"Elle était en voyage de noces sur une galère royale lorsqu' un corsaire haineux comme un démon transperça de sa dague le coeur de son jeune époux, c'est le sien qui saigna et ne cicatrisa pas.
Il défendait son honneur, elle le perdit avec tous ses espoirs de rédemption.
Ne le dites à personne car nul ne le sait. On ne sait d' elle que son oeil arrogant, son couvre chef à plumes d' argent, sa redingote à brandebourgs , sa culotte qui moule le galbe d' une jambe parfaite et ses bottines lacées, toute en noir des pieds à la tête, et ses yeux aussi sont noir de jais, noirs comme sa bile, son sang et sa colère; noir le pommeau de son épée car elle est à son tour devenue corsaire , et tous la redoutent car elle ne fait pas de quartier, elle nettoie la mer plus sûrement que la flotte officielle et nourrit la faune des abysses de tous ceux qui lui rappellent l' assassin qui l' a condamnée aux errances sans joie. Elle a promis sa couche, son île et son butin à qui la vaincrait au fleuret, mais ce sont combats à mort et aucun de ses prétendants n'a jamais été gracié jusque là. Son île a recueilli tous les damnés de la terre, les rescapés de tous les bagnes et les filles perdues ; boiteux, idiots et malformés trouvent bon accueil.
Quand il a débarqué pour se reposer de sa longue odyssée il n'attendait rien, qu’un peu de vin et de viande et une paillasse avant de reprendre sa quête de la connaissance .C' était un pacifique, indifférent à l' or qui ne sortait son sabre que pour défendre, elle l' a lu dans son regard omniscient comme un crépuscule. Elle est venue à lui pour l'accueillir en reine acide mais son insolence a fondu à la douceur de son sourire et de sa main tendue. Elle a vite retiré la sienne comme si elle était brûlée par la poix fondue. Elle est repartie et en se retournant a vu qu'il jaugeait en connaisseur sa chute de reins et un frisson oublié l'a parcourue mais elle lui a déclaré froidement la guerre:" si tu veux dormir sur mon île, tu dois m'affronter!"
Les voici dans l'arène pour un funèbre pas de deux, ses compagnons disgraciés acclament leur héroïne, nul doute qu'elle viendra vite à bout de ce marin d' eau douce trop gentil. Il est pourtant superbe et fièrement campé dans sa casaque rouge et encore grandi par son tricorne, le sabre nu luisant au soleil déclinant. Il le manie en artiste, entre figures hardies et habiles feintes, souple et rusé comme un félidé. A chaque assaut il la frôle, lui prend la taille ou la caresse, la fouillant de ses yeux brillants tandis qu'il la tient en respect avec sa pointe. La voilà désarçonnée, troublée comme une petite fille et si faible tout à coup, comme ce doit être bon de se reposer sur cette large épaule d'homme! L'assemblée est étrangement silencieuse, leur géante est à terre et cet aventurier des mers lointaines la tient à portée de sa lame, maître de sa vie." Tue moi" murmure t elle d'une voix rauque mais il la relève de sa main gantée, attristé de son humiliation.
- Mon île, mon butin et mon corps sont à toi.
- Je ne veux qu'un peu de vin, de viande et une paillasse pour passer la nuit ; jamais Rackham Le Rouge ne força une femme, l'eût il gagnée en combat singulier.
Mon récit est un peu long, je n'ai plus le temps de vous raconter que cette nuit là elle délaissa son beau lit à baldaquin pour se vautrer dans la paille et qu'elle n'eut pas du tout honte de se comporter comme les filles qu'elle recueillait mais si vous insistez, je vous donnerai plus de détails une autre fois..."
Merci Orfeenix de ce début d'épopée romanesque, ton Capitaine aime déjà cette Veuve Noire, miroir de ton âme secrète...Besos ♥
Jack
Vous pouvez retrouver Orfeenix sur ses deux blogs :
Orfeenix et Le Couloir fou du Défouloir < Cliquez sur les noms !
SUPERBE !! la plume aussi incisive que l'épée. Une bien belle corsaire que voilà !!
RépondreSupprimerJ'aime ! j'aime ! j'aime !
