lundi 3 décembre 2012

Les Cellules grises


Entre deux mers et quatre vents, je souffle souvent mon imaginaire via le tricorne d’un Capitaine mais je m’essaye quelques fois à un autre terrain de jeu littéraire sous le crâne en forme d’œuf d’un petit bonhomme aux moustaches particulières…

« Je plisse un œil exercé en scrutant le miroir et je tords ma bouche symétrique habituellement pour mieux prêter une coupe précise aux ciseaux qui épointent mes bacchantes. Je mime un sourire poli en hommage à ma dextérité mais ne suis pas si fier de ces instants présents où mon âme est troublée. Point d’amour imaginé mais des souvenirs bien réels de Comtesse slave ou d’aventurière russe qui ont brodé mon cœur de satins rouges éternels…Je ne suis pas Ugolin de Provence mais bien Hercule Poirot et je déteste ces ressentiments communs qui triturent mon cerveau ! »

Tel pénétrant dans l’antre glauque et profond d’un tueur en série,  je m’aventure à pas de loup dans les couloirs du temps de ce grand détective. J’y vois des pièces sombres aux barreaux inviolables, aux tableaux assemblés tels des crèches de santons. Les murs suintent des pleurs et les dalles du sol noires et blanches, soigneusement alignées, ressemblent à un jeu de dames à la partie interrompue.

Je quitte la prison de marbre du petit homme, jurant d’y revenir avec mon sabre et ma barbe rousse, pour dépoussiérer un peu de sa méthode, amener ma gouaille et ma flamme afin qu’il puisse vaincre ses démons, pour trousser quelques moussaillonnes de son cœur, comtesses, madones ou putains de mascarade…



*
Personnage imaginaire créé par la romancière Agatha Christie, Hercule Poirot est un détective aimant à déjouer les astuces des plus grands criminels. Mais la tâche du petit homme l’emportant sur sa vie privée, il n’a su prendre sur le fait les cœurs des femmes qu’il a rencontré, submergé d’émotion et laissant filer comtesses et belles dames, tous les amours de sa vie…Tel le film « The Cell », je suis plongé dans le cerveau du grand homme et vu la prison de ses regrets. J’y reviendrais… 

La chanson de Jean sablon « Vous qui passez sans me voir » de 1936, qu’aurait apprécié sans doute Hercule J

Ci-dessous, photo de The Cell -2000 Tarsem (Vincent d'Onofrio)



13 commentaires:

  1. Incroyable tes libelles, je viens juste de revoir dans la peau de john malkovitch avec une scène de marionnettes qui m' a laissé une durable impression.Hercule Poirot, mouais, tu es tellement moins pragmatique et tellement plus vibrant...Je ne suis ni comtesse , ni madone ni slave, mais je goûte tes billets métaphoriques et tes mille vies.

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    1. Hmmm j'aime quand tu viens me rendre visite la nuit Orfée, avec de jolis commentaires en bouquet de fleurs :)
      John Malkovitch j'aime aussi et Poirot ce sont justement ses cellules grises qui m'intéressent, pas ses manières et goûts de luxe mondain !
      Merci de tes mots, tu es l'essence de toutes ces femmes et le mot "goûter" éveille en moi mille vibrations de Capitaine ♥

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  2. Poirot est aussi sexy que son homonyme mais Sablon avait de l'allure.
    Pour les cellules grises d'accord, il n'en manquait pas.
    Dans le genre enquêteur, je craquerai plus sur Sean Connery dans le Nom de la Rose !
    Besos Capitaine

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    1. Ah Sean Connery, tu as bon goût Aurélie !
      Besos Moussaillonne ♥

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  3. j'adore quand je laisse un commentaire et que ton hébergeur me demande de prouver que je ne suis pas un robot...
    Viens plus près et tu vas voir si je suis un robot...
    mdr

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  4. Quitte à me répéter, c'est ce qu'on appelle quitter la proie pour l'ombre! Hercule!? Poireau ou poirot peut chanter cet air des"passantes"( de Brassens):
    -On songe avec un peu d´envie
    -A tous ces bonheurs entrevus
    -Aux baisers qu´on n´osa pas prendre
    -Aux cœurs qui doivent vous attendre
    -Aux yeux qu´on n´a jamais revus.
    Mais hélas, c'est aussi ça les "risques"ou plutôt les "la rançon" dans un métier aussi captivant, qu'est celui de détective!

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    1. En regardant ou lisant les aventures de Poirot,
      on se rend compte de bien d'aventures non assouvies,
      de femmes non convoitées ou pas assez désirées
      qui sont tombées dans les bras d'un autre, telle dans "La Boîte de Chocolat"
      au début de ses enquêtes...
      Qui sait si cet échec le marqua à jamais :(
      Pauvre Hercule !

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    2. Pour Hercule (de la Mythologie) c'était l'échec à jamais! Il n'a pas échappé à Déjanire son épouse,en portant une tunique empoisonnée!

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  5. c'est gentil de rendre hommage à un petit homme si discret qu'il a dû être inventé pour exister et passionner autant de gens.Et qui sait! Peut-être que lui aussi a eu des aventures au-delà des mers du sud que tu nous dévoilera un jour prochain.
    Bisos ♫♫
    Domi

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    1. Oui, je vais un peu réécrire l'histoire d'Hercule
      de ci-de là, ça lui fera le plus grand bien :)
      "Bisos" Domi ♥

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  6. Je lis, je relis...Hercule me laisse de marbre. Sorry Pirate, je ne vois pas quoi dire sur ce bonhomme un peu trop désuet et méconnu de moi. Je disparais donc, dans la fumée opaque de l'Orient-Express!

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    1. Merci néanmoins de ta visite amicale, Yaëlle :)Et des bises ♥

      (J'aime cet Hercule pour ses petites cellules grises justement, ses déductions uniques et sa psychologie qui fait tomber les maques...Fi de ses manières, ses mondanités et son snobisme parfois...)^^

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