer la folie des personnages.
Aimer, ce n'est t-il pas fou déjà ?
Besos Jade !
Rien à voir et pourtant.... s'impose à la lecture de votre texte la scène mythique du "Nom de la Rose" du jeune moine Adso de Melk (Christian Slater) qui rencontre pour la première fois l'amour avec la fille (Valentina Vargas). Pour moi, une des scènes les plus érotiques du cinéma
RépondreSupprimerhttp://image.toutlecine.com/photos/n/o/m/nom-de-la-rose-1986-01-g.jpg
Bonjour Gicerilla,
RépondreSupprimerJe connais bien le "Nom de la Rose", j'adore même...et cette scène évidemment !
On peut trouver des analogies aux amours "animaux"/animae, avec Roberto et Lilly.
Merci de la visite, et vive le Cinéma !
Besos
Jack