Le temps s’est de nouveau arrêté sur mon ponton, attendant un
commentaire de moussaillonne ou le guano d’une mouette maladroite et coquine.
Je couine dans mon hamac au gré des vents et vaque dans mes pensées profondes,
voir si mes héros de légende se portent bien.
A côté de John Ford et François Truffaut, et juste avant
Marcel Pagnol et Agatha Christie, un de ceux que je connais moins mais que grignote
ma curiosité, gagnant en effeuillages compulsifs et dévorages de
biographie : Victor Hugo.
Je ne suis pas pressé de tout savoir mais le nom a de la
gueule et l’homme du panache. C’est un monument artistique et une montagne
physique. Il est mort patriarche là où d’autres s’essoufflaient à la moitié de
son âge. Son poil est fourni tel un vieux sage, comme assumant toute sa vie et
ses œuvres sur son visage.
Les femmes de sa vie sont nombreuses mais à la qualité rare,
protectrices et demandeuses, invisibles et mystérieuses. L’amant est entier,
viril, esquissant peu de bonheur, l’esprit est créateur, ses rêves sont pleins
de seins lourds et ses mains vides de fantasmes sans amour. Adèle, Juliette et
Léonie pour l’éternité, mille inconnues à contempler pour des siècles de
légende.
Roman, théâtre, Poésie, peinture, photographie, il aura
touché à chaque chose comme un maître et suggéré le grand Cinéma du XXème
siècle à venir. J’ai été touché par ses Misérables, son Jean Valjean et sa
Cosette, j’ai conspué ses Thénardier, symboles de toutes les lâchetés et
turpitudes. Celles qui salissent les âmes, au point de perdre toute humanité.
Je l’imagine aussi faisant de la radio, un bel outil moderne,
lui militant vociférant, hélant à la révolte et au rassemblement, vivant avant
l’heure les réseaux sociaux et les gilets jaunes…
- Hep, vous là-bas !
Je me levais de mon hamac, prenant mon regard de tricorne le
plus fronceur et m’approchait du bastingage, à bâbord.
- Non rien, j’avais rêvé, juste le vent mais ma barbe avait terriblement poussé…
*
Victor Hugo, œuvres principales :
Notre-Dame de Paris (1831) Roman
Les Misérables (1862) Roman
Les Contemplations (1856) Poésie
La Légende des siècles (1859) Poésie
Ruy Blas (1838) Théâtre…
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