lundi 21 mars 2016

Zaza la Magnifique



Son œil unique frémit d’exaltation, l’autre couvert d’un tissu noir, souvenir de bataille. Elle toise tous les hommes, exhibant un décolleté jaillissant de sa chemise ouverte pour montrer son courage et sa féminité.

Ses cicatrices racontent toutes ses aventures et son collier de perles ses amants sur toutes les mers du monde. Elle est belle et attire tous les regards, des plus grands Capitaines aux marins les plus modestes.

Il lui plait de jouer aux cartes avec ses hommes misant 1000 pièces d’or en un soir ou bien une nuit d’amour. Un petit dragon sur l’épaule lui sert d’animal familier, c’est une pirate des hautes mers et des basses terres.

Puis comme la citrouille de Cendrillon, son œil devient plus doux, son bandeau devient un bandana multicolore, son corsage redevient sage et elle baisse les yeux vers le bar où elle donne un coup de chiffon autour d’un verre renversé… 

- Je vous sers quoi, Capitaine ? Dit-elle en susurrant à peine entre les dents. Un sourire suave capture l’œil de Jack et son tricorne qui passaient par là, contente de son effet et lui rendant sa pièce.
- Je prendrais un ti-punch de chez vous, avec goût fruité et le rhum soutenu. Le pirate regardant à travers elle comme un medium, devinant sa vraie nature. Elle semble lire dans ses pensées et fait une moue en penchant la tête, amusée.

Liza va derrière le comptoir et prépare la boisson magique, l’agrémentant de quelques morceaux de fruits et d’un parapluie chinois, comme il se doit. Il ne la quitte pas des yeux et rêve de quelques secrets partagés. Ou alors de frôlements de paupières, très prisés de ce côté des Caraïbes…

Quand soudain, Jack s’étouffe ! Un peu comme l’autre fois avec une arête de poisson, mais là ce doit être un bout de fruit, une écorce de citron ou de peau d’ananas. D’un coup sec rappelant la poigne d’une aventurière précédemment évoquée, elle tape entre les omoplates du pirate et le sauve de l’étouffement assuré. Elle respire fort, transpire et semble transfigurée, à mille lieues de la tranquille patronne du bar-restaurant de ces lieux. 

Son sourire étincelant aux lèvres, elle dégage une force infinie et prend le tricorne du corsaire en mettant une coquille de noix sur son œil, inventant un cri de guerre en pointant un doigt au ciel :

 Zaza la Magnifique !!!

Puis elle sourit à nouveau en levant les yeux, caressant avec deux doigts dans sa paume un petit dragon volant.

Le Capitaine semble avoir retrouvé ses esprits et se dit qu’il a eu de la chance de trouver ce coin de paradis… 

(A SUIVRE)

Photo du bas : Elizabeth Bourgine dans Meurtres au Paradis.


6 commentaires:

  1. Mon pirate qui a failli s'étouffer! C'est dangereux ces îles lointaines, tout ça n'arriverait pas au Banana café avec une tequila sunrise! Et encore si tu avalais de travers, je te prendrais par derrière à bras le corps avec la fameuse secousse sur le plexus, ah ces aventurières, aucun sens des réalités!

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    1. C'est bon d'être dorloté par ces femmes aux grands coeurs, et ça me plait! ♥

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  2. C'est donc son courage qui jaillit de son corps sage... euh, corsage ! Ok je le note :-)

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    1. C'est bien ça, tu as tout compris ;)
      Merci de ta venue, Pascale ♥

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  3. mais ce texte est magnifique, génialissimement drôle ! j'adore votre écriture ! Fan ! Complètement fan! Je vous embrasse . Elizabeth Bourgine - Liz

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    1. Ravi de votre visite et votre adhésion, chère Elizabeth ! Et c'est moi qui suis votre fan, vive Meurtres au Paradis...♥ Besos !

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