Vous vous souvenez de Patricia ? C’était une jeune femme dont j’avais raconté les aventures depuis son mariage mouvementé où elle avait vécu de terribles épisodes et tissé des amitiés avec les gorilles Macumbas des montagnes. Pablo, son beau Pablo, était un sacré taquineur et le souvenir d’une après-midi au Comptoir des Indes était encore dans les esprits des personnes présentes ce jour-là au magasin.
Le vent, avec la complicité des mouettes les plus vicieuses, me soufflait cette fable faisant suite aux péripéties toujours bien senties de notre héroïne…
« Patricia se souvenait encore de sa honte suite à l’épisode des pelotes de laine et avait cherché à se rattraper auprès de madame Longburry. Elle avait pris contact avec quelques marchands de ses correspondances Laines et Tricots des Caraïbes, et avait concocté pour elle quelques mises en relations qui auraient avantageusement privilégié sa cagnotte pour des produits de haute qualité.
Devant aller chercher les commandes, Patricia se proposa de faire l’aller-retour à sa place mais Madame Longburry refusa net. « Ce que j’achète pour mon stock, je veux le tâter moi-même de visu, question de respect de ma clientèle. » Mais elle lui proposa de l’accompagner, ayant été l’instigatrice de ces affaires, ce que notre amie accepta.
Une petite escouade était partie de bon matin pour rejoindre par bateau la crique du Traquenard où ils continueraient à pied vers la Grotte du Serpent. Le rendez-vous était juste après une forêt, dans une clairière facile à repérer. Grimpant vers le lieu dit, ils furent arrêtés par une bande de sauvages qui essayèrent de racketter notre commerçante.
- Vous devez payer notre dîme, Dame. C’est ainsi dans nos régions.
- Comme vous voulez si ce n’est pas exorbitant, sinon le commerce est foutu en ces régions. Répondit sèchement Miss Longburry.
- Ce sera le tiers de votre cargaison sur le retour, ou alors…
- Ou alors ?
- …Ou alors en échange, toi faire plaisir à tous nos hommes. C’est ainsi dans nos régions.
Patricia essaya bien de s’interposer, prévalant de son expérience pré-maritale sexuelle très copieuse, mais notre Dame refusa net. « J’ai été mariée plusieurs fois et ce que j’achète pour mon stock… ». Bref.
La petite affaire faite aux quinze sauvages, notre équipe put continuer son chemin. Mais quelques centaines de mètres plus loin, un groupe d’indiens Wichitas qui passaient par là arrêtèrent la colonne du comptoir des Indes pour demander la dîme. La matronne eut beau expliquer qu’elle venait de s’en acquitter, rien n’y fit et elle dut gâter le chef et tous ses hommes, malgré les cris de Patricia qui tenait absolument à aider son amie. Mais fière, madame Longburry parla encore du respect de sa clientèle et tous se turent devant tant de détermination.
Arrivés au rendez-vous, l’affaire fut rapidement bouclée au sujet des pelotes de mohair, et pour des tarifs défiant toute concurrence, la petite cohorte repartit chargée de dizaines de caisses. Patricia était contente mais Dame Longburry serrait encore les dents d’avoir du céder aux exigences des sauvages et indiens.
Prenant un autre chemin pour le retour, tout le monde se félicitait de la bonne idée quand un guet-apens imprévu arrêta à nouveau notre équipage. Des pirates sanguinaires et masqués avaient bloqué la route et réclamaient leur du ! Sauvant une fois de plus par le sacrifice de son corps le chargement, se donnant et satisfaisant à tous les vices de ces hommes, Madame Longburry piqua tout à coup une grosse colère qui tétanisa tous les pirates. Leur chef, confus, ota son masque et s’agenouilla pour s’excuser.
« Pablo ! » Cria Patricia. En effet, Pablo et ses hommes avaient joué une fois de plus, une petite blague à Patricia, et on vit arriver sauvages et indiens du voyage aller, qui enlevant grimages et déguisements se mirent à rire…
- Sacré Pablo ! dit Patricia, se tapant sur les cuisses. Tu es vraiment un petit plaisantin, toi !
- Houmm ! Que bella ! Lui répondit-il en lui pinçant les joues. Tou sais que toun amie est oune bonne affaire ? Ha ha !
Vexée, Miss Longburry prit le commandement des porteurs et laissa là nos amoureux. Elle fut rapidement de retour à son Comptoir des Indes et plus jamais elle n’adressa la parole à Patricia.
On dit qu’il y a dans son magasin des pelotes en mohair qu’elle vend à prix d’or.
Elle n’a jamais dit à quiconque la provenance de cette laine qui a tant de valeur.
Pourtant, elle a le respect de sa clientèle et de temps en temps, elle fait une promotion ou une tombola.
Car on peut dire ce qu’on veut, mais cette madame Longburry, c’est vraiment une dame du monde… »
Jack Rackham.
Je soupçonne Madame Longburry de faire partie d'une certaine race de vampires ;-)
RépondreSupprimerMuxus
C'est bien ça Rosée,
RépondreSupprimerTu as tout compris ;-)
Besos ♥
Encore une histoire à rire à gorge déployée!
RépondreSupprimerAprès la beauté des veuves éplorées, une veuve joyeuse dame de( beaucoup de)monde.
Je voudrais juste un renseignement désintéressé et ingénu: que prend cette dame au petit déjeuner?
Merci, capitaine, vous avez du talent pour distraire pendant les longues traversées!
Ha ha !
RépondreSupprimerFaut bien rire un peu après avoir pleuré précédemment ^^
Merci de vos bons mots, Isabelle, ils me font chauds au coeur !
Besos ♥
Jack
Au petit dej', cette dame ? Du Tonimalt sans doute, mais j'ai toujours aimé les femmes fortes, de celles qui abattent les montagnes, même freluquettes mais avec caractère et volonté ! :))
Là, Quelques sauvages, indiens et pirates, n'allaient la décourager de faire de bonnes affaires, non ?