lundi 28 septembre 2009

Purkhard et Rose


Purkhard aimait Rose.

Et Rose aimait Purkhard.  

Ils s’étaient rencontrés à une réunion des cantateurs et cantatrices de Mérida. D’un simple coup d’œil, ils s’étaient repérés, choisis, approchés, touchés, et ils ne s’étaient plus quittés depuis.

Purkhard avait la taille d’un géant. Ses bras pouvaient soulever une chariotte pleine de pierres de taille, et son torse recouvert de poils n’incitait pas à se frotter à lui. Seule Rose semblait tenir la clé de sa colère et contenait sa fronde.

Rose était petite et brune, et son sourire enchanteur lui ouvrait toutes les portes et les cœurs. Sa langue était bien pendue et ses compagnons de tablée qu’elle invitait chez eux, avait souvent maille à partir avec ce trublion en jupons.

Rose et Purkhard s’aimaient…

Ils eurent trois enfants et les petits papillonnaient autour de leur amour, comme des serments tenus. Quelquefois, ils se chamaillaient et Purkhard prenaient Rose dans ses grosses mains et la levait au dessus de lui comme une enfant, en vociférant :

- Qu’est-ce que tu me racontes, petite ? Je pourrais te casser en deux si je voulais…
- Essaye, vil pourceau ! Et je te ferais couper en deux…
- Par qui, effrontée ?
- Par mon mari Purkhard ! Jamais il ne supporterait qu’on touche à sa chérie ! 

Puis ils se serraient fort dans les bras l’un de l’autre, en rigolant sous les regards rassurés de leurs enfants…

D’autres fois, c’était Rose qui intervenait, au cours d’un repas, d’un pique-nique ou une réunion politique. Voyant son homme tirant rictus et partir au quart de tour, sa petite voix lançait à oreille de son mari, évitant frotaille : « Dis donc Purkhard, mon mari ! Tu ne vas quand même pas livrer bataille pour si peu ! Juste un mot même pas gros qu’on te balance, et déjà tu prends la mouche ? Viens par ici, et laisse tes amis se crêper entre eux ! »

Alors, il s’approchait d’elle, la regardait droit dans les yeux, et un sourire de ses dents blanches accordait sa raison à Rose. Les mains sur les hanches, la belle le toisait un peu puis passait sa main dans sa grosse barbe…

Au cours de leur amour, il y eut nombre de disputes, quelquefois pour rien du tout, mais jamais Purkhard ne leva la main sur Rose. Il l’aimait beaucoup trop…

Et Rose aimait bien trop son Purkhard pour lui parler si mal qu’il eût l’esprit troublé.

Ce n’est jamais trop d'amour qui sépare des êtres, mais le manque d’amour. Et ça, entre Purkhard et Rose, cela n’arrivera jamais…


A Marie Trintignant.

24 commentaires:

  1. Une très belle histoire dédiée à la talentueuse et jolie comédienne Marie Trintignant partie brutalement... et trop tôt.

    J'adhère tout particulièrement à cette pensée Jack :

    - Ce n'est jamais trop d'amour qui sépare les êtres mais le manque d'amour.

    - L'amour c'est ce pays à l'infini ouvert par deux miroirs qui se font face.

    J'aime cette définition.

    ----

    En aparté. Merci de ton passage sur mon blog. Je constate que tu aimes la mer. Bienvenu au clan. Je suis tombée dedans à ma naissance. Voilà pourquoi je sais si bien nager. ;-)

    Besos (pour reprendre ton expression que j'aime assez).

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  2. Merci Do...
    Marie Trintignant est un symbôle pour moi, et je cherchais comment lui rendre hommage sans l'évoquer de manière brutale, mais par une analogie plus douce.

    L'amour, c'est un sujet qui donne l'inspiration et ta définition en est une image poétique. Merci...

    Oui, un pirate aime la mer...Ma foi, je flotte plus que je nage, mais j'aime les termes de marine ou qui s'y réfèrent.

    "Besos" ! Et bonne nuit...
    Jack

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  3. En voyant la photo j'ai compris tout de suite, je l'avais reconnu...
    Un hymne à l'amour, au doux pas au dur, que tu fais là et elle le mérite Marie ce bel hommage...
    Ses rôles de Victoire et de Colette sont les plus beaux qu'elle aie pu faire... J'aime aussi l'amour qui la liait à son père...
    Merci...
    Il est encore tôt, bonne nuit !

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  4. Bonjour Jack c'est par le mot que tu nous tiens!!nous t'aimons tous ici j'en suis certaine pour ces moments de sérénité qu'on passe à te lire et relire et par ces mots se profile le vrai profile le l'auteur:un homme doux dans sa rudesse contre les vents et marrés, amoureux au coeur plus grand qu'un océan, au sabre audacieux et combien galant!!oui oui tu nous procure du bonheur!!i'm not droping flowers!! et puis cette rose dans ses caractéristiques me ressemble son mec me fait rêver de le connaître...vas-y Jack tu m'émerveilles!!mouahhhhhhhhhh à la française cette fois!

