Son œil unique frémit d’exaltation, l’autre couvert d’un
tissu noir, souvenir de bataille. Elle toise tous les hommes, exhibant un
décolleté jaillissant de sa chemise ouverte pour montrer son courage et sa
féminité.
Ses cicatrices racontent toutes ses aventures et son collier
de perles ses amants sur toutes les mers du monde. Elle est belle et attire
tous les regards, des plus grands Capitaines aux marins les plus modestes.
Il lui plait de jouer aux cartes avec ses hommes misant 1000
pièces d’or en un soir ou bien une nuit d’amour. Un petit dragon sur l’épaule
lui sert d’animal familier, c’est une pirate des hautes mers et des basses
terres.
Puis comme la citrouille de Cendrillon, son œil devient plus
doux, son bandeau devient un bandana multicolore, son corsage redevient sage et
elle baisse les yeux vers le bar où elle donne un coup de chiffon autour d’un
verre renversé…
- Je vous sers quoi, Capitaine ? Dit-elle en susurrant à
peine entre les dents. Un sourire suave capture l’œil de Jack
et son tricorne qui passaient par là, contente de son effet et lui rendant sa
pièce.
- Je prendrais un ti-punch de chez vous, avec goût fruité et
le rhum soutenu. Le pirate regardant à travers elle comme un medium, devinant
sa vraie nature. Elle semble lire dans ses pensées et fait une moue en penchant
la tête, amusée.
Liza va derrière le comptoir et prépare la boisson magique, l’agrémentant
de quelques morceaux de fruits et d’un parapluie chinois, comme il se doit. Il
ne la quitte pas des yeux et rêve de quelques secrets partagés. Ou alors de
frôlements de paupières, très prisés de ce côté des Caraïbes…
Quand soudain, Jack s’étouffe ! Un peu comme l’autre
fois avec une arête de poisson, mais là ce doit être un bout de fruit, une
écorce de citron ou de peau d’ananas. D’un coup sec rappelant la poigne d’une
aventurière précédemment évoquée, elle tape entre les omoplates du pirate et le
sauve de l’étouffement assuré. Elle respire fort, transpire et semble
transfigurée, à mille lieues de la tranquille patronne du bar-restaurant de ces lieux.
Son sourire étincelant aux lèvres, elle dégage une force
infinie et prend le tricorne du corsaire en mettant une coquille de noix sur
son œil, inventant un cri de guerre en pointant un doigt au ciel :
Zaza la Magnifique !!!
Puis elle sourit à nouveau en levant les yeux, caressant
avec deux doigts dans sa paume un petit dragon volant.
Le Capitaine semble avoir retrouvé ses esprits et se dit qu’il
a eu de la chance de trouver ce coin de paradis…
(A SUIVRE)
Photo du bas : Elizabeth Bourgine dans Meurtres au
Paradis.
Mon pirate qui a failli s'étouffer! C'est dangereux ces îles lointaines, tout ça n'arriverait pas au Banana café avec une tequila sunrise! Et encore si tu avalais de travers, je te prendrais par derrière à bras le corps avec la fameuse secousse sur le plexus, ah ces aventurières, aucun sens des réalités!
RépondreSupprimerC'est bon d'être dorloté par ces femmes aux grands coeurs, et ça me plait! ♥
SupprimerC'est donc son courage qui jaillit de son corps sage... euh, corsage ! Ok je le note :-)
RépondreSupprimerC'est bien ça, tu as tout compris ;)
SupprimerMerci de ta venue, Pascale ♥
mais ce texte est magnifique, génialissimement drôle ! j'adore votre écriture ! Fan ! Complètement fan! Je vous embrasse . Elizabeth Bourgine - Liz
RépondreSupprimerRavi de votre visite et votre adhésion, chère Elizabeth ! Et c'est moi qui suis votre fan, vive Meurtres au Paradis...♥ Besos !
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