Sa main est là, sur le cœur, ou alors sur le corps. Ne cachant rien, sinon s’appliquant à mettre son bras où il faut. Car le peintre est précis, exigeant, inspiré et ne concède rien à son art qu’il veut personnel et unique…
« Un vrai casse-couille, oui ! » Elle est là
qui vocifère, enrage, marmonne, fulmine, exulte et fustige. Elle cherche sa
position mais se fout de ce vieux bouc aux chemises de bucheron économe. Elle
écarte les jambes pour qu’il mate mais son œil pointe l’outrage et elle se
referme, comme une huître sans perle.
La plume crisse sur le vélin, un peu usé du temps passé dans
la remise à attendre le retour du maître. C’est bon de retrouver le bruit du travail, l’odeur
de l’habitude, le goût des choses qui se font, de la magie de la main sculptant
sans y enser. La maîtrise est là, ou pas loin. L’encre ne tache plus, l’eau ne
mouille plus, c’est l’heure du café bouillant qu’on aspire en soufflant…
Il a déjà connu ça, il y a longtemps. L’extase de la
création, du corps parfait, du temps arrêté sur l’image.
L’idée est là, nette, insidieuse, emballante. Évidente.
« T’es une Belle Chieuse, toi ! »
Jack
*

Chapeau pour ce récit que je viens de lire avec délectation, Jack ! Le vieux bouc aux chemises de bûcheron économe entrain de peindre une belle chieuse avec un air d'eau vive : Quelle joie divine pour qui aime les femmes !
RépondreSupprimerCe film est un des monuments qui raconte avec justesse la création artistique et ses ressorts, il méritait bien pareil hommage...^^ ♥
SupprimerTout à fait Rackham Le Rouge !
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