Et si un
jour, on savait précisément l’heure de sa mort ? Si l’annonce d’une météorite
fatale, une attaque nucléaire imminente, un retour de l’ère glaciaire ou des dinosaures
sur la planète, bref si un jour on avait à se préparer pour la fin du monde,
que ferions-nous ?
Ce n’est pas
exactement à ça que je pensais lorsque j’avais lancé une invitation à un
coquetèle dansant sur le Poseidon mais l’occasion était belle de revoir une
dernière fois certaines des moussaillones qui avait émoustillé mon tricorne
avant de briser mon cœur d’artichaut. Je zieutais avec ma lorgnette les petits
culs dodelinant avec entrain, leurs cœurs enivrés encore d’espoir, de projets,
d’avenir…
Bosco avait
prévu un chargement de bretzels et cacahuètes avant les amuse-gueules du dîner
puis les plats de résistance fourrés de tout. Des ballottes variées aux papillotes
composées, on allait s’enivrer de saveurs du terroir environnant, sous la
surveillance bienveillante de Liza, la patronne du bar-restaurant de « l’île
du Trésor ». Son sourire toujours suave me charmait tant mais je
découvrais mieux ses formes et son déhanché que j’approfondissais avec détail
de ma lorgnette de course réglée au millimètre. Mes pensées vagabondaient vers
des perversités sans nom, mais je me disais qu’un jour de fin du monde tout
était possible.^^
De l’autre
côté du buffet, une petite sorcière rousse charmait son auditoire de grands
éclats de rire et de tapes dans le dos, s’enfilant entre autres des rasades d’un
nectar jaune de sa préférence. Son décolleté laissait frémir des pointes d’envie
que la flanelle rendait bien…Plus loin, une grande poétesse bien connue des
habitués du lieu était plantée sur ses belles jambes galbées et musclées, comme une invitation
à la danse ou d’autres jeux pratiqués dans les salons mondains ou même plus
modestes. Son œil clair clignotait vers moi pour que je m’approche et je
faisais signe d’un rapprochement imminent et prometteur. ;)
Près du
gouvernail demandant moult explications à l’homme de quart, une petite blonde
au corsage abondant avait les yeux brillants de tous ces détails et demandait
même à conduire elle-même le bateau quelques miles marins, juste pour voir. Un
peu en retrait regardant tout ce monde, une belle brune orientale aux yeux
profonds et sages grignotait quelques amuse-gueules. C’était une amie secrète
que nul n’avait vue encore et dont j’aimais le front haut regardant vers le
ciel le destin de nos passions communes. Je m’approchais d’elle, sans parler,
pour une fois...
L’annonce à
la radio d’un trou noir proche d’absorber la terre-je fais ce que je veux dans
mes histoires de pirates, j’ai même un portable et une connexion internet non
mais-les cloua sur place, se prenant la tête et tout à coup pensant à leur
compagnon si loin ou à leur mère, ou surtout un enfant qu’elle ne reverrait
plus …Puis se rendant à l’évidence de leur isolement lié à leur présence sur ce navire
en pleine mer, elles se détendaient alors en pensant à distance à ces êtres
chers, le portable ne passant pas dans ces régions caribéennes. C’était aussi
le moment de faire le point sur leur vie puis de profiter une toute dernière fois
du bonheur de vivre, en toute humanité.
La bière et
le rhum coulèrent à flot à nouveau, pour le plus grand plaisir de l’équipage, garçons
et filles retrouvant là cet instinct de vie et de survie propre à leur espèce.
Un grand boum résonna jusqu’au fin fond de l’espace puis le Poséidon se
retrouva telle une arche stellaire filant dans le noir infini…
Je posais
mes binocles sur le grand livre des Aventures du Monde puis un brouhaha se fit sur le pont car chacun voulait donner son avis sur la manière de vivre ses dernières heures
sur Terre.
Et vous ?
Jack Rackham
PS : Une
dernière bière, un dernier amour, cela serait très romantique quand même ma fin
du monde, ce ne serait pas si sexuel que ça finalement…sauf si la fille veut bien, évidemment !
Image du bas : San Andréas, film.
Ah le billet drôle et sensuel! Et c'est une vanité, en plus, une danse macabre.J'avoue que dans ces moments là je ne ferais pas la fière et aurais plus le coeur à prier que la tête à batifoler, c'est pourquoi il m'arrive parfois d'oublier que la fin de notre monde arrivera et d'effeuiller les jours un par un!
RépondreSupprimerJ'adore les films sur la fin du monde car, comme les films sur les guerres mondiales, il y a des ressorts naturels où apparaissent les caractères extrêmes. Les grandeurs d'âme comme les lâchetés les plus immondes...
SupprimerAh la prière évidemment, on en aura besoin au moment du jugement dernier ♥ Besos ma belle
Vous avez l'air de les adorer ces moussaillonnes, Captain.
RépondreSupprimerOù est garé déjà ce Poséidon, j'y ferais bien un petit tour en cas de fin du monde. Joli texte !
Ingrid
Merci pour le compliment Ingrid.
SupprimerVous commencez à être une vraie moussaillonne, en cas de fin du monde je vous mettrez au parfum mais que cela reste entre nous... ^^
Besos ♥
Jack
"Mettrais" oula ! Pardon Ingrid, vous m'avez troublé ♥
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