lundi 7 mars 2016

Birdman



Le pont du Poséidon se transforme parfois en cinéma et c’est tout l’équipage qui se dévoue corps et âme, installant un grand drap entre deux mâts et les sièges en bois bien alignés avec un projecteur et des bobines volés à la nuit des temps…

Le pop-corn coule à flots pour tous, enfin assis et attendant le signal, rejoignant le public venu des alentours, sages comme des images. Je reste seul dans la cabine de projection improvisée, pipe éteinte au bec et tricorne en arrière, et je lance la première bobine. Chuuut, cinéma !

BIRDMAN. C’est l’avant-dernier film  du grand réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu ; je mettrais les accents sur les voyelles quand elles seront toutes sur mon clavier^^. C’est l’histoire d’un acteur à succès à la gloire passée qui veut relancer sa carrière en produisant son propre projet. L’adaptation d’une nouvelle de Raymond Carver (Parlez-moi d’amour) montée sur Broadway, et entouré de ses proches tels son avocat, sa petite amie ou sa fille Sam. Riggan Thomson a jadis incarné à l’écran le personnage de BIRDMAN qui l’habite toujours et dont il a gardé quelques talents connus de lui seul, comme voler ou déplacer des objets à sa volonté. Le chemin va être long jusqu’à la fin des répétitions et on suit en observateurs privilégiés la vie de la troupe en se demandant quand tout va exploser…

Ce qui explose d’abord, c’est le talent extraordinaire de Alejandro Inarritu qui propose un film fait en un seul faux-plan-séquence de la quasi-totalité du film, où l’image semble attendre l’évènement ou le personnage qui va arriver, pour repartir ensuite à sa guise pour nous mener par le bout du nez jusqu’au prochain décor. Pas étonnant les 9 nominations et 4 Oscars, dont meilleur réalisateur, meilleure photo ou meilleurs scénario original.  

Et que dire des acteurs, à commencer par Michaël Keaton (Birdman-Riggan) qui parodie son rôle de Batman de Tim Burton et livre là une performance d’acteur incroyable, qui rappelle celle de Beaucoup de Bruit pour rien, adaptation d’un certain Shakespeare…Emma Stone (Sam) confirme le talent de sa jeunesse (et de son précédent Magic in the Moonlight, de Woody Allen), Naomi Watts toujours aussi parfaite, Edward Norton brillant et charismatique, et aussi Zach Galifianakis, Andréa Riseborough, et Amy Ryan, donnant plus encore de vérité aux scènes d’un film réellement époustouflant !

La gorge nouée, le mot FIN s’affichait à l’écran sous les applaudissements de tous les spectateurs. C’est ça, le Cinéma…


Jack Rackham



2 commentaires:

  1. Voilà qui donne envie! Alors comme ça ton blog devient l'écran noir de tes nuits blanches, je t'aime bien aussi en critique mais j'ai un peu la nostalgie des fresques coquines aux rebondissements hauts en reliefs...En parlant de parodie de super héros le dernier film que j'ai vu est "deadpool" et il est assez musclé, bisous mon super héros des mers du sud.

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    1. Un gros coup de coeur pour ce film, tu ne savais pas que j'étais Mr.Cinéma ? ^^
      D'autres sujets plus volatiles me taraudent toujours tu me connais, ce sera encore meilleur la prochaine fois...Besos ma belle ♥

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