« Nous avions atterri par hasard sur un vieux bateau plein de termites qui était en cale sèche dans cette petite crique qu'on appelait des « Deux-Rochers ». L'île du Crâne n'était pas spécialement l'endroit où je serais venu passé mes vacances, mais Lorenzo et ses hommes nous pourchassaient depuis deux jours et Daniel n'avait pas choisi de crasher l'hélicoptère à cet endroit.
Nous avions dévalé en catastrophe les marches qui conduisaient dans l'antre de cette goélette fantôme car nous entendions nos amis arriver de l'autre côté de l'île et il fallait vite se mettre à couvert. L'endroit était puant, une odeur de fauve qui donnait l'impression que son propriétaire venait juste de sortir, mais je choisissais une cabine à droite pendant que Daniel tournait à gauche vers une cuisine qui n'était plus habitée que par les rats.
Nous étions tapis et il fallait que ce bateau crie son silence jusqu'à l'autre bout du monde, que Lorenzo and co nous croient morts dans l'accident, et nous puissions nous faufiler jusqu'au prochain village après la nuit. L'organisation avait un contact en couverture, une épicière un peu chaude, fallait bien qu'on croit à sa légitimité...Je me glissais dans une panière à linge pas trop pourrie, et tendais mon oreille...
Je faillis m'évanouir quand une main me bâillonna la bouche et je sentis quelqu'un derrière moi. Sa barbe frôlait ma joue et je sentais un tricorne...Je contenais ma peur mais me souvenais de toutes ces légendes de Capitaines sur ces vieux rafiots et je me maudissais d'avoir regardé ces DVD fantastiques où des pirates venus du fond des ténèbres jouaient aux cartes des princesses ingénues. Le brigand en profitait pour me peloter et je fermais les yeux en souhaitant de me réveiller.
Non point. Le pirate continua ses palpations et je ne m'inquiétais point jusqu'à ce qu'il défisse son pantalon. Je ne devais pas pousser un cri, ma vie et celle de Daniel en dépendait. Mon sens du sacrifice n'avait jamais failli pendant toutes mes missions mais un pirate dans un panier à linge était quelque chose de nouveau. Je pensais à mes amies Ysa, Virginie et Victoria qui n'auraient jamais imaginé ce que j'étais obligé de supporter dans ma profession. J'enviais leurs vies de femmes accomplies et je les entendais me dire encore : « Andréa, on t'envie ! Les princes arabes multi-millionnaires, les palaces, les poursuites en Rolls et les hôtels cinq étoiles, ça c'est une vie ! » Ailleurs, l'herbe est toujours plus verte, c'est bien connu...
Pendant mes rêveries, l'homme, si c'en était un, avait pris possession de votre serviteur, et je craignis un instant que le va-et-vient puisse alerter nos poursuiveurs. Non pas, mais un autre phénomène m'inquiéta autrement. Comment dire ? J'étais émoustillée par la vigueur de mon assaillant et je commençais à ressentir un plaisir que je n'avais pas connu depuis longtemps. N'en déplaise à tous mes amants, pas si nombreux mais néanmoins conséquents, j'éprouvais un plaisir avec ce fantôme que je n'avais pas connu depuis une mission au Congo il y a bien longtemps. Je tremblais à l'idée de lâcher un cri ou un râle et je soufflais comme pour un accouchement afin de contrôler ma jouissance...
La main sur ma bouche m'arrangeait bien à bien dire, velue mais ferme et je pus profiter jusqu'au bout de mon plaisir. En nage, mon corps fit quelques soubresauts jusqu'à un orgasme sans nom...
Je me réveillais, fraîche et détendue et cherchais de la main mon amant. Le panier était désert et j'ouvris le battant. Je sortais dans le couloir et l'absence de lueurs me disait que c'était la nuit. J'appelais Daniel...
« Daniel ? Tu es là ? » Dis-je doucement.
Oui, suis là...
Tu crois qu'ils sont partis ?
On verra bien...
Lorenzo et ses hommes étaient bien partis, lassés sans doute par le guano des mouettes et les rochers pointus. Je pensais encore à ma drôle d'aventure, mais n'en parlais point à Daniel. Peut-être aurait-il lui aussi une histoire de sirène fantôme à me raconter. Ces hommes, ils sont toujours prêts à tout...Les salauds ! »
Andréa Scoffield, Les mémoires d'une tueuse à gages ( extrait ).
Sco, t'appelle ça "un sacrifice"??? Mais qui ne se sacrifirait pas pour le pirate!!!
RépondreSupprimerBises
Je prends les noms...
RépondreSupprimerBesos Victoria ! ^^
Bein alors là j'en reste pantoise !
RépondreSupprimerLe pirate fantôme ... j'aurais tout vu dans ma carrière tiens ! Pauvre Daniel, il pourrait se retourner dans sa tombe s'il lisait ça ... héhéhé !!!
Bises capitaine.
PS : fantôme ou pas, je préfère les hommes sans la barbe.
Alors, Sco ?
RépondreSupprimerChose promise...^^
J'ai pris Daniel car c'est un extrait de tes aventures, hé hé hé...
sinon, je suis rasé en ce moment !
Besos belle espionne,
Jack
Alors Sco... Le coup du pirate ?! Fameux hein ?!
RépondreSupprimerhéhéhé même avec barbe ! Quand Jack s'occupe d'une femme... Il en prend soin.
Merci tite sorcière !
RépondreSupprimerUne connaisseuse c'est vrai...
Besos you
Jack
( Et...à la prochaine ! ^^ )
Dans un panier à linge ? roooo, moi je peux pas, je suis claustro !!!!
RépondreSupprimerPar contre une légère barbe naissante j'aime beaucoup....
Ah les filles...
RépondreSupprimerJ'adore vos commentaires !
Alors je note : Ysa - Pas de panier à linge !
Bon week-end et besos
Jack
un panier à linge ou un panier à salade qui se refuserait à Jack!! ou lààààà un amant fantome que c'est charmeur!!mouhhhhhhhhhhhhhh!! et encore encore mon pirate !!
RépondreSupprimerMerci Flora, toujours enthousiaste !
RépondreSupprimerBesos du matin
Jack
Mais que faisiez-vous dans un panier à linge Jack ?!
RépondreSupprimerC'est un conte, chère Loève...
RépondreSupprimerPuisque tu me poses la question, je peux dire que vu l'époque de Sco et ses lascards, j'étais un fantôme errant en mal d'affection et que j'ai trouvé là une belle occasion de trousser une belle. En fait, je suis entré dans ses rêves et nous avons songé ensemble à ces choses...
Voilà !
Besos à toi et à Solveig, et bonne soirée !
Bon faut que je change de panier à linge, le mien est trop petit, on ne sait jamais ...
RépondreSupprimerMénagère de plus de 50 ans :))