jeudi 7 mars 2019

Victor Hugo



Le temps s’est de nouveau arrêté sur mon ponton, attendant un commentaire de moussaillonne ou le guano d’une mouette maladroite et coquine. Je couine dans mon hamac au gré des vents et vaque dans mes pensées profondes, voir si mes héros de légende se portent bien.

A côté de John Ford et François Truffaut, et juste avant Marcel Pagnol et Agatha Christie, un de ceux que je connais moins mais que grignote ma curiosité, gagnant en effeuillages compulsifs et dévorages de biographie : Victor Hugo.

Je ne suis pas pressé de tout savoir mais le nom a de la gueule et l’homme du panache. C’est un monument artistique et une montagne physique. Il est mort patriarche là où d’autres s’essoufflaient à la moitié de son âge. Son poil est fourni tel un vieux sage, comme assumant toute sa vie et ses œuvres sur son visage.

Les femmes de sa vie sont nombreuses mais à la qualité rare, protectrices et demandeuses, invisibles et mystérieuses. L’amant est entier, viril, esquissant peu de bonheur, l’esprit est créateur, ses rêves sont pleins de seins lourds et ses mains vides de fantasmes sans amour. Adèle, Juliette et Léonie pour l’éternité, mille inconnues à contempler pour des siècles de légende.

Roman, théâtre, Poésie, peinture, photographie, il aura touché à chaque chose comme un maître et suggéré le grand Cinéma du XXème siècle à venir. J’ai été touché par ses Misérables, son Jean Valjean et sa Cosette, j’ai conspué ses Thénardier, symboles de toutes les lâchetés et turpitudes. Celles qui salissent les âmes, au point de perdre toute humanité.

Je l’imagine aussi faisant de la radio, un bel outil moderne, lui militant vociférant, hélant à la révolte et au rassemblement, vivant avant l’heure les réseaux sociaux et les gilets jaunes…

- Hep, vous là-bas !

Je me levais de mon hamac, prenant mon regard de tricorne le plus fronceur et m’approchait du bastingage, à bâbord.

- Non rien, j’avais rêvé, juste le vent mais ma barbe avait terriblement poussé…

*
Victor Hugo, œuvres principales :

Notre-Dame de Paris (1831) Roman
Les Misérables (1862) Roman
Les Contemplations (1856) Poésie
La Légende des siècles (1859) Poésie
Ruy Blas (1838) Théâtre…

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