mardi 2 juin 2009
Dialogue avec mon Psy
J’étais allongé sur le divan du carré des officiers, du moins tel qu’on l’appelait avant la mutinerie. Je fixais le tableau du Capitaine WILLOUBY, à qui il manquait un bras, un œil, et sans doute le pied marin car de mémoire, il ne savait pas nager.
J’attendais la première question du docteur SANTIAGO qui faisait office de psychologue.
Lilly était l’infirmière de bord du CARLITO. Nos bateaux avaient accosté à Cancun, bord à bord. Je remarquais son bustier flottant et elle avait vu mon tricorne. On se faisait des signes d’un pont à l’autre et on commença à s’envoyer des messages…
- On a commencé par échanger des politesses, vous savez, ces idioties qui ne veulent rien dire sauf pour les intéressés. C’était des signes que j’aurais reconnu entre mille…
- C’est à dire ?
- C’est à dire qu’on entamait des relations amoureuses…tout y est passé, les pigeons, les boomerangs, les bouteilles à la mer. Tout était bon pour s’envoyer des messages, des messages qui commençaient le matin par « Bonjour » et finissaient par « Je sais… »
- Vous saviez quoi ?
- Quand tout va bien dans les relations, on a envie de tout comprendre. Jamais on « ne sait pas ». On est dans l’empathie et le bonheur donne l’intelligence totale ! On savait…
- Quoi d’autre ?
- On s’envoyait des poèmes !
- Sûr ! Ca change des abordages et des coups de sabre à la cantonade, Capitaine Rackham !
- Je lui corrigeais ses fautes…
- Le professeur et son élève !
- J’illustrais même un de ces textes !
- Vous savez dessiner, Jack ?
- Vous savez, quand on croit qu’on sait, on sait…Ca lui plaisait en tous cas.
- Et vos messages, toujours aussi enflammés ?
- De plus en plus…Un jour, on fit même l’amour comme ça…Par message interposés…
- Vous n’avez pas pensé à vous voir, vous rencontrer sur le ponton ?
- On a joué le jeu…Ce n’est pas si simple. Je crois qu’elle ne voulait pas. Un secret…
- Etes-vous sûr que c’était elle de l’autre côté du bastingage ? Depuis Cyrano, on est plein de servantes qui écrivent pour leur maîtresse…
- Puis les relations se sont envenimées. Je devenais jaloux…
- Jaloux ? Mais de qui ?
- Elle envoyait des messages à un autre…Salaud !
- Comment le savez-vous ?
- J’avais intercepté une de ces bouteilles…
- Peut-être avait-elle fait exprès, pour voir…
- J’y ai pensé…mais trop tard. Je lui envoyais quelques missives bien senties. Trop…
- Cela mis de la distance entre vous…
- C’est ça, et en plus, son bateau partit pour l’île de Cozemal. C’est pas grand la Mer des Caraïbes mais bon…
- Les contacts furent coupés ? Continua le Doc.
- Pas vraiment, mais le cœur n’y était plus. D’autres histoires, d’autres messages perdus, d’autres colères…
- Décidément, Jack, vous perdez souvent votre sang-froid !
- Je décidais alors de couper les ponts,. Je n’avais plus la tête à la mer, à mon bateau, à Tim…Il fallait que je me reprenne, que je reprenne aussi mes esprits. Vous comprenez Docteur ?
- Je comprends que vous étiez devenu maboul…
- …Au point que je calculais un plan diabolique : La forcer, elle, à m’oublier et à me tourner le dos !
- Ah, je crois comprendre, je connais les femmes aussi Capitaine…
- Oui. Comme elle était orgueilleuse, elle avait tendance à faire le contraire de ce que je lui disais…Je la relançais donc à intervalle régulier, pour qu’elle ait le plaisir de me repousser, de ne plus répondre à mes messages, à mes fleurs…
- Fin stratège, commandant. Et ça a marché ?
- Oui. Les ponts sont rompus à présent, plus de messages, plus rien à l’horizon, Lilly c’est fini…
- Vous êtes libéré à présent, Jack !
- Ouiii…Fis-je en me relevant.
Je regardais une dernière fois le malheureux Willouby et je retournais vers mes cordes où m’attendait mon portable. Je savais quelle histoire j’allais y raconter…
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En fait, j'ai trouvé une autre fin à cette histoire mais j'ai décidé de la laisser comme ça...Pour vous laisser l'imaginer !
