Je m'appelle Jack Rackham et je vais vous conter ce qui m'a amené là. Je sais, écrire sur un portable sans connection entre des cordes quelque part sur un bateau, c'est un peu gros. Mais les oiseaux volent et on croit en dieu, alors je peux écrire de là...
J'étais jeune matelot et nous avions l'habitude, mes compagnons de chambrée et moi, d'aller passer le dimanche dans nos familles. Du moins, c'était ce que croyait notre capitaine. Nous avions trouvé un endroit de fortune dans la maison de la Veuve Sanders, qui nous hébergeait. Ses nièces allaient et venaient et quelqfois nous avions droit à leurs faveurs. Je n'oublierais jamais ces années d'apprentissage de la vie et les yeux grands ouverts, j'ai enregistré chaque seconde de ces journées, dont je me souviendrais encore et encore jusqu'à ma mort...
J'étais le préféré de Katia, et quelquefois elle m'emmenait en dehors de la maison, pour rejoindre son endroit secret. On partait en douce sur son vélo, ou une sorte de vélo, et déjà j'étais sous le charme...J'étais à l'arrière sur le porte-bagage, comme aux premières loges de son coup de pédale. Le spectacle de cette grande bringue pédalant de toutes ses forces et me montrant ses fesses était grandiose et déjà j'étais dans l'ambiance avant même d'atteindre l'île...
Laissant le vélo près du ponton, nous prenions ce chemin de planches et cordes jusqu' à l'arrivée. Katia avait trouvé cette île et l'avait aménagé pour recevoir ses fiancés. Une grande cabane aménagée trônait sur un monticule et c'est là que nous passions tout notre temps. Et faire l'amour et manger étaient nos deux seules préoccupations dès cet instant.
Katia trouvait des jeux et je devais lui obéir. Je fus successivement un chien, un panier à linge, le Capitaine Longfellows, un concombre, un sac de patates, une serviette, une étudiante anglaise, la mère Sanders, une glace...Vous allez pas me croire, mais je pense qu'elle m'aimait bien Katia. Vous savez quoi ? De temps en temps, elle me disait :
- Tu es mon trésor !
C'est peut-être rien mais ça disait tout...Et chaque fois que nous repartions, quitte pour une nouvelle séance de fessiers à vélo, je regardais l'écriteau juste avant de prendre le pont de cordes. " L'île au trésor", c'était écrit...
Et le soir venu, seul sur ma couche au milieu de mes camarades endormis, je savais qu'elle pensait à moi...
Formidable cet incipit de blog. Je serai à Toulouse vers la fin du mois de mai. Bonne continuation!
RépondreSupprimerC'est fou l'effet que provoquent certains bateaux...
RépondreSupprimerUn panier à linge comme un coffre à trésor...
RépondreSupprimerElle est un trésor éparpillant ses joyaux aux matelots... J'aime beaucoup !
Merci d'avoir aimé, grande brune !
RépondreSupprimerKatia est un personnage attachant, je sens qu'elle va revenir...
A bientôt !
Jack