Merci merci merci Maia, pour cette moussaillonne à la plume ciselée et au coeur lourd de ses vies !
RépondreSupprimerBesos tite rouquine ♥
En fait tu nous permets de nous mettre en valeur alors qu' on voulait saluer ton beau blog, c' est bien ça?
RépondreSupprimerUn salut admiratif et reconnaissant à Maïa Luna dont le com me va droit au coeur, merci Maïa, vous êtes magnifique!
C'est bien sûr un renvoi d'intérêt réciproque, chère Isabelle !! J'adore toi et ce que tu écris ♥ Besos ainsi qu'à Maia ♥ ♥
RépondreSupprimerCe beau conte m'a envouté et je vois le belle plume d'orfeenix, toujours pleine de sève pour allonger les mots tels des délices à consommer gloutonnement, j'aurais été jaloux si c'était un autre flibustier qui l'aurait acquise en combat loyal, mais c'est le pirate à l'épée ciselée et je m'incline comme porthos devant d'Artagnan! Je vous aime tous les deux.
RépondreSupprimerCela m'incite à vous dévoiler un commentaire que j'ai fait dans un blog où j'ai parlé d'une île(il se peut que soit celle de la Veuve Noire), le voici: Ayant, donc, atterri sur cette terre inconue de mes ancetres les gaulois, je me mettais à farfouiller dans les espaces forestiers qui se présentaient à moi. J'étais déjà dans la peau et l'esprit de Rubinson crusoé, il n'y avait pas âme soeur qui vive; Je me mettais à ramasser des jeunes pousses et des racines pour apaiser la faim qui torturait mes boyaux! ça avait duré un certain temps. Je marchais, continuellement pour découvrir les lieux, toujours avec l'estomac dans les talons d'achille. A un moment donné, pendant que je marchais desespéré, je m'adressais à Dieu et ses seins( excusez moi j'avais des mirages pour les seins, que Dieu me pardonne!): Dieu, n'ai-je pas assez souffert avec les pirates de l'air et de mer pour finir entrain de ramasser des racines pour me nourrir. Sans le savoir derrière moi une ombre me suivait, ramassant pour se nourrir, le reste des racines que je jetais en marchant. C'était Mokhokho,(un ancien flibustier) complètement deguenillé et amaigris, mais debout comme un pin maritime. Biz-bizaquarium-! Quelle joie de te rencontrer sur cette île maudite, me dit-il. Il commença à me seriner l'histoire de la flotte qui avait pris feu, il me disait que se devait être le trio des flibustières avec la complicité des pirates somaliens à qui déjà, dans le passé, elles leur proposaient un troc : des poissons et des flibustiers avec en échange des ésclaves soumis pour faire les garde chiournes et plus si ...( la suite...un autre jour)
Merci Bizak, belles pensées pour Orfeenix ! Besos ♥
RépondreSupprimerCette première partie, donne envie d'en savoir un peu plus, car avec Rackham le rouge, il faut s'attendre à tout, même avec une veuve noire ;-)
RépondreSupprimer@ Rosée = Ah mais, Orfeenix fait ce qu'elle veut et j'ai découvert comme toi titre et texte. Une suite ? A elle de voir, je ne veux abuser...(Elle va me la raconter en privé, avec tous les détails rien que pour moi)
RépondreSupprimerBesos moussaillonne ♥
Ne pas abuser mais insister, nous le pouvons puisqu'elle nous y a autorisé ;-))muxu
RépondreSupprimerAlors insistons, hein ? Muxus Rosée ♥
RépondreSupprimerQuelle plume ! C'est magnifique et oui on a envie de lire très vite la suite !
RépondreSupprimerDevant autant de sollicitations, Orfeenix va devoir nous écrire cette suite alors !
RépondreSupprimerBesos Aurélie ♥
Merci la Rosée et Aurélie , vous êtes adorables, j' ai hâte de lire vos récits,besos comme dit notre capitaine préféré!
RépondreSupprimerWaouh, j'étais très captivée, Bravo!!!!
RépondreSupprimerBiz à vous deux
Bises à toi Steph, merci pour Orfeenix et waouww too ♥
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