RépondreSupprimerEcrivez-la ici si cette fin vous manque, on pourra en discuter...
Amitiés à tous,
Jack.
moi j'aime bien cette fin-là... où l'homme a le dernier mot... pour une fois... non mais....!
RépondreSupprimerAh ! Merci Charlemagnet...C'est pas facile d'écrire, et surtout de choisir. non mais !
RépondreSupprimerVous savez de quoi je parle...
Tres sympa ton texte; desolee, aujourd'hui, je ferai pas dans l'imaginatif... Ca me renvoie trop de choses.
RépondreSupprimerbisous
Je comprends Karine, j'ai lu ton comm' chez toi...
RépondreSupprimerC'est aussi un texte sur une séparation, coïncidence. Plein de bisous...
Il y a certaines histoires qui doivent se terminer ainsi, sans haine sans mots , juste car on a pris le meilleur et que l'on ne veux du reste... Ce n'est pas triste pour autant, et c'est surtout dans les histoires ' impossibles' au sens non conventionnel du terme ... Mais à ton avis à tu encore une certaine tendresse pour elle?
RépondreSupprimerOui, j'ai seulement repris le cours de ma vie...Ni haine, ni tristesse c'est vrai.
RépondreSupprimerUne certaine tendresse ?
Oui...( Mais chut, c'est entre nous ! )
Merci de ces commentaires, Eloise, ils m'amènent beaucoup !
Bises
Jack
je n'irai pas lui dire alors ;-)
RépondreSupprimerbonne nuit Jack....
Pour celui là, je reviens demain.. b'nne nuit
RépondreSupprimerCes histoires impossibles sont peut-être les plus douloureuses, mais elles sont peut-être aussi les plus belles finalement. Pour tout ce qu'elles font naître en nous.
RépondreSupprimerBonne journée, Jack.
Je suis bien d'accord avec B.
RépondreSupprimerEh mon beau Rackham (dans l'âme en tout cas), la fouine revient sur la toile vendredi !!! :-D
Prends garde à toi !
Dans l'âme peut-être, merci en tous cas Bérénice !
RépondreSupprimerA bientôt alors ! J'aiguise mon sabre
et te salue de mon tricorne...
en relisant ta note , je me pose une question : qu'elle était sa question pour que tu en vienne à lui parler d'elle et de votre "histoire" ?
RépondreSupprimerTu parles du Psy, Eloise ?
RépondreSupprimerCelui-ci est en charge de faire parler son patient. Il a cherché simplement une personne qui aurait ébranlé mon tricorne, et de fil en aiguille...
Ils sont forts ces psy !
Tu m'étonne il faut s'en méfier de ces personnes! Ils sont très fort! Tu y retourne quand?
RépondreSupprimerDès que le besoin d'une histoire se fera sentir ;-)
RépondreSupprimerJe fais comme Woody Allen...
Bises Eloïse !
et bien retournes y , car nous on attend la suite de tes aventures ...
RépondreSupprimerPas besoin d'aller voir mon psy pour raconter des histoires ; j'en ai quelques-unes sur le feu, un peu de patience...
RépondreSupprimerJe ne verrais pas de fin à cette histoire, Rackham...
RépondreSupprimerJe l'ai vécue dans un imaginaire, lors d'une nuit étoilée, une de ces nuits où la poussière pique tant que tu fermes les yeux malgré toi... alors le rêve t'enveloppe comme un doux drap, il reste et restera mon plus beau souvenir.
Même vieille, au coin du feu, la chandelle allumée, j'en frémirai encore...
Qui sait si elle a une fin, dès fois je me demande...
RépondreSupprimerL'émotion et le souvenir des histoires d'amour sont partagées par ceux qui les connaissent, comme un voyage dans le temps pour initiés...
Je crois qu'il sera bon encore de s'en souvenir plus tard, encore et encore, comme un bonbon qui ne fondrait jamais...
Bisous Belle Bérénice !
Commentaires croisés chez toi et chez moi :-D
RépondreSupprimerBisou bisou !
le psy cause toujours trop : Alfred avait raison gardée !
RépondreSupprimerpeut'etre que c'est pas encore fini ou que ça reprendra de plus belle..peut-etre que certains messages se sont égarés à la croisée des vents..un seul SOS t'aurait aneanti jack tu es aussi libre que ta goelette tu suis ton flot d'eau et de mot..un pirate ne saurait s'attacher à un havre...bisou.FLORA
RépondreSupprimerAh, qui sait...Merci du passage, Flora.
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