samedi 4 juillet 2009
Retour à la Terre
Je m’arrête un instant devant la fenêtre de la cuisine et je la vois. La soupe chauffe sur le four à bois et elle retourne dans la poêle un morceau de lard. Son tablier blanc entoure sa poitrine et quelques mèches de cheveux dépassent de son bonnet. Marie…
Elle s’arrête devant la cheminée, regarde un petit cadre et prend son mouchoir à la main. Marquant un instant, elle le repose et retourne dans son fauteuil faire son tricot. Elle se balance…
J’avance et m’approche de la porte. Je frappe…La porte s’ouvre lentement et elle me voit. Nos yeux se croisent et les siens plongent dans les miens. Un « Jack ! » semble venir du fond de son cœur. Elle s’agrippe à moi et nous nous serrons fortement. Elle me regarde…
Sans me quitter des yeux, elle prend ma cape et mon manteau. Je pose mon tricorne sur le dossier d’une chaise et je regarde autour de moi. C’est coquettement décoré, meublé, ça n’a presque pas changé. C’est chez moi…
Elle me sert la soupe et je mange la moitié du lard. Elle me mange des yeux et je la regarde aussi. Ses yeux bleus n’ont pas changé. J’ai l’impression d’être un lingot d’or tant elle me fixe, j’ai l’impression de n’être pas parti…
Je me repose un peu dans un fauteuil. Elle me tend du tabac et une feuille. Je fume…Je l’aperçois dans la chambre, dans l’entrebâillement de la porte. Elle tient mon manteau et le soupèse, il doit lui raconter mes voyages et mes peines. Elle a les larmes aux yeux…
Je décide de rester un peu avant de repartir. Elle me montre un pull qu’elle est en train de faire. C’est pour moi…Je reprends comme ma vie d’avant, je regarde à travers la vitre les mâts des bateaux dans le port. Elle est contente et chante une chanson…
Demain c’est Noël et je vois la boîte à boules et guirlandes qui est posée dans un coin. Demain c’est Noël et je suis le Père Noël. Moi, Jack Rackham…Je suis le cadeau et le sapin, et je me souviens pourquoi je suis parti. Elle passe devant moi et en souriant, laisse traîner son jupon contre ma jambe. Je suis à elle, encore un peu. Marie…
Elle s’assoit dans le fauteuil à bascule et reprend son tricot. De temps en temps, elle tourne la tête vers moi. Elle est heureuse…
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Douce Marie, Tendre Marie
RépondreSupprimerUne mère, celle qui t'attend et toujours t'espère !
Hoooo Jack...
Avant de partir, je décidais de faire un tour chez toi, juste pour te faire un petit coucou... j'ai bien fait, d'autant que je ne pensais pas trouver un nouveau billet, ma brogroll ne s'étant pas mise à jour ! :-(
RépondreSupprimerEncore un grand amour Jack... mais celui ci me semble éternel...
Emotion intense dans ce texte, de celle que l'on aime ressentir dans la vie, encore et encore...
Je t'embrasse sensible et doux pirate...
Merci Maïa, Merci Bérénice !
RépondreSupprimerVos commentaires me touchent...Là, pas de coquineries, que du sentiment. ( Et ce n'est pas forcément d'une mère dont je parle...)
Besos à vous deux !
Jack
Trés beau texte, jack! Plein d'émotion et de tendresse!
RépondreSupprimerbisous
Un très beau texte qui vous prend aux tripes...
RépondreSupprimer@ Karine : Merci, ça me touche et bises à toi !
RépondreSupprimer@ Eloïse : Merci de la visite et du compliment dont je saisis encore mieux le sens...Bises !
ce que tu écris est toukjours beau, très beau à lire, et ne laisse jamais indifférent.
RépondreSupprimermais moi je ne sais pas "inventer" alors je me demande toujours "de qui il parle, c'est vrai, c'est inventé ?" et quand tu inventes... surtout tes histoires d'amour, je me dis toujours "si c'est de l'invention...c'est quand même quelque part qu'il l'a vécu !!!"
alors , seulement, je me fais à mon tour mon petit roman sur ta vie ...
et c'est pas mal...
Oui, chère Nanou...Sauf exception, Pablo et Patricia en fait, toutes mes histoires sont suggérées par des personnes, des amours réels ou inventées, des situations de départ vécues...
RépondreSupprimerEnsuite, je décris ma vision, ce film qui passe devant les yeux, ces sentiments éprouvés à ce moment, dont je n'ai qu' à recopier le fil...Voilà !
Besos
Jack
Joli texte qui reste volontairement dans le flou sur la nature de ta relation avec Marie, c'est charmant à lire ce genre d'ambiguité !
RépondreSupprimerDame Sco, tu touches juste...Cette ambiguité n'est pas vraiment volontaire mais d'évidence, la relation avec cette femme est sans ambiguité pour moi !
RépondreSupprimerBesos et à bientôt...
Jack
Très beau texte, sensible et évocateur...