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  5. @ Virginie : Oui, Marie Trintignant suggère plus de jolis sentiments que l'horreur dont elle a été victime. Une bonne actrice et une belle femme...J'habite la région où elle a grandi et quelquefois, des personnes m'en parlent...Et j'ai habité il y a longtemps près de chez Jean-Louis, son père, que j'ai donc croisé un jour avec son père à lui, Maurice...

    Bonne journée Virginie ! bisous de pirate et merci à toi.

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  6. Merci merci Flora...C'est pour faire plaisir que je publie ces textes ici, et si quelquefois le vent des marées me décoiffe, je tiens bon la barre ! Ainsi tu ressemble à cette Rose, je te souhaite de rensontrer ton Purkhard...Bisous princesse ! Mouahhhh à toi...

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  7. Dieu qu'elle est belle sur cette photo !!

    Triste histoire que la sienne...

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  8. Oui, elle est sur cette photo comme je l'aime...
    Sa fin est triste, Bérénice, mais sans équivoque. J'ai trop entendu de bétises excusant çi ou ça...

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  9. je n'ai pas fait attention à l'image et j'ai de suite reconnu les deux personnages, il y a tellement de facettes dans l'amour, qu'il soit destructeur ou bénefique, silencieux ou platonique...
    merci mon Jack biz

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  10. Ben oui, Victoria...Cet amour en rappellait un autre, la photo servant d'indice !
    Quoi que les amours destructeurs n'ont qu'un temps, et ce ne sont pas les plus mémorables...

    Bises belle victoria !

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  11. Je l'avais reconnue sur la photo mais je ne voyais pas où tu voulais en venir.... C'était une somptueuse actrice, une très belle femme, elle savait tout jouer.... Je ne comprendrais jamais le geste de Bertrand, je crois qu'il ne le comprend pas lui même... je ne pense pas que c'était un homme violent....je pense qu'il adorait Marie... mais ça n'engage que moi...peut-être que je me trompe.... dans la vie il faut savoir se contrôler quoi qu'il arrive... c'est ça la force finalement, se contrôler....
    Bonne journée le pirate !!!

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  12. Je crois que certaines personnes, non seulement ne se contrôlent pas mais en plus n'assument pas ensuite...
    Ni pour appeler les secours très rapidement,
    ni pour payer sa dette, celle qu'on doit payer.

    L'affaire Polanski me rappelle celle-ci, celle des artistes connus qui ont des privilèges.

    Bonne journée Ysa ! Besos...

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  13. Oui, l'amour, toujours l'amour...
    Bisous Karine !

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  14. J'aime vos histoires de grands costauds et de petites femmes. Pourtant trop d'amour quand c'est un amour excessif et étouffant, quand c'est un amour jaloux et possessif, peut être cause de séparation, oh, si ! Et la séparation peut même être salutaire. Les tribunaux ne sont-ils pas plein de ces drames de trop d'amour "Mais M'sieur le président, je l'aimais, je vous jure ..."

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  15. Oui, Gicerilla, j'aime bien ta manière de raconter les tribunaux...^^
    En fait, je crois que c'est pas bon la jalousie pour les amours !
    Besos à toi !

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  16. Mais qu'elle est belle sur cette photo ! J'aime son côté sauvage et son regard déterminé. Mais Jack, ne crois-tu pas que trop d'amour entrave les libertés d'un couple ? A moins que ce ne soit un manque d'amour et trop de possessivité. Je ne sais pas trop. Merci pour notre Marie. Mille bisous, monsieur le pirate.

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  17. Oui, sur cette photo Marie est particulièrement belle ! D'où mon choix...
    Tu as raison, Jade : La possesivité passe pour trop d'amour, mais ce n'est pas ça.
    Aimer c'est laisser libre...Mettre un oiseau en cage, est-ce une preuve d'amour pour cet oiseau ? Non...
    Besos chère Jade, belle soirée !

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  18. On ne peut excuser ces actes. Bertrand reste un grand compositeur interprète. Il a tuer. Elle était belle, talentueuse, elle est morte. C'est un drame d'alcool, de drogue, un drame humain. Ce n'est pas parce que l'on est devant les feux de la rampe, que l'on échappe à la médiocrité humaine...

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  19. Bien dit.
    Et c'est ce que je pense aussi. Merci pour les mots...Et de la visite !

    Amitiés, Jack.

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  20. C'était que de l'amour...
    Il n'en reste une histoire à larmes...
    Merci pour ce billet Jack, merci. J'aime et ça me remue.

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  21. Merci mademoiselle, je vous prête un mouchoir...^^
    Besos !
    Jack

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  22. Leur histoire m'a totalement plongée dans un paradoxe de sentiments !!
    Je les aimais tous les deux, et surtout fan de Noir désir.. ça m'a troublée vraiment et je n'en suis pas remise encore quand j'y songe ....
    Argh !!

    Bises Mr Jack.

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  23. A vrai dire, je connaissais pas bien Noir Désir.
    Ce qui m'a outré, ce n'est pas la dispute avec violences, ce qui est fréquent dans la vie, mais le fait qu'il n'ait pas appelé les secours rapidement...
    Et puis, Marie était moins costaud que lui, non ?
    Rien ne l'excuse en fait, pour moi...

    Besos à toi, Colombine !

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