Je connaissais Tim depuis assez longtemps pour ne pas me laisser abuser par ses airs doucereux et bienheureux. Le vide qu'elle avait laissé dans mon coffre avant son départ n'avait fait que confirmer mon impression. Tim avait des problèmes...
J'avais prévenu rapidement Bosco qui décida de m'accompagner. « On ne sait jamais Capitaine, S'ils sont plusieurs... » Il avait raison, je ne voyais pas celle qui me servait de Second trembler devant une paire de malfrats. Ils devaient être plus que ça...10, 15, nous verrions bien.
Nous l'avions filé à distance sans se faire voir et nous établissions campement d'assez loin pour qu'elle n'entende pas pas ronfler Bosco. J'avais plusieurs fois imité le sifflement du pic-vert pour le calmer mais c'était un tenace. J'avais hâte d'arriver car j'avais peu dormi et ces deux jours de route avaient entamé mes forces. Enfin, Tim sembla reconnaître une bâtisse au toit de chaume, et j'en déduisais que notre périple était terminé...
Pendant que Tim pénétrait dans la maison, je décidais de prendre de la hauteur et Bosco faisait le guet, ce qui me faisait sourire intérieurement ( gai ). Je me calais près d'un soupirail et je tendais l'oreille pour entendre les conversations...
« Alors la demoiselle, on ramène des trésors ? Tu l'as bien plumé ton Pirate. Toi qui disait qu'il était si malin... »
En scrutant de plus près, je voyais la pièce presque en entier. Ils étaient bien une douzaine et de sacrés lascars. Bosco ne serait pas de trop, il allait être content du voyage ! Tim semblait sourire de la situation pendant qu'un petit gros la pelotait sans qu'elle bronche. « La garce ! « je pensais. Elle ne perd pas une occasion celle-la ! Pendant ce temps, son fidèle coursier semblait prostré dans un coin. Il avait du en prendre ces deux derniers jours et il semblait chercher la meilleure position pour dormir un peu...
Celui qui semblait être le chef saisit le butin qu'elle avait amené et il poussa derrière la cheminée une chevillette de bois qui provoqua l'ouverture d'une porte secrète. Le grondement fit taire le brouhaha des ivrognes et il posa à l'intérieur le sac aux trésors. Je marmonnais quelque chose qui ressemblait à une promesse de vengeance quand mon voleur s'approcha de Tim, qui continuait à le toiser.
Qu'est-ce que tu as toi ? Tu n'en as pas assez ? On l'a bien plumé ton Capitaine et on va un peu s'amuser avec toi maintenant. Pas vrai les gars ? Dit-il en se retournant vers ses hommes, aux gueules patibulaires.
Mon Capitaine, je le connais mieux que tu crois, grosse vache. Et lui aussi, il me connait bien, il sait quand je suis pas dans mon assiette...Quand je lui dit pas la vérité, quand je lui vole son coffre par exemple. Pas besoin de lui dire : « Jack, y'a des types qui ont un sacré trésor planqué sait pas où. Prête-moi des bijoux, qu'on lui monte un piège...Là, mon Jack il rigolerait et hausserait les épaules. Mais si je lui pique un peu dans son coffre, pas besoin de lui dire « suis moi ». T'as pigé l'affreux ?
Ha ha ! Et tu crois que je vais te croire, la donzelle ? Allez approche, ton fiancé est plus bon à rien mais toi on te réserve de sacrés feux d'artifices combinés...
Je bondissais de ma cachette sur la table en chêne qui trônait au centre de la pièce et lançait ma célèbre tirade : « Méfie-toi du sein de moussaillonne que tu palpes, l'autre est peut-être dans la main d'un Capitaine ! » Sur ce je flanquais au triste sire un coup de pied entre les jambes qui le coupa en deux sur place. Je fis voltiger quelques autres sous la lame de mon sabre, sous le regard de Tim qui brillait, brillait...
Elle avait pris un gourdin près de la cheminée et assénant ça et là quelques coups mortels, elle répétait à qui voulait l'entendre : « Si tu savais comme je suis contente, Jack...Si tu savais. J'ai bien cru que tu n'avais rien compris mais non. Tu es là, mon Jack... » Et bosco était là aussi, défonçant du malfrat à pognes rabattues. Ses poings semblaient invincibles et bientôt, à nous trois, on écrasa à plate couture les âmes qui habitaient il y a peu encore dans cette tanière...
Avant de partir, Bosco fit même son affaire à quelques bandits encore vivants mais leurs hurlements semblaient dire qu'ils le regrettaient...Puis on aménagea une sorte de brancard pour le petit coursier qui ne pouvait plus marcher et le trésor, dont on ratissa la moindre pièce d'or derrière la porte secrète de cette cheminée. On fit rapidement le chemin inverse pour retrouver saufs et presque sains la chaleur de notre goélette...
Les mouettes tournaient autour du pont où nous nous trouvions avec Tim. Je la tenais dans mes bras pour une fois devant les hommes et elle semblait heureuse d'être là.
Je regardais ce bout de femme qui m'avait fait le tour de cette aventure. Elle avait usé son corps sans compter pour arriver à ces fins mais je goûtais ce sentiment d'avoir vengé l'honneur de mon amie.
Je décidais néanmoins avec l'accord de Bosco qu'elle ne prendrait plus jusqu'à nouvel ordre, du supplément de tartes aux fraises, point trop n'en faut...
Jack Rackham.
Les prémices de cette aventure sont dans le texte « Tim est de retour » du 24 mai 2010.
Le pirate qui vole au secours de sa belle, c'est romantique, c'est beau, ça fait rêver....
RépondreSupprimerJe n'avais pas lu le texte du 24 mai, sur ce coup là t'es trop sympa, Tim n'a pas vraiment été réglo... mais ton côté pirate gentleman l'emporte surement.....
RépondreSupprimerAlors Ysa, ça t'épate hein ? ^^
RépondreSupprimerComme quoi une aventure en deux parties peut réserver des surprises...
Oui, je suis un pirate romantique !
Besos Ysa... ;)
Je vois bien Belmondo jeune jouant ton rôle! ^^
RépondreSupprimer"Un homme volage est celui qui ne sait à quels seins se vouer.
[Claude Robert] "
Bises
Bien vu, Victoria !
RépondreSupprimerPour Belmondo et pour le dicton sur les seins...
Besos !
( J'ai un côté "L'homme de Rio" ? )
Je dirai même "CARTOUCHE" voleur au grand coeur, charmeur et bagarreur
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