RépondreSupprimerMerci M'sieur "Passer les rivières" !
RépondreSupprimerDes femmes passent, une seule reste, il est bon de se ressoucer, n'est-ce pas vaillant Jack...
RépondreSupprimerVictoria... de chez charl'
Biz caniculaire
Oui Victoria...Mais chacun donne le sens qu'il veut à ce texte ! ;-))
RépondreSupprimerJe vous avais reconnue...
Caniculaire ? Vous êtes dans le sud alors, moi aussi !
Besos
Jack
Oui dans le sud, proche de la mer (indice voir mon blog,il y a une photo et j'habite pas loin de cette ville)
RépondreSupprimerbon dimanche jack!
biz
A croire que la houle fait tanguer ton coeur et ton corps, et que la terre ferme t'arrime à des sentiments plus doux et profonds. L'image est facile...plaisante et reposante.
RépondreSupprimerJoliment dit....
RépondreSupprimerC'est beau et superbement écrit... on ne sait quelle relation tu as avec marie, mais il y a de l'amour dans ce que tu écris....
RépondreSupprimer@ Victoria : Je vais aller voir...Bon dimanche soir !
RépondreSupprimer@ Mots d'Elle : Oui, c'est le repos du guerrier...avant un nouveau départ ! Merci de la visite...
@ La grande brune : Merci du joliment...
@Ysa : Merci du compliment. En fait, ce texte raconte en filigrane pourquoi j'ai quitté mon foyer mais chacun y voit ce qu'il veut...Ce retour, même fugitif, situe mon affection pour Marie. Voilà...
Il est bon de se dire qu'il y a toujours quelque part un amour, qui n'en est plus tout à fait un, mais dont on ne peut se passer malgré tout, un amour qui raconte une histoire, un amour qui laisse cette porte toujours ouverte au cas où, un amour qui ne juge pas et qui reste malgré les sentiments étiolés, celui ou celle vers qui l'on aime se tourner dans les moments de désespoir, un amour qui nous attend même si il ou elle en aime un(e) autre... mais quelque fois, il est bon aussi de se dire que ces amours là sont plusieurs...
RépondreSupprimerVoilà c'est tout, je crois...
Oui,...Il y a l'amour qu'on éprouve et l'amour qu'on nous porte. Il y a aussi l'amour-affection qui reste longtemps...et qui nous pousse à revoir la personne. On peut aimer des personnes différemment, plusieurs aussi...
RépondreSupprimerBonne soirée Bérénice, bisous !
Eh bien, disons-le tout net, "Le Retour de Martin Guerre", à côté de votre texte, me fait l'effet d'une chanson pour midinettes.
RépondreSupprimerBravo.
Mon sabre m'en tombe...Merci Christophe. :-))))
RépondreSupprimerAh ! Enfin "un" commentateur ! :-D
RépondreSupprimerBen oui, mais je fais pas exprès...Ici, c'est libre-accès ! Sans discrimation pour un sexe ou l'autre...
RépondreSupprimer:-)))))))))))Quoi ?
jack le romantique nostagique de la terre le feu et les eaux douces...doux jack tes mots sont les plus beaux cadeaux de Noel..joyeux Noel ami pirate ....flora
RépondreSupprimerMerci de tes mots Flora, ici on fête Noël même en juillet, on fait ce qu'on veut !
RépondreSupprimerBisous et merci à toi, amie!
Très très beau, Jack. Vraiment !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le titre "Retour à la Terre", très évocateur. On a beau avoir soif d'aventure(s) et toujours rêver d'ailleurs. Mais ... On ne se sent jamais aussi bien ailleurs que chez soi. Et c'est parce qu'on est parti qu'on le sait.
Bon retour chez toi.
J'ai aimé l'écrire...Dépouiller son écriture et les effets d'aventures pour raconter ce qui est le plus simple.
RépondreSupprimerC'est un retour avant un nouveau départ. Seul Dieu connait la fin...Merci Brigitte !
De l'inscontance des hommes où de la constance des femmes ? L'homme prend, part et laisse sa trace, chérie ensuite par celle qui l'attend, fidèle, aimante, parfois pour toujours, pour rien. L'homme hésitant, la femme fixée sur son choix. Combien de femmes ont attendu ainsi, patientes, celui qui ne revint jamais ?
RépondreSupprimerVu comme ça, effectivement, Gicerilla.
RépondreSupprimerJe comprends ton point de vue...
C'est pour ça que je suis revenu faire un tour, car il reste toujours quelque chose d'un amour, si imparfait soit-il.
( Et en plus, elle savait bien faire la soupe, la Marie...:-))
C'est doux à lire ....et tellement bon de revenir a ses premiers amours !!!^^
RépondreSupprimerTendre tu es Jack !! ;) Ces mots posés sur la toile de tes doigts, est telle une caresse a cette douce Marie!
J'♥.....
Besos ♥
Merci de ta visite Josépha, tu sais dire les choses...♥
RépondreSupprimerBesos à toi !♥
Jack