A peine la réparation de la chaloupe effectuée, nous
remontions vers le nord depuis les environs du Venezuela. Plein cap vers Haïti
et les îles alentours, la tête était plutôt aux vacances et à la farniente,
même si un strip-poker avait mal tourné au point d’être obligé de faire halte à la
Martinique pour y déposer une cantinière mutine et résolue à quitter le
Poséidon. Chose faite, nous décidions de passer quelques jours plus loin à la
Guadeloupe, en souvenir d’une moussaillonne de la jeunesse de Bosco qui lui
avait brisé le cœur et le reste. Nous découvrions donc le village de Deshaies, au
nord-est de Basse-Terre…
Je ne sais pas si ce fût le temps paradisiaque, la douceur
de vivre, les palmiers enchanteurs, la brise doucereuse ou le charme de la
patronne du bar-restaurant, mais ce coin des Caraïbes me plut ! Je fis plusieurs
fois le tour de l’endroit et j’aimais sa végétation, ses bungalows de bois, ses
lézards et ses insectes chauffants au soleil, sa mer tranquille avançant sur un
sable chaud et doux. J’étais amoureux de l’endroit et commençais à envisager d’y
poser les pénates.
Liza s’avança vers moi, d’une démarche souple et féline, main
sur la hanche et plateau assorti à son bandana. Ou plutôt son turban
multicolore entourant avec soin sa tête et parée de boucles d’oreilles
longues et argentées. Dodelinant d’une
grâce naturelle et avançant avec son sourire à fleur d’œil, des petites
pattes d'oie lui donnant les marques de sa tendresse infinie, elle communiquait par
télépathie et naturellement, j’attendis qu’elle confirme ma commande :
Sa voix douce au timbre particulier ajoutait à sa séduction,
comme si elle descendait d’une peuplade encore inconnue, entre le pêcheur Melba
et la Profiterole antillaise. La voir s’éloigner était une félicité de plus, en anagramme d’une pantomime évidente aux airs de demain et à l’accent de
toujours…
Je me réveillais comme dans un autre monde, repu de nouveaux
parfums et goûts inattendus. Finies les tartes aux fraises et les Mac do de l’île
du crâne, je décidais d’une autre vie et d’un autre port.
Nous étions enfin arrivés…
Nous étions enfin arrivés…
Jack Rackham
Photo du bas : Elizabeth Bourgine, dans Meurtres au Paradis, série.
Relief magnifique et vallonné où poser ses valises! Je te comprends! Je viendrai de temps à autre pour le paradis ,je vous laisse les meurtres!
RépondreSupprimerCe pays me plait et cette série lui doit beaucoup, en plus des acteurs et de l'intrigue où l'informatique n'a que la portion congrue ;)
SupprimerJe t'attends pour un séjour dégustatif, les spécialités locales valent vraiment le détour